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  • Ce sujet contient 772 réponses, 83 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par FeyGirl, le il y a 2 semaines.
30 sujets de 211 à 240 (sur un total de 773)
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  • #118533
    Odeon
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    J’ai récemment fini Martin Eden de Jack London. Bien qu’étant loin d’être son livre le plus connu j’ai entendu beaucoup de gens me dire que c’était sa plus grande oeuvre (une connaissance lointaine l’avait même décris comme le livre l’ayant le plus boulversé). Pour résumer rapidement le livre raconte l’histoire semi-autobiographique de Martin Eden jeune marin issu des milieux populaires décidant de rependre son éducation afin d’intégrer le milieux bourgeois, mais non par gout de l’argent mais par attrait pour la Beauté et par amour pour la belle Ruth Morse jeune fille de la bourgeoisie moyenne.

    Pour résumer mon avis c’est un très bon romans que je me suis surpris à dévorer, et ceux d’autant plus facilement que London à un style qui sans jamais être pauvre est très abordable (pas d’interminable description à la Flaubert ou Balzac 😉 ). Mais je me rend bien compte de la pauvreté de ma critique, le rapport des artistes à la critique étant justement l’un des thèmes du romans. ^^’

    N'est pas mort ce qui à jamais dort et au long des ères étranges peut mourir même la Mort .

    #118544
    Athouni
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    Martin Eden : chef d’œuvre en effet. Le meilleur London et une des plus belles fins de l’histoire de la littérature, à mon sens. Roman d’apprentissage et en l’occurrence d’une désillusion : celle d’un homme qui s’est fait tout seul et qui découvre que la culture des lettrés, des bourgeois qui ont reçu une éducation, est essentiellement toc. Néanmoins London détestait qu’on le compare à Martin Eden tant leur vision du monde était antagoniste.

    Voir ici : https://www.google.com/amp/s/comptoir.org/2016/11/23/martin-eden-la-vraie-fausse-autobiographie-de-jack-london/amp/

    « When dead men come hunting in the night, do you think it matters who sits the Iron Throne »

    #118548
    Odeon
    • Pas Trouillard
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    Merci pour le lien. Après le terme semi-autobiographique était à prendre au sens très large. Après tout L’appel du Destin est aussi imprégné de l’expérience de London et que je sache il n’était pas un chien de traîneau. ^^

    J’en profite pour évoquer le fait qu’un film Italien Martin Eden vient juste de sortir (adaptation apparemment asse libre). Si il y en a que ça intéresse perso j’y jetterai sans doute un coup d’œil.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 4 mois par Odeon.

    N'est pas mort ce qui à jamais dort et au long des ères étranges peut mourir même la Mort .

    #118581
    Amarei
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    J’ai lu récemment Ravage de Barjavel.

    Pour résumé rapidement, l’histoire se passe en 2052 (sachant que le roman a été écrit dans les années 40). Un jour, pour une raison inconnue l’électricité et toutes les machines cessent de fonctionner. Le monde sombre alors dans le chaos et un groupe de personnages décide de quitter Paris pour rejoindre un village du sud de la France où ils reconstruiront une nouvelle société.

    J’ai beaucoup aimé la description du futur, d’autant plus que 2052 ce n’est plus si loin. J’ai trouvé très intéressant de voir comment Barjavel l’imaginait à l’époque et de comparer avec ce vers quoi on semble aller à l’heure actuelle.

    Par contre, j’ai trouvé que la chute de la société trop rapide (je sais plus en combien de temps ça se déroule dans le roman mais j’ai l’impression qu’au bout de genre trois jours, la moitié de la population s’était entretuée et mourrait de faim et d’épidémie.). J’ai surtout trouvé les personnages assez vides. Entre François qui sait toujours quoi faire en toute circonstances sans aucune remise en question de la part de qui que ce soit et les rares personnages féminins qui semblent incapables de faire quoi que soit à part se reproduire.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 4 mois par Amarei.

    “Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux.” JR.

    #118583
    DNDM
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    Ravage de Barjavel.

    Lu y’a quelques années. C’est les débuts de Barjavel, c’est très passé à plein de niveaux (idéologie, style…), mais sous l’angle « plaisir d’archéologue littéraire » c’est lisible. Un roman post-apo bourré de défauts mais qui fait néanmoins parti du patrimoine littéraire.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #118587
    Amarei
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    Ravage de Barjavel.

    Lu y’a quelques années. C’est les débuts de Barjavel, c’est très passé à plein de niveaux (idéologie, style…), mais sous l’angle « plaisir d’archéologue littéraire » c’est lisible. Un roman post-apo bourré de défauts mais qui fait néanmoins parti du patrimoine littéraire.

    On est d’accord.

    “Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux.” JR.

    #118588
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Vu que le livre flirte bien ouvertement avec l’idéologie du régime de Vichy, cet aspect là est en effet un poil problématique.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #118605
    DNDM
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    Oui, non, c’est compliqué.

    « Oui » c’est écrit sous l’Occupation, et c’est une espèce d’apologie du « Retour à La Terre », prôné par le Maréchal Pétain.

    « Non » parce que bon, à lire ça 75 ans plus tard, de façon totalement décontextualisée, franchement on ne pense pas « régime de Vichy ». Dans mon souvenir ça ne parle absolument pas de collaboration, d’idéologies racistes ou totalitaires présentées comme désirables ou quoi que ce soit. Il n’y a que cet aspect « la technologie affaiblit l’homme »/ »retour à la terre » qui est évoqué, et central. Et aujourd’hui, ce genre de discours (ou de discours voisins) existent, mais ce n’est en général pas des nostalgiques de Vichy qui le porte.

    « C’est compliqué » parce que si, on peut voir dans la fin une apologie d’un tel régime « retour à la terre » + « totalitarisme bienveillant » + « figure du sage père de la nation »… Ou justement une critique satirique de ce régime. Difficile à dire, avec la distance temporelle chacun y voit ce qu’il veut. Ce que Barjavel écrivait au premier degré, on a tendance à le lire d’un oeil moqueur aujourd’hui. Ou à prendre au sérieux quelque chose qui était écrit au 2nd degré. Va savoir.

    Bref. Selon les standards actuels c’est mal écrit, c’est pas franchement passionnant, et c’est bancal idéologiquement. Mais c’est un classique de la SF. Et parce que l’idée est devenue « classique », justement, y’a aujourd’hui mille histoires sur le même thème bien mieux écrites à lire, de La Route (Cormac McCarthy) à The Walking Dead.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
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    #118709
    Papadoc
    • Pisteur de Géants
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    Suite à la pression amicale d’Athouni, j’ai lu Freddy duc Ferdydurke de Gombrowicz…et je ne sais pas trop quoi en penser.

    Je dois reconnaître au moins sa qualité d’ovni littéraire. Je serais bien en peine de le mettre dans une case. On dirait un livre de Kafka, qui se serait reconverti dans la Commedia del Arte (le livre, pas Kafka).

    Des passages m’ont quand même fait rire (le concours de mines), mais moins que je n’espérais. Par contre, j’ai trouvé le style assez lourd et peu enthousiasmant (sans parler des choix de « gueule » et « cucul », « vieilles tantes »???) , mais cela est peut-être dû, outre aux choix littéraires de l’auteur qui traite ainsi de l’infantilisation, 1) à l’âge du récit, 2) surtout à la traduction depuis le polonais.

    L’ambiance également est assez décalée avec la nôtre, et si la société de l’entre-deux guerres en prend clairement pour son grade, cela me parle finalement assez peu. Idem pour les différents points de vue sur la « modernité » et la tendance à la déconstruction (au sens Heideggerien du terme) que l’auteur souhaite à la fois tout en la jugeant irréalisable, qui font très « milieu de XXe siècle » (Foucault, Derrida, Deleuze…).

    Là aussi c’est un peu lourd, ce sabordement de l’auteur pour éviter toute récupération de son oeuvre. Au fil des paragraphes, j’avais ça en tête :

    Résultat de recherche d'images pour "asterix pirates sabordent leur navire"

    Même si je ne peux que conseiller le livre à quelqu’un de curieux, j’aurais du mal à dire que j’ai eu beaucoup de plaisir à le lire.

     

    Sur une toute autre note j’ai récupéré d’occasion et lu les 2 tomes du Secret de Ji de Pierre Grimbert. On sent l’influence d’Eddings, mais j’ai trouvé de récit moins « cliché » (et les personnages plus attachants / moins insupportables) que pour la Belgariade / Mallorée. Comme c’est ma première lecture de cet auteur, je ne savais pas à quoi m’attendre, et le récit m’a tenu en haleine (l’un des héros va-t-il y passer?). De la fantasy classique mais bien traitée (un groupe de héros très hétéroclites mais complémentaires et attachants, une menace sourde et mortelle, une quête pour la compréhension qui se transforme en quête de salut). Le monde est très bien développé (j’ai beaucoup aimé les divisions de temps par 10), les situations « vraisemblables » (ou en tout cas une suspension d’incrédulité tout à fait accordable pour ma part) et les ressorts bien huilés.

    Spoiler:

    J’ai juste regretté le revirement des Arques avec Léti, qui s’il est attendu n’est pas explicité ce que j’ai trouvé dommage.

    Sans savoir si le reste de la série vaut le coup, j’ai trouvé en tout cas que les prix remportés en 1997 étaient bien mérités.

    "C'est d'une simplicité absurde, comme la plupart des énigmes quand on en voit la réponse."

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    #118763
    Athouni
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    C’est un texte universel et intemporel qu’on ne doit donc pas lire en espérant apprendre quelque chose du contexte (entre deux guerres). C’est un livre effectivement inclassable, étrange contre l’esprit de sérieux, contre la maturité qui n’est au fonds qu’une imposture.

    Je me souviens pas avoir trouvé le style lourd, loin de la, c’est ce qui m’étonne le plus dans ton retour de lecture. Emphatique, grandiloquent éventuellement mais pas lourd.

    Bon bah c’est dommage. J’essaierais de faire mieux la prochaine fois ^^

    « When dead men come hunting in the night, do you think it matters who sits the Iron Throne »

    #118817
    O’Cahan
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    Si on continue dans les classiques-chefs d’oeuvre, j’ai lu Le Maître et Marguerite de Boulgakov.

    Lecture imposée dans le cadre de mon master d’histoire russe, je me suis éclatée à le lire. Le résumé en gros : ce qui arriverait si Satan débarquait à Moscou dans les années 30. L’histoire de Boulgakov est cruellement merveilleuse. On a l’impression que Boulgakov a concentré dans ce roman tout ce qu’il ne pouvait pas exprimer dans la réalité, tout en faisant référence au contexte d’un Moscou en pleine terreur (entre surveillance, répression) où la littérature est au pouvoir d’un service centralisé.

    Pour essayer de rattacher ça à quelque chose de connu, c’est comme si j’avais lu Le Château ambulant (film de Miyazaki). Le roman est maîtrisé à la phrase près (pas étonnant, il a mis une dizaine d’années à l’écrire, avec de multiples versions), il s’étend en plusieurs intrigues : le Diable à Moscou, l’histoire de Ponce Pilate (ui) & l’histoire d’amour et de magie noire entre le Maître et Marguerite.

    Le roman est jubilatoire, les personnages « croquignolesques » (Satan ne vient pas seul à Moscou, il est accompagné d’une suite de démons, tous plus hauts en couleur les uns que les autres), les farces, l’absurde, la folie, la magie, tout est là. C’est un roman qui incarne la liberté.

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    #118860
    Papadoc
    • Pisteur de Géants
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    Athouni :

    >Emphatique, grandiloquent éventuellement mais pas lourd.

    C’est moi qui doit mal m’exprimer alors. Je pensais justement à la lourdeur de cette emphase. Ou alors c’est une question de degré?

     

    O Cahan :

    Ce livre-là accumule les recommandations.

    Je réagis juste à cela :

    Pour essayer de rattacher ça à quelque chose de connu, c’est comme si j’avais lu Le Château ambulant (film de Miyazaki).

    L’exemple m’a fait sourire. Est-ce à dessein? Comme de nombreux dessins animés (et pas que Ghibli : Pinnochio de Collodi, Bambi de Salten), le Château Ambulant est une adaptation d’un livre, et l’adaptation a réussi bien au-delà de l’original (ce que j’appelle le syndrome Traviatta).

    Howl’s Moving Castle de Diana Wynne Jones est sur ma liste de livres à lire. Mais je pense que j’aurai lu le Maître et Marguerite avant!

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 4 mois par Papadoc.

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    #118872
    John Lon Bickel
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    Sur une toute autre note j’ai récupéré d’occasion et lu les 2 tomes du Secret de Ji de Pierre Grimbert. On sent l’influence d’Eddings, mais j’ai trouvé de récit moins « cliché » (et les personnages plus attachants / moins insupportables) que pour la Belgariade / Mallorée.

    C’était une très grosse surprise de le lire. Au début, je prenais cela pour un énième récit fantasy « bateau » qui enchaînait les clichés et j’ai été surpris à quel point c’est bien traité par la suite. Et sans avoir besoin de cet humour répétitif et parfois lourdingue qui, surtout chez Eddings, fait passer le bouillon. Je te conseille fortement Les Enfants de Ji, le scénario est moins original mais l’auteur a franchement monté le niveau sur ses personnages. Quand aux Gardiens de Ji, hélas, c’était la suite de trop.

    Sur le Maître et Marguerite, si tu avais encore les fiches de lecture scolaires, je serais intéressé d’en apprendre plus. J’ai lu le livre deux fois (édition commentée) sans savoir par quel bout prendre l’histoire du Maître. À part l’autoportrait de l’auteur, je ne comprends pas du tout ce personnage.

    Le roman est jubilatoire, les personnages « croquignolesques » (Satan ne vient pas seul à Moscou, il est accompagné d’une suite de démons, tous plus hauts en couleur les uns que les autres), les farces, l’absurde, la folie, la magie, tout est là. C’est un roman qui incarne la liberté.

    Sur ces parties un peu plus faciles (le réveil de Likhodieïev, le médecin de l’asile, le bail, les télégrammes) ce serait une jubilation de voir cela au théâtre. Mais pour monter une histoire pareille, conserver de la cohérence et lui préserver le côté « lueur dans le noir », bonne chance.

    #118882
    Nymphadora
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    De mon côté, dernière lecture nettement moins intellectuelle : Le garçon et la ville qui ne souriait plus, de David Bry, un roman jeunesse avec un joli titre poétique qui m’a parlé et comme j’ai beaucoup aimé un roman précédent du même auteur (Que passe l’hiver) je me suis lancée. Mon premier retour est malheureusement que je suis beaucoup trop vieille pour ce roman ^^ Autant certains romans jeunesse me parlent (beaucoup de littérature qu’on qualifie de Young Adult abordent des thèmes intemporels et sont très agréables à lire), autant celui là était vraiment ciblé pour de jeunes lecteurs ^^
    L’histoire : dans un Paris du 19ème siècle uchronique, un jeune homme tente de déjouer un complot visant à tuer les « anormaux ». On est dans un monde régit par des « Lois de la Norme » où l’on envoie tous les anormaux – handicapés, malades, défigurés… – à la Cour des Miracles. Notre jeune héros, aidé de ses amis, va tenter de sauver la cour des miracles.
    C’est mignon, très positif dans le message, notre héros est courageux, le livre le suit dans ses tourments adolescents et ses questionnements (avec un grand plus sur le fait que notre héros est gay, ce qui n’est jamais amené avec des gros sabots et autres artifices… honnêtement des persos comme lui quand j’étais en fin de primaire/collège, j’aurais aimé en croiser plus !). L’objet livre est en plus très joli (avec des illustrations en tête de chapitre très choupi). Mais cela manque cruellement de nuances et de profondeur. Le message est admirable (une société n’est grandie que par la différence) mais ça manque de subtilité dans la réalisation. Tout va trop vite, avec un rythme effréné et des difficultés balayées au détriment de la profondeur. Du coup, l’histoire est plaisante, mais bon, on reste sur sa faim.

    Il n’empêche que si vous cherchez un livre pour un petit cousin/neveu/enfant qui lit beaucoup et est dans la bonne tranche d’âge, c’est très recommandable.

    ~~ Always ~~

    #118888
    Athouni
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    Le Maître et Marguerite de Boulgakov est un chef d’oeuvre mais c’est une lecture difficile avec plusieurs récits enchâssés. Les aventures du Diable et de ses compères sont effectivement désopilantes. Lecture jubilatoire, je plussoie.

    « When dead men come hunting in the night, do you think it matters who sits the Iron Throne »

    #118899
    O’Cahan
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    @papadoc : Je rectifie. L’ambiance « ambulante » correspond beaucoup plus à la deuxième partie qu’à la première, bien plus sombre

    @bickel : la professeure nous a confiés une bibliographie de livres à lire. Nous devons faire un CR de lecture d’un livre choisi. Et il s’est avéré que j’ai choisi celui-là de Boulgakov (il y avait aussi Cœur de chien dans la liste). Je pourrais éventuellement te transmettre ce que je fais, mais je ne promets pas que ce soit bien.

    Pour ce qui est du Maître, il incarne les idéaux de la littérature russe (brisés par les faux-semblants des écrivains officiels du régime). Lorsqu’il s’infiltre dans la cellule d’Ivan, la description physique qui est faite de lui correspond aux traits de Gogol (Boulgakov qui est d’ailleurs un peu fanboy de Gogol, on retrouve beaucoup de références tout au long du texte). Je pense que le Maître est le parangon des frustrations du peuple russe d’alors : dénigré, pauvre, habitant un sous-sol pourri (cf la crise du logement que traverse Moscou dans les années 20/30), les dénonciations (qui sont monnaies courante à l’époque et modèle la société en un lieu de suspicion et de peur) (il est dénoncé par un critique)

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 4 mois par O'Cahan.

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    #119173
    Yoda Bor
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    De mon côté, dernière lecture nettement moins intellectuelle : Le garçon et la ville qui ne souriait plus, de David Bry

    J’ai beaucoup aimé la maquette du livre, les entêtes de chapitre avec les extraits de journaux et les citations, je crois que ça m’a plus marqué que le livre en lui même que j’avais quand même plutôt bien aimé, malgré son manque d’ancrage.
    J’avais trouvé que l’histoire ne s’appuyait pas assez sur son contexte qui sortait un peu de nulle part.
    Mais c’était quand même une très jolie histoire, avec une belle acceptation de la différence et de la tolérance.

    Arys du Rouvre 💜

    #120927
    Nymphadora
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    Nouvelle lecture (j’écluse ma pile Imaginales ) : Malboire de Camille Leboulanger

    Le roman est qualifié de fable post-apocalyptique écologique, et c’est vraiment la meilleure description qu’on peut en faire. C’est un très joli roman, avec une écriture poétique qui fait à la fois prendre conscience de dégâts irréparable que l’Homme cause à la Terre, mais qui est également parfois plein d’espoir.
    Dans un monde où l’eau potable a disparu (on n’y trouve que de l’eau impropre à la consommation, la « Malboire » du titre), recouvert d’une boue toxique, des personnes, presque plus humaines, marchent dans la boue sans jamais s’arrêter. Notre héros s’éveille au milieu d’eux, reprenant conscience du monde et de lui-même. Innocent comme un enfant, par ses yeux, on découvre son monde lugubre et on grandit.

    J’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire (on est, comme le narrateur, posé, désorienté au milieu d’un monde qu’on ne connaît pas, complètement perdu) Mais je me suis attachée au narrateur et à l’histoire petit à petit, et j’ai vraiment été touchée par certains passages pleins de poésie, par d’autre très imagés que j’ai trouvé très réussis, et par l’écriture de l’auteur qui m’a vraiment charmée. Le livre fait évidemment écho à l’actualité environnementale, et le fait avec intelligence et classe. Le rythme est assez lent et l’action peu présente, mais la poésie est là. Un très chouette livre.

    ~~ Always ~~

    #120939
    Pandémie
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    J’ai lu ce bouquin de hard-SF (ça va niveau langage et connaissances, ça reste très peu technique), prix Arthur C.  Clark. 2016. Dans le futur, les humains jouent aux dieux en terraformant des planètes. Hubris oblige, la civilisation part en cacahuète et le monde qui devait accueillir une expérience destinée a reproduire l’évolution accélérée des singes vers l’homme grâce à un nanovirus ADN, ne voit jamais débarquer les primates en question. Et donc le virus se débrouille avec ce qu’il a sous la main, les insectes et les araignées. Deux mille ans après effondrement de la civilisation, des humains dans une arche en bout de course reviennent vers un monde qu’ils pensent viable.

    La trame est très classique à première vue, mais les chapitres alternant entre humains et araignées s’enchaînent avec quelques surprises et on se réjouit de retrouver les uns et les autres. Le véritable tour de force est de faire aimer ces sales bestioles émargeant de la bestialité vers la conscience alors que les humains prennent le chemin inverse. On en fini par trembler pour elles et avoir envie d’aller leur serrer le crochet venimeux. En plus, le livre soulève quelques problématiques en lien avec notre société de manière assez amusante (les militants des droits des mâles, par exemple).

    #121743
    Tristesire
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    La quatrème de couverture de l’éditeur :

    « À Jeanette, en Louisiane, on survit grâce à la pêche, de génération en génération. Mais depuis le passage de l’ouragan Katrina, rien n’est plus pareil. Et quand la marée noire vient polluer les côtes, les habitants sont de nouveau confrontés au pire. Parmi eux, Gus Lindquist, qui rêve de trouver un trésor caché et parcourt le bayou armé de son détecteur de métaux, ou encore Wes Trench, un adolescent en conflit avec son père, et les frères Toup, cultivateurs de marijuana. Leurs chemins croiseront ceux de losers prêts à tout pour s’enrichir, et celui de Brady Grimes, mandaté par la compagnie pétrolière pour inciter les familles sinistrées à renoncer aux poursuites en échange d’un chèque. Chacun lutte, mais tous n’en sortiront pas indemnes…

    Aussi brillant que palpitant. Donald Ray Pollock.

    Un roman puissamment jubilatoire et obsédant, des personnages que vous n’oublierez pas. Hubert Artus, Marianne.

    Un conteur impeccable, un écrivain doué. Alexandre Fillon, Lire.

    Traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Demarty. »

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 3 mois par Tristesire.

    On ne touche pas aux lapins !

    #122962
    DNDM
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    L’homme qui n’aimait plus les chats, d’Isabelle Aupy, éd. du Panseur.

    Image result for l'homme qui n'aimait plus les chats

    Sur une île, tous les chats ont disparu. L’instituteur est envoyé sur le continent pour essayer de comprendre. Il revient avec une femme de l’administration, et des chiens qui sont officiellement des chats.

    « Ils m’ont montré les papiers et tout, photo à l’appui, toutes les preuves, c’est un chat. »

    Un court roman sur la manipulation du langage et des idées, qui m’a plu. Y’a des défauts, des choses non explorées, et donc peut-être des ambiguïtés. Mais on est dans des questionnements de plus en plus présents, et du coup ce livre ne m’a vraiment pas laissé indifférent.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #122982
    Athouni
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    Eric Chauvier, sociologue de l’ordinaire et romancier, publie Laura aux éditions Allia début janvier. La couverture est rouge parce que l’éditeur c’est sans doute dit, à raison, qu’on avait assez bouffé comme ça de parutions opportunistes sur les gilets jaunes mais il n’aurait pas été déplacé, en l’occurrence, de choisir un jaune pétant plutôt qu’un rouge. Encore que le rouge, c’est pas mal aussi… ^^

    En racontant ses retrouvailles nocturnes sur le parking d’une usine avec Laura, la fille du bled dont il était amoureux adolescent, et ses velléités incendiaires, Eric Chauvier qui a gagné la grande ville pour devenir l’universitaire que l’on sait, met en scène le gouffre insondable entre ces deux France, celle des villes et celle des zones péri-urbaines. C’est donc un roman bourré d’analyses sociologiques sur le mépris social des possédants et des bien nés, des élites y compris culturelles dont Eric Chauvier fait partie. En somme, il s’agit par la micro-histoire (celle de Laura et de l’auteur) de comprendre le réveil des laissés pour compte, de ceux qui se sont appelés, les Gilets Jaunes.

    Eric Chauvier ne manque ni de lucidité ni de sincérité. A mettre entre toutes les mains.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 3 mois par Athouni.

    « When dead men come hunting in the night, do you think it matters who sits the Iron Throne »

    #123164
    Nymphadora
    • Vervoyant
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    Encore un roman qu’on qualifie de Young adult pour moi (oui, j’assume, j’aime toujours bien ces histoire initiatiques d’élus qui se découvrent et grandissent ^^), avec Children of Blood and Bone de Tomi Adeyemi

    Résumé éditeur : Dans une Afrique imaginaire, la terre d’Orïsha était baignée de magie. Mais une nuit, tout a basculé, le roi l’a faite disparaître et a asservi le peuple des majis. Zélie Adebola n’était alors qu’une enfant. Aujourd’hui, elle a le moyen de ramener la magie et rendre la liberté à son peuple ; même si face à elle se dresse le prince héritier du trône, prêt à tout pour la traquer.

    Il y a de bonnes choses dans ce roman, avec un univers riche et dépaysant. Dans le même genre, je préfère la profondeur du monde de Nnedi Okorafor dans « Who fears death » mais l’Afrique imaginée par l’autrice est plutôt riche (on retrouve pas mal de tropes, mais ils sont bien emboîtés^^), et la toile de fond, qui traite de racisme et de vengeance est maîtrisée et touchante. Mais là où le livre pèche à mon sens beaucoup, c’est sur ses personnages. Très caricaturaux, ils foncent tête baissée, de façon prévisible mais avec un goût de too much. Ce qui pourrait se résoudre avec des paroles devient une situation purulente, à un tel point que l’on lève souvent les yeux au ciel. Pas sûre de me lancer dans la suite, même si j’ai apprécié l’univers.

    ~~ Always ~~

    #125054
    Tizun Thane
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    Joie du métier de libraire, nous avons accès aux livres avant leur parution. Ces prochaines semaines vous pourrez donc vous procurer Francis Rissin de Martin Mongin aux très recommandables éditions Tusitala. C’est un premier roman impressionnant et ambitieux. Je vous laisse découvrir le pitch sur le site de l’éditeur, ici. Roman politique sur la fascination des foules pour l’homme providentiel (ici dénommé Francis Rissin), c’est aussi une réflexion sur l’acte créateur (sans surprise, après Frankenstein, nous savons que la créature échappe à son créateur). À la lecture du premier chapitre, on pense à Roberto Bolano, ce qui pour un premier roman est quand même pour le moins flatteur (Roberto Bolano étant considéré comme un des plus grands écrivains du 21ème naissant. Ni plus ni moins). Plus généralement, on navigue en terme d’ambiance entre le bizarre, l’étrange et l’inquiétant. C’est ma came donc je manque un peu de recul mais le tout est très maîtrisé. Allez lire la page de l’éditeur, si ça vous accroche, je vous assure que vous pouvez foncer : les promesses sont tenues ! Pour les curieux qui voudraient (et ils auraient le nez creux) en apprendre un peu plus sur les éditions Tusitala, cette interview si elle date un peu, dit l’essentiel.

    J’ai lu Francis Rissin, composé de 11 (ou 13?) nouvelles pour « comprendre » le phénomène « Francis Rissin », chacune écrite dans un style différent. Une lecture passionnante qui s’est finit pour moi en queue de poisson, mon intérêt décroissant au fur et à mesure de la lecture. En gros, à partir du moment où j’ai compris qu’il ne s’agissait pas d’un roman, mais d’une fable politique.

    J’aurai aimé que les nouvelles ne se contredisent pas, et dépeigne un portrait concordant par petites touches. J’aurai aimé aussi que l’on flirte davantage avec le fantastique, comme les premières nouvelles le suggéraient.

    En bref, c’est une réflexion sur la France, son âme et sa passion pour l’homme providentiel, à travers un roman qui n’en est pas vraiment un.

    A la réflexion, je me suis demandé si le phénomène Francis Rissin ne pouvait pas s’interpréter comme une allusion à notre Emmanuel Macron national, dans la mesure où notre président est lui aussi un homme « neuf » qui a rapidement envahi le paysage politique et sur lequel beaucoup de choses ont été projetées lors de la campagne (homme de gauche, homme de droite, homme de consensus, homme d’action, etc.). Mais peut-être que là encore, je projette moi-même des choses sur F. Rissin. 😉

    #125187
    Nymphadora
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    Ma folle histoire du cinéma, de Kevin Elarbi

    Souvenez-vous : en mai denier, nous passions tous nos dimanche soir très tard ensembles, en attendant les nouveaux épisodes de la dernière saison de GOT. Kevin Elarbi était alors le chef d’orchestre des podcasts Making Of Thrones, où nous débattions passionnément de la psychologie et du parcours des personnages de la série, d’Arya, des inspirations historiques qui la rendent si unique, des parallèles shakespeariens que l’on peut dresser, d’Arya (^^)… le tout avec un chouette panel d’intervenants.

    Mais Kevin n’a pas réalisé que ces podcasts autour de Game of Thrones dans les dernières années ^^ Avant tout passionné de cinéma, il a eu l’occasion d’interviewer un certain nombre d’intervenants passionnants du monde du cinéma, et de se plonger dans bon nombre de classiques qui ont forgé son amour du cinéma depuis son enfance. C’est du coup tout cela qu’on retrouve dans son livre : avec un ton très animé qui rappelle celui de ses podcasts, il revient sur les films et les grands acteurs qui l’ont marqué, avec au programme anecdotes et éclairages personnels, le tout ponctué par des extraits de ses podcasts.

    Chaque chapitre nous fait voyager au cœur des classiques du cinéma, d’Autant en Emporte le Vent à La Grande Vadrouille, en passant par La Fureur de vivre ou même Call Me By Your Name (et Game of Thrones bien sûr ^^ on a un chapitre rien que pour nous en conclusion du livre ^^), selon un chemin où tout est relié. Ses réflexions sur les films sont très personnelles (on est clairement dans MA folle histoire du cinéma, pas dans LA folle histoire du cinéma ^^) et même si on peut ne pas adhérer à tout (je pense qu’on pourrait par exemple débattre longtemps avec Kevin de la qualité de la dernière trilogie Star Wars ^^), l’ensemble est en tous cas plein d’enthousiasme, et donne envie de se plonger ou replonger dans les classiques du cinéma. Je pense que c’est le but premier de ce livre, et il est à mes yeux tout à fait rempli : donner envie de découvrir le cinéma et plonger dans de vieux films à ceux qui ne sont pas familier avec les grands classiques (ce qui est mon cas, j’ai une culture cinématographique constituée de films assez récents, mais ma connaissance des grands classiques et des acteurs mythiques est assez sommaire : j’ai vu certains des films évoqués mais je ne peux pas vraiment parler de culture ^^ mais j’imagine que quelqu’un de calé en cinéma aura un tout autre regard que le mien sur le bouquin). J’ai également beaucoup apprécié les références à la culture queer qui parsèment le livre : engagé, Kevin nous donne des clefs de lecture « queer » de certains films et, étant relativement étrangère à cela, j’ai pu voir certains films sous un angle différent. Et j’ai notamment désormais très très envie de me jeter sur la série Pose dont Kevin dit le plus grand bien.

    En revanche, je dois mettre un bémol sur le travail d’édition. Le livre est truffé de coquilles d’orthographe et de grammaire. Une relecture aurait été nécessaire… J’espère qu’une réédition corrigée aura lieu un de ces jours ! Et en particulier en ce qui nous concerne, le chapitre Game of Thrones souffre d’une orthographe très approximative des noms propres… « Daenarys » et la « foi des Sète » kof kof Je note aussi une petite approximation concernant le parallèle fait entre la relation de Ramsay et Sansa dans les livres versus la série… rappelons que dans les livres Sansa ne rencontre jamais Ramsay 😉 Mais cela n’atténue pas le plaisir qu’on a à se replonger dans les making of thrones, et les mentions à la Garde de Nuit sont très appréciables ^^ C’est quand même la grande classe d’être cités dans un bouquin ^^ Merci Kevin <3

    Donc, en bref, un chouette livre pour découvrir le cinéma sous un angle personnel, jamais pompeux ou prétentieux.

     

    PS : Ce livre m’a été offert par Kévin. Cette transmission n’a fait l’objet d’aucune transaction financière. J’ai essayé d’être objective et honnête dans ma revue.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par Lapin rouge. Raison: Ramsay, Nympha, pas Ramsey ;)

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    #125205
    Aerolys
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    Ma folle histoire du cinéma, de Kevin Elarbi Souvenez-vous : en mai denier, nous passions tous nos dimanche soir très tard ensembles, en attendant les nouveaux épisodes de la dernière saison de GOT. Kevin Elarbi était alors le chef d’orchestre des podcasts Making Of Thrones, où nous débattions passionnément de la psychologie et du parcours des personnages de la série, d’Arya, des inspirations historiques qui la rendent si unique, des parallèles shakespeariens que l’on peut dresser, d’Arya (^^)… le tout avec un chouette panel d’intervenants. Mais Kevin n’a pas réalisé que ces podcasts autour de Game of Thrones dans les dernières années ^^ Avant tout passionné de cinéma, il a eu l’occasion d’interviewer un certain nombre d’intervenants passionnants du monde du cinéma, et de se plonger dans bon nombre de classiques qui ont forgé son amour du cinéma depuis son enfance. C’est du coup tout cela qu’on retrouve dans son livre : avec un ton très animé qui rappelle celui de ses podcasts, il revient sur les films et les grands acteurs qui l’ont marqué, avec au programme anecdotes et éclairages personnels, le tout ponctué par des extraits de ses podcasts. Chaque chapitre nous fait voyager au cœur des classiques du cinéma, d’Autant en Emporte le Vent à La Grande Vadrouille, en passant par La Fureur de vivre ou même Call Me By Your Name (et Game of Thrones bien sûr ^^ on a un chapitre rien que pour nous en conclusion du livre ^^), selon un chemin où tout est relié. Ses réflexions sur les films sont très personnelles (on est clairement dans MA folle histoire du cinéma, pas dans LA folle histoire du cinéma ^^) et même si on peut ne pas adhérer à tout (je pense qu’on pourrait par exemple débattre longtemps avec Kevin de la qualité de la dernière trilogie Star Wars ^^), l’ensemble est en tous cas plein d’enthousiasme, et donne envie de se plonger ou replonger dans les classiques du cinéma. Je pense que c’est le but premier de ce livre, et il est à mes yeux tout à fait rempli : donner envie de découvrir le cinéma et plonger dans de vieux films à ceux qui ne sont pas familier avec les grands classiques (ce qui est mon cas, j’ai une culture cinématographique constituée de films assez récents, mais ma connaissance des grands classiques et des acteurs mythiques est assez sommaire : j’ai vu certains des films évoqués mais je ne peux pas vraiment parler de culture ^^ mais j’imagine que quelqu’un de calé en cinéma aura un tout autre regard que le mien sur le bouquin). J’ai également beaucoup apprécié les références à la culture queer qui parsèment le livre : engagé, Kevin nous donne des clefs de lecture « queer » de certains films et, étant relativement étrangère à cela, j’ai pu voir certains films sous un angle différent. Et j’ai notamment désormais très très envie de me jeter sur la série Pose dont Kevin dit le plus grand bien. En revanche, je dois mettre un bémol sur le travail d’édition. Le livre est truffé de coquilles d’orthographe et de grammaire. Une relecture aurait été nécessaire… J’espère qu’une réédition corrigée aura lieu un de ces jours ! Et en particulier en ce qui nous concerne, le chapitre Game of Thrones souffre d’une orthographe très approximative des noms propres… « Daenarys » et la « foi des Sète » kof kof Je note aussi une petite approximation concernant le parallèle fait entre la relation de Ramsay et Sansa dans les livres versus la série… rappelons que dans les livres Sansa ne rencontre jamais Ramsay 😉 Mais cela n’atténue pas le plaisir qu’on a à se replonger dans les making of thrones, et les mentions à la Garde de Nuit sont très appréciables ^^ C’est quand même la grande classe d’être cités dans un bouquin ^^ Merci Kevin <3 Donc, en bref, un chouette livre pour découvrir le cinéma sous un angle personnel, jamais pompeux ou prétentieux. PS : Ce livre m’a été offert par Kévin. Cette transmission n’a fait l’objet d’aucune transaction financière. J’ai essayé d’être objective et honnête dans ma revue.

    Je l’ai vu passer plusieurs fois sur Twitter et, j’hésitais à me l’acheter n’étant pas « cinéphile » mais, si cela peut plaire même à quelqu’un qui ne s’y connait pas trop, je pense que je peux l’ajouter à ma pile à lire.

    Toutes les plus belles histoires commencent par une brique sur le pied.

    Si Theon ouvre un bar, c'est le Baratheon.

    Spoiler:
    #125261
    Aspics des sables
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    Ce n’est pas un roman mais un livre de photographie : Homeless : The Exhibition de Lee Jeffries qui est un photographe anglais qui me touche terriblement.

    Proche du milieu du football professionnel, cet artiste commence à photographier des manifestations sportives. Une rencontre fortuite avec une jeune fille sans abri dans les rues de Londres change pour toujours sa démarche artistique. Lee Jeffries raconte que, dans un premier temps, il avait volé un cliché de cette jeune SDF blottie dans un sac de couchage. Voyant qu’elle l’avait remarqué, il eut, pour premier réflexe, de partir mais quelque chose l’a poussé à rester et à aller discuter avec elle. Sa perception sur les SDF s’en trouve alors bouleversée et ils deviennent le sujet de son art : « J’ai appris à connaître chacun des sujets avant de leur demander leur permission de faire leur portrait. »

    Ce n’est pas un roman mais chacune des photos raconte une histoire. L’histoire d’une rencontre unique et je trouve cela, humainement, très beau.

    Je vous mets trois de ses portraits, il m’a été difficile de les choisir car ils sont tous magnifiques.

     

    PS : Je viens de voir qu’Athouni a présenté aussi un livre de photographie de Denis Dailleux qui a l’air très beau aussi, du coup, je me note Juliette en espérant me l’offrir très bientôt 😊

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par Aspics des sables.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par Aspics des sables.
    #125891
    FeyGirl
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    Je viens de découvrir un auteur de « l’âge d’or de la SF » grâce à un recueil de nouvelles, que je vous recommande chaudement.

    Attention si vous voulez l’acheter en numérique : Le Chant du Barde est aussi le nom d’une des nouvelles incluses dans le recueil, et c’est la nouvelle « seule » qui est vendue en numérique sur une plateforme internet bien connue. Mieux vaut l’acquérir directement sur le site de l’éditeur belial.fr (en plus, l’éditeur le vend sans DRM).

    Comme je suis un peu fainéante, je vous fais un copié/collé de ma chronique :

    Ce recueil marque ma découverte de l’auteur. Belle surprise ! Les nouvelles mettent en scène des univers parfois très différents, elles explorent diverses thématiques, et la plupart sont de grande qualité !

    Sam Hall (Sam Hall) : écrite au début des années 50, elle décrit déjà un avenir où tout le monde est fiché et noté ! Un des responsables du système de fichage modifie les données, au départ pour se protéger. Puis, par révolte contre le monde militarisé dans lequel il vit, il crée de toutes pièces la fiche d’un homme en marge de la société. Sans l’avoir prémédité, notre protagoniste déclenche une succession d’événements… Une nouvelle qui aborde des problématiques graves, et que j’ai beaucoup appréciée.

    Jupiter et les Centaures (Call me Joe) : basé sur un des satellites de Jupiter, un homme est chargé de contrôler par l’esprit un être vivant adapté aux conditions de vie extrêmes de la planète géante, et créé à cet effet par des scientifiques. Une nouvelle intéressante sur le thème de la conscience et de l’esprit humain, mais qui n’est pas ma préférée du recueil.

    Long cours (The Longest Voyage, Prix Hugo 1961) : sur une planète inconnue, des hommes vivent dans une civilisation prétechnologique. Un capitaine et son équipage prennent la mer, persuadés que leur terre n’est pas plate mais ronde, et partent à la recherche des mythiques Cités d’Or. Même si j’ai deviné la conclusion bien avant la fin, j’ai lu avec beaucoup de plaisir cette nouvelle sur le thème du devenir des groupes humains échoués sur des planètes isolées.

    Pas de trêve avec les rois ! (No Truce With Kings, Prix Hugo 1964) : après une guerre dévastatrice, l’humanité est revenue technologiquement en arrière. Deux camps s’affrontent militairement au sein des Etats-Pacifique : des faucons va-t-en-guerre et adeptes de la centralisation, contre des modérés qui sont attachés à une société un brin féodale. Le lecteur découvre rapidement que des extra-terrestres évolués agissent en sous-main pour influencer l’Histoire, et à terme intégrer une humanité pacifiée dans la galaxie. Une nouvelle intéressante sur la destinée humaine et le libre arbitre.

    Le Partage de la chair (The Sharing of Flesh, Prix Hugo 1969) : des milliers d’années après l’effondrement de l’Empire, des chercheurs appartenant à un peuple ayant conservé un bon niveau de technologie sont sur une planète où les groupes humains ont beaucoup régressé, y compris physiquement. Soudain, un des chercheurs est assassiné par un indigène dans des conditions ignobles. Sur le thème de la différence des cultures quand existe un écart technologique important, une nouvelle qui se révèle agréable à lire, avec une fin humaniste.

    Destins en chaîne (The Fatal Fulfillment) : une nouvelle un peu à part : sur un prologue écrit par un auteur, quatre écrivains imaginent une suite… Poul Anderson s’est plié à l’exercice, mais je n’ai pas accroché à son récit, ou je n’ai pas compris l’intention. C’est la seule de ce recueil qui ne m’a pas donné de plaisir de lecture. (*)

    La Reine de l’Air et des Ténèbres (The Queen of Air and Darkness, Prix Hugo 1971, Locus et Nebula) : sur une planète au climat hostile, un jeune enfant est enlevé par des indigènes. Sa mère, désespérée que la police ne croie pas à un enlèvement, fait appel à un détective privé, alors que dans les régions reculées de cette planète, on croit à la présence d’êtres quasi magiques qui enlèvent les petits enfants. Une très jolie variation sur le thème des changelings revu dans une optique science-fiction, mêlée à une allégorie de la conquête des Amériques et la quasi-disparition des Indiens. L’auteur a réussi à garder une tonalité poétique et douce-amère sur le conflit entre la rationalité scientifique et le besoin de croyances. Cette nouvelle a reçu des prix largement mérités !

    Le Chant du barde (Goat Song, Prix Hugo 1973 et Nebula) : une étrange nouvelle dans un futur indéterminé. Des entités (robots ? dieux ?) ont l’omnipotence sur l’humanité qui s’est déchargée de toute responsabilité sur ces entités. Le Harpiste a perdu sa bien-aimée, et réclame qu’on la lui rende… Narrée comme un songe, une histoire qui réinterprète certains mythes antiques et suggère la reprise en main de son destin.

    Le Jeu de Saturne (The Saturn Game, Prix Hugo 1982 et Nebula) : des scientifiques sont partis pour un long voyage vers un des satellites de Saturne. Pour passer le temps, certains s’investissent dans un jeu de rôle. Arrivés à destination, quatre d’entre eux atterrissent sur le satellite, mais font-ils encore la différence entre la vie de leurs personnages et la vie réelle ? En cas d’incident grave, sauront-ils envisager rationnellement la situation, ou s’enfuir vers un monde imaginaire proposant des épopées héroïques périlleuses ? Une nouvelle douce-amère explorant le danger des jeux pour ceux qui ne sont plus intégrés dans une société réelle et complexe.

    (*) ce n’était pas mon commentaire d’origine : j’avais cru qu’il s’agissait d’une nouvelle écrite par 4 auteurs, et le traducteur m’a signalé que j’avais fait une erreur d’interprétation. Je la relirai donc plus tard.

    #125919
    Amarei
    • Patrouilleur Expérimenté
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    Ces derniers mois j’ai relu Harry Potter en anglais. La saga m’avait accompagné pendant l’essentiel de mon enfance : j’ai littéralement appris à lire avec (on m’a offert le premier tome quand j’étais en CP) et je l’ai terminé au lycée. Mais je ne l’avais jamais relu depuis et je n’avais jamais relu le dernier tome.

    J’ai adoré cette relecture qui m’a permis de retrouver cet univers. Elle m’a permis de découvrir ou redécouvrir des détails que j’avais oublié ou sur lesquels je ne m’étais pas attardée à l’époque. En résumé et en spoiler voilà mes impressions tome par tome :

    Spoiler:

    – 1&2 : J’avais oublié à quel point ils étaient drôles.

    – 3 : C’est mon préféré, le livre est très riche, aborde pleins de thématiques, on en apprend plus sur le passé des maraudeurs, on découvre Sirius …

    – 4 : rien à dire sur ce tome

    – 5 : mon deuxième préféré avec la découverte de l’Ordre du Phoenix, même si j’ai trouvé Harry ultra pénible, dans le sens où les gens font tout pour le protéger et risquent leur vie mais qu’il n’en fait qu’à sa tête … Le départ de Fred et Georges de Poudlard est génial et d’ailleurs ils sont excellents pendant tout ce tome.

    – 6 : La mort de Dumbledore occulte un peu tout le reste du tome pour moi. Même si l’histoire de Jédusor est intéressante, c’est clairement le seul chose qui m’ait marqué dans ce tome. J’y ai pensé pendant toute ma lecture avant d’y arriver et je ralentissais ma lecture en approchant.

    – 7 : Clairement, le fait de le relire en connaissant la fin et notamment l’histoire de Rogue m’a permis de comprendre différemment certaines choses et de chercher des indices pour reconstituer ces agissements. J’ai aussi aimé voir que Neville, Luna et Ginny avait pris la tête de la résistance à Poudlard en l’absence de Harry, c’est vraiment cool de voir ces personnages évoluer par rapport aux premiers tomes. J’ai bien aimé le fait qu’on découvre Dumbledore sous un autre angle avec l’histoire de Grindelwald et ce que raconte son frère. J’ai moins aimé le fait qu’il soit omniprésent dans tout le livre malgré sa mort, j’aurais aimé voir les personnages agir plus par eux-même et pas suivre aveuglément ces instructions. Relire ce qui concerne Grindelwald m’a aussi fait penser aux Animaux fantastiques et ça n’a pas améliorer mon opinion sur ces films. Le dernier chapitre 15 ans après me paraît toujours aussi superflu.

    Et chose promise, chose due, je vous donne en prime mon avis sur Jean Doux et le mystère de la disquette molle, une BD au titre fort attrayant.

    C’est l’histoire de Jean-Doux qui travaille dans une entreprise des années 90’, ambiance Caméra Café pour ceux qui on vu la série. Dans sa boite, tout le monde s’appelle Jean-Quelque chose. Un jour Jean-Doux découvre une mallette planqué dans le faux plafond d’un débarras. Elle contient une mystérieuse disquette molle. Que contient-elle ? Pourquoi a-t-elle été cachée dans le faux-plafond ? C’est ce que notre héros va essayer de découvrir.

    Et bien, pour moi c’est un déception. Je n’ai visiblement pas le même humour que l’auteur et l’histoire ne pas franchement intéressée.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 1 mois par R.Graymarch. Raison: ajout du 4

    “Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux.” JR.

    #126965
    O’Cahan
    • Exterminateur de Sauvageons
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    J’ai fini de lire Les Vagues de Virginia Woolf. Et ça a été une complète révélation. On suit la vie et mort de six personnages narrateur, des « voix », qui malgré leur différence de caractère, forment une conscience collective fascinante. Dans nos mains, on ne sait pas trop ce qu’on a… Un roman ? Un long poème en prose ? C’est assez difficile de le dire, peut-être qu’on pourrait le qualifier de « flux de conscience ». Ce sont des pages remplies d’épanchement, d’intériorité, de réflexion sur le passage du temps, sur l’art, sur la mort. C’est sans tricher un très grand chef d’oeuvre !

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