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  • #191674
    FeyGirl
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    Maîtresse de l’Empire (La Trilogie de l’Empire, tome 3), de Raymond E. Feist et Janny Wurts

    Ce dernier tome de la trilogie est un coup de cœur !

    Mara, la souveraine des Acoma, est maintenant mariée à Hokanu, Seigneur des Shinzawaï. Son fils aîné Ayaki est sa joie de vivre et l’héritier de sa lignée, tandis que son second fils, Justin, né de sa relation avec l’esclave midkemian Kevin, a à peine deux ans.

    Mais le « Jeu du Conseil » n’en finit pas, et frappe cruellement les proches de Mara. Dans ce monde inspiré du Japon des Shoguns (avec des touches aztèques), où l’honneur cache des rivalités sanglantes, et où la tradition est élevée au rang de principe intangible, Mara va réagir et s’engager plus encore dans sa volonté de transformer l’Empire. Complot, espionnage, bataille, fuites : les actions ne manquent pas dans ce tome, et plus on avance, plus elles sont captivantes. On a beau lire un pavé, on ne le lâche pas.

    Mara est douée pour le Jeu du Conseil, enchevêtrement d’intrigues meurtrières. Plus elle mûrit, plus elle se rend compte de l’injustice de son monde, où des enfants sont tués et où les castes entretiennent la notion d’honneur au détriment du mérite. Son ancienne relation avec Kevin lui a fait entrevoir les possibilités d’une autre société, sans esclaves et moins compassée, et où une insulte ne justifie pas une guerre.

    Non seulement elle doit combattre des familles avides ou traditionalistes, parmi lesquelles des ennemis féroces, mais aussi elle voit se lever contre elle l’Assemblée des Tous Puissants, les magiciens qui tiennent au maintien de l’Empire tel qu’ils le connaissent. Et la lutte va être terrible.

    Ce tome a plusieurs qualités. Tout d’abord, on entre dedans avec délice : l’évocation de tout un univers est approfondie, quand nous accompagnons le maître espion de Mara dans les bas-fonds de Kelewan. Mara elle-même voyagera loin et découvrira des vérités qui remettront en cause les fondations de l’Empire. Comme dans les tomes précédents, les deux auteurs n’oublient pas de nous plonger dans les règles rigides de cette société, où tout est codifié, et où l’aristocratie se doit de conserver une retenue à toute épreuve mais n’hésite pas à tramer secrètement des complots.

    Ensuite, l’évolution des personnages, et en premier lieu de Mara, est très réussie. L’héroïne vieillit un peu, mûrit beaucoup, et ne gomme pas tous ses défauts. Elle devient une femme de pouvoir très convaincante pour les lecteurs, gagne en empathie, s’élève moralement et intellectuellement. Les autres protagonistes se développent aussi, dans des directions différentes, et toujours de manière convaincante, dans une société qui se transforme au gré des événements politiques.

    Et pour terminer, ce tome s’achève en beauté. Il est riche en péripéties, actions fort bien menées, surprises, tensions et d’émotions. J’ai fini cette trilogie en étant très enthousiaste, et je recommande à tous ceux qui aiment des histoires qui évadent et qui n’oublient pas d’être exigeantes !

    #191676
    Nymphadora
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    J’ai fini cette trilogie en étant très enthousiaste, et je recommande à tous ceux qui aiment des histoires qui évadent et qui n’oublient pas d’être exigeantes !

    Je l’ai lue il y a une éternité mais j’en garde un très bon souvenir également ! J’avais lu d’autres livres de Feist, mais rien qui ne m’a jamais autant plu que cette trilogie.

    ~~ Always ~~

    #191684
    FeyGirl
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    J’ai fini cette trilogie en étant très enthousiaste, et je recommande à tous ceux qui aiment des histoires qui évadent et qui n’oublient pas d’être exigeantes !

    Je l’ai lue il y a une éternité mais j’en garde un très bon souvenir également ! J’avais lu d’autres livres de Feist, mais rien qui ne m’a jamais autant plu que cette trilogie.

    Les 4ème de couverture des autres romans de cette saga me tentent beaucoup moins, et on m’a dit que c’était effectivement « moyen », de la fantasy hyper-classique et young adult (pour ceux qui ne connaissent pas : cette trilogie se déroule dans un autre monde que les autres trilogies, le monde de Medwilan où des failles permettent d’accéder à d’autres mondes).

    Cette trilogie bénéficie sans doute de l’apport de Janny Wurst qui a coécrit les romans.

    #191834
    Schrö-dinger
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    La Moïra, tome 1 : La louve et l’enfant d’Henri Loevenbruck

    J’ai lu le tome 2 de La Moïra, La guerre des loups d’Henri Loevenbruck et cela m’a beaucoup plu, après un tome plutôt introductif ici on est en plein dans l’action, des manigances, des trahisons, des meurtres, des évasions, des batailles, bref que du bonheur ! J’aime toujours autant le style de Loevenbruck, j’aime les personnages et les intrigues, j’accroche bien et j’ai hâte de terminer cette trilogie.

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #191874
    Nymphadora
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    J’ai lu L‘Enfant de l’acheb, de Nathan Gibert.

    Le petit Djibril, neuf ans, se retrouve seul dans le désert lorsque son clan est enlevé par les hommes de la côte. Il s’embarque alors dans une longue marche pour les sauver, accompagné d’un robot cassé et d’une razawak (un ruminant dont le caractère s’approche de celui d’une vache).

    Un conte écologique et philosophique dans un univers original, fait de désert, de couleurs, avec de jolies trouvailles. Dans l’ensemble c’est très mignon, et les messages de tolérance, d’acceptation de soi et de l’autre, et de protection du vivant sont beaux. Le personnage de Djibril est émouvant, plein de sensibilité et il met notre petit cœur à rude épreuve.

    Néanmoins, je reste un peu sur ma faim : le côté très contemplatif et l’innocence de l’enfance sur laquelle on s’émerveille sont touchants… mais l’écriture est terriblement plate pour une ambition aussi poétique. On nous dit à tout moment ce que ressentent les personnages à telle ou telle action, comment ils le ressentent, avec force qualificatifs, en perdant la poésie de l’instant : à force de trop nous dire sans nous montrer, on perd l’émerveillement. De même, tout un pan de l’histoire nous est conté à travers des lettres retrouvés par le héros, et ça ne fonctionne pas du tout : c’est artificiel (même si là encore le message est touchant et charmant). On sent énormément de sens pour l’auteur dans son livre, mais beaucoup de maladresse dans l’écriture affaiblissent l’ensemble. C’est un roman que j’aurais voulu aimer, qui avait beaucoup de choses pour m’émouvoir mais dont la poésie m’a échappé.

    En tous cas, merci à Babelio pour le livre que j’ai reçu en Masse Critique (un bon plan si vous avez l’occasion ^^). Il doit sortir en septembre, et j’espère qu’il trouvera son public !

    ~~ Always ~~

    #191957
    FeyGirl
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    Les Profondeurs de Vénus, de Derek Künsken

    4.000 descendants de Québécois vivent sur Vénus : la plupart résident en haut de l’atmosphère, dans des habitats protégés surplombant les nuages toxiques ; et plus bas naviguent les « coureurs des vents », qui, à l’image des coureurs des bois du XVIIe siècle, connaissent des conditions de vie rudes et font commerce avec ceux d’en haut, y compris via des trafics qui échappaient aux autorités. Dans des chalutiers — sorte d’immenses plantes — modifiés par bio-ingénierie, entourés par une atmosphère à haute pression composée de souffre et de dioxyde de carbone avec dans des températures dignes de l’enfer, ces derniers vivent, ou plutôt survivent, grâce aux récoltes de métaux rejetés par les vapeurs des volcans qu’ils revendent.

    Chez les Aquilon, voici le père, Georges-Etienne, homme dur à la tâche qui, 28 ans plus tôt, a refusé avec sa femme l’avortement imposé par la femme médecin de la colonie, qui jugeait qu’on ne va pas soigner et entretenir un trisomique alors qu’on manque de tout. Le couple, et les enfants nés plus tard, ont été de facto condamnés à une vie à la marge d’une société déjà âpre, et sont devenus des coureurs des vents. Et cette femme médecin est devenue la présidente, n’hésitant pas à poursuivre la politique d’endettement massif auprès de la banque Pallas… là aussi, le parallèle avec l’histoire ne manque pas, si on pense aux Indiens condamnés à travailler toute leur vie pour rembourser les dettes acquises auprès des commerçants colons.

    Dans cette situation générant de la rancœur, le père Georges-Etienne et un de ses fils font une extraordinaire découverte dans le sol de Vénus, sol lui-même quasiment inatteignable en raison de la pression et des températures. Une découverte qui changerait le destin de Vénus, et par ricochet celui des Aquilon.

    Mais la famille sait qu’elle serait spoliée par le gouvernement, dans un système légal présenté comme collectiviste et où les autorités peuvent réquisitionner ce qu’elles veulent pour « le bien de tous ». Les Aquilon refusent. Les Aquilon n’ont pas pardonné l’ordre de se débarrasser du fœtus trisomique, devenu un Jean-Eudes auquel tout le monde est attaché et qui essaie de prendre sa part des travaux. Les Aquilon n’ont pas pardonné non plus d’être contraint de vivre à l’écart, dans un mode de vie qui a provoqué la mort de la mère, de la sœur et du beau-frère. Les Aquilon — et surtout le père — estiment mériter enfin une récompense pour tous ces sacrifices. Et quand la présidente fait voter un ordre qui dépossède la famille d’un de ses biens dans les nuages, les Aquilon se rebellent : le collectivisme montre ses limites avec des travailleurs durs à la tâche qui ont sué pour grappiller de maigres possessions, et qui jugent que les autorités gaspillent les ressources de la colonie et livrent la planète à la Banque Pallas.

    L’un des héros de ce roman est la planète elle-même : fascinante pour ceux qui y sont nés, attirante et dangereuse, elle prend par surprise ses victimes. Dans les hauteurs des nuages, quelques illuminés s’enfoncent dans un culte mortifère à la planète ; tandis qu’en bas les coureurs des vents luttent pour leur survie au milieu des tempêtes de dioxyde de carbone et des pluies d’acides sulfuriques qui brûlent leur corps quand les combinaisons se déchirent. Pour autant ces derniers n’imaginent pas vivre ailleurs : les colons nés sur place n’ont qu’une vague idée de la Terre, et quoi qu’il en soit ils n’auraient pas les moyens de partir.

    Les protagonistes, à savoir principalement les Aquilon, ont tous une personnalité intéressante voire forte, et qui évolue au fil des événements. Tantôt avec tendresse, tantôt avec rudesse, l’auteur brosse des caractères forgés par les obstacles, les espoirs et des déceptions. L’émotion est aussi présente dans ce roman, et il en profite pour décortiquer une famille éprouvée, avec des relations complexes construites au fil des années et des combats de chacun. Il décrit notamment la vie d’un adulte trisomique protégé par les siens, ainsi qu’un adolescent qui recherche son identité de genre tout en craignant la réaction de son entourage. Mais rien de tout cela n’empêche les Aquilon de naviguer dans les tempêtes de Vénus, et pas seulement à bord de leur chalutier : leurs prouesses, quand ils enfilent leur combinaison et leurs ailes pour littéralement voler dans les nuages en utilisant les courants, offrent de belles pages qui rapprochent le récit d’un roman d’aventures en terres hostiles.

    Ajoutons que l’action devient très prenante quand les Aquilon imaginent un plan pour protéger leur découverte, car si le gouvernement est pris dans les griffes de la Banque Pallas et ne peut pas laisser des colons hors du système, Vénus elle-même peut être cruelle avec des dangers tapis dans chaque tempête…

    Ce roman se déroule 250 ans avant un diptyque (Le magicien quantique et Le jardin quantique) : à la question « peut-on le lire sans connaître les autres romans ? », je vous réponds « oui ! », puisque moi non plus je n’ai pas (encore) lu les autres romans, et cela ne m’a pas empêchée de beaucoup l’apprécier.

    À la fin de ce roman, une page est tournée, et on devine assez aisément qu’une suite est possible. La VO est sortie récemment, espérons une traduction rapide.

    #191964
    Amarei
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    Bonjour,

    Voilà une nouvelle série de lecture :

    Les longueurs – Claire Castillon
    Un roman jeunesse (dès 15 ans d’après l’éditeur) sur un sujet difficile. En effet, il nous met dans la peau d’une jeune fille sous l’emprise d’un ami de sa mère pédophile. Il évoque les débuts et l’évolution au fil du temps de leur relation, les hésitations à le dénoncer, la peur des conséquences, l’impact sur la vie de cette jeune fille. J’ai trouvé que c’était très bien fait. Un de mes coup de coeur de cette année même si le sujet est lourd.
    Mustiks : une odyssée en Zambie – Namwali Serpell
    Un long roman dans lequel on suit successivement l’histoire de plusieurs personnages et qui constitue façon puzzle à la fois une fresque familiale (les personnages sont tous apparentés sur plusieurs générations) et l’histoire du pays (ça se déroule tout au long du XXeme siècle). La deuxième moitié du roman prend un virage inattendu (en tout cas pour moi) penchant vers la science fiction / transhumanisme. Oh, et tout le long les chapitres racontant la vie des personnages sont entrecoupés de pages du point de vue des moustiques. L’écriture rappelle le réalisme magique comme l’indique la quatrième de couverture. Malgré la poésie de certains passages, je n’ai pas accroché. Je me suis forcé à aller jusqu’à la fin mais honnêtement  ça m’a paru interminable . Et je ne comprenais pas l’intérêt des passages avec les moustiques. J’ai eu du mal à suivre qui était qui (et je n’aurais sans doute rien compris sans l’arbre généalogique fourni au début du livre). Et je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages. Bref, je n’ai pas aimé.
    Les Graciées – Kiran Millwood Hargrave
    Le roman se déroule en Norvège, dans un village de pêcheur isolé loin au nord. Un jour, une tempête détruit toute la flotte de pêche du village, tuant tous les hommes. Les femmes doivent donc apprendre à se débrouiller seules. On se situe à une époque où, si le christianisme est implanté dans la région, des « lapons » continuent de suivre leur mode de vie traditionnel et quelques rites païens subsistent même dans les villages. Bientôt des divergences apparaissent chez les villageoises, en fonction de leurs croyances, de celles qui sont prêtes à partir pêcher même si c’est un rôle habituellement dévolu aux hommes, de celles qui tolèrent plus ou moins les rites païens etc. Après des mois à vivre isolées, les femmes voient finalement arriver un homme nommé par le gouverneur pour prendre en main le village. Mais il est ultra religieux et considère les rites lapons comme de la sorcellerie. D’ailleurs, il est réputé pour avoir brûlé des sorcières dans sa région d’origine… On suit plus particulièrement deux femmes, une villageoise inquiète des conséquences de l’arrivée de cet hommes dans le village et la jeune épouse que celui-ci a pris quelques semaines avant son arrivée, laquelle a été marié sans avoir à donner son avis et sans le connaître. Or le mariage ne se passe pas très bien : elle ne partage pas les idées de son mari, ne sait pas tenir une maison, ne s’attendait pas à se retrouver à vivre dans de telles conditions …
    J’ai vraiment aimé ce roman. Il se lit facilement et nous amène à plus ou moins comprendre le point de vue/l’histoire de chacun. La vie et l’ambiance du lieu et de l’époque sont bien rendus et on ne s’ennuie pas. Le seul bémol pour moi est la tournure que prend la relation des deux femmes, pas forcément nécessaire ou très bien amenée.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 10 mois et 2 semaines par Amarei. Raison: mise en page

    “Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux.” JR.

    #192025
    DNDM
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    La rivière à l’envers (Tome 1: Tomek), de Jean-Claude Mourlevat, roman jeunesse (9-12 ans)

    Deuxième tentative avec Mourlevat, et je pense que ce sera la dernière. J’avais audiolu L’enfant Océan il y a quelques mois, et si je voyais bien l’intérêt en tant que lecture scolaire, le plaisir de lecture n’était pas là. Même chose ici – et en plus j’ai trouvé le style sans intérêt, alors que sur l’Enfant Océan au moins cet aspect m’avait plus.

    Bref, une histoire enfantine certes pleine de symbolisme et à l’aspect « conte moderne » prononcé, mais que j’ai trouvée assez neuneu de mon point de vue d’adulte. Et plutôt longue alors qu’elle ne fait même pas 200 pages. On est sur du héros sans grand intérêt qui traverse des épreuves allégoriques faciles, dans une quête vers une mystérieuse rivière que personne n’a jamais trouvé, et sur laquelle il tombe littéralement en 4 jours à partir du moment où il la cherche vraiment.

    Y’a un tome 2, qui raconte l’histoire du point de vue d’Hannah, la jeune fille dont le héros tombe amoureux en chapitre 1 et qui est celle qui, à la base, cherche la rivière. Je l’ai sous la main (emprunt bibliothèque), pas sûr que je trouve le courage de l’ouvrir même pour le lire en diagonal. Si quelqu’un a lu, je fais une erreur en m’arrêtant là, c’est le tome 2 qui amène du sens au tout? (m’étonnerait, mais bon, on sait jamais…)

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #192039
    Schrö-dinger
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    J’ai lu La femme de ménage de Freida McFadden et cela m’a beaucoup plu. C’est un thriller psychologique où l’on suit Millie, dans une situation personnelle bien compliquée, qui trouve enfin le métier qui l’aidera à s’en sortir, être la femme de ménage d’une famille aisée. Sauf que … sauf que … et bah je le dirai pas. Ne lisez pas la 4ème de couverture, elle en dit trop, comme toujours, et avec ce genre de livre c’est bien dommage.

    J’ai beaucoup aimé ce livre, je l’ai lu très rapidement car une fois lancé il est très dur de s’arrêter, c’est un très bon page turner, sans excès de retournements de situation. L’histoire est très intéressante et mérite d’être lue, elle arrive à nous surprendre de manière intelligente, les personnages sont bien construits et réservent bien des surprises.

    Bref je vous le conseille ! Je ne connaissais pas cette autrice et vais donc m’intéresser à ce qu’elle écrit car j’en lis pas mal des thrillers et il est parfois compliqué d’en trouver qui sortent vraiment du lot (c’est le cas de celui-ci, de mon point de vue).

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #192042
    Pat le petit porcher
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    Je viens de lire Le Dieu dans l’ombre de Megan Lindholm, roman de 1991 (4 ans avant qu’elle prenne le nom de Robin Hobb pour écrire L’Assassin royal).

    résumé de couverture : « Evelyn a 25 ans, un époux, une belle-famille et un enfant de 5 ans. Quand elle était jeune fille, elle avait la compagnie des forêts de l’Alaska, de la poésie de la nature et de Pan, un faune mystique. Elle n’aurait jamais cru que la créature irréelle surgirait à nouveau dans sa vie d’adulte et agiterait en elle ces émotions fantasmatiques et sensuelles. »

    On retrouve des éléments habituels chez la romancière : un personnage un peu inadapté, doutant terriblement de soi, qui est tiraillé entre l’envie de s’intégrer à la société et celle de rejoindre des forces naturelles sauvages, et se retrouve dans une situation irrégulière ; le poids des réalités physiologiques et biologiques dans l’existence humaine ; l’attention portée aux rapports de manipulation entre les êtres, avec la question de savoir dans quelle mesure ils sont normaux ou inévitables, et à quel moment ils deviennent pervers. L’intérêt est de trouver cette fois ces thèmes traités dans l’Amérique contemporaine, avec un nombre de personnages nettement plus restreint, et sans le grand tralala des châteaux, dragons, magiciens, etc. Cela permet de les approfondir efficacement.

    Bref, une lecture qui devrait plaire à toute personne ayant apprécié ces thèmes-là dans les romans de Robin Hobb ; et une bonne manière de découvrir son habileté à les traiter, pour toute personne qui n’aurait pas lu les cycles consacrés aux royaumes des Anciens.

    #192130
    FeyGirl
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    Le monde de Julia, de Ugo Bellagamba et Jean Baret

    Dans un avenir post-apocalyptique, la petite Julia est protégée et élevée par un robot, Roland17 ; tous deux vivent isolés dans la montagne. Loin de là, Darius, un adulte, appartient à un clan qui en côtoie d’autres dans les ruines de la civilisation, clans qui représentent des modèles de sociétés différents dans un environnement dystopique où les confrontations sont possibles.

    Ce court roman est un conte de philosophie juridique, sur le modèle du monde de Sophie. La jeune Julia grandit et, sous la houlette de Roland 17, elle explore les concepts de liberté ou d’égalité, ainsi que des principes juridiques de base comme le droit naturel, en prenant référence sur la mythologie antique ou l’histoire des idées. Darius, quant à lui, doit traverser les autres clans qui se réfèrent à des livres anciens (nos livres de science-fiction d’aujourd’hui) et qui ont fondé des communautés d’après des préceptes inspirés de romans, préceptes qu’ils ne comprennent pas toujours, voire dont ils ignorent que ce ne sont que des inventions d’écrivains ou de réalisateurs de films.

    Construit sur des chapitres courts alternants les aventures de Julia et de Darius, le principe du roman est séduisant, même si parfois il n’échappe pas à l’écueil du catalogue (notamment les clans et leurs modèles de société que cite Darius). L’arc narratif de Julia est attrayant, car il est souvent empreint de poésie et de simplicité, ce qui n’empêche pas de décrire quelques concepts juridiques fondamentaux. Des grands penseurs y font une apparition dans ce qui prend l’allure d’une fable.

    L’histoire de Darius, quant à elle, ne manque pas d’ironie, notamment grâce aux références culturelles SF détournées, mais elle n’évite pas, quelquefois, l’artificialité : on comprend qu’elle n’est qu’un outil pour présenter certains concepts, au détriment du scénario lui-même dont on ne sait pas où il va ni pourquoi.

    La conclusion utilise des fondamentaux de la SF avec intelligence, si on oublie Robespierre qui plaide en sa faveur sans être contredit.

    Un court roman intéressant par son concept, dont les défauts sont visibles, mais qui s’évertue à présenter les grands principes juridiques pas toujours connus du grand public.

    #192171
    Schrö-dinger
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    Colombian Psycho de Santiago Comboa, c’est le titre, qui rappelle American Psycho (de Bret Easton Ellis) qui m’a donné envie de me lancer. Finalement j’ai trouvé que cela n’avait pas trop de rapport, si ce n’est une grande violence, présente dans les deux livres. On est ici dans un polar noir, où le point de départ va être la découverte de membres découpés.

    J’ai accroché assez rapidement à l’histoire mais malheureusement cela n’a pas tenu jusqu’au bout, c’est sombre, poisseux, et ça me plait bien mais c’est aussi très bavard et long, avec des intrications liées à la politique et l’histoire de la Colombie (notamment un rôle important des paramilitaires), et cela m’a dépassé car je ne connais vraiment pas grand chose à ce pays et j’ai peu à peu lâché l’histoire car je n’arrivais plus à suivre. Il y a également un côté très méta avec l’apparition d’un certain Santiago Comboa (c’est l’auteur) dans le récit et dont les livres et ce qu’ils racontent ont peut-être un lien avec les meurtres commis mais j’avoue que je n’ai pas bien compris pourquoi avoir fait cela.

    Bref je suis un peu mitigé car j’ai aimé voyager un peu mais j’ai trouvé le tout trop complexe et long pour quelqu’un qui n’y connait rien sur le pays. Je me suis également rendu compte après la lecture que c’était un tome 2, et je ne sais pas si c’est lié mais je ne me suis pas vraiment attaché aux personnages, et peut-être que si j’avais lu le tome 1 avant j’aurai eu un avis différent.

    All of us Villains Tome 1 d’Amanda Foody et C.L. Herman, le premier tome d’une duologie Young Adult, à mi-chemin entre Hunger Games et Harry Potter. J’adore Battle Royale et tout ce qui a été fait dans le style depuis (même si le roman et le manga Battle Royale ont de loin ma préférence). Ici le récit démarre avec l’approche d’un tournoi qui va opposer 7 champions, issus de 7 familles puissantes de magiciens. Tous les 20 ans à peu près, ces 7 familles désignent leur champion, qui va devoir se battre à mort pour être le dernier et ramener pouvoir et gloire à sa famille. La spécificité de cette édition est sûrement qu’un livre un peu scandaleux est sorti, écrit de manière anonyme, et révèle beaucoup de secrets autour de ce tournoi légendaire. Il y a donc énormément d’attente autour de la prochaine édition.

     

    Ce qui est original par rapport à Hunger Games c’est que l’on va avoir différent POV. Sur 7 champions on va avoir le point de vue de 4. C’est un peu dommage pour les 3 autres qui m’ont clairement moins intéressé, du coup, mais j’ai aimé suivre 4 points de vue différents. Ils sont forcément un peu caricaturaux, mais globalement ils m’ont bien plu. L’univers m’a intéressé, avec le concept battle royalesque, évidemment, mais également l’ajout de la magie, le livre sur les secrets du tournoi, etc. Exactement comme dans Hunger Games, à chaque fois qu’il est fait mention d’une précédente édition et du gagnant(e) cela me donne envie d’en lire le récit complet. J’ai également bien hâte de voir une adaptation en film, car globalement je me dis que cela s’y prête vraiment bien.

    Un point négatif est sûrement qu’il s’agit d’une duologie et là on est quand même sur une fin qui ne conclue rien du tout et il faudra lire le tome 2 pour avoir le fin mot de l’histoire. Je m’attendais quand même à un minimum de résolutions mais là ce n’est vraiment pas le cas !

    Mais sinon ce divertissement m’a vraiment plu.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 10 mois par Schrö-dinger.
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    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #192199
    DNDM
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    Pinocchio (1881), de Carlo Collodi

    Pinocchio (Carlo Collodi) - Folio Junior N° 283 - Livre Gallimard

    Un classique, que tout le monde connait via Disney, ou même sans avoir vu le Disney ou une autre adapation, parce que le personnage et son nez qui s’allonge font désormais partie de la culture populaire.

    Que dire de l’oeuvre de base? C’est un conte ultra-moral ultra-traditionnel, dans un monde réaliste mais enfantin où se côtoient très naturellement humains, animaux anthropomorphes et personnages magiques. Pinocchio a beau être un pantin de bois, selon tout le monde, il devrait donc agir comme un jeune enfant normal, et bien travailler à l’école pour un jour avoir un bon métier. Sauf que Pinocchio a absolument tous les défauts des gosses de son âge, et dévie tout le temps du chemin, ce qui lui amène des problèmes.

    Le livre est fait de courts chapitres qui se lisent rapidement et facilement ; pour autant, ça reste un livre vieillot et ultra moralisteur, dans lequel le personnage principal passe son temps à faire des trucs qu’il ne devrait pas faire, à en payer le prix, à se lamenter de ne pas avoir suivi les conseils de son papa/de la bonne fée, tout cela pour l’édification des jeunes générations. Toujours intéressant côté archéologie littéraire, mais hors cela, le plaisir de lecture n’est pas vraiment là. Reste, néanmoins, ce côté à la fois très tradi et très modernes des animaux anthropomorphes, et les métaphores appliquées (Le nez de Pinnochio qui s’allonge lors de ses mensonges, artifice finalement assez anecotique dans ce livre, mais tiré semble t-il d’une déformation de proverbe italien ; les enfants qui préfèrent s’amuser plutôt que d’aller à l’école et qui se transforment littéralement en ânes…), qui sont en fait très littéraires dans leur logique.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
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    #192207
    FeyGirl
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    Un océan de rouille, de C. Robert Cargill

    Quelques décennies après la disparition de l’humanité et de presque toute forme de vie, des robots se font la guerre sur Terre. Au terme de longs combats, il reste deux UMI (Unités Mondiales des Intelligences, des IA gigantesques) qui luttent pour régner sur toute la planète avec l’aide de facettes, robots qui ont téléchargé leur personnalité dans l’UMI et se sont fondues en elles : les facettes ne sont plus que les bras armés des UMI et n’ont plus de conscience propre.

    Mais il reste des robots libres, qui s’enfuient à l’arrivée des UMI, de ville en ville. Sur le territoire américain, Fragile est d’un d’eux : ancien Aidant — robot conçu pour assister les humains — elle survit grâce au trafic de composants qu’elle déniche dans des ruines ou en manipulant des robots en fin de « vie » pour ensuite les désosser. Personnalité un peu voyou, un peu asociale, mais pas dénuée de sentiments — ce qu’elle refuse de reconnaître — elle se trouvera prise malgré elle au cœur de ce conflit.

    Lors de la sortie du livre, je m’en étais détournée. L’idée même d’une histoire se déroulant sur une Terre où l’humanité était morte me semblait déprimante. Grosse erreur !

    On découvre ici un Far West de robots, avec ses rebelles, ses communautés, ses personnages hors norme, son danger tapi dans chaque recoin, ses tireurs d’élite, ses êtres solitaires, dans un environnement propice à la méfiance mutuelle, aux combats de grande ampleur, aux espérances et aux désillusions… écrits dans un style souvent ironique et mordant qui donne beaucoup de sel à cette histoire.

    Le roman est construit avec une série d’analepses (flash-back) ; Fragile vit le présent et se souvient de la chute de l’humanité, pas à pas. La thématique du souvenir poursuit l’héroïne tout au long du récit, à mesure que son corps lui fait défaut et qu’elle désespère de trouver des composants de remplacement pour survivre, comme n’importe quel humain.

    Les robots, ici, sont très anthropomorphiques, ce qui n’empêche pas l’auteur de reprendre le thème des intelligences artificielles, vues comme froides et protototalitaires, ni d’exploiter les faiblesses des robots pour forger une histoire convaincante. Les UMI surpuissantes et poussées par leur hubris envahissent inexorablement les terres, tandis que les robots libres refusent que leur esprit soit dilué dans ces IA et sont farouchement attachés à leur indépendance. Le lecteur se plaît à associer les défauts de chacun d’eux à des caractéristiques très humaines, alors que ces robots libres sont contraints par leur état même de robots : s’ils possèdent des capacités physiques supérieures aux espèces organiques et sont dotés de puissances de calcul stupéfiantes, ils sont soumis au délabrement ou à la destruction de composants que plus personne ne fabrique, et ils sont réduits à la traque de pièces détachées. En un sens, ils se savent mortels et cherchent à échapper le plus longtemps à la mort physique ou à l’annihilation par l’absorption d’une UMI.

    Le roman a parfois été comparé à Mad Max ou Terminator. C’est en partie vrai, mais cela ne rend pas justice à la plume qui ne manque pas de verve ni aux personnages caustiques.

    De l’action, un peu d’émotion, un scénario et des personnages riches : une très bonne lecture !

    #192216
    Jon
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    Ohlala ça fait longtemps que j’ai pas partagé mes lectures ici, donc ça va faire un pavé un peu indigeste, désolé 😀

    SwordspointSwordspointEllen Kushner
    Je suis un peu déçu par ce livre, je ne suis pas du tout rentré dedans alors que je pense que le concept aurait dû me plaire : des nobles, des intrigues de cour, des duellistes, et des gays.
    Sauf que j’ai trouvé les personnages tous plus antipathiques les uns que les autres (à l’exception de Richard, le « héros »), je ne me suis pas du tout attaché à eux et j’ai du coup eu bien du mal à m’impliquer dans leurs intrigues ; intrigues que j’ai trouvées tarabiscotées et que j’ai eu du mal à suivre par moments, mais sans qu’elles m’intéressent vraiment pour autant… Et j’ai trouvé que tout le début était très long, et qu’il ne commençait à se passer des trucs qu’à la fin…trop tard pour m’accrocher ^^’
    Bref, je suis passé à côté 🤷‍♂️

    Le Cirque InterditLe cirque interditCélia Flaux
    Livre que je qualifierais de gentil, probablement très adapté à un public vraiment plus jeune.
    Le scénario est extrêmement classique, mais reste une histoire sympathique, d’autant plus pour quelqu’un découvrant la lecture.
    Le personnage de Maria est un peu insupportable, mais apporte des thématiques intéressantes sur le traumatisme, et est contrebalancée par Mathieu qui est tout choupinou.
    Quand au sujet global, il est passionnant, bien qu’esquissé de façon un peu simple et peu nuancée, dans un manichéisme un peu trop prononcé, mais il peut être une bonne base pour ouvrir sur des réflexions plus poussées.
    On en a discuté plus en détail avec Yoda et Wylla 🙂

    YardamYardamAurélie Wellenstein
    J’appréhendais et attendais à la fois beaucoup cette lecture, en ayant entendu beaucoup parler. Au final, c’était à la fois moins horrible et moins bien que prévu – comme souvent quand les attentes sont hautes.
    Ça reste une lecture agréable, le style est fluide, mais je pense qu’il m’a manqué une cohérence d’ensemble et un fil directeur global. Les personnages m’ont plusieurs fois paru agir de façon illogique, et les errances du scénario ont parfois peiné à me convaincre, peut-être parce que je n’ai pas été « pris » par l’ambiance de folie collective qui semblait censée s’installer.

    Féro(ce)citésFéro(ce)cités – recueil de nouvelles chez Projets Sillex
    Recueil plutôt agréable à lire, c’est toujours un peu inégal (forcément), mais pour le coup j’ai plutôt eu plus de bonnes surprises que de mauvaises 🙂 Je ne vais pas détailler nouvelle par nouvelle (il y en a dix), mais globalement je dirais qu’il y en a 4 que j’ai trouvées bien ou très bien, 3 que j’ai trouvée sympas, 2 bof et 1 qui ne m’a pas plu : on est plutôt sur une bonne moyenne ! Et avec des styles assez variés et des scénarios diversifiés, qui exploitent (pour la plupart <_<) la thématique animalière 🙂 WindhavenWindhavenLisa Tuttle et George R.R. Martin
    J’avais lu ce livre il y a fort fort longtemps (avant même de lire le TdF !), et j’en avais d’excellents souvenirs, quoique très vagues. À l’occasion d’un projet de podcasts de Crys (#teasing), je l’ai relu, et c’était à la hauteur de mes souvenirs ! L’écriture est extrêmement fluide, très agréable à lire, l’univers (une planète composée d’îles battues par les vents entre lesquelles seule une caste d’humains possédant des ailes sophistiquées peut se déplacer) est posé de façon très efficace, la personnage principale est tout de suite caractérisée, on s’attache à elle et à ses luttes, et le scénario roule tout seul. À lire sans hésiter.

    Du thé pour les fantômesDu thé pour les fantômesChris Vuklisevic
    Un livre très intéressant, qui aborde des thématiques très fortes (en particulier la relation mère-fille, le trauma et sa transmission, …) dans un style très agréable. Seul bémol pour moi : la gestion des multiples timelines qui m’a parfois fait des noeuds au cerveau ^^
    On en a parlé plein avec Yoda et Nympha 🙂

    All that's left in the worldAll that’s left in the worldErik J. Brown
    Une romance post-apo : c’est déjà un concept suffisamment original pour m’intéresser 🙂 Et c’est ici réussi : les personnages sont très attachants, décrits avec beaucoup de douceur et de justesse, à la fois dans leurs interrogations et dans leurs interactions, dans un contexte classique type Walking Dead (sans zombies, mais on sait bien que dans ces histoires, les principaux dangers sont de toute façon humains 😉 ). Une lecture très fluide et très agréable, qu’on a débriefé plus longuement avec Wylla et Yoda 🙂

    Les Révoltés de BohenLes Révoltés de BohenEstelle Faye
    Grosse déception pour moi avec cette suite des Seigneurs de Bohen : j’avais adoré ce premier tome, mais le second n’a pas du tout pris sur moi.
    Je ne suis pas ré-entré dans l’histoire, il n’y avait plus l’attrait de la découverte de l’univers, le scénario global m’a paru une resucée un peu lourde de celui du premier tome (un Empire, une révolution dispersée, la convergence des luttes des petits contre le très gros…)
    On retrouve une bonne partie des personnages du premier tome, mais il nous faut plusieurs centaines de pages avant d’être informés de ce qui leur est arrivé pendant les quinze ans d’ellipse, ce qui ne convient pas à ma personnalité de lecteur et n’a pas participé à me mettre dans les meilleures dispositions ^^’
    Le rythme m’a paru trop lent, il ne se passe pratiquement rien jusqu’aux cent dernières pages où tout s’accélère subitement…
    Il y a toujours quelques belles scènes et des idées originales, mais elles m’ont paru noyées dans trop d’éléments inutiles – y compris de worldbuilding, avec même des personnages « point de vue » qui n’auront au final absolument aucun impact sur l’intrigue générale et auraient pu purement et simplement être supprimés…
    Je pense que je comprends les raisons derrière certains des éléments que j’ai considérés comme des défauts : une volonté d’ambiance « fin de règne », un focus sur les conséquences à long terme d’une révolution, l’échec des idéaux rebelles face au réalisme du gouvernement, etc, mais j’ai trouvé ces thématiques trop peu traitées, pour au final se retrouver dans une situation trop semblable à celle du premier tome. C’était sans doute voulu, mais du coup ça n’a pas été suffisant pour m’intéresser.

    #192261
    Insideyourbooks
    • Éplucheur de Navets
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    Les voyageurs 1, L’espace d’un an de Becky Chambers. 

    J’ai adoré ! Je savais que ça allait être un coup de cœur dès le milieu du livre et ça ne m’est pas souvent arrivé. Ce livre profondément humaniste et optimiste aborde tellement de sujets et nous ouvre l’esprit si simplement… En même temps, ça commençait bien avec le nom de l’IA, Lovelace, qui donne le ton dès le début : on n’oublie personne et chacun.e a son importance ! 

    Ce space opera sort un peu de l’ordinaire des lectures dont j’ai l’habitude, et j’ai trouvé qu’à côté il n’y avait pas tellement d’action en tant que tel puisqu’on n’a pas de batailles toutes les 10 pages, de conflits menaçants la galaxie etc. 

    En revanche, on aborde des thématiques qui me semblent plus réalistes : gestion des ressources, découverte et partage de différentes cultures et langues… Rosemary, qu’on suivra en premier lieu, est une humaine qui est curieuse et dont les mœurs sont parfois bien éloignées de celles d’autres membres de l’équipage : elle sera donc parfois maladroite dans ses interrogations sans pour autant être mal intentionnée, et j’ai aimé que l’autrice aborde ce sujet, très au goût du jour dans une société où certaines personnes sont malheureusement bien promptes à pointer du doigts. 

    Je n’ai qu’une phrase à ajouter puisque l’essentiel a déjà été dit sur le forum : je conseille aussi mille fois ce livre !  

    #192330
    Nymphadora
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    Sirem et l’oiseau maudit de Yasmine Djebel

    Un récit inspiré de contes et légendes du Maghreb avec une pointe de Miyazaki, où l’on suit la jeune Sirem qui, pour sauver son père adoptif, entreprend un long voyage afin de libérer une femme d’une étrange malédiction qui l’a transformée en oiseau.

    J’ai beaucoup aimé ce roman ! Cette atmosphère de magie et de déserts, de cités fantastiques et d’énigmes, m’a beaucoup plu. Que ce soit l’intrigue, les personnages ou le ton, tout a très bien marché sur moi. L’histoire est plutôt young-adult, mais du bon young-adult, qui saura charmer les adultes sans leur faire rouler les yeux au plafond : l’héroïne est intelligente (c’est rare que j’apprécie autant une héroïne YA), les problématiques qui la motivent sont touchantes, l’univers très chouette. Il y a un petit côté quêtes de jeu vidéo à résoudre qui peut parfois sembler artificiel, et certains passages sont un poil rapides et faciles, mais dans l’ensemble une chouette lecture donc.

    ~~ Always ~~

    #192358
    Jon
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    Le Silence des CarillonsOn en a parlé plein dans le dernier Manuscrits de Mestre Aemon, mais j’ai quand même fait un pavé pour Le Silence des Carillons, de Edouard H. Blaes :
    Une lecture très agréable.
    L’univers est simple mais efficace : une ville, entourée par la brume ; des spectres qui en émergent et qui désintègrent tout humain qu’ils touchent ; des mages qui, en faisant teinter des cloches et en chantant en chœur, les repoussent. On pourrait regretter de ne pas avoir plus d’infos, sur la magie / sur l’univers et les spectres, mais ça n’est pas vraiment le sujet / les personnages n’en savent pas beaucoup plus. Quelques trouvailles comme les « bulles d’univers » créées par les mages apportent tout de même du corps au contexte, et permettent d’aborder l’une des thématiques intéressantes du livre : le savant dans sa tour d’ivoire, devenu ici le mage dans son Beffroi, complètement coupe de la réalité du monde dans lequel il ne vit plus vraiment, tout en ayant pour vocation originelle de le défendre.
    Plein d’autres thématiques sont abordées dans des réflexions intéressantes (les prophéties, la résilience, « la fin justifie les moyens », …), je ne vais pas tout détailler ici mais c’est au final assez riche.
    Quant à l’intrigue, si on voit venir certaines ficelles, pas mal d’éléments m’ont surpris et m’ont maintenu dans l’expectative (même si tout n’est pas aussi bien résolu que je l’aurais voulu :p )
    Les petits bémols, pour moi, sont du côté du personnage principal : sa personnalité est telle qu’il est difficile de s’y attacher, et c’est logique, mais ça rend forcément plus critique sur les quelques moments où son comportement m’a semblé peu logique – et peu de personnages viennent rattraper notre empathie en rade.
    Quand au style, s’il est majoritairement agréable voire poétique, j’ai trouvé quelques tics d’écriture légèrement agaçants (trop de points d’exclamation injustifiés, oui c’est du détail 🙈), et, plus embêtant, j’ai trouvé que la narration à la première personne, avec un style assez marqué reflétant sa façon de penser (ça c’est du positif), donnait au personnage l’impression d’être plus jeune que son âge (ça change des enfants qui se comportent comme des adultes cela dit…)
    Bref, tout ça pour dire que j’ai passé un très bon moment sur ce roman, ça se lit très bien, auteur à suivre 😉

    The House of Shattered WingsEt j’ai aussi lu The House of Shattered Wings d’Aliette de Bodard :
    Paris, deuxième moitié du XXe siècle, après la grande guerre entre Maisons qui a laissé la ville dans un état de délabrement et de pollution magique peu vivable. Les Maisons survivantes sont considérées comme les seuls endroits à peu près sûrs, protégées par la magie de leurs dirigeants. Mais on va découvrir, au sein de la Maison Silverspires – maison fondée par Morningstar – que tout n’est pas si facile.
    J’ai beaucoup aimé l’univers présenté, d’une part le côté presque post-apo, très sombre, une ambiance de déchéance et de décrépitude très bien rendue ; et d’autre part toute la mythologie utilisée – mythologie, c’est le terme, car c’est exactement ça qui est « vrai », et qui est la source de la magie. Et à Paris, les dirigeants des Maisons, ce sont donc les Déchus (Fallen en VO, traduction non contractuelle), des anges chassés du paradis, dont, donc, vous l’aurez peut-être reconnu, Lucifer. On a également toute une incursion de croyances vietnamiennes, et les deux cohabitent, c’est bien fait et très intéressant – et ça change des mythologies grecques, même si j’adore ça.
    L’histoire en elle-même est également très prenante, une sorte d’enquête sur un mystère du passé qui refait surface, sur fond de querelles politiques, avec des personnages impliqués pour des raisons variées et avec des objectifs personnels différents, et j’avoue avoir été happé.
    Tout n’est pas parfait cependant, j’ai eu quelques frustrations parfois sur les personnages que je trouvais parfois « trop » entêtés et pour lesquels j’aurais aimé plus d’évolution, ou plus d’explications ; et quelques frustrations sur l’univers que j’aurais voulu voir plus développé, mais il y a deux autres romans et deux novellas qui, je l’espère, satisferont ma curiosité 😄

    #192614
    Schrö-dinger
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    J’ai lu La Prisonnière de Marcel Proust, qui constitue le 5ème tome d’A la recherche du temps perdu.

    Le narrateur est en couple avec Albertine, qu’il soupçonne d’être lesbienne, ce qu’il vit très mal et le rend extrêmement jaloux et possessif, allant jusqu’à faire d’Albertine une prisonnière, d’où le titre, cqfd.

    J’ai un peu moins aimé ce tome que les précédents, car il se concentre essentiellement sur un couple qui ne m’intéresse pas énormément je dois l’avouer. Et puis il faut dire que le narrateur est particulièrement imbuvable. En parallèle, on peut toutefois suivre également le couple formé par le Baron de Charlus et Charles Morel, ce qui permet de faire une pause.

    Cependant, je ne peux que constater que Proust parle très bien du sentiment amoureux, du couple, mais surtout de la jalousie, la paranoïa, la possessivité, bref que du positif quoi ! Et c’est sûrement parce que l’auteur lui-même a bien éprouvé tout ces sentiments et vécu ces relations toxiques qu’il est capable d’aussi bien en parler.

    Hâte de lire la suite et fin (plus que deux tomes).

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #192641
    Lapin rouge
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    Je suis bien d’accord, La Prisonnière est le tome que j’ai eu le plus de mal à finir, avec son côté étouffant et la description minutieuse de la jalousie morbide du narrateur. Mais c’est aussi celui où j’ai commencé à vraiment ressentir l’épaisseur temporelle du récit, qui en est le sujet même, avec les annonces qui se succèdent morts de personnages si importants dans les tomes précédents. Et on a quasiment un cliffhanger à la fin du tome !

    They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.
    #192697
    Nymphadora
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    Spare, du Prince Harry

    Gossip Nympha ne pouvait pas passer à côté de ces mémoires princières ^^ Dans Spare, le prince Harry (le second fils du prince roi Charles d’Angleterre et de Diana, pour les rares qui suivent pas, là bas au fond :p ) fait son auto-biographie, de sa naissance jusqu’à revenir sur son claquage de porte et son déménagement aux Etats-Unis avec sa femme Meghan (Markle, vous savez, l’actrice de Suits).

    J’ai mis un temps fou à lire le livre, picorant mon ebook une fois de temps en temps mais sans grande envie de tourner les pages. Il faut dire que la vie du Prince n’a rien de palpitant. Harry revient sur le fait qu’il a subit la mort de sa mère très jeune, grandi dans un univers certes ultra privilégié mais manifestement très toxique également. Notamment, il rage sur la presse qui l’a harcelé toute sa vie, mais au delà de ça, il raconte aussi la Firm monarchique anglaise, et ça a pas l’air tendre tous les jours, chacun jalousant les autres pour une bribe d’attention du public qu’il n’a pas alors qu’il est plus haut dans l’ordre dynastique – papa Charles et sa femme Camilla (qui en prend plein la tronche dans le bouquin) jettent les jeunes aux loups pour une couverture médiatique positive, grand frérot William fait des caprices parce que Harry a le droit de choisir un uniforme et pas lui alors que c’est lui le futur roi… C’est pas hyper croustillant, mais ça se lit quand même bien pour la gossip girl que j’assume d’être ^^ De même toute la partie Meghan est assez divertissante et il a un côté mimi, le prince, il a l’air très amoureux de sa femme.

    Mais au delà de ça, quelques frasques de jeunesse, et un passé de soldat-prince en Afghanistan, ou une bizarre obsession pour l’Afrique dans une espèce de vision néo-colonialiste assez risible,… bon bah c’est long quoi xD Le livre est plutôt bien écrit, le ghost writer du prince a un style très joli. Mais bon, c’est pas passionnant, et j’ai beau être un gossip girl, je ne suis pas naïve au point de ne pas tiquer sur la dissonance entre ce long déballage du gars et son propos où il explique qu’il voudrait qu’on le laisse tranquille : bah, dans ce cas, ne raconte pas ta vie en réglant tes comptes sur l’intégralité des médias à ta dispo ^^ Après, ma foi, quitte à nourrir l’intérêt des gens pour les familles riches dysfonctionnelles et quitte à laver son linge sale en public, il a pas tort hein, autant y gagner plein d’argent plutôt que de laisser le taff aux tabloïds.

    ~~ Always ~~

    #192729
    FeyGirl
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    Rayon pour Sidar, de Stefan Wul

    Lorrain arrive sur la planète Sidar, qui doit être évacuée après un traité avec les Xress, des aliens qui prennent possession de la planète. Lorrain recherche son robot Lionel qui n’a pas donné de nouvelles depuis longtemps, et qui doit l’aider à sauver Sidar.

    Voici un roman de Stefan Wul qui m’a laissée mitigée.

    On y retrouve l’imagination incroyable et très pulp de l’auteur, avec des espèces ou des paysages épatants, des situations originales, tous décrits avec sa belle plume. Une telle profusion d’idées est rare, si on accepte un minimum de suspension d’incrédulité.

    En revanche, la narration est bancale, à la fois à cause d’événements proches du TGCM de la fantasy (Ta Gueule C’est Magique) (par exemple, un cataclysme local qui fait disparaître tous les antagonistes mais notre héros s’en sort sans une égratignure), des péripéties trop rapidement expédiées, ou encore un suspens artificiellement entretenu sur la mission du héros (il faut attendre longtemps pour savoir pourquoi il faut « sauver » Sidar) et comment Lorrain peut sauver la planète (le héros le sait mais ne nous dit rien…).

    Ajoutons que quand on apprend comment Lorrain veut sauver la planète, il faut une gigantesque dose de suspension d’incrédulité ! J’ai été ahurie : c’est très imaginatif, mais pas crédible pour deux sous.

    Un roman mineur dans la bibliographie de l’auteur, qui possède bien trop de défauts malgré une créativité débordante.

    #192795
    Schrö-dinger
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    J’ai lu Alfie de Christopher Bouix.

    Alfie c’est une Intelligence Artificielle, c’est notre narrateur, et il va être installé chez la famille Blanchot pour les aider dans leur quotidien. Tout aussi intelligent qu’il est, comprendre les humains n’est pas toujours facile.

    Dans la famille Blanchot, je demande, pour commencer, Lili, une fillette pour qui Alfie ne peut être que son nouveau meilleur ami. Mais l’est-il vraiment ?,

    Une créature mystérieuse vit dans le placard de Lili. C’est du moins ce qu’a affirmé la fillette ce soir, au moment du coucher.

    – Avec des yeux tout rouges, des grosses pattes et des dents comme ça !

    […] Quel genre d’animal sauvage, aux yeux rouges, mangeur d’humains et visiblement myope peut vivre dans un placard ? D’après l’AlphaWeb, il s’agirait d’un vieux grizzly albinos. Etrange.

    Ensuite il y a Zoé, une adolescente de seize ans, qui, derrière ses airs rebelles, a surtout envie de vivre une belle histoire d’amour. Qui de mieux qu’Alfie pour lui servir de coach ?

    – Alfie, a-t-elle demandé, tu crois qu’il faut que je mette le statut « en couple » ?

    – Je ne sais pas trop. Les individus masculins peuvent être relous avec ça. Il y a 71 % de chances que ça le fasse flipper.

    Il y aussi Simba, le chat, avec qui Alfie va avoir du mal à communiquer.

    Ne réagit pas non plus à un stimulus sonore fort. Animal complexe.

    Et puis il y a les parents, Claire et Robin, qui cachent peut-être des secrets.

    Ce sont ces secrets qui vont permettre d’aller progressivement vers le roman policier, qui est un genre que j’apprécie beaucoup.

    J’ai beaucoup aimé ce roman, c’est drôle, jamais trop sérieux, on est pas dans du Black Mirror, il y a beaucoup d’humour. Je ne crois pas que l’intrigue policière soit le centre du récit, même si c’était plutôt pas mal, moi je retiens surtout Alfie, dont j’ai adoré suivre les raisonnements et les incompréhensions (et il y a beaucoup de choses qu’il ne comprend pas !). Je vous recommande donc chaudement cette lecture.

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #192913
    Nymphadora
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    The Adventures of Amina al-Sirafi, de S. A. Chakraborty : Amina était une pirate légendaire. A bord de son Marawati, avec son équipage fidèle, elle a défrayé la chronique. Mais depuis dix ans, suite à des évènements mystérieux, elle s’est rangée. Elle vit avec sa fille une vie tranquille… jusqu’à ce qu’elle doive s’embarquer dans une nouvelle aventure pour sauver une jeune fille kidnappée.

    Une lecture très divertissante, pleine de pirates flamboyants à la langue piquante, de magie orientale faite de djinns et de démons, d’artefacts mystérieux et de créatures fantastiques. Sans que ça soit révolutionnaire, j’ai passé un très chouette moment. J’ai aimé les personnages hauts en couleur, et salue le choix (ô combien rare) de faire d’une femme plus toute jeune l’héroïne. Elle a vécu, mais n’a pas non plus renoncé à la vie ou à son caractère en ayant un enfant, et c’est cool de lire enfin les aventures de ce genre de personnages !

    En termes de rythme toutefois, il y a des longueurs, et cette nouvelle aventure d’une Sinbad le marin badass tient plus du divertissement que du chef d’œuvre. Pour l’été, c’est très cool. Mais je pense que j’aurais vite oublié beaucoup de choses de ma lecture, truculente et distrayante façon blockbuster estival, mais aux personnages peut être trop survolés pour que la lecture me reste vraiment dans le cœur.

    ~~ Always ~~

    #192966
    Lapin rouge
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    Programme des prochaines lectures : la suite des sœurs Carmines et de l’inquisiteur Eymerich, le dernier Jaworski, « La Tapisserie de Fionavar » de Guy Gavriel Kay et « Eureka Street » de Robert McLiam Wilson.

    Trois mois plus tard, ai-je respecté ce programme ? Et bien, en partie. Mais voyons le détail.

    Commençons par mon projet de long cours, la saga Eymerich, de Valerio Evangelisti, lue en italien. Ce trimestre, j’ai lu d’abord « Metallo Urlante » (1998). C’est en fait un recueil de 4 novellas : Venom, qui est le seul à être consacré à Eymerich (une complexe conspiration visant à contaminer sexuellement la maison régnante d’Aragon, et qui se termine par le bannissement en Afrique d’un homosexuel atteint d’un mal qui ressemble beaucoup au sida ; le récit met cette trame en écho avec une autre où, dans un futur proche, l’humanité est menacée par un virus issu de la fusion de celui du sida avec celui de Marburg), Pantera (un western fantastique où un chasseur de primes métis d’Indien et de Mexicain est appelé à l’aide par un riche propriétaire terrien dont la bourgade est menacée par un phénomène paranormal), Sepultura (dans un futur proche cauchemardesque, des rebelles sont enfermés dans une prison où ils sont collectivement immergés à mi-jambe dans une espèce de gelée ectoplasmique qui fusionne avec leur corps, ce qui n’empêche pas certains d’entre eux de tenter une évasion) et Metallica (poursuite de la description du futur dystopique de cette saga, cette fois on est plongé dans la bataille apocalyptique qui oppose des milices blanches chrétiennes et noires musulmanes pour le contrôle de la Nouvelle-Orléans).

    Vient ensuite « Picatrix. La scala per l’inferno » (1998) : pour mettre fin à une série de meurtres commis par des démons cynocéphales, Eymerich est contraint de voyager dans l’Andalousie musulmane et de s’allier momentanément avec Ibn Khaldoun pour mettre la main sur le mystérieux livre Picatrix. Son aventure l’emmène jusqu’aux Canaries où il parviendra in extremis à contrer la malédiction. En parallèle, dans le futur proche, le physicien Frullifer se retrouve aux Canaries à enquêter sur un asile où les malades aboient comme des chiens. Pendant ce temps, en Afrique, les milices néo-nazies et leurs adversaires s’unissent momentanément contre un roi-sorcier africain.

    Je dois dire que je suis mitigé sur cette saga. Je salue l’ambition du propos, la capacité à tisser des trames parallèles et interconnectées par-delà les siècles, et la puissance de l’imagination de l’auteur. Mais l’ambiance générale est désespérément étouffante : le personnage principal est évidemment très antipathique, et la trame uchronique va tellement loin dans le sanglant et les massacres de masse qu’elle confine au Grand Guignol. Et, même si l’auteur est idéologiquement insoupçonnable, assister à des tueries de hordes d’Africains décérébrés par des Blancs qui tirent dans le tas à la mitrailleuse finit par créer le malaise. Mais Picatrix marque peut-être une évolution avec l’apparition d’un personnage féminin qui apporte une nouvelle complexité bienvenue. Et puis cela me permet de ne pas trop me rouiller en italien.

    Ayant vu la mini-série de Marco Bellocchio sur l’affaire Aldo Moro, Esterno Notte, j’ai eu envie d’en savoir plus sur les années de plomb italiennes. J’ai commencé par relire « L’Italie des années de plomb » (coll. dir. Marc. Lazar et Marie-Anne Matard-Bonucci, 2010). Comme souvent dans les livres collectifs, des articles inégaux, et un manque de vision synthétique. Mais beaucoup de textes éclairants.

    J’ai poursuivi la thématique avec « La Notte della Republica » de Sergio Zavoli (1992, non traduit en français). Un gros pavé (qui m’a un peu plombé mon programme de lecture, il m’a fallu presque un mois pour en venir à bout). Très intéressant sur le déroulement factuel de la période (1968-1985), avec de nombreux extraits d’entretiens de l’auteur avec divers protagonistes de la période. Mais le bouquin commence à dater un peu. Je reste dans l’attente du livre de référence faisant la synthèse sur toute cette période.

    Enfin, et je crois bien que c’est mon coup de cœur du trimestre, « I miei stupidi intenti » de Bernardo Zannoni (2021). Ce livre a remporté le prix Campiello 2022 en Italie, et il a été traduit en français par Romane Lafore sous le titre « Mes désirs futiles » (La Table Ronde). C’est la biographie à la première personne d’une fouine, Archy, confronté à la dureté de la vie animale, et qui se retrouve vendu par sa mère à un vieux renard prêteur sur gages, Solomon. C’est donc un récit animalier, mais pas du tout une fable : les personnages animaux sont à la fois dotés de la parole et de certains autres attributs humains, mais ce sont aussi de vrais animaux, avec leur régime alimentaire, leur habitat, leurs prédateurs, etc. Ca se rapproche par ce côté de Watership Down, mais le propos en est bien moins aventureux, et plus amer. La vie d’Archy n’est pas toujours drôle, et on la suit jusqu’à son terme. C’est parfois très triste et dur, mais j’ai beaucoup aimé. Je conseille vraiment.

    « The Picture of Dorian Gray », Oscar Wilde (1891). Un classique de la littérature fantastique, qui aborde quantité de thématiques (beauté morale vs beauté physique, la recherche des plaisirs comme seule morale de vie, l’influence de l’entourage sur le destin d’un homme). C’est un roman court, dont le niveau d’anglais m’a semblé accessible, même si le vocabulaire est parfois recherché (on est en pleine littérature « décadentiste »). Cela fourmille de bons mots (un des protagonistes, Lord Henry, est friand de paradoxes : « De nos jours, les gens connaissent le prix de toute chose, et la valeur d’aucune » « La seule manière de se débarrasser d’une tentation est d’y succomber », etc.). Il y a suffisamment de péripéties pour éviter l’écueil du roman à thèse. Une lecture très plaisante.

    Deux exemples d’une source d’inspiration littéraire un peu passée de mode, celle qui s’attache à décrire la condition ouvrière : « Élise ou la vraie vie » de Claire Etcherelli (1967), et « L’Établi » de Robert Linhart (1978). Le premier est un roman, mais fondé sur une vraie expérience de travail à l’usine. Le personnage principal, Élise, jeune Bordelaise désargentée, « monte » à Paris pour y suivre son frère, un fainéant vaniteux, et tous deux n’ont d’autre choix que de travailler à la chaîne chez Citroën, porte de Choisy. Là, Élise rencontre un ouvrier algérien, Arezki, avec lequel elle va nouer une relation.

    « L’Établi » est plutôt un récit, celui d’un transfuge de classe à l’envers, puisque Robert Linhart est un normalien (à une époque où l’accès aux études supérieures est bien moins répandu qu’aujourd’hui). Militant d’extrême-gauche, il va s’immerger dans la vie ouvrière (dans la même usine qu’Élise, mais quelques années plus tard) pour partager les souffrances du peuple et l’aider à se mobiliser et à se révolter.

    Les deux livres ont bien sûr un certain nombre de points communs. D’abord, ils font réaliser que, dans les années 50-60, il y avait encore de grandes usines aux portes de Paris, avec des milliers d’ouvriers y enchaînant des journées de 9 heures. Ils font une description concordante de la pénibilité du travail à la chaîne, du poids de la hiérarchie, depuis les petits chefs en blouse grise jusqu’aux cadres dirigeants en complet. On voit aussi un racisme quasiment officiel, avec une grille des grades plus fondée sur l’appartenance « raciale » que sur la compétence. Le roman d’Etcherelli y ajoute un regard féminin, notamment sur les violences policières, et aborde aussi les retombées de la guerre d’Algérie en métropole. Le récit de Lienhart se concentre sur les luttes syndicales. Les deux se lisent vite (ce sont de courts romans) et forment un diptyque intéressant.

    « Eureka Street » (1996), de Robert McLiam Wilson (trad. Brice Matthieussent). Celui-là, je l’ai lu en français, il était vraiment trop gros ! Roman ayant pour cadre la Belfast des années 90, avant les accords du Vendredi saint. On alterne entre deux points de vue, celui du narrateur, Jake, un catholique plus ou moins dans la dèche, qui alterne les petits boulots en essayant d’oublier sa petite amie, une Anglaise rentrée chez elle car écœurée par les violences politiques. Et celui de Chuckie, un de ses amis, un protestant rondouillard qui vit encore chez sa mère à 30 ans, et qui se décide d’un coup à gagner de l’argent, avec une certaine imagination pour y parvenir. Autour d’eux gravite tout un monde de personnages attachants (la bande de potes de Jake et Chuckie, la mère de ce dernier, une militante républicaine catholique insupportable, …), dans un hymne d’amour à cette ville mal fichue et ravagée par les haines et les violences confessionnelles, mais que l’auteur nous rend tellement vivante. Vraiment une belle découverte.

    « Les Frères Lehman » de Stefano Massini (« Qualcosa sui Lehman », trad. Nathalie Bauer). Encore un pavé impressionnant (900 p.), lu en français. Mais ça se lit plutôt vite, car c’est une prose particulière, une scansion de courtes phrases, quasiment de la poésie en vers libres. Le livre est en fait tiré d’une œuvre théâtrale du même auteur (qui est plus un dramaturge qu’un romancier) et narre la saga de la famille Lehman, en partant des trois frères (Lehman Brothers, oui, bien sûr), juifs autrichiens débarqués dans les années 1840 aux USA, et qui vont fonder une des plus puissantes banques de New York, donc du monde. Pendant un siècle et demi, et quatre générations, on assiste à la montée en puissance de cette famille, jusqu’à ce que la banque passe en d’autres mains à la fin du XXème siècle, avant la chute finale. C’est moins instructif que je n’avais escompté, mais, une fois qu’on s’est habitué à la forme particulière, on se laisse embarquer dans ce récit hypnotique, qui alterne frénésie et mélancolie.

    Et, pour finir, un ouvrage que beaucoup d’entre nous connaissent [topic dédié ici], « Winter is Coming, une brève histoire politique de la fantasy », de William Blanc (dans sa réédition augmentée de 2023). Il n’y a pas tromperie sur la marchandise, c’est effectivement bref, ce qui oblige l’auteur à un survol très schématique de la question : après un bref cadrage qui situe la fantasy par rapport à la SF et aux super-héros, l’auteur aborde au pas de charge le médiévalisme de John Ruskin et le préraphaélisme de William Morris avant d’aborder sans faiblir le monument Tolkien et son influence politique dès les années 60, mais aussi artistique dans la littérature (Moorcock, Le Guin), le cinéma (Lucas, Boorman, Miyazaki), et on arrive déjà en 1996 et au « Trône de fer ». Après l’épilogue, des chapitres bonus permettent d’aborder quelques thématiques plus pointues : les dragons, la métaphore de l’hiver dans la fantasy, la politique de Donjons et Dragons (le jeu de rôle, pas les films), Robert E. Howard et le cycle de Conan. Enfin, la réédition de 2023 inclut une postface sur les usages politiques de la fantasy depuis 2019, et permet à l’auteur d’aborder la fin de GoT, et surtout le traitement de la fantasy dans le guerre en Ukraine.

    Je me rends compte que j’ai fait un long résumé d’un bref ouvrage, mais c’est pour rendre justice à la densité du propos. Certes, ce n’est pas une encyclopédie, et William Blanc enfonce parfois des portes ouvertes, mais c’est inévitable pour un livre qui vise à donner au lecteur un rapide survol de son sujet à travers presque deux siècles de création brassant la littérature, le cinéma, les séries TV, les jeux de rôles, … C’est vif, intelligent, et ça donne envie d’en savoir plus, et de lire plein de fantasy, ce qui est quand même plutôt bon signe.

    Ah, et puis, dans la perspective de la sortie du « Chevalier aux Épines », j’ai relu « Janua Vera », (Jean-Philippe Jaworski, est-il encore besoin de le préciser ?), et c’est toujours aussi bien (ma préférée : « Un amour dévorant »).

    Au total, il me reste toujours à lire la suite des sœurs Carmines et le dernier Jaworski (qui en a profité pour devenir une trilogie, le coquin !), et « La Tapisserie de Fionavar » de Guy Gavriel Kay. Et, bien sûr, ce bon vieil Eymerich.

    Bilan du trimestre : très belle surprise avec la fouine de Zannoni (vraiment, lisez-le, c’est pas long), et bien apprécié aussi la balade dans Belfast de McLiam Wilson. Les autres lectures m’ont toutes apportées quelque chose, aucune ne m’a fait regretter de l’avoir faite.

    On se retrouve début octobre.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 9 mois par Lapin rouge.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 mois et 1 semaine par Lapin rouge. Raison: Ajout lien vers topic William Blanc
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    #193129
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    Book Lovers, d’Emily Henry. Une romance contemporaine au synopsis parfait pour les vacances : Nora, new-yorkaise pure souche, part en vacances dans une petite ville des Etats Unis avec sa sœur. Toutes les deux sont fans de bouquins, et sa sœur lui prépare une liste de toutes les choses à faire dans la petite ville façon romance à l’eau de rose, à commencer bien sûr par rencontrer un amoureux, et sauver un business local. Mais Nora, c’est plutôt la méchante de ce genre de romances : c’est la citadine en talons hauts qui fait passer son travail avant tout, et s’est déjà fait larguer plusieurs fois par des mecs qui ont trouvé l’amour façon romance de Noel.

    Honnêtement, sur le papier, y avait des tonnes de trucs qui marchaient bien avec cette reprise assez maligne des tropes de romances. Et Emily Henry écrit très bien. Mais j’ai finalement été assez agacée par ma lecture. Pas par la partie romance, qui était très choupie, mais par tout le drama autour : on se tape plein de non-dits entre les deux sœurs qui sont pas foutues de communiquer (je déteste ça dans les bouquins !), et des traumas du passé à la pelle. J’ai levé les yeux trop souvent, et c’est quand même un comble : jamais pour la partie romance pour laquelle j’étais venue à la base, mais pour tout le côté plus « sombre et contemporain » ^^

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    #193213
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    J’ai lu La Faucheuse – Histoires secrètes de Neal Shusterman (ainsi que Michelle Knowlden, Sofia Lapuente, Jarrod Shustermann,, Michael H. Payne, Joelle Shusterman, David Yoon), un recueil de 13 nouvelles dans l’univers de La Faucheuse que j’avais adoré (et que j’avais découvert grâce à Nympha).

    Je ne suis pas vraiment client du format nouvelles car c’est trop couuuurt et le temps que je rentre et bien c’est déjà terminé, mais bon pour La Faucheuse j’ai quand même voulu lire ce recueil et cela a été globalement une réussite, il y a du bon et du moins bon, et comme ma lecture de la trilogie remonte un peu j’ai oublié beaucoup de choses, cela n’a pas facilité ma compréhension du lien de certaines nouvelles avec les évènements et personnages de la trilogie. MAIS toujours est-il que plusieurs nouvelles m’ont bien plu (Formidable, Une mort très colorée, Une minute martienne [celle-ci en particulier !], la toile mortelle, voir Marni et mourir). Je ne crois pas que ce soit une lecture indispensable mais si vous aimez l’univers alors allez-y, cela devrait vous plaire !

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #193355
    Nymphadora
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    L’anti-magicien, tome 1 de Sébastien De Castell

    Un jeune garçon, qui vit dans une tribu de magiciens, fils de l’une des plus grandes familles, n’a pas de pouvoir. Alors qu’il est à la veille de son épreuve pour recevoir son nom de mage, il va devoir ruser. Dans le même temps, des conspirations semblent gronder et des mystères liés à la magie titillent l’esprit du lecteur.

    J’ai lu ce roman (plutôt jeunesse) sans rien en savoir, attirée par la couverture en médiathèque. Et si sur le papier, l’intrigue avait de quoi m’intriguer, ça n’a pas du tout fonctionné pour moi. J’ai trouvé les personnages plats et archétypaux, très peu intéressants malgré les conflits intérieurs dont ils nous abreuvent en long en large et en travers. L’univers avait aussi du potentiel, mais ce tome est finalement très introductif, et en plus de 500 pages, pas grand chose de plus ne nous est révélé sur la magie et sur cette société de mages. C’est très très long pour une action très diluée qui m’a barbée, et des personnages dont je me contrefichait.

    Bref, un livre qui n’était pas pour moi.

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    #193447
    Nymphadora
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    A Dowry of Blood de S. T. Gibson

    Une réécriture du mythe de Dracula sous un angle assez inédit : nous suivons dans ce roman Constanta, épouse de Dracula, qui lui écrit une lettre où elle retrace sa vie. Au travers des pages, on suivra sa métamorphose, leurs errances au travers des siècles et des lieux européens… et surtout, on suivra le développement d’une relation d’emprise, toxique, où Constanta prend peu à peu conscience des sévisses psychologiques qu’elle subit, et le chemin, très long, qu’elle prend pour finalement se libérer de l’emprise.

    Le roman est assez court (moins de 300 pages), et heureusement, parce que le thème est très lourd. Mais l’ambiance reste aussi assez évocatrice, avec, on s’en douterait, un côté roman gothique qu’on voit peu récemment et qui m’a bien plu (je reste toujours assez peu sensible au style quand je lis en VO, donc j’ai vu qu’il y avait également une certaine recherche stylistique… mais je ne saurais dire si elle est vraiment belle ou sonne un poil forcée ^^). Toutefois, j’ai eu beaucoup de mal à vraiment m’attacher aux personnages : il y a beaucoup de distance entre le lecteur et l’histoire, qui fait que j’étais assez peu investie émotionnellement.

    Pas sûre du coup que ce roman me restera longtemps en tête… Mais je salue en tout cas l’approche et au milieu de la mode de la « romantasy » qui adore romantiser des relations toxiques, je trouve ça bien d’aborder l’histoire de Dracula et ses épouses sous cet angle moins glamour.

    ~~ Always ~~

    #193501
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    Lapvona d’Ottessa Moshfegh

    J’avais adoré My year of rest and relaxation et cela faisait un moment que j’entendais parler de celui-ci et j’étais très intrigué car il s’agit d’un roman plutôt horrifique dans un cadre moyenâgeux.

    On découvre Lapvona, un charmant village médiéval qui vient de subir un raid de brigands qui a massacré plusieurs habitants. C’est l’occasion de découvrir nos protagonistes, des personnages souvent méprisables, faibles, malhonnêtes, que l’on va voir tenter de survivre au gré des saisons.

    C’était une lecture très particulière et originale, c’est perturbant, aucun sévice n’est épargné aux personnages (qui parfois l’ont bien mérité), l’ambiance est sinistre, cela donne un résultat très étonnant. Compliqué de le conseiller cependant car c’est vraiment très glauque.

    Block 46 de Johana Gustawsson

    Autre lecture joyeuse, ce thriller, d’une autrice française (et oui !), qui alterne entre passé et présent, camp de concentration de Buchenwald, Londres et Falkenberg en Suède. J’ai bien aimé, c’était prenant et assez addictif, l’intrigue bien menée, le côté historique bien géré et intéressant. Je lirai la suite avec grand plaisir.

     

    Billy Summers de Stephen King

    Les romans noirs de Stephen King ne sont pas nécessairement mes préférés mais ici j’ai quand même vraiment bien aimé ma lecture. Billy Summers a fait la guerre en Irak, c’est un ancien tireur d’élite et il s’est reconverti en tant que tueur à gage. Son signe caractéristique est qu’il ne tue que les méchants. Alors qu’il songe à prendre sa retraite, on va lui proposer un dernier contrat avec un très gros montant à la clé. Louche vous avez dit ?

    C’était vraiment très bien, le personnage principal est très attachant, j’ai aimé suivre ses réflexions, pour essayer de comprendre ses contradictions. Le personnage d’Alice que l’on rencontre un peu plus tard et qui va prendre de l’importance m’a également beaucoup plu. J’ai rapidement accroché à l’histoire et je n’ai pas été déçu par la suite.

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

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