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  • Ce sujet contient 870 réponses, 74 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Nymphadora, le il y a 2 jours et 1 heure.
30 sujets de 301 à 330 (sur un total de 871)
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  • #106358
    Corondar
    • Pisteur de Géants
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    Le Roi lion (version 2019)

    Globalement plutôt déçu. La bande-annonce m’avait bien hypé, et le film ne m’a pas convaincu. Visuellement la prouesse technique est bluffante (les animaux font très vrais, c’est impressionnant).

    Mais c’est beaucoup trop semblable au dessin animé, du coup je ne comprends pas trop l’intérêt du projet. Côté optimiste : permettre aux gens qui l’ont vu enfants au ciné avec leurs parents de retourner le voir adultes avec leurs propres enfants ? Personnellement j’ai eu l’impression de voir le dessin animé en moins bien. Et puis le film m’a perdu en zappant presque complètement Soyez prêtes (qui se résume à une pauvre scène à peine chantée de 30 secondes sans la mise en scène des hyènes). Grosse déception, même si l’émotion est toujours là sur les scènes clefs.

    #106496
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    J’ai beaucoup aimé et défendu Tarantino (malgré ses défauts) mais j’avoue ne pas avoir envie de m’enfermer 2h40 pour voir son dernier film sachant que sa tendance à s’auto-caricaturer augmente à chaque film (The Hateful Eight pour moi, ça a été un schéma déja vu poussé à l’extrême… Rendez-nous Reservoir Dogs si on veut voir des mecs en huis clos qui se dézinguent). Du coup, on verra.. mais ce que j’en lis/vois/écoute ne me donne pas vraiment envie.

    Donc pour me changer les idées, j’ai tenté Perdrix, premier film d’Erwan Le Duc qui a eu plutôt de bonnes critiques. Ca commence plutôt bien avec un capitaine de gendarmerie débonnaire et névrosé dans les Vosges en été. Une jeune femme vient se plaindre qu’une fille nue lui a volé sa voiture. Car, en effet, dans les environs de la bourgade se cache une communauté de nudistes révolutionnaires qui dépouille les passants. Vient avec tout ça, une famille un peu dysfonctionnelle (dont la matriarche Fanny Ardant qui fait de la radio dans son garage), des gens gens qui vont reconstituer une bataille de la 2e guerre mondiale (un tank, c’est encombrant) etc. Sympa, frais ? Sur le papier et pendant la première heure, oui. Mais ça tourne un peu à vide ensuite (et des longueurs sur un film d’1h35 c’est problématique) : il y a plein de petits bouts de trucs sympas qui ne sont quasiment pas exploités, comme si c’était ajouté en vrac sans vraiment penser à relier le tout. Je suis ressorti sur une impression très mitigée. Mais apparemment, le niveau d’indigence de la comédie française fait qu’on peut être un peu indulgent envers un film (surtout un premier film) qui tente de sortir un peu des clous. Mais franchement, de là à vous conseiller de vous déplacer au cinéma pour le voir… faut vraiment avoir la foi.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #106497
    Papadoc
    • Pisteur de Géants
    • Posts : 1154

    Corondar a extrêmement bien résumé mon avis sur le Roi Lion : immense prouesse technique, mais narration moins puissante que le DA (« réalisme » oblige).

    Je n’ai pas vu les autres adaptations (101 dalmatiens, belle et la bête), mais il y avait, il me semble, au moins du jeu d’acteur (plutôt salué en général), voire même du rafistolage de scénario pour colmater les invraisemblances. Là, rien de tout cela.

    "C'est d'une simplicité absurde, comme la plupart des énigmes quand on en voit la réponse."

    Hodor! [Casting 2019]

    #106499
    Grendel
    • Fléau des Autres
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    Je me refuse, au grand dam de ma femme, à aller voir le nouveau Roi Lion sous prétexte que je l’ai déjà vu. Je me rends bien compte, en vous lisant, que j’ai eu raison. Ce n’est pas en mettant de beaux effets spéciaux, aussi réussis soient-ils, qu’on fait un film… or celui là a déjà été fait.

    Spoiler:
    #107111
    Aerolys
    • Fléau des Autres
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    Je n’ai pas vu les autres adaptations (101 dalmatiens, belle et la bête), mais il y avait, il me semble, au moins du jeu d’acteur (plutôt salué en général), voire même du rafistolage de scénario pour colmater les invraisemblances.

    Pour le film live Les 101 Dalmatiens , j’en garde un bon souvenir (mais, je l’ai vu quand j’avais 6/7 ans). Pour le film live La Belle et la Bête de Disney, je l’avais bien aimé dans l’ensemble (j’en garde pas un énorme souvenir mais, il était assez bon).

    Toutes les plus belles histoires commencent par une brique sur le pied.

    Si Theon ouvre un bar, c'est le Baratheon.

    Spoiler:
    #107151
    Lady
    • Patrouilleur du Dimanche
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    Bonjour à tous,

    Le roi lion m’a beaucoup déçue. La prouesse technique et la très belle image ne parviennent pas à rendre le film bon. Les émotions si présente dans l’originale sont effacé par le réalisme des animaux et je ne peux pas pardonner la mise à la trappe de la chanson Soyez prête qui est réduite à peau de chagrin.

    J’avais vu la belle et la bête sortie en 2017 sans m’attendre à rien et j’avais agréablement été surprise par le jeu des acteurs et les quelques scènes rajoutées (ainsi qu’une chanson qui retranscrivait bien le désespoir de la bête lorsque Belle part du château).

    #107164
    Nymphadora
    • Vervoyant
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    Un peu pareil que tout le monde, le roi lion n’arrive pas à la cheville de l’original… Après contrairement à tout le monde, je m’attendais à un désastre. Du coup, je n’ai pas passé un moment si atroce, j’ai juste eu envie de rentrer mettre mon VHS du seul, du vrai roi lion en sortant de la séance comme quand j’avais 10ans ^^ Mais bon, j’ai profité des jolies images, bouché mes oreilles sur les « vibes » degueu de Beyoncé qui fume les chansons, et débranché mon cerveau.

    (Par contre je rejoins les copains, la Belle et la Bête était très chouette : les acteurs étaient bons, les touches de modernité bienvenues dans l’histoire – contrairement à aladdin où on nous introduisait du girl power au forceps, là ça passait très très naturellement, et les chansons ajoutées étaient hyper chouettes.)

    Sinon j’ai vu Late Night que j’ai adoré ! Une célèbre présentatrice (hyper bien interprétée par Emma Thompson) de « late show » sur le déclin, entourée d’auteurs masculins, embauche une femme d’origine indienne, Molly. Son show risque d’être annulé et il va falloir introduire des changements de ton.
    Les blagues du film sont pleine de punch et intelligentes, le contexte du film (les talk show américains) se prête très bien au propos qui tombe souvent très très juste… Et Emma Thompson est brillante. Je recommande chaudement.

    ~~ Always ~~

    #107986
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Boys N The Hood de John Singleton (1990)

    Avec Cuba Gooding Jr. , Ice Cube, Laurence Fishburne, Angela Bassett.

    J’avais jamais vu ce film et là c’était l’occasion. Enorme claque. 30 ans après, le film dégage une puissance et une maturité impressionnantes. Car si on parle de Los Angeles, dans un quartier résidentiel pauvre (habité par la communauté noire), ce n’est pas uniquement un film de gangs. 1984, on suit Tre, un garçon (11 ans ?) prometteur mais un peu crâneur. Ses parents sont séparés et il va vivre chez son père. Le quartier, ça craint un peu, faut faire décamper les cambrioleurs la nuit à coup de flingue et quand la police arrive (trop tard), on te fait bien sentir que t’es qu’un sale nègre (dixit le flic noir). Et autour de la maison, ça zone et deale pas mal. Mais il y a tout le même des parents qui tentent d’éduquer leurs enfants, qui n’aiment pas quand ils vont en prison. Flash forward 7 ans plus tard, on suite Tre et ses potes. Les études, les filles, l’avenir… mais lequel ?

    Ce qui m’a marqué là dedans, c’est le dialogue d’un des personnages. On explique déjà (1990, le film !) la violence systémique contre les noirs (on met plein de magasins d’alcools et d’armes à feu pour qu’ils s’entretuent), la gentrification (qui évince les pauvres), la médiatisation du deal de drogue (sans jamais se demander comment la drogue arrive aux USA). Faut dire que le film s’ouvre sur cette phrase qui donne le ton

    “One out of 21 black American males will be murdered in their lifetime. Most will die at the hands of another black male.”

    Alors voilà, c’est sans concession et totalement réaliste, mais en même temps, ça ne se complait pas dans l’esthétisation de la violence entre gangs et mecs désoeuvrés. Il y a un peu d’espoir, peut-être de s’en sortir. Et d’arrêter la spirale qui plonge les noirs américains dans l’abime, inexorablement.

    (et là je lis une critique de 2010 qui trouve ça, daté, mièvre, mal joué et sans surprise. huhu)

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    #108323
    Nymphadora
    • Vervoyant
    • Posts : 7889

    La vie scolaire (de Grand Corps Malade et Mehdi Idir). C’est la rentrée, bienvenue au collège. On suit une nouvelle CPE qui arrive dans un collège de Seine Saint Denis et découvre la réalité sociale d’un quartier de banlieue défavorisée et ses élèves pleins d’énergie. Le film ne révolutionne pas le genre, mais il est mignon. Oscillant entre vannes (certaines qui font vraiment mouche, ils ont très bien choisi leurs acteurs) et moments plus touchants sans être too much, ça nous rappelle que des gens se donnent à fond pour donner des chances à des gosses qui ont pas étés gâtés et qui méritent mieux. Plein de charme, même si c’est un film somme toute assez classique, j’ai bien aimé.

    ~~ Always ~~

    #108339
    Mélusine
    • Pas Trouillard
    • Posts : 532

    Je suis allée voir Once upon a time in Hollywood, ben c’est looooonng mais long, les acteurs ont beau très bons on s’ennuie ferme. Et puis surtout pendant tout le film, on se demande ce qu’on attend; pas grand chose, pour un Tarantino 5 minutes de violence comme il sait les montrer et puis c’est tout. De temps en temps on se dit tiens il va se passer quelque chose et puis non!

    Le plus, pour la gente féminine, c’est le torse de Brad Pitt, waou, il est en forme (je sais, c’est puéril mais quand même ça vaut le coup d’œil).

    #109095
    R.Graymarch
    • Vervoyant
    • Posts : 9925

    J’ai beaucoup aimé et défendu Tarantino (malgré ses défauts) mais j’avoue ne pas avoir envie de m’enfermer 2h40 pour voir son dernier film sachant que sa tendance à s’auto-caricaturer augmente à chaque film (The Hateful Eight pour moi, ça a été un schéma déja vu poussé à l’extrême… Rendez-nous Reservoir Dogs si on veut voir des mecs en huis clos qui se dézinguent). Du coup, on verra.. mais ce que j’en lis/vois/écoute ne me donne pas vraiment envie.

    Finalement, malgré ça, je me suis forcé à aller voir Once Upon a time in Hollywood (2h44….. QUAND MÊME). Pour moi longue durée (plus de 2h) égale « t’as intérêt à être bon » (et plus c’est long, plus t’as intérêt). Finalement, je n’ai pas trop ressenti la longueur (j’ai dû bien me préparer) et le film était moins pire que je ne m’y attendais. Cependant je reste mitigé. J’ai l’impression que Tarantino a voulu faire un film ambitieux (un acteur vieillissant, sa doublure has been, Hollywood, les hippies) mais qu’à la fois ça part dans tous les sens et ça y va lentement. Les saynètes sont pas mal, les faux extraits aussi mais ça prend son temps et je pense que Tarantino s’est/m’a perdu. Quentin, fais une série ou sinon apprends à faire un film en 1h45, s’il te plait. La fin me laisse aussi sur une drôle d’impression : pudique (par rapport à la réalité, vu que Once upon a time c’est un conte) ou au contraire profondément vulgaire d’évoquer ça en passant à coté mais en faisant tout pour qu’on y pense.

    Moralité : ça m’a paru moins artificiel, fabriqué, que son film précédent et je ne m’y attendais pas. Mais faut la motiv pour voir ça…

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    #110744
    Aerolys
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    J’ai également vu Once Upon a time in Hollywood. Pour faire court : j’ai bien aimé mais, je trouve qu’il y a pas mal de longueur. Hors des deux scènes d’action, il y a quelques scènes qui m’ont marqué. Je n’ai pas vu toute sa filmographie mais, pour le moment, c’est celui que j’ai le moins aimé. ^^

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    Spoiler:
    #110765
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Moi aussi, j’ai vu Late Night de Nisha Ganatra et j’ai plutôt bien aimé, notamment parce qu’Emma Thompson a la classe absolue (« Heureusement que Meryl Streep n’était pas disponible » comme a dit à raison un critique du Masque), du coup, elle en fait beaucoup (limite caricature) mais ça passe (elle ressemble à David Bowie). A côté de ça, le film flirte entre l’air du temps (plus de diversité, moins de harcèlement sexuel) et des côtés plus passéistes (humour, etc). Bien entendu, on sait vers quoi on va, mais en 1h40, c’est bien rythmé, bien fait, bien joué, donc à voir

    En moins rigolo, Roubaix, une lumière de Desplechin (l’enfant du pays). Un commissariat de police idéal(isé) traite des cas survenus pendant la nuit de Noël. Dont la mort d’une vieille dame. J’ai lu que beaucoup préféraient la seconde partie à la première mais pour moi ce n’était pas mon cas en sortant du cinéma. Je trouve que s’appesantir sur [ce qu’on voit pendant cette partie] c’est un peu du déjà vu. Même si c’est très bien fait, ce qui n’est pas surprenant, Desplechin sait y faire. Roschdy Zem incarne à la perfection « le-commissaire-bienveillant-revenu-de-tout-avec-une-voix-grave-et-un-ton-calme » (après avoir été chef de casernes de pompiers dans l’Aude chez Pierre Jolivet). Les autres autour de lui ne sont pas mal non plus (et ceux qui râlent que Léa Seydoux est peu crédible à incarner une marginale sont moins exigeants quand des acteurs, pilotes d’X Wing, n’ont jamais piloté de vaisseaux spatiaux). Pour résumer, j’ai pas adoré mais les film est hautement recommandable, un peu dans la lignée d’un L627 de Tavernier, et très loin du racolage longuet qu’était Polisse de Maïwenn

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    #110793
    no_one
    • Terreur des Spectres
    • Posts : 1720

    Une mer agitée. Une femme, face à des rameurs, s’agrippe à une caisse en bois comme à un trésor, qui finit par lui échapper. Est-il perdu ? Les hommes regardent passivement. Pas elle. Elle retire son manteau et saute à l’eau récupérer son bien… qui flotte. Ce n’est pas un piano.

    Fire Walk with Me Portrait de la jeune fille en feu, (écrit et) réalisé par Céline Sciamma, avec Noémie Merlant, Adèle Haenel, Valeria Golino et Luàna Bajrami. Ce film s’ouvre donc comme en réponse à la fin de La Leçon de piano de Jane Campion et, après ma séance hier, il est difficile de ne pas penser que Céline Sciamma n’aurait pas volé de suivre son aînée, en devenant la seconde réalisatrice à obtenir la Palme d’Or. Ne vous méprenez pas : je me joins au concert de louanges adressées à Bong Joon-ho pour son Parasite – à mon sens son meilleur long-métrage depuis Memories of Murder – mais, avec ce dessin d’une portraitiste qui tombe amoureuse de son sujet, et réciproquement (à l’instar de Sciamma et Haenel en leur temps), ce portrait de femmes, et de la condition de la femme à travers elles, Sciamma m’a offert ma seconde claque cinématographique de l’année. Depuis le choix de l’environnement à sa mise en scène, le cadrage et la lumière souvent dignes des tableaux d’époque, les multiples trouvailles de réalisation et de montage, la référence littéraire explicite et l’utilisation magistrale de la musique – ou son absence – et bien sûr ses dialogues, elle parvient à utiliser tous les outils à sa disposition pour sublimer son récit, prendre aux tripes, faire craindre le pire ; et, moi qui avais été épaté par la manière qu’avait eu Joon-ho de faire croire qu’il avait raté l’occasion idéale de placer son cut final, pour s’offrir une meilleure encore – deux fois ! – je ne peux que saluer à son tour, pour le tour de force de la dernière scène, la réalisatrice… et ses actrices : Merlant, renversante de beauté, qui lance des regards qui m’ont fait frémir toute la séance à Haenel, d’une intensité sublimée par ladite scène finale ; en contrepoint Bajrami et dans une moindre mesure Golino, complétant la quatuor central de cette peinture de femmes, la première toute en retenue, complice ; au point d’équilibre du duo d’amantes, que Sciamma parvient à filmer avec une sensualité folle, tout en réservant les rares nus à des sujets non-sexuels (une femme qui se sèche au coin du feu, ou qui souffre de ses règles), c’est presque de l’anti-Kechiche dans le texte (même si elle s’en défend).

    D’aucuns pourront faire la fine bouche en trouvant que la langueur du film manque justement de feu ou que la sous-intrigue de Bajrami fait rallonge. Il n’en est rien pour moi : hypnotisé, jamais ennuyé, et trouvant au contraire complément thématique, et surplus d’audace, sur le second point. Après Parasite et celui-ci la barre est haute pour les autres films sélectionnés à Cannes qui ne lui auront laissé « que » le prix du scénario, particulièrement Les Misérables de Ladj Ly, prix du jury et représentant français à sa place pour les Oscars à venir…

    Quant à moi, il ne me reste pour vous qu’un jeu de mots, allez voir ce film brûlant (voilà je file), naturellement sponsorisé par Torchères.

    "It's both possible, and even necessary, to simultaneously enjoy media while also being critical of its more problematic or pernicious aspects."
    "Damsel in Distress: Part 1", Tropes vs. Women in Video Games, Anita Sarkeesian

    #111721
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Merci, no_one, j’hésite à aller le voir…

    A part cela

    Deux moi de Cédric Klapisch.
    J’ai longtemps énormément aimé Klapisch (Le Péril jeune, L’Auberge espagnole, Un air de famille) avec son talent de capturer l’air du temps, sa profondeur toute en légèreté et puis ses clins d’oeil (lui même, ou bien Zinedine Soualem dans chaque film). Cela dit, même dans ses « vieux » films, je me suis parfois ennuyé : Chacun cherche son chat. Voire Peut-être ou les suites de l’Auberge (surtout la dernière). Plus récemment, Paris m’a semblé bien creux (à part la description rare d’un lien frère-soeur très réussi). J’ai failli tout lâcher à Ma part du gâteau que j’ai trouvé abject (mais je doute que ce soit volontaire de sa part) . Ce qui nous lie était un cru (ahah) correct sans plus. Je me suis laissé tenté par Deux moi : ce film raconte l’histoire de deux voisins parisiens trentenaires (Ana Girardot, François Civil) qui ne se connaissent pas et affrontent l’ultra moderne solitude des grandes villes. Honnêtement c’est pas mal sans plus. Il y a de jolis moments et de bonnes idées : leur quotidien est assez réaliste : leur boulot, le métro, leur quartier (ils ne vivent pas dans 200 mètres carrés rue du Bac). La « morale » de l’histoire sur la communication va dans le bon sens (vaut mieux ça que l’inverse^^). Mais tout de même, ça reste un peu… léger.

    Un jour de pluie à New York de Woody Allen.
    Le Woody de l’année (sauf si vous vivez aux USA car le réalisateur n’est plus diffusé depuis ses ennuis judiciaires post MeToo). Wonder Wheel m’avait déçu. Là, on revient de nos jours à New York : un jeune couple étudiant ultra friqué (Elle Fanning, Timothée Chalamet) visite New York un week-end. Elle doit interviewer un grand réalisateur (Liev Schreiber) pour la gazette de la fac et elle ne connait pas Manhattan alors que lui espère qu’elle expédiera vite l’interview pour lui faire découvrir la ville (et éviter le gala familial). Bien entendu, tout ne se passe pas comme prévu. Et en plus, il pleut.
    Quand il y a des longueurs dans un film d’1h32, c’est qu’il y a des soucis. Pourtant, tout n’est pas à jeter. Bien sûr, il y a tous les passages imposés et Timothée (Gastby, seriously?) joue assez bien le jeune friqué en rébellion douce (il profite de l’argent familial mais refuse leurs choix). Elle Fanning incarne un personnage beaucoup plus crispant, c’est dommage. Celui de Selena Gomez a quand même beaucoup plus de personnalité. Reste que les passages où de vieux mâles blancs draguent des jeunettes, ça met super mal à l’aise…. Ca ronronne gentiment, c’est pas déplaisant mais pas génial non plus, il y a toujours quelques jolies trouvailles dans le texte. Mais une révélation dans le dernier quart d’heure change un peu l’image du flambeur étudiant à qui tout réussit. Avant de terminer vers une fin, disons super attendue. J’ai préféré ce film à son précédent mais on est loin des grandes réussites pour moi.

     

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    #112072
    Aerolys
    • Fléau des Autres
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    J’ai vu hier soir Le jeu de Fred Cavayé ave Stéphane de Groodt. Le film est très sympa.

    Lors d’une soirée entre amis, ils décident de lire à voix haute tous les messages que les autres reçoivent et écoutent en haut-parleur les appels que chacun reçoit.

    J’ai pas grand chose à dire sur ce film à part que j’ai passé un bon moment (et ça m’a fait un peu pensé à Le prénom de Alexandre de La Patellière et de Mathieu Delaporte).

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    Spoiler:
    #112348
    O’Cahan
    • Exterminateur de Sauvageons
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    Ad Astra de James Gray

    Après Interstellar et Gravity, Ad Astra s’annonçait comme le prochain gros film de SF avec pour thème central l’infini de l’espace.

    C’est assez décevant. J’ai dormi dans les derniers tiers du film, certes c’était une séance tardive mais ca ne m’était jamais arrivée. Les images sont époustouflantes, rien à dire dessus. Des plans de course-poursuite sur les cratères de la lune aux guet-apens dans des vaisseaux abandonnés, bref visuellement c’est incroyable et je ne crois pas qu’on ait déjà vu une telle technique avant dans l’histoire du cinéma.

    Après sur le fond, toute l’intrigue semble si faible que rien ne justifie les évènements qu’on voit arriver. On ne comprend pas les tenants et aboutissants. Plein de choses n’ont pas de sens. Il y a une espèce de vide constant dans le film.

    Niveau acting, j’ai trouvé Brad Pitt trop lisse, les autres sont tous un peu éclipsés. La musique était assez bonne, hypnotisante.

    Bilan : j’ai plus eu l’impression d’un gros gâchis de budget pour un film qui a 0 propos

    please mind the gap between your brain and the platform

    #112614
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    J’hésitais à aller le voir.. Le Masque en a dit le plus grand bien et ses auditeurs ont dit le contraire… Du coup, je pense que je vais m’abstenir, merci !

    Alice et le maire de Nicolas Pariser. J’avoue que ma première réaction en voyant l’affiche et le titre, c’est de me dire « un film avec une trentenaire et un quasi septuagénaire qui partagent l’affiche… Et en plus, on l’appelle elle par son prénom alors que lui c’est « le maire », grmpf ». J’y suis allé quand même. Et finalement je ne regrette pas (même si ça peut tout à fait se voir sur petit écran) car le discours du film est plutôt fin. Paul Théraneau (Fabrice Lucchini) est maire socialiste de Lyon et il n’a plus d’idées. Il embauche une normalienne (Anaïs Demoustiers) pour qu’elle lui en apporte. A partir de là, on va voir les coulisses de la mairie de Lyon (ses réunions, ses projets, ses inaugurations, ses soirées mondaines….) et surtout des questions sur ce qu’est la politique (ou ce que c’est devenu), ce qu’on peut faire, quelles sont les visions. Et sur ce plan là, c’est bien écrit, bien joué, avec beaucoup de personnages secondaires bien mis en valeur. Ca m’a plutôt bien plu.

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    #112703
    Chat-qui-boite
    • Patrouilleur Expérimenté
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    Je viens de voir DOWNTON ABBEY le film. Dès la première scène dans le village je me suis crue dans « Orgueil et Préjugés » la série TV, pour le décor. Mais j’ai trouvé d’autres liens, les répliques vachardes de la comtesse douairière et de ses interlocutrices, d’une voix douce et du tac au tac, le snobisme de classe…Jane Austen n’aurait pas fait mieux. Donc des rires sur de bons dialogues, des décors soignés, une troupe d’acteurs qu’on a plaisir à retrouver. Voilà pour le positif.

    Mais Jane avait plus de recul et d’ironie de classe: Dans tous ces personnages seulement deux pour remettre en cause l’aristocratie, la petite cuisinière et le gendre roturier de Monsieur le comte. Pour les autres, ils flottent dans une béate fierté de leur rang. C’est tellement poussé que c’en est ridicule. Les domestiques « appartiennent » à Downtown Abbey (comme des serfs) et en sont fiers: Faire injure à « la famille » c’est leur faire injure.

    Je crois que Julian Fellow s’est laissé embarquer par l’enthousiasme des vieux serviteurs qu’il avait interrogés quand il préparait le film de Robert Altman: Il avait réellement rencontré de ces spécimen qui se souvenaient du nombre de cm entre les couverts et l’assiette et autres divertissants détails sur les us et coutumes de l’aristocratie anglaise entre les deux guerres mondiales. Mais dans Gosford Park il y avait une critique sociale appuyée. Dans Downtown Abbey le seul moment où l’on sent que ce monde est déconnecté c’est quand d’un côté se déroule le bal en présence du Roi sur fond de valses viennoises et de l’autre, une boite clandestine qui permet à des hommes homos de se rencontrer et de danser sur du charleston puis de se faire sévèrement réprimer par la police. Cela me gêne dans la mesure où une telle répression n’est pas typique de l’époque et s’est prolongée très tard en Angleterre puisque Alan Turing, génie mathématique à l’origine de la pensée numérique, en a lui même été victime jusqu’à se suicider. Un parallèle avec les divertissements des serviteurs aurait été plus judicieux.

    Voilà, si vous avez aimé la série allez-y. Vous prolongerez le plaisir, mais je vous aurais prévenus: Il y a des têtes à claques dans le lot.

    Mieux vaut être en retard au paradis qu'en avance au cimetière
    Reste assis au bord de la rivière et tu verras passer le corps de ton ennemi

    #112719
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Merci, no_one, j’hésite à aller le voir…

    Et j’y suis allé.

    Portrait de la jeune fille en feu, (écrit et) réalisé par Céline Sciamma. Je suis bien moins enthousiaste que mon compère cinéphile (mais il a quand même raison pour Parasite !). Disons que c’est bien fait, bien tourné, bien joué, bien pensé, c’est vrai. Mais globalement, ça n’a pas vraiment marché pour moi. C’est un peu long, vraiment froid… Ca n’en fait pas du tout un mauvais film, je vois tout ce qui est réussi (et je pense qu’on peut faire des tas d’analyses), c’est juste qu’il ne m’a pas vraiment « plu ». Je dois dire que le regard de Noémie Merlant a pour moi quelque chose qui ne « va pas ». Des yeux trop enfoncés peut-être, je ne sais pas, c’est dur à définir…

    J’ai lu des critiques qui sont un peu ou beaucoup plus positives que la mienne (ça spoile un peu).

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
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    #112737
    JN
    • Terreur des Spectres
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    C’est un peu long, vraiment froid…

    Je ne comprend pas du tout, désolé.

    A titre personnel, je n’ai pas posté de critique, n’ayant rien à ajouter à celle de no_one qui me paraît très juste. Et le fait que je n’ai pas encore vraiment « intellectualisé » le film pour l’analyser.

    Par contre, j’ai du mal à comprendre les critiques comme quoi ce serait froid. J’ai trouvé au contraire que c’était une sacrée expérience sensorielle, un film chaud – Céline Sciamma a d’ailleurs trouvé ça intéressant le fossé générationnel entre des critiques récurrentes venant de la part d’un public plus âgé sur la « froideur » du film et de l’histoire d’amour, là où le public plus jeune semblait beaucoup plus réceptif de ce côté là. A approfondir.

    « Edmond Dantès. Nice name. It’d look great in print, you know? Although ‘Le Comte de Monte-Cristo’ would make a better title for a novel. » - Dumas, Fate/strange fake

    #112915
    Tizun Thane
    • Pisteur de Géants
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    Cinéphile toujours exigeant, j’ai vu Downton Abbey. Verdict? Si vous avez aimé la série, vous aimerez le film. On se retrouve en terrain (trop ?) connu, et on passe un agréable moment en compagnie de vieux amis. La comtesse douairière est particulièrement truculente et égale à elle-même.

    Si non, n’allez pas voir le film, mais allez regarder la série. Elle est très bien.

    Au chapitre des regrets, il y a une absence de prise de risques notamment au niveau dramatique, qui fait qu’on a l’impression de regarder un épisode « spécial Noël » et pas un film. J’aurai aussi aimé que l’on fasse davantage référence aux morts pour faire le lien entre le passé et le présent.

    #112942
    Jaqen
    • Fléau des Autres
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    Je viens de voir DOWNTON ABBEY le film. Dès la première scène dans le village je me suis crue dans « Orgueil et Préjugés » la série TV, pour le décor. Mais j’ai trouvé d’autres liens, les répliques vachardes de la comtesse douairière et de ses interlocutrices, d’une voix douce et du tac au tac, le snobisme de classe…Jane Austen n’aurait pas fait mieux. Donc des rires sur de bons dialogues, des décors soignés, une troupe d’acteurs qu’on a plaisir à retrouver. Voilà pour le positif. Mais Jane avait plus de recul et d’ironie de classe: Dans tous ces personnages seulement deux pour remettre en cause l’aristocratie, la petite cuisinière et le gendre roturier de Monsieur le comte. Pour les autres, ils flottent dans une béate fierté de leur rang. C’est tellement poussé que c’en est ridicule. Les domestiques « appartiennent » à Downtown Abbey (comme des serfs) et en sont fiers: Faire injure à « la famille » c’est leur faire injure. Je crois que Julian Fellow s’est laissé embarquer par l’enthousiasme des vieux serviteurs qu’il avait interrogés quand il préparait le film de Robert Altman: Il avait réellement rencontré de ces spécimen qui se souvenaient du nombre de cm entre les couverts et l’assiette et autres divertissants détails sur les us et coutumes de l’aristocratie anglaise entre les deux guerres mondiales. Mais dans Gosford Park il y avait une critique sociale appuyée. Dans Downtown Abbey le seul moment où l’on sent que ce monde est déconnecté c’est quand d’un côté se déroule le bal en présence du Roi sur fond de valses viennoises et de l’autre, une boite clandestine qui permet à des hommes homos de se rencontrer et de danser sur du charleston puis de se faire sévèrement réprimer par la police. Cela me gêne dans la mesure où une telle répression n’est pas typique de l’époque et s’est prolongée très tard en Angleterre puisque Alan Turing, génie mathématique à l’origine de la pensée numérique, en a lui même été victime jusqu’à se suicider. Un parallèle avec les divertissements des serviteurs aurait été plus judicieux. Voilà, si vous avez aimé la série allez-y. Vous prolongerez le plaisir, mais je vous aurais prévenus: Il y a des têtes à claques dans le lot.

    .

    Donc je crois que je devrais débuter par la série car ce que j’en comprends c’est que c’est mieux pour comprendre l’esprit des personnages?

    #112950
    Chat-qui-boite
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    Tout à fait: Il vaut mieux avoir les repères de la série, l’historique remonte au naufrage du Titanic, donc beaucoup d’épisodes. Cela explique les doutes des derniers représentants de la famille qui se demandent si un tel mode de vie est encore possible dans le futur.

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    #113370
    R.Graymarch
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    Papicha de Mounia Meddour. Alger, au début des années 1990. Quatre étudiantes résidant à la cité universitaire font régulièrement le mur pour s’encanailler en boîte de nuit au mépris de la situation interne très tendue. Nedjma gagne un peu d’argent en vendant dans ces boîtes des robes qu’elle confectionne et rêverait d’organiser un défilé pour montrer ses créations.

    C’est un premier film qui joue énormément sur la qualité de ses interprètes (Lyna Khoudri, Shirine Boutella, Amira Hilda Douaouda). Si vous n’êtes pas au courant, les années 1990 en Algérie, c’était franchement « assez » compliqué (60 000 à 150 000 morts tout de même). Du coup, on imagine que l’ambiance n’est pas trop en faveur de jeunes filles qui veulent se lancer dans la mode.

    Le film a quelques facilités, un petit peu de longueur, mais aussi beaucoup de qualités, d’autant plus que c’est un premier film, parlant d’une période compliquée (tourné sur place mais interdit de diffusion…).

    Spoiler:
    Le film alterne les phases un peu vides (dans le sens « trop légères ») avec des chocs frontaux. C’est marquant, ça fonctionne mais c’est un peu facile comme procédé, je trouve. La réalisatrice voulait montrer que des gens vivaient « normalement » (ce qui est un acte de résistance en soi) et aussi que ça pouvait s’interrompre brutalement. Dans ce cas, c’est réussi. Je fais peut-être la fine bouche à espérer une approche plus subtile pour une période qui ne l’était pas vraiment.

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    #113674
    Corondar
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    Joker de Todd Philips

    La vie d’Arthur Fleck, un marginal de Gotham City, juste avant qu’il ne devienne la Némésis de Batman.

    Film précédé d’une critique élogieuse assez unanime, amplement méritée. Pas de chichi de mon côté, ce sera certainement mon film de l’année.

    Au niveau de la réalisation tout est pensé dans les moindres détails, on a quelques plans iconiques, une lumière et une photo sublimes, et la BO n’est pas en reste. Le film décortique un esprit malade juste avant son point de rupture en questionnant intelligemment le spectateur : la frontière parfois floue entre le bien et le mal, la pression sociale, les carcans sociétaux, la norme…

    Quant à Joaquim Phoenix, sa prestation est tout simplement parfaite, on peut déjà affirmer sans l’ombre d’un doute que l’oscar est pour lui cette année. Il insuffle énormément de réalisme et de profondeur dans son personnage, le fait qu’il est le Joker étant en fait assez secondaire au final, le film pourrait aussi bien s’intéresser à un marginal lambda au bord du précipice. Un film marquant, vraiment…

    #113704
    Lapin rouge
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    J’ai bien aimé Le Joker, même si je suis un peu moins enthousiaste que Corondar. La performance de l’acteur est en effet extraordinaire (dans la grande tradition américaine d’incarnation poussée au maximum du personnage par l’interprète). J’ai été un peu surpris (mais plutôt en bien) par le film, que j’avais cru être une plongée éprouvante dans le délire tortueux d’un esprit psychopathe. En fait, la grosse première moitié du film est plutôt la dissection d’un cas clinique, montrant comment un être fragile psychiquement et malmené (plus qu’à son tour) par l’existence sombre peu à peu dans la folie. Mais c’est tellement descriptif que c’en est parfois un peu trop étiré. La deuxième moitié est plus rythmée, avec une montée de la tension efficace. Et l’ensemble du film n’est pas vraiment une apologie de la violence, comme certains ont pu l’écrire, mais plutôt une proposition d’explication d’un phénomène de conjonction d’une violence individuelle avec un désordre social.

    They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.
    #114316
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Vous m’avez poussé (mais vous êtes pas les seuls^^) à me déplacer pour voir Joker de Todd Philips.

    J’ai trouvé un film assez creux qui fait pas mal de surplace (mais qui ne dure « que » 2h02, ouf) avec en prime un parcours ultra balisé où on coche toutes les cases (en surajoutant du passif à tous les étages). Je trouve le message du film assez complaisant dans ce qu’il montre (dénonce ?). Joaquin Phoenix en fait des caisses, mais comme j’ai entendu ailleurs : comme comédien cabot, Jack Nicholson était très bien dans le rôle 😀 Ah tiens, je ne suis pas tout seul.

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    #114318
    Aerolys
    • Fléau des Autres
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    J’ai vu cette semaine le film Downton Abbey. Comme dit plus haut, il vaut mieux avoir vu la s&rie avant (même il FAUT l’avoir vu, sinon, vous passez à côté de beaucoup de choses). Le film conclu très bien la série et c’est vraiment dommage d’aller le voir sans avoir vu la série (et sans trop d’intérêt aussi). Le film considère que vous avez vu la série donc, ne comptez pas sur des explications et récapitulatifs sur qui est qui, pourquoi il en est là, les relations qu’il a avec les autres personnages.

    Au chapitre des regrets, il y a une absence de prise de risques notamment au niveau dramatique, qui fait qu’on a l’impression de regarder un épisode « spécial Noël » et pas un film. J’aurai aussi aimé que l’on fasse davantage référence aux morts pour faire le lien entre le passé et le présent.

    Par rapport aux morts, je te rejoins totalement. Après, je n’ai pas vu les épisodes « spécial noël » donc, je ne saurais me baser dessus. :/

    Toutes les plus belles histoires commencent par une brique sur le pied.

    Si Theon ouvre un bar, c'est le Baratheon.

    Spoiler:
    #114356
    Bane
    • Pas Trouillard
    • Posts : 547

    @graymarch: pour Boys N The Hood tu as tout à fait raison, moi je l’avais vu en classe d’anglais en 3e, c’est une vraie claque qui montre la situation sociale des noirs de L.A qui semble ne pas avoir changée depuis les années 60 malgré l’obtention des droits civiques. D’ailleurs ce film se fait peu avant l’affaire Rodney King, et peut montrer le contexte social qui prélude (et qui dure encore en partie) aux émeutes qui suivront.

    Pour Joker, certes le scénario peut sembler classique mais il bien amené pour ma part, la prestation époustouflante de Joaquim Phénix y aidant beaucoup. On voit que le personnage du Joker finit par choisir la folie car il ne croit plus pouvoir mener une vie normale où il se sent  trahi par tous (sa mère, ses collègues, les services sociaux, sa santé mentale), c’est d’ailleurs ce qu’en dit Batman à lui-même dans un Comics spécial.

    "Je suis celui qui restaurera la gloire et la puissance des Sith.
    On m'appelle Bane"- La Règle des Deux

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