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30 sujets de 571 à 600 (sur un total de 792)
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  • #182199
    Nymphadora
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    PS : Est ce que vous connaissez Les Maîtres Enlumineurs de Robert Jackson Bennet ?

    Oui, on a même un topic dédié : https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-maitres-enlumineurs-robert-jackson-bennett/

    ~~ Always ~~

    #182707
    Aerolys
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    La situation du prologue (en gros): loin dans le futur, une mystérieuse terre plate artificielle créée par une mystérieuse caste de superhumains est volontairement endommagée à coups d’astéroïdes par de mystérieux vaisseaux, dans l’espoir de faire venir les superhumains en question et de capturer un de leur supervaisseau. La situation du chapitre 1 et du reste du roman: deux types censés être assez différents, l’un religieux et vivant sur une planète, l’autre athée et vivant sur un satellite artificiel où l’apesanteur est la norme, se retrouvent victime collatérale de ce conflit. Les deux étaient sur le satellite du second, flottant autour de la terre plate, quand l’attaque a lieu, et les agresseurs dézinguent les trois satellites habités du système pour faire disparaitre les témoins. Eux deux arrivent à s’échapper, et se réfugient sur la terre plate. Les voila coincés là, forcés de se soutenir et de vivre ensemble, avec pour objectif d’atteindre la bordure de cette terre mysterieuse, où ils espèrent trouver des équipements modernes qui leur permettent d’être secourus. Bon, sur le papier, comme ça, ça vend plutôt du rêve. Dans les faits, ça ne décolle jamais. Les personnages ne sont guère plus esquissés que ce que j’ai mis là, leur principale conflit tourne autour de questions religieuses, leurs désaccords font aussi forcés que leur collaboration, et leur évolution est quasi inexistante et totallement mollassone. La terre plate ne recèle guère de mystères intéressants. Le conflit de base n’est qu’un élément déclencheur, il se résout hors cadre en quelques lignes, on ne saura pas grand choses de la caste de superhumains (apparement ce livre, même s’il est indépendant, se passe dans un univers élargi créé par l’auteur où on retrouve les artefacts et castes en question, peut-être qu’en lisant les autres livres on en apprend plus, mais pris en solo, tout cela est bof, ça donne l’impression que les meilleures idées n’ont pas été exploitées).

    Trop de « super » pour moi. ^^’

    Plus sérieusement, je trouve ça dommage. Les thèmes abordés (comme la religion) m’intéressent mais s’ils sont abordés de manière bancale voire juste effleuré, je crois que je vais passer mon chemin. ^^’

    Derniers jours d’un monde oublié, de Chris Vuklisevic Court roman de fantasy qui a notamment remporté le prix Elbakin en 2021, je ne vous en raconterai rien. Je pense qu’il est plus sympa de découvrir l’intrigue sans savoir de quoi le livre parle ^^ Mais en tous cas, ce que je peux vous dire, c’est que j’ai beaucoup aimé la lecture ! L’écriture est fluide, le rythme très dynamique avec des chapitres courts et percutants, des scènes marquantes où coexistent violence, mystère et une certaine poésie. L’ambiance est assez déroutante, poisseuse et fascinante. Honnêtement, je ne suis pas sûre d’avoir lu beaucoup de livres qui ressemblent à celui-ci. Les personnages que l’on suit – sous un format de chapitres point de vue – sont en plus très bien dessinés en peu de pages, avec une complexité qui les éloigne de purs archétypes et nous les rend sympathiques et laids à la fois. Pour un premier roman, c’est très impressionnant. (Nous avions interviewé l’autrice en 2020 pour les curieux.)

    Je l’ai acheté le jour de sa sortie mais je n’ai toujours pas eu l’occasion de le lire. ^^’

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 6 mois par Aerolys.

    Toutes les plus belles histoires commencent par une brique sur le pied.

    Si Theon ouvre un bar, c'est le Baratheon.

    Spoiler:
    #182732
    Schrö-dinger
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    Dans mes dernières lectures : King Kong Théorie de Virginie Despentes et gros coup de coeur. C’est un essai de 150 pages avec des réflexions modernes sur  la condition des femmes, sur les hommes, sur le couple hétérosexuel, sur le viol, sur la prostitution, sur le porno. Le style est simple mais percutant, le propos m’a beaucoup intéressé, bref je recommande à fond.

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #182737
    JN
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    Dans mes dernières lectures : King Kong Théorie de Virginie Despentes et gros coup de coeur. C’est un essai de 150 pages avec des réflexions modernes sur  la condition des femmes, sur les hommes, sur le couple hétérosexuel, sur le viol, sur la prostitution, sur le porno. Le style est simple mais percutant, le propos m’a beaucoup intéressé, bref je recommande à fond.

    J’avais beaucoup apprécié à la lecture également, je suis tenté de lire ses fictions mais n’ait pas encore essayé (ne sachant pas par où commencer mais aussi par peur que ce ne soit pas aussi prenant que ses essais). Une à recommander en particulier pour ceux qui les auraient lues?

    « Edmond Dantès. Nice name. It’d look great in print, you know? Although ‘Le Comte de Monte-Cristo’ would make a better title for a novel. » - Dumas, Fate/strange fake

    #182739
    Dohaeris07
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    A titre personnel, Virginie Despentes est une autrice (un genre littéraire)  que je ne recommande qu’à des personnes dont je connais un peu les gouts et les limites. Aussi percutantes soient ses œuvres et sa plume (essais, romans, nouvelles, articles…) C’est pas pour tout le monde. « Cher Connard est pas mal non plus, si tu as apprécier King Kong Théorie »

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 6 mois par Dohaeris07.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 6 mois par R.Graymarch.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 6 mois par Dohaeris07.
    #182745
    Schrö-dinger
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    J’avais beaucoup apprécié à la lecture également, je suis tenté de lire ses fictions mais n’ait pas encore essayé (ne sachant pas par où commencer mais aussi par peur que ce ne soit pas aussi prenant que ses essais). Une à recommander en particulier pour ceux qui les auraient lues?

    La trilogie Vernon Subutex! Un peu facile car ce sont les seuls romans que j’ai lu d’elle jusqu’ici (j’ai commencé hier soir Cher Connard) mais j’ai vraiment adoré cette lecture

    A titre personnel, Virginie Depentes est une autrice (un genre littéraire)  que je ne recommande qu’à des personnes dont je connais un peu les gouts et les limites. Aussi percutantes soient ses œuvres et sa plume (essais, romans, nouvelles, articles…) C’est pas le genre que l’on recommande à tout le monde. Qu’en pensez vous ?

    Ah je ne sais pas, je ne me suis pas vraiment fait cette réflexion, par exemple King Kong Théorie que l’on adhère ou pas je pense que tout le monde serait gagnant à le lire et Vernon Subutex est accessible (mais je sais bien qu’elle a écrit plus subversif que ceux-là)

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #182746
    JN
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    La trilogie Vernon Subutex! Un peu facile car ce sont les seuls romans que j’ai lu d’elle jusqu’ici (j’ai commencé hier soir Cher Connard) mais j’ai vraiment adoré cette lecture

    Bien noté, je m’y essaierai, merci. J’ai entendu qu’il y avait une adaptation télévisuelle également mais je ne sais pas ce que ça vaut.

    « Edmond Dantès. Nice name. It’d look great in print, you know? Although ‘Le Comte de Monte-Cristo’ would make a better title for a novel. » - Dumas, Fate/strange fake

    #182751
    Schrö-dinger
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    Bien noté, je m’y essaierai, merci. J’ai entendu qu’il y avait une adaptation télévisuelle également mais je ne sais pas ce que ça vaut.

    Ce n’était pas parfait mais j’avais plutôt bien aimé, le casting était bon, Romain Duris, Céline Sallette, Flora Fishbach et la BO très cool. Il y a aussi l’adaptation en BD avec Luz qui est super. Je recommande les deux plutôt après les livres

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #182752
    Dohaeris07
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    « Bye Bye Blondie » et « Apocalypse Bébé »

    Moins connu mais tout aussi savoureux « C’est dehors, c’est la nuit « pas mal aussi dans son genre Despentes. .;)

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 6 mois par Dohaeris07.
    #182756
    DNDM
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    Le bal des folles, de Victoria Mas (audiolivre)

    Trois parcours de femmes qui se croisent, en 1885, dans les couloirs de l’hôpital de la Salpetrière à Paris, où sont internées celles que la société de l’époque considère comme folles – ou dont l’on veut se débarrasser.

    C’était pas mauvais, mais pas marquant non plus, j’ai envie de dire. Un style beaucoup dans l’explication et l’analyse, bien écrit mais un peu gonflant. Des personnages bien campés mais peu développés. Des parcours simples, une intrigue qui ne va pas très loin, un propos gentiment féministe mais qui ne bouscule pas grand chose. Un mélange de réalisme social et de fantastique (une des femmes communique avec des fantômes) qui peut interroger, surtout quand le spiritisme est mis sur un pied d’égalité et vu comme compagnon des lutteset propos progressistes.

    Bref, y aurait à dire, mais est-ce que ça en vaut vraiment la peine? Perso j’ai surtout eu l’impression que ce livre, qui a eu pas mal de prix, était un peu survendu.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #182843
    Jon
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    Vaisseau d'ArcaneVaisseau d’Arcane, d’Adrien Tomas !
    J’ai beaucoup aimé, c’est très bien écrit, très fluide, très prenant.
    L’univers est intéressant, entre le côté vaguement steampunk de la magie qui alimente des grosse machines, les gros poissons des Abysses qui ont développé une civilisation intelligente, les Orcs qui sont des sortes de créatures des arbres ; avec le côté très sympa de la magie (l’Arcane) qui fonctionne différemment suivant les pays, et qui, là où se situe l’action, est plutôt un truc très dangereux, dont on doit se protéger des orages, et qui transforme les gens en outils surpuissants décérébrés.
    Niveau intrigue, c’est bien construit dans le sens où c’est très prenant, accrocheur, avec des rebondissements inattendus, des surprises, bref une certaine complexité. Les personnages sont plutôt attachants, pas toujours ultra complexes mais on a quand même une bonne dizaine de personnages développés en moins de 400 pages, et il reste le tome 2 pour éventuellement finir leur développement 🙂
    Quelques points négatifs tout de même, après un second regard un peu plus critique : je pense qu’il y a quelques facilités de scénario, ou en tout cas, des parties un peu artificielles, avec en particulier certains plans qui me paraissent comporter des étapes totalement inutiles et superflues ^^’ – dur d’être plus précis sans divulgâcher 😛
    Et certains personnages un peu trop dans les extrêmes : soit parce qu’ils sont en maîtrise absolue de tous les événements, giga-mastermind, génies à qui tout réussit ; soit qu’ils sont totalement inutiles, spectateurs des événements.
    Cela dit, ça ne m’a pas du tout gêné dans ma lecture, je le relève pour chipoter, mais franchement c’était top ! 😃

    #183657
    Nymphadora
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    Analog virtuel, de Lavanya Lakshminarayan

    À « Apex city », les 20% les plus productifs de la société ont accès à toutes les technologies les plus avancées pour rendre leur vie plus agréable. Puis viennent les 70%, qui cravachent pour monter sur la courbe et enfin faire partie des 20%, et qui profitent d’une vie matérielle faite de réseaux sociaux et de jeux virtuels. Mais, au delà du mur, vivent les 10%, les « Analog », qui n’ont accès à aucune technologie, vivent dans des bidonvilles dans cette Bangalore futuristique loin du bouclier climatique des « virtuels », et, s’ils sont jugés absolument non productifs par l’algorithme, seront moissonnés dans une ferme d’organes.

    Une vision dystopique « à la black mirror » comme l’annonce le bandeau du livre, et il y a clairement de ça : on suit un kaléidoscope d’instants de vies d’analogs et de virtuels dans cette société qui aliène, et on nous montre diverse innovations technologiques et ce que ça fait aux gens. Le format du livre peut dérouter, c’est ce qu’on qualifie de fix-up : des chapitres mosaïque, qui ont un fil narratif d’ensemble – il y a une intrigue qui lie le tout et se déroule – mais dont les héros sont indépendants (on les retrouve ensuite parfois comme personnages tertiaires dans des chapitres suivants), chapitre par chapitre. Chacun aura un chapitre qui lui parle plus, j’imagine, mais l’ensemble est prenant, on est plongés dans cette cité ultra connectée où l’humain reste au final le cœur du récit, emmenant des tas de réflexions passionnantes. C’est à la fois engagé, lumineux, haletant, et beaucoup trop court.

    Un livre très intelligent donc, et une lecture pas si pesante – l’autrice ayant soin de ramener de la lumière dans ce monde qui ne vit que de lumière artificielle. J’ai été happée, je n’ai pas vu le temps passer lors de ma lecture et j’en voulais toujours plus. Vraiment une chouette lecture !

    ~~ Always ~~

    #184494
    Yunyuns
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    Prêté par un proche, j’ai lu Le Manuscrit inachevé de Franck Thilliez, qui raconte l’écriture du Manuscrit inachevé par Caleb Traskman, qui raconte l’écriture du Manuscrit inachevé par Léane Morgan, qui raconte l’écriture du Manuscrit inachevé par Kajak Moebius. Vous suivez ?

    Cette mise en abyme sert en fait deux intérêts : d’abord faire ressentir des émotions étranges à Léane, qui se retrouve au milieu d’événements qu’elle pensait ne jamais qu’écrire et surtout pas vivre ; ensuite permettre à l’auteur via Caleb Traskman de mettre au défi son lectorat quant à la résolution de l’énigme, via divers indices glissés tout au long du roman.

    On part donc à l’assaut de ce roman comme Vic à l’assaut de l’enquête lorsqu’il retrouve un cadavre dans le coffre d’une voiture sur les routes de la Chartreuse, mais pour ma part j’ai été tout de suite tellement happé par l’histoire et les personnages que j’en ai totalement oublié de prendre le temps et le recul pour analyser les indices laissés par l(es)’auteur(s). On sent l’expérience de Franck Thilliez et tout son talent pour nous embarquer dans l’enquête, nous faire vivre le sentiment de panique et de précipitation des protagonistes et nous forcer à tourner page après page pour connaître la suite.

    J’ai adoré cette enquête ultra intense (ça ne dure que quelques jours) et pleine de rebondissements. J’ai été assez déçu par le « twist » final, que je trouve un peu simple, mais en revenant sur les indices laissés dès le début du livre par l’auteur, peut-on vraiment se plaindre d’une solution annoncée presque 600 pages plus tôt ? En tout cas je le recommande à tous ceux qui aiment les romans policiers.

    Petit plus personnel par rapport à ma lecture, le roman décrit des lieux assez précis de Grenoble, Lyon, Valence et Vienne, les quatre villes dans lesquelles j’ai vécu jusqu’à présent :).

    Fan n°1 de Victarion Greyjoy, futur Roi des Sept Couronnes.

    #184523
    Dohaeris07
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    Dernière lecture est : La trilogie Hussite par Andrzej Sapkwoski 

    Tome 1 couverture

    L’an de grâce  1420 en Silésie. On suit les aventures de Reinmar de Bielau surnommé Reynevan, jeune étudiant/érudit en médecine et en herboristerie à Prague. Malheureusement, il s’est mis dans de beaux draps pour ainsi dire et dans tous les sens du terme portée par les relents de l’amour. Il fait la bêtise de tremper son biscuit dans la mauvaise écuelle de lait. Pris sur le fait, la situation vire au drame. S’ensuit une mystérieuse épopée chevaleresque au travers un médiéval historique des plus sanglant et des plus intéressant car le Pape Martin V lance une nouvelle croisade contre les hérétiques Tchèques au travers le royaume de la Silésie. Au cour de cette fresque chevaleresque digne des Tapisseries d’Arras, Reynevan va faire la rencontre de curieux compagnons avec qu’il va nouer des liens d’amitié pour le moins inattendus et sans qui, La Narrenturm auraient été sa dernière demeure. Je ne vais pas trop en dire non plus !

    J’ai commencé le tome I – La Tour Des Fous le 31 octobre pour le terminer 7 jours plus tard, à ma grande surprise.  Autant dire que je l’ai dévoré. Ou qu’il m’a happé bien malgré moi car les premières pages sont pas des plus faciles. En même temps c’est tout à fait mon genre littéraire (plonger dans des univers médiévaux profondément historiques avec un soupçon de magie savamment dosé et propre aux Légendaires et Folklores du moyen âge ). Une partie de l’histoire qu’il m’est arrivé d’ approcher au travers certains manuscrits enluminés mais c’est tout. En somme, c’est réellement une découverte sur une partie géographique de l’histoire qui est assez méconnue. Entre nous, qui connaissait la Silésie ?

    Dès les premiers mots, je suis plongé dans l’histoire avec passion. Lecteur familier avec le latin cela à certainement aidé car celui ci est très présent dans le roman.  Le Polonais, un peu moins ce qui est normal étant pas notre langue familière mais je m’y suis vite habitué. Ce qui est appréciable et c’est que j’aime en tant que lecteur de se genre littéraire , est le fait de devoir s’investir et enquêter en parallèle au travers des recherches afin de mieux cerner le contexte historique et géographique de l’histoire (cartes, histoires des Hussites et de la Silésie médiévale etc…). Ce que nous sommes invités à faire, d’ailleurs. De ce fait, je conseillerais presque pour les néophytes qui comme moi vont découvrir la Silésie médiévale, d’écouter les épisodes sur les Hussites de la chaîne youtube Fréquence Médiévale. Personnellement, ça m’a beaucoup apporté. Sans compté qu’aujourd’hui est sorti sur Netflix Médiéval avec Ben Foster qui est tout à fait appropriée !

    Cependant, je dois bien avouer aussi que j’ai été surpris par la drôlerie d’un passage, tel un grotesque marginalia dans un manuscrit. Pour être plus clair, je mettais fait de fausses idées sur l’approche de la magie dans ce livre, avant ma lecture. J’espérais entrer dans une ambiance de sorcières fantastiques similaires au film médiéval The Witch de Robert Eggers avec Anya Taylor J. Ne me demandez pas pourquoi, mais j’attendais une forme de magie plus réaliste et moins fantaisiste /lubrique car il y a une telle portée historique réaliste en impression dans ce roman que le passage du banc en bois qui vole avec Reynevan assis dessus après quoi il assiste à un Sabbat des plus originaux avec un personnage à la peau fluorescente verte et à l’odeur de coin m’a un peu titillé. Non pas qu’il soit mal écrit car ce n’est pas le cas du tout. Il est juste très original voir trop à mon goût mais c’est vraiment excellent et tellement différent du Sorceleur, ce qui fait du bien.

    Je regrette juste que l’esthétique de la reliure ne rejoigne pas celle du cycle du (Sorceleur) et du livre (La Route d’Où l’On Ne Revient Pas). Ce dernier m’a bien agacé car il est vendu comme une sorte de continuité/préquel à l’oeuvre du Sorceleur. On induit le lecteur en erreur pour l’inciter à acheter car il savent que le sorceleur se vendent comme des petits pains alors qu’il s’agît juste d’une seule nouvelle parmi le recueil qui pourrait potentiellement être raccord avec l’histoire des parents du Sorceleur. Pour autant, la reliure suit la même esthétique. Petits écus rehaussé d’or . La Trilogie Hussite à côté fait un peu tâche quand on accorde beaucoup d’importance au rendu esthétique des livres une fois rangés dans la bibliothèque 🙂

     

    Prochaine lecture: Tome 2 – Les Guerriers De Dieu. J’enchaine le second tome direct, c’est tellement dense historiquement que si j’attends trop, je ne suis pas sur d’avoir envie de m’y replonger. C’est contradictoire 🙂

    Bonne lecture !

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 5 mois par Dohaeris07.
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    #184720
    DNDM
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    Consciences virtuelles, d’Ayerdhal

    Court roman (150p) de SF écrit en 1998, qui démarrait une collection dans laquelle un personnage récurrent (Macno) était ensuite reprit par différents auteurs de SF. Le concept était une déclinaison de ce que l’éditeur, La Baleine, faisait en polar avec Le Poulpe.

    Dans cet opus, on assiste donc à l’origine story de Macno, pour faire simple. On est en 2068, et on suit deux fils narratifs qui finissent par s’entremêler (des magouilles informatiques sur une ville satellite en orbite stellaire, et la traque d’un mystérieux groupe scientifique devenu terroriste).

    Le premier fil est à la limite du compréhensible, le second est beaucoup plus clair, mais la fin du tout est sans réel intérêt, on est clairement sur une intro plus que sur quelques chose qui trouve sens par soi-même. Au final, un mélange de bons ingrédients (c’est notamment plutot bien rythmé) et de choses gonflantes (la SF clichée qui enquille charabias technique et gloubiboulga politique, les 2 vieillissant très mal). Ha, et une erreur d’édition dès la première ligne du texte dans cette réédition datant de 2016, qui nous place l’action non pas en 2068 mais en… 1968, ce qui est un poil perturbant ( j’arrivais pas a comprendre si on était dans un monde parallèle, loin dans le futur avec une autre datation, ou je ne sais quoi).

    Bref, très oubliable sans être catastrophique… mais en traînant sur internet je vois que c’est quasi considéré comme le pire livre d’Ayerdhal (dont j’ai par ailleurs lu beaucoup de bien). Du coup je me demande lequel est son meilleur, et si ça vaut la peine que je lui donne une seconde chance.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
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    #184723
    Liloo75
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    J’avais lu L’Histrion et Sexomorphoses d’Ayerdhal.

    J’en garde un très bon souvenir. Mais c’était il y a longtemps. Le premier est un hommage à Franck Herbert, l’univers est très proche de celui de Dune.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #184726
    DNDM
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    Le « c’était il y a longtemps » est en fait ce qui me fait peur, vu que la SF est une littérature qui souvent vieillit très mal, si elle ne repose que sur des concepts et pas sur une réelle intrigue et de réels personnages.

    De ce que je vois sur wikipédia, le second est en fait la suite directe du premier. ^^

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
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    #184727
    Nymphadora
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    J’ai lu Vampyria, tome 1 : La cour des ténèbres, de Victor Dixen

    Il y a 300 ans, Louis XIV a été transmuté en vampyre, et depuis, il règne toujours : le Roi Soleil n’est plus, vive le Roi des Ténèbres. La France est divisée entre les Vampyres, les nobles (qui aspirent à devenir immortels), les pseudo-scientifiques du sang, et le peuple, qui souffre et sert de réservoir de sang. Jeanne, une jeune roturière, va voir son destin basculer et se retrouver mêlée à une histoire de vengeance aux portes de la Cour.

    Un synopsis plutôt fun, pour une reprise du mythe des vampires assez originale, et hyper popcorn. Dans ce roman young adult, on sent que l’auteur est un mécanicien très efficace : l’histoire est engageante, l’écriture fluide et addictive, on tourne les pages à toute vitesse, l’univers est bien construit et nous est dévoilé au fur et à mesure alors qu’on en veut toujours plus. Et le tout sans se cacher derrière des trucs trop fleur-bleue : on parle vampires, il y a du sang, des têtes coupées, des trahisons, des meurtres, des monstres. L’héroïne est en colère, prête à tout pour sa vengeance, mais étonnamment peu agaçante à mes yeux vu son comportement parfois très tête à claques. Je saurais pas vous dire quel a été le petit plus, mais, alors que j’aurais du détester cordialement Jeanne (elle coche toutes les cases des héroïnes reloues), en fait, je me suis quand même attachée à elle et ses péripéties.

    Je comparerais l’expérience à une bonne série netflix : un petit côté jouissif et addictif, qui fait qu’on veut absolument lire la suite, alors que bon, objectivement, on sait bien que ça vole pas hyper haut. Mais c’est un moment fun, sans prise de tête. C’est un peu une masterclass d’efficacité, quoi !

    ~~ Always ~~

    #184747
    Yoda Bor
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    Le soldat désaccordé de Gilles Marchand.

    L’histoire d’un ancien soldat de la Première guerre mondiale qui est devenu enquêteur et qui essaie redonner un nom à des corps anonymes, de permettre à des familles de dire adieu aux leurs et de réhabiliter des fusillés pour l’exemple et qui accepte le boulot donné par une vieille dame pour retrouver son fils disparu en 1916. Il va remonter sa piste en croisant des témoignages de ses anciens compagnons, la famille de sa fiancée, le tout mêlé à une enquête un peu plus personnelle sur la Fille de la lune, que les soldats avaient l’habitude de croiser sur les champs de bataille.

    C’est un très joli court roman, à la fois plein de poésie et de saleté, avec beaucoup d’histoires personnelles qui se croisent, des témoignages de chacun qui viennent apporter leurs petites pierres à l’édifice pour reconstruire le trajet de notre soldat disparu et celui de sa fiancée. C’est joli comme une histoire d’amour, résilient comme ceux qui ont survécu à une guerre et déprimant comme la suivante qui s’annonce.

    Elle les regarde. Ils étaient jeunes. Des enfants ou pas loin. Des ados ou pas loin. Des adultes mais de loin.

    Notre Dame des Loups d’Adrien Tomas.

    J’ai beaucoup aimé Vaisseau d’Arcane de cet auteur dont j’ai parlé dans un des derniers billets de blog reco.
    Cette fois, j’ai plutôt bien aimé sans être transportée de joie. C’est impossible de s’attacher aux personnages à cause de la construction du roman. C’est très volontaire mais j’aime pas trop trop ça. Et en même temps, la construction en elle-même est cool alors c’est compliqué d’y trouver quelque chose à redire. C’est rapide et c’est très bien comme ça, ça aurait rimé à rien de faire 100 pages de plus et le rythme est bon. Et c’est très compliqué d’en parler sans spoiler même si on comprend vite le schéma.
    L’épilogue est un peu inutile à mon gout, et il termine le livre sur une mauvaise note.

    Thomas le Rimeur d’Ellen Kushner.

    L’histoire de Thomas, un poète musicien itinérant qui se retrouve coincé pour 7 ans au pays des fées.

    J’ai trouvé ça un peu … bof. J’ai bien aimé le début, j’ai bien aimé la fin mais toute la partie du milieu où Thomas se trouve chez les fées m’a paru extrêmement longue et je me suis beaucoup ennuyée. On peut pas dire qu’il se passe grand chose et j’ai trouvé que tout était assez poussif et laborieux. C’est bien écrit, c’est poétique, mais je suis passée à côté de l’histoire .

    Arys du Rouvre 💜

    #184913
    Jon
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    Petit rattrapage de mes dernières lectures 🙂

    Circé
    Circé, de Madeline Miller
    Un livre dont j’avais beaucoup entendu parler et dont j’attendais énormément, c’est donc presque normal que j’aie été un peu déçu au final ^^’
    On suit la vie de Circé, de son enfance de nymphe à sa vie de sorcière, et surtout ses interactions avec différents personnages mythologiques fameux, qui défilent sur son île. C’est intéressant de voir le monde et les histoires depuis son point de vue, mais il faut quand même reconnaître qu’au final il ne se passe pas grand chose (bien pire que dans Meute 😛), et Circé m’a paru pendant longtemps un personnage assez passif, spectatrice des événements. Je me suis un peu ennuyé du coup, il faut l’avouer, mais encore une fois c’est probablement lié à mes attentes : je pensais avoir affaire à une histoire d’émancipation féminine, girl-power, puissance invaincue des femmes, etc, et en fait bofbof, on constate bien un univers très patriarcal mais on est loin de la révolution féministe ^^’
    Ça reste un roman agréable à lire, l’écriture est fluide, mais voilà j’ai l’impression d’être passé un peu à côté ^^’

    Citadins de demain
    Capitale du Nord : citadins de demain, de Claire Duvivier
    Je suis un peu mitigé sur ce premier tome du Nord 🙁
    Certains aspects m’ont plu : le trio de personnages, leur complicité ; leurs parents, porte d’entrée vers une certaine complexité politique ; les touches de world building, qui donnent envie d’en savoir plus sur l’histoire de cet univers (et qui étaient assez absentes de Capitale du Sud)
    J’ai certains aspects qui m’ont paru un peu bof mais j’ai passé outre : le style au passé simple y compris dans les dialogues (on s’y fait) ; le personnage gay dont l’homosexualité est juste suggérée mais jamais dite clairement ni vue (après tout pourquoi pas)
    Mais il y a aussi certains aspects qui m’ont plutôt déplu : toute l’intrigue surnaturelle, que j’ai trouvée à la fois trop rapide et trop peu développée, j’ai eu du mal à y croire et à m’y impliquer et son final m’a semblé tomber un peu comme un cheveu sur la soupe (j’imagine qu’il est prévu que ça soit plus développé dans la suite, mais ça m’a semblé mal équilibré pour ce premier tome) ; la surutilisation de « tragiteasing » (ça a sûrement un vrai nom mais je l’ai pas), avec trop régulièrement des phrases de type « si j’avais su la catastrophe que ça causerait », « plus rien ne serait comme avant », etc, pour un événement tragique qui n’arrive en plus que très tard donc j’ai trouvé ça un peu lourd ^^’ (c’est déjà quelque chose que j’aime bof de base, mais là j’ai trouvé qu’il y en avait vraiment beaucoup)
    Bref, au final une déception car j’avais très envie d’aimer, mais les éléments positifs sont au final assez classiques et contre balancés par les négatifs. J’espère fort que le tome 2 me plaira plus, et que ce n’est « que » un problème d’équilibrage dans le découpage ^^’

    Trois Lucioles
    Trois Lucioles, deuxième tome de Capitale du Sud, de Guillaume Chamanadjian. C’était plutôt pas mal, surtout après la semi-déception du premier tome de Capitale du Nord 🙂
    Le point fort est une nouvelle fois l’écriture, vraiment très fluide et agréable, ça se lit tout seul. La Cité reste un cadre agréable, et on élargit un peu notre horizon, ça fait plaisir. L’aspect surnaturel est bien mieux géré je trouve dans cet arc là (même si ça n’a pas forcément de sens de comparer un tome 2 avec un tome 1, c’est dur d’éviter quand on enchaîne les deux), Nox finit enfin par devenir un peu proactif, et l’inaction généralisée est à peu près crédible 😛
    On a plein de personnages secondaires intéressants, des trames qui se recoupent sans trop s’écraser, et un final qui donne envie de lire la suite, donc c’est positif 😃

    Norse Mythology
    Norse Mythology, de Neil Gaiman. J’attendais beaucoup de ce livre, car j’aime beaucoup les récits mythologiques, et que je connais assez mal les mythes nordiques, et… j’ai été très déçu ^^’
    Le parti-pris de Gaiman est d’être fidèle aux textes de base qu’il a pu retrouver, j’ai trouvé que ça avait un rendu très sec. C’est très peu romancé, tout va vite, mon intérêt n’a jamais été attrapé. On assiste à une suite de scénettes sans vraiment d’impact, j’ai trouvé que ça n’apportait pas grand chose.
    Ajoutons à ça qu’il y a très peu de recul pris par rapport aux anciens mythes (toujours ce même parti-pris), ce qui donne des textes un peu gênants au regard de la société d’aujourd’hui (univers extrêmement machiste dans lequel une femme ne sert qu’à être réclamée en mariage en récompense, par exemple), et des dieux particulièrement antipathiques – mais sans en faire des personnages intéressants à suivre (leur seul objectif est de boire de la bière et de se taper dessus, ils mentent et trompent et tuent sans y réfléchir à deux fois, etc).
    Bref, je n’ai vraiment trouvé aucun intérêt à ce livre, dont la seule qualité (à mes yeux bien sûr) a été de se lire rapidement.

    Mort aux geais
    Capitale du Nord T2 : Mort aux geais, de Claire Duvivier. Deuxième tome du second cycle de la Tour de Garde, je l’ai bien plus apprécié que le premier, Citadins de demain, qui m’avait globalement déçu. Les éléments qui m’avaient gêné sont moins présents (en particulier les « annonces prémonitoires »), l’aspect « surnaturel-inexpliqué-qui-sort-de-nulle-part » également, on passe plus de temps sur le développement des personnages et sur l’intrigue politique, et c’est ce qui me plaît le plus 🙂 Cela donne un livre très agréable à lire, bien construit, avec des personnages complexes et intéressants, et cela soulève surtout une grande question : comment est-ce que ces deux trilogies entremêlées vont bien pouvoir se terminer de façon satisfaisante ? 😮

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 5 mois par Jon. Raison: Déplacement de Lore Olympus dans la partie oeuvres graphiques
    #185004
    MELT527
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    Bonjour à tous,

    je viens de terminer coup sur coup deux lectures jeunesse / YA :

    • Fingus Malister, tome 1 : Feux follets, mandragore et cadavre frais d’Ariel Holzl (Apprenti seigneur maléfique, Fingus Malister sait comment il va éblouir les jurés de sa future académie de magie. Mais il a besoin de l’aide d’une sorcière plus têtue que lui…)
    • The wicked deep : La malédiction des Swan Sisters de Shea Ernshaw(chaque année depuis 200 ans, trois sœurs condamnées à la noyade pour sorcellerie reviennent hanter le port de la ville qui les a tuées pour assouvir leur vengeance. Prenant le corps de 3 jeunes filles de la ville, elles séduisent et noient de jeunes hommes pendant 3 semaines chaque été alors que de nombreux touristes morbides affluent en ville pour fêter la Swan Season)

    Les deux m’ont assez déçue dans des registres très différents.

    Le roman Jeunesse d’Ariel Holzl était pour moi très en deça du tome 1 des Sœurs Carmines, le « héros » n’est pas appréciable, l’histoire est banale et pas du tout addictive. La seule chose assez sympathique, ce sont les jeux de mots et mauvaises décisions prises par Fingus sur la base des mauvaises interprétations. Je ne lirai pas la suite mais je serai curieuse de savoir si quelqu’un a lu le tome 2 ?

    Pour Wicked Deep, j’ai juste lu deux chapitres et pu deviner tout le reste du roman, c’était très décevant de comprendre exactement comment tout allait se passer avec à peine 10% du livre lu. Jusqu’au dernier moment, j’ai espéré mais c’était évidemment exactement ça. Je ne sais pas si c’était parce que l’autrice a donné trop d’informations, ou parce qu’il est destiné aux plus jeunes et que j’ai lu un peu trop de romans pour être surprise… Je pense personnellement que c’est le premier. En essayant d’être dramatique et mystérieuse, elle en a trop donné, on voyait tellement les grosses flèches « t’as vu », « c’est IMPORTANT », « regarde, cette phrase sibylline est à mémoriser ». C’est un roman unique, contrairement a ce que l’on pourrait penser en voyant le titre, mais elle en a écrit un autre dans le même style qui s’appelle Winterhood : La forêt des âmes perdues, qui date de 2020 (écrit deux ans après Wicked Deep), le style se sera peut-être amélioré donc je le lirai sûrement. Plus tard. Il me faut quelque chose de difficile pour remettre mon cerveau en marche 😉

    MELT527
    La lecture est une invitation à l'oisiveté ; l'oisiveté, la mère de tous les vices. Donc, la lecture est un vice. J'étais très vicieux. Robert Brisebois

    #185015
    Schrö-dinger
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    Avec un peu de retard, un retour groupé sur mes différentes dernières lectures.

    Dans les déceptions et/ou « mouais » : Migrations de Charlotte McConaghy et La saison des ouragans de Fernanda Melchor.

    Le premier c’est le récit d’une narratrice peu fiable à bord d’un bateau, dans un futur plus ou moins proche où les animaux sont au bord de l’extinction, dans le but de suivre la dernière migration des sternes arctiques. C’est assez poétique et mélancolique mais je n’ai pas accroché avec le personnage de la narratrice et je n’ai pas vraiment été ému à la fin (sachant qu’on me l’avait vendu comme étant très émouvant, c’est un peu gênant). Aussi, cela m’a beaucoup rappelé Mers Mortes d’Aurélie Wellenstein que j’avais adoré et la comparaison n’a pas aidé.

    Le deuxième c’est un roman mexicain très particulier, qui raconte dans des paragraphes interminables sans aucune ponctuation et sans respiration les évènements qui vont mener au meurtre horrible de La Sorcière, une figure mi-crainte mi-adorée d’un petit village. C’est un récit extrêmement violent et dérangeant, il y a à peu près tous les triggers warnings possibles et imaginables. Je n’ai pas vraiment accroché mais je peux reconnaître à l’autrice la force de son récit et on sent bien que ce n’est pas non totalement gratuit et que cela traduit son pessimisme quant à l’état de son pays (misère, drogue, homophobie, violence).

    On peut passer au très positif maintenant avec : Derniers jours d’un monde oublié de Chris Vuklisevic et L’été où tout a fondu de Tiffany McDaniel, dans des styles très différents.

    Le premier m’a beaucoup plu et j’ai tout aimé, son originalité, l’univers que l’autrice a créé, la forme (je ne rentrerai pas dans les détails mais je pense à ce qui se trouve entre certains chapitres), les personnages, son ambiance sombre et violente. J’ai adoré me plonger dedans.

    Le deuxième raconte l’arrivée du Diable dans la famille du narrateur lors de l’été 84 dans une petite ville de l’Ohio. C’est en tout cas sous cette identité qu’un petit garçon noir se présente. Et peut-être bien qu’il s’agit réellement du Diable puisque le père du narrateur a publié une annonce dans le journal pour inviter celui-ci à venir dans la ville. Son arrivée va changer la vie du narrateur et de sa famille mais également celle des habitants de la petite ville, qui ne seront pas forcément aussi tolérants.

    C’était un récit bouleversant et magnifique, assez philosophique, sur l’intolérance, la peur de l’inconnu, la peur de l’autre, le racisme et l’homophobie. J’ai trouvé que c’était dans la même veine que Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur d’Harper Lee, reprenant le principe du roman d’apprentissage. Je vous le conseille complètement (mais prévoyez les mouchoirs). Cela m’a donné très envie de lire Betty de la même autrice (Tiffany McDaniel).

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #185072
    DNDM
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    Plateforme, Michel Houellebecq. Un type médiocre, très conscient de l’être et qui ne fait rien pour s’en sortir, rencontre par coup de chance une nana qui bosse dans le tourisme, la convertit mollement à l’idée que le tourisme sexuel est non seulement l’avenir du tourisme mais aussi l’avenir de l’humanité, et ça se termine mal. Une très bonne lecture pour se gâcher l’été (et pour se donner envie de se jeter du haut d’un pont, en hiver). Houellebecq est très doué pour inventer des vies qui sont des sommets de nullité, et pour en plus par effet de miroir pervers, nous donner l’impression que la notre est encore pire, que tout est vain, que rien ne compte. Il joue aussi très bien avec les différents tabous et fantasmes occidentaux, arrive à nous faire considérer comme normaux, banals voir rationnels le racisme, la sexualité marchande ou l’alcoolisme. Conséquence, évidemment, tout le monde à un avis, tout le monde le donne, ça fait parler. Côté style, Houellebecq fait dans le mélange de descriptif, de rapports économico-social et de style le plus basique et épuré possible. Une volonté en adéquation avec le fond, une « forme romanesque (…) conçue pour peindre l’indifférence, le néant ; (…) plate, concise et morne. », si j’en crois sa page wikipédia. Il joue aussi à l’occasion avec les concepts de pensée moderne préfabriqués, les « abus de language économiques et politique » contre lesquel Orwell s’insurgeait – il lui suffit de les signaler en les mettant en italique dans le texte: « En un mot, j’avais travaillé dans le tertiaire« , « je ne m’étais pas éclaté dans mon job » ou « Peut-être est-ce que je cherchais, dans une certaine mesure, à faire le malin« . Au final, que ce soit sur le fond ou sur la forme, Houellebecq a parfaitement identifié, conceptualisé, figé et disséqué notre moment de l’histoire, et les maladies de nos sociétés. C’est pour ça qu’il est de la littérature, sans conteste. Ce qui n’est pas antinomique avec le fait que ses bouquins sont particulièrement déprimants, et sont plus des symptômes que des remèdes. A chacun de doser, à chacun de décider comment voir le monde. Perso, je crois que je vais me refaire quelque pages de Becky Chambers histoire que cette journée reparte du bon pied.

    Les particules élémentaires - Michel Houellebecq - Livraphone - CD Audio -  Le Hall du Livre NANCY

    J’ai terminé aujourd’hui Les Particules élémentaires, qui est le second livre de Michel Houellebecq en ordre de parution, et celui qui l’a propulsé sur le devant de la scène. Pour ma part c’est le troisième roman que je lis de lui (après La Carte et le Territoire, et Plateforme, chroniqué ci-dessus), et j’ai également lu un recueil de poésie (très réussi) qu’il signait.

    La Carte et le Territoire m’a laissé un souvenir diffus. Plateforme m’avait grandement déprimé. On retrouve dans Les particules élémentaires pas mal de choses qui sont toujours dans Plateforme: du cul triste et marchand, des personnages de loosers dépressifs, des relations humaines tristes et / ou impossibles. Chez Houellebecq, les hommes sont des incels / obsédés sexuels / asexuels sans passions, les femmes des gamines naïves puis de pauvres choses à la vie vide, les enfants sont des petites merdes ingrates, les parents sont catastrophiques et démissionaires… bref, ne cherchez pas de héros là-dedans, tout le monde est pathétique. Mais ça raconte quelque chose de notre époque, on va dire.

    Dans ce livre, on suit deux demi-frères, de leur naissance (Houellebecq nous raconte même longuement leur terreau familliale avant leur naissance) jusqu’à leur mort. L’un est un scientifique spécialisé en biologie moléculaire, et l’on nous dit dès le début qu’il va marquer l’époque, mais sa vie est d’un vide et d’une tristesse sans nom. L’autre est un looser pathétique du début à la fin, qui a droit à une parenthèse que l’on qualifiera d’heureuse dans sa vie, quand il rencontre une femme de 40 ans qui lui fait découvrir l’échangisme. Le tout nous balade dans le XXe siècle sans qu’on ne saisisse trop pourquoi, nous entrecoupe des scènes de partouze ou de branlettes avec des discours scientifiques ou philosophiques tellement poussés que même l’auteur ne sait très probablement pas ce qu’il dit, et on se demande bien ce que l’on nous raconte là. L’épilogue, qui lève le voile sur le contexte dans lequel le narrateur nous raconte cette histoire, décentre le propos et donne un sens au tout, non seulement par rapport à ce que ça raconte du XXe siècle, mais aussi en transformant l’oeuvre en réel roman, et pas seulement en biographie de frustrés sexuels randoms.

    Au final, je suis mitigé. je découvre ce livre qui date de 1998 hors contexte, après d’autres livres de l’auteur, donc mon impression est faussée. Je peux voir ce qu’il avait de révolutionnaire ou de choquant à l’époque, tout en le trouvant relativement pompeux et gonflant aujourd’hui.

    En fait, si je l’avais vraiment lu, je l’aurais probablement lu en diagonale sur bon nombre de passages. Mais je l’ai audiolu. Et ça a je pense pas mal changé mon impression sur la chose: le lecteur, Guy Moign, lit ça avec un petit ton pince-sans-rire qui a lui seul rend la chose très drôle, il fait totalement vivre le mélange de cynisme et d’ironie du livre, en y ajoutant son propre grain de sel qui fait que même si on n’accroche pas au livre, on accroche étrangement à la façon un peu burlesque dont il est narré.

    Au final, plutôt une bonne lecture, en fait – l’épilogue donnant vraiment du sens à ce qui, sans lui, serait un simple patchork pornodépressif nihiliste.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #185177
    Schrö-dinger
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    J’ai lu Mexican Gothic de Silvia Moreno-Garcia et c’était pas mal.

    On suit une héroïne, jeune mondaine de Mexico, qui va se retrouver dans un manoir paumé et inquiétant, à vous de découvrir dans quelles circonstances, pourquoi, comment, dans quel but, etc etc.

    L’originalité du récit tient surtout du cadre, le Mexique, parce que sinon c’est assez classique, on pense aux Hauts de Hurle-Vent d’Emily Brontë, à Rebecca de Daphné du Maurié, avec quand même de bonnes touches d’horreur.

    Le rythme est assez lent et quand vient enfin l’action et le cœur de l’histoire j’ai trouvé ça un peu en deçà de ce que j’espérais ! Mais ça reste assez court, 300 pages, et j’ai passé un bon moment

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #185178
    Obsidienne
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    J’ai lu Mexican Gothic de Silvia Moreno-Garcia ] …[L’originalité du récit tient surtout du cadre, le Mexique, parce que sinon c’est assez classique, on pense aux Hauts de Hurle-Vent d’Emily Brontë, à Rebecca de Daphné du Maurié …

    Là, tu me fais saliver frère Schrö-dinger ! Peux-tu préciser les ressemblances avec ces deux Monuments du Roman ?

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #185184
    Schrö-dinger
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    Là, tu me fais saliver frère Schrö-dinger ! Peux-tu préciser les ressemblances avec ces deux Monuments du Roman ?

    Avec plaisir. Je pense que Mexican Gothic s’inspire clairement de ces deux-là donc à peu près tout y fait penser ; ou en tout cas, étant donné qu’il se place dans le style gothique et que les deux dont on parle sont aussi de ce style, forcément …

    Sans trop spoiler, je dirai : le cadre, évidement, un manoir lugubre, peut-être hanté, dans lequel vit une famille avec de lourds secrets, un aristocrate séduisant dont on ne sait s’il est un allié ou bien un ennemi (Ah, Maximilien de Winter, … :)), une héroïne qui enquête, des domestiques intriguant (voire inquiétants)

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #185401
    FeyGirl
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    France, 2035. Esther est archécologue : elle reconstruit les paysages pollués pour leur redonner une apparence de nature, à partir de photographies-souvenirs qu’ont laissées les internautes sur les réseaux sociaux. Un des réseaux lui envoie une notification : l’anniversaire d’une photographie qu’elle avait enregistrée pendant le confinement de 2020. Elle ne réalisera pas tout de suite que la photographie est modifiée, et même pire que cela : c’est une autre photographie qui a remplacé la sienne. Insensiblement, son comportement avec son compagnon change, elle se sent plus sereine et comprend que son couple est fini, sans tristesse.

    Vincent est policier. Fils d’un meurtrier, il passe ses journées avec ses Chéries, des intelligences artificielles qui simulent des jeunes enfants sur les réseaux sociaux pour attirer et détecter les pédophiles. Esther l’a repéré dans les arcanes du monde virtuel et lui apprend qu’une photographie de ses souvenirs a été remplacée, une photographie qui comptait beaucoup pour lui. Sa disparition le changera, tout comme Esther a été changée.

    Pendant ce temps, la France est en proie à des manifestations violentes, exacerbées par un internaute anonyme : « D. ». Une colère monte dans le pays, menaçant la Première ministre Adélaïde qui est la cible d’une haine que D attise. Ou plutôt, semble attiser.

    Ce récit d’anticipation ne se contente pas d’imaginer la manipulation des données que nous laissons dans l’informatique en nuage (le cloud). Il pousse plus loin et va jusqu’à s’interroger sur les intelligences artificielles qui, peut-être, agiraient de concert. On retrouve ici une thématique déjà abordée dans le précédent roman de l’auteur, Les Machines Fantômes, mais étudiée de manière très différente, puisque ces machines modifient les souvenirs et par-là même les comportements des humains. En bien ? En mal ? Quel est le but ? Les dernières dizaines de pages offrent un grand moment de tension, je n’ai pas pu fermer le livre avant de l’avoir terminé !

    J’ajouterai une autre qualité à ce roman : cette manière de capter l’air du temps. La vie quotidienne d’Esther, au début du récit, est formidablement évocatrice et réaliste ; la description de villes moyennes nous plonge dans une province qu’on a tous traversée ; mais surtout la peinture d’un pays où la colère gronde est saisissante, l’emballement de citoyens normaux qui franchissent la ligne rouge est effrayant… et terriblement crédible, si on pense à l’actualité.

    Pour terminer, l’auteur nous offre une plume soignée qui sait rester fluide et sert le texte, et choisit d’imaginer un espoir à ses personnages.

    Roman dense utilisant les IA comme prétexte à une réflexion sur l’impact de nos souvenirs, sur la construction de nos caractères et nos actes, sur la manipulation et l’emballement collectif, ce livre est avant tout un très bon moment de lecture.

    #185404
    Obsidienne
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    Je viens de voir passer une annonce pour une séance de dédicaces de cet éditeur Les Mondes Mutants à proximité de chez moi dans Le Perche.
    Qui aurait lu certains de ses titres ?
    Le nom me dit un vague quelque chose comme si on en avait déjà parlé par ici mais je n’ai rien retrouvé …

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #185410
    Yunyuns
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    Ton retour me donne très envie de tester ce livre Feygirl. Il faut que je le note quelque part.

    Fan n°1 de Victarion Greyjoy, futur Roi des Sept Couronnes.

    #185437
    FeyGirl
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    @obsidienne : je viens de regarder le site de l’éditeur, qui n’a édité… qu’un seul auteur, ici une autrice.

    On a certains auteurs auto-édités qui créent leur structure pour vendre leurs livres, mais ça n’en fait pas une maison d’édition. D’ailleurs, elle indique en bas de son site être éditée par 5 sens éditions, en réalité une plateforme suisse pour auteurs auto-édités.

    Attention : ça ne veut pas dire que ce n’est pas bon ! Peut-être que tu aimeras (jette un coup d’œil sur les critiques Babelio de l’autrice pour te faire une idée).

    @yunyuns : j’avais aussi aimé le précédent roman de l’auteur, là encore une anticipation.

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