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  • Ce sujet contient 797 réponses, 84 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Schrö-dinger, le il y a 4 heures et 6 minutes.
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  • #188429
    FeyGirl
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    Je viens de finir cette lecture, et malheureusement pour moi ça n’a pas été une immense surprise …

    Oh, dommage ! J’ai tellement kiffé cette lecture

    La fin est intéressante

    C’est rigolo, au contraire pour moi la fin est la seule chose pas vraiment réussie dans ce livre !

    Sinon, j’ai lu :

    The Fall of Neskaya (Romance de Ténébreuse : La Trilogie du Feuglu, tome 1), de Deborah J. Ross

    Ce roman fait partie de ceux écrits par Deborah J. Ross après le décès de Marion Zimmer Bradley, avec l’aide des notes de MBZ (selon ses dires) et inclus dans le cycle officiel de la saga La Romance de Ténébreuse.

    À la fin de l’âge des chaos, des petites royautés mènent des guerres en n’hésitant pas à utiliser des armes dévastatrices fabriquées grâce au laran, le pouvoir psychique des Comyn : le feuglu qui dévore même la pierre, la poudre d’os radioactive, ou encore divers sortilèges manipulant les esprits.

    Coryn est le troisième fils du Lord de Verdana. Rumail, demi-frère et Laranzu du roi Damian, vient pour négocier le mariage d’une des sœurs de Coryn avec le fils et héritier de Damian. Il découvre que Coryn est doté d’un laran puissant, et plante malicieusement la graine d’un contrôle en lui. Car Rumail, comme d’autres membres de sa famille, a un don caché. Coryn part pour être formé dans une Tour, et peu après le domaine de sa famille est victime d’une mystérieuse maladie, sans doute créée par le laran. Profitant de la faiblesse de son voisin, Damian s’empare des terres.

    Tani est la nièce du roi Hastur et l’épouse du roi d’Acosta. Mais le château est pris sous l’emprise d’un sort, qui provoque sa chute et la mort du roi d’Acosta. Damian conquiert là encore un nouveau territoire. Tani s’enfuit plutôt que de se soumettre.

    Le cœur du roman est les ravages de la guerre, et notamment les dévastations causées par les armes si puissantes qu’elles détruisent assaillants et défendeurs, ciel et terre (le parallèle avec les guerres modernes et le risque nucléaire est évident). Plus que tout, la confrontation entre ceux qui souhaitent se venger et aller plus loin, et ceux qui souhaitent préserver les Tours des guerres entre domaines, préfigurent le Pacte ultérieur, mais on en est encore loin. Ici, un État conquérant, avec à sa tête un roi sans scrupule — un peu trop archétypal pour être tout à fait crédible — menace de balayer les équilibres des forces en présence. Même un roi pacifique est contraint d’y répondre.

    À l’époque de son édition, la trilogie était présentée comme écrite d’après des notes de MZB. On voit bien, ici, une page charnière de l’histoire de Ténébreuse, avec un grand respect de l’univers créé par MBZ et certaines de ses thématiques, comme la place des femmes dans une société de type médiéval. On a toutefois un ton légèrement plus romantique, et une galerie de personnages secondaires plus étoffée que dans les livres originaux. Le scénario est très mouvementé, et offre une vraie fin à cette histoire, même si l’épilogue ouvre la voie à une suite.

    Une lecture qui sait capter l’intérêt des amoureux du cycle, à la fois distrayante et explorant des thématiques intemporelles.

    #188446
    Nymphadora
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    Fireborne, de Rosaria Munda, premier tome d’une trilogie

    Une révolution sanglante a eu lieu il y a quelques années. Annie et Lee étaient alors enfants. Annie a vu sa famille décimée par les seigneurs dragons tyranniques. Lee, lui, était le fils d’une famille de dragonniers, et sa famille a été massacrée durant la révolution. Ils ont ensuite grandi, tous deux, dans le même orphelinat, alors que le nouveau régime, plus égalitaire, s’installait sur l’ancien. Et aujourd’hui, ils sont eux-mêmes devenu dragonniers, et la guerre tonne à l’horizon…

    Il y a de très bonnes idées dans ce roman. L’autrice, diplômée de Princeton en politologie, et qui s’inspire et explore dans son récit La République de Platon, soulève des dilemmes moraux liés à une république naissante, s’interroge sur la violence, sur la révolution, sur les traumatismes du passé et la façon d’aller de l’avant… le tout, globalement dans un cadre de post-révolution russe, mais avec des dragons (et comme tout un chacun le sait, les dragons c’est cool, tout est mieux avec des dragons xD). Cet aspect du récit, ces questionnements politiques amenés par les personnages et leur vécu, fonctionnent à mon sens très bien, et une atmosphère de tragédie grecque qui se déroule sous nos yeux en rajoute à notre intérêt.

    Là où le bât blesse, c’est que j’ai eu bien du mal avec les personnages. Annie est belle, intelligente, mais n’a aucune confiance en elle… Bien sûr le chrysalide va se transformer en papillon et elle va se découvrir au monde. Booon c’est mignon, mais c’est vu et revu, et ses atermoiements sont interminables à suivre. Quant à Lee, il est beau, intelligent, un meneur né, tout le monde l’aime, même si il cache un lourd secret (être le fils d’un tyran), et… il est ultra paternaliste avec Annie, condescendant sans s’en rendre compte et globalement insupportable ! J’espère qu’il cramera dans un bon feu de dragon dans les prochains tomes. Et le pire… évidemment les deux sont amoureux. Et cette amourette est très mauvaise : vous visualisez ces phrases « il entre dans la pièce, et à l’autre bout de la pièce, alors qu’elle a le dos tourné, elle sent son regard et rougit » – c’est connu, être amoureux vous donne des pouvoirs de géolocalisation de votre crush et vous lisez dans ses pensées, étant la seule personne à lire ce qu’il ne dit pas dans ses silences. Bref, le roman en est truffé, et pourtant les personnages n’ont aucune alchimie, on ne comprend pas ce que Annie trouve à Lee et vice-versa. Le roman aurait été bien meilleur si l’autrice avait compris que l’amitié homme-femme, c’est bien et que c’est pas la peine d’introduire de la romance au forceps pour faire plus « young adult ».

    Autre déception : l’aspect dragon est sous-développé. Nos dragonniers sont sensés avoir un lien fort avec leur dragon, et c’est le néant, on a autant d’attachement qu’avec un poisson rouge acheté en fête foraine (et encore, moi j’aimais beaucoup mon poisson rouge).

    Du coup, un livre assez décevant, il y a de très bonnes idées, mais aussi des gros défauts qui m’ont contrariée. La fin, quand les enjeux étaient posés et qu’on est vraiment rentrés dans les questionnements politiques en s’éloignant légèrement du nombril des personnages, était bien meilleure, et m’a quand même donné envie de connaître la suite… mais j’espère que les défauts seront gommés et qu’on se concentrera sur ce qui fonctionne !

    ~~ Always ~~

    #188504
    Amarei
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    Je suis particulièrement contente de mes lectures de février (en tout pour les romans)  :

    Les Marins ne savent pas nager de Dominique Scali.
    Le roman dépeint une île au milieu de l’océan divisée entre une cité enfermée dans ses murailles et peuplée de « privilégiés » et une population vivant sur les rives dans une extrême pauvreté et à qui la ville parait difficilement accessible. Les deux sont unis par l’omniprésence et la dangerosité de la mer. Le personnage centrale dont le roman déroule vie est une orpheline qui a la rare capacité de nager. C’est surtout un moyen de nous faire évoluer dans un univers riche. Au fil de l’histoire on dépeint une galerie de personnages et esquisse par touches l’histoire de l’île, ses enjeux politiques et sociaux. C’est un très très bon roman que je vous recommande vraiment.
    – Prodigieuses créatures de Tracy Chevalier.
    Ce roman raconte l’histoire vraie de deux femmes du XIXe siècle passionnées par les fossiles. Élisabeth est issue de l’aristocratie et collectionne les poissons-fossiles, Mary Anning grandit dans les quartiers pauvres et ramasse les fossiles pour les vendre. Elles passent des heures à parcourir ensemble les plages des environs particulièrement riches en fossiles. Jusqu’au jour où Mary découvre dans la falaise le premier spécimen complet d’un ichtyosaure. A l’époque, on débat encore pour savoir ce dont il s’agit et de quand ils datent et de leur incohérence avec la bible. J’ai beaucoup aimé ce roman qui évoque l’histoire de la paléontologie mais surtout le parcours de ces femmes et leur relation.

    “Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux.” JR.

    #188709
    FeyGirl
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    Choc Terminal – tome 1, de Neal Stephenson

    Texas, dans un avenir proche : la reine des Pays-Bas pilote un petit avion avec sa garde rapprochée et s’écrase à l’atterrissage. Un de ses compagnons de voyage est attaqué par un alligator en sortant de l’appareil, et l’équipe est secourue par un chasseur de cochons sauvages, héritier du capitaine Achab traquant le cochon géant Frimousse qui a tué sa fille.

    Résumé ainsi, le début peut sembler foutraque, ce qu’il n’est pourtant pas. Car dès les premières pages, on est emporté par un récit à la fois riche et fluide : des personnages approfondis, des environnements naturels si bien retranscrits qu’on s’y croirait, et une ambiance de catastrophes climatiques mettant en scène la montée des eaux et les canicules incessantes.

    Car la reine des Pays-Bas Saskia n’est pas là par hasard : souveraine sans grands pouvoirs d’un État menacé par les eaux, elle se rend à l’invitation, avec d’autres responsables politiques de second ordre, d’un milliardaire convaincu d’avoir trouvé la solution. Mais ayant dû atterrir à Waco au lieu d’Houston à cause d’un orage, elle devra faire équipe avec le chasseur Rufus pour atteindre sa destination, à l’occasion d’un voyage où elle rencontrera des Texans impactés par le changement climatique.

    La suite de ce tome nous fait entrer dans le vif du sujet, avec un milliardaire, T.R., qui a un projet fou mais planifié avec minutie. En ce qui me concerne, j’ai consulté au cours de ma lecture quelques articles sur la géo-ingénierie, pour découvrir que le sujet faisait débat et que les conséquences seraient complexes sur notre environnement, y compris en cas d’arrêt des opérations. Alors, je me suis demandé au cours de ma lecture de la deuxième partie si l’auteur de l’incroyable Anatèm avait inclus dans sa réflexion les difficultés qu’engendrerait cette géo-ingénierie. Je me demandais aussi pourquoi il mettait en scène un Canadien sikh d’origine indienne parti se retrouver au Penjab. J’ai eu ma réponse : les dernières pages du tome démontrent que la construction des arcs narratifs ne doit rien au hasard, et je suis très curieuse de connaître la suite !

    Précisons, pour ceux qui ont lu Anatèm, que ce roman est très facile d’accès et la lecture est fluide. La plume de l’auteur, non dénuée d’ironie, sert non seulement à présenter son idée, mais aussi à nous embarquer dans les aventures des protagonistes. J’ai eu le sentiment d’un roman positif : c’est le changement climatique, mais on ne reste pas les bras croisés.

    Au-delà de l’histoire elle-même et de l’idée autour de laquelle tourne le roman, l’auteur a travaillé des personnages très réalistes, en n’hésitant pas à faire des analepses (flash-back) pour évoquer leur passé : certains personnages secondaires ont droit à un traitement approfondi qui leur donne vie et suscite l’attachement du lecteur. Les petits gestes du quotidien alternent avec des scènes plus importantes et rendent ces personnages très crédibles : j’ai eu l’impression de les connaître à la fin de ce tome 1. J’ai maintenant très envie de découvrir leur destin dans le tome 2. Ça tombe bien, il sort bientôt en librairie.

    #188922
    DNDM
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    Un déjeuner, de Zsigmond Moricz

    Un déjeuner - Zsigmond Móricz - Cambourakis - Poche - Librairie Durance NANTES

    Recueil de 7 nouvelles réalistes écrites au XXe siècles par un auteur hongrois très connu à l’époque, notamment pour sa dépiction des différents milieux sociaux de la Hongrie. La préface du livre fait référence à Balzac (pour sa Comédie Humaine), on pourrait aussi probablement évoquer Zola (Les Rougon-Macquart). Mais comme ce sont des références que je ne maîtrise pas, j’ai surtout envie de convoquer Maupassant, parce que ces 7 courtes histoires joue en effet sur la fibre réalisme social, mais aussi et surtout sur une certaine cruauté sociale réaliste, le genre de cruauté que l’on retrouve dans La parure ou Boule de suif.

    Bref, de la littérature du XXe siècle très bien faite, mais le décalage temporel et le décalage géographique fait qu’il peut être difficile d’entrer dedans. Il y a quand même une certaine fascination à lire ces 7 histoires, 6 histoires de paysans crève-la-dalle obsédés par la bouffe, et au milieu une histoire plus longue dans laquelle on nous détaille par le menu un banquet pantagruélique de gros riches de campagnes qui s’envoient pas moins de 11 plats gigantesques tout en se racontant des anecdotes amusantes.

    Pas trop ma came, mais très réussi, dans le genre.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #189083
    FeyGirl
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    Zandru’s Forge (Romance de Ténébreuse : La Trilogie du Feuglu, tome 2), de Deborah J. Ross

    Ce roman fait partie de ceux écrits par Deborah J. Ross après le décès de Marion Zimmer Bradley, avec l’aide des notes de MZB (selon ses dires) et inclus dans le cycle officiel de la saga La Romance de Ténébreuse.

    Planète Ténébreuse, une génération après les évènements de The Fall of Neskaya : le jeune Varzyl Ridenow rêve d’entrer dans une Tour pour apprendre à maîtriser son laran, ce pouvoir psychique spécifique des Comyn. Après quelques péripéties, il se lie d’amitié avec Carolyn Hastur, l’héritier de la couronne, et se méfie d’Eduin, ami de longue date de Carolyn mais contre lequel Varzyn a des réticences. Il ne croit pas en la bonté d’Eduin, promis lui aussi à un avenir dans les Tours. Ce que tous ignorent mais que le lecteur sait : Eduin est le fils de Rumail, le laranzu renégat, ambitieux et sans scrupule, qui avait fourni à son frère des armes destructrices au laran, et qui a juré de se venger des Hastur. Rumail, aigri, a dressé son fils contre ses ennemis et lui a ordonné de se rapprocher des Hastur pour les détruire.

    Ce second tome de la trilogie, riche en péripéties, met donc en scène Varzyl Ridenow, qui sera connu plus tard comme Varzyl le Bon, celui qui a conçu et imposé le Pacte, concept prohibant les armes qui ne mettent pas en danger l’agresseur au même titre que l’agressé, et limitant les combats aux armes qui ont une portée de la longueur du bras : seules les épées sont autorisées et les armes au laran deviennent un tabou puissant. Mais ça, c’est bien après le roman.

    Ici, le jeune Varzyl apprend son futur métier, élabore un rêve de fin d’armes destructrices avec Carolyn, et déjoue ce qu’il pense être des attaques d’Eduin. Mais la guerre arrive quand le vieux roi meurt et que le cousin de Carolyn s’empare du trône en son absence.

    À nouveau dans ce tome, les romances sont présentes. Rapidement, les conflits des royaumes happe les destins, et revient en force la thématique déjà présente dans le premier tome : les ravages de la guerre, amplifiés par des armes de destruction massive (littéralement), qui évoquent les armes nucléaires de notre monde.

    La fin de ce tome fusionne avec la Belle Fauconnière de la saga d’origine écrite par Marion Zimmer Bradley, et à ce moment-là le lecteur connaît déjà l’histoire, même si elle est racontée par les yeux du roi Carolyn. Ce sera donc sans grande surprise.

    Un autre regret : quand nos héros deviennent des hommes matures en charge du destin de leur peuple, leurs réflexions intimes ressassent ce besoin d’honneur jusqu’à plus soif : il leur manque sans doute un peu de nuance et de profondeur — et aussi du charisme des chefs — pour être tout à fait convaincant.

    #189132
    Nymphadora
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    La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur, de Suzanne Collins

    Je garde un excellent souvenir de la saga Hunger Games. Elle a lancé toute une génération de dystopies plus ou moins bonnes, et ce n’est pas pour rien : Katniss, le personnage principal, est un personnage hyper marquant et fort, l’histoire est prenante (même si bon, mon souvenir reste fou, je n’ai lu la saga qu’une fois à sa sortie^^), certaines thématiques sont abordées avec beaucoup d’intelligence (notamment le traumatisme – Katniss est un personnage abimé par ce qu’elle vit, c’est rare de voir ça abordé frontalement).

    Du coup, j’étais curieuse de découvrir le préquel de la saga qui est sorti récemment (enfin récemment en 2020 xD je suis au top de l’actu xD). On y suit la jeunesse du grand méchant, le président Snow. Je n’en attendais pas grand chose : je doutais que ça arrive à la cheville de la saga principale (le bouche à oreille me l’aurait dit sinon xD). Et vu que j’avais des souvenirs vagues de la saga principale, je ne partais pas à la traque aux indices et clins d’œil. Mais bon, ma lecture a été assez divertissante et moins pire que ce à quoi je m’attendais. On retrouve certains éléments qui font le charme de la saga principale : bien sûr les Hunger Games et son potentiel dramatique, mais aussi des réflexions sur la violence et l’humain.

    Néanmoins, il y a un soucis de rythme dans le livre : la fin est très longuette. Et Snow n’est pas un personnage particulièrement intéressant : on le voit glisser sur le chemin de l’amoralité parce qu’un système lui en donne les moyens, ce qui est en soit une intrigue qui tient la route, mais bon, il manque d’humour, de second degré, ou d’un petite folie pour qu’on soit vraiment accrochés.

    Il n’en reste pas moins que le livre se lit tout seul et que c’est assez divertissant. Une mention mif-mouf en somme xD

    ~~ Always ~~

    #189133
    FeyGirl
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    J’ai lu et énormément apprécié la recommandation de @fitz pour le challenge de lecture !

    Mission Basilic (Honor Harrington, Tome 1), de David Weber

    Et me voici partie pour la saga Honor Harrington, cette série de science-fiction militaire qui a gagné sa réputation de référence dans le genre. Militaire, car en plus d’être un space-opera, le cœur du récit suit un équipage spatial, et surtout sa capitaine Honor Harrington, décrit avec minutie et cohérence les élaborations de plan de campagne (y compris sur terre), et bien sûr met en scène des combats qui durent plusieurs chapitres. Et c’est un point crucial : habituellement, les longues batailles me gonflent, notamment en fantasy. Mais là, j’ai dévoré ! Je dois avoir plus d’attirance pour les vaisseaux spatiaux se balançant des missiles les uns sur les autres, que pour les charges de cavaliers ou les manœuvres de fantassins.

    Mais commençons par le commencement. Honor Harrington, (relativement) jeune femme officier de l’armée du Royaume de Manticore, se voit attribuer sa première affectation depuis sa promotion : l’Intrépide, petit croiseur militaire. Elle apprend trop tard que son vaisseau a été modifié pour tester une nouvelle arme, ce qui laisse l’appareil sans grande défense. Après quelques péripéties, elle est envoyée à Basilic, aux confins du Royaume de Manticore, un territoire délaissé par le pouvoir.

    Et c’est là qu’entrent en jeu la politique et la géopolitique de l’univers crée par l’auteur, et plus particulièrement l’animosité entre Manticore et Havre. Le Royaume de Manticore a la maîtrise du nœud de trous de ver lui assurant des richesses liées aux droits de passage ; ses rouages sociaux et politiques sont fortement inspirés par l’Empire britannique. La République du Havre, quant à elle, est plutôt va-t-en-guerre, et a des visées expansionnistes pour financer sa politique dispendieuse envers ses citoyens.

    Revenons à Honor : ses débuts en tant que capitaine de frégate sont difficiles, avec un équipage qui lui en veut pour des exercices d’entraînement où son croiseur ne pouvait pas gagner, puis pour son affectation à Basilic en guise de punition. Elle est un pion entre les mains de plus puissants qu’elle. Dans le système de Basilic, elle décide d’exécuter sa mission contrairement à ses prédécesseurs à ce poste, collabore avec les responsables civils de Manticore sur place, contrôle les chargements des cargos, saisit les biens de contrebandes… Et provoque des remous. Le lecteur entrevoie au passage les courants dans l’Amirauté et les politiciens, car l’auteur a su créer un monde réaliste avec des opposants et des liens complexes entre les personnes, ce qui ajoute de la saveur au roman : libéraux, conservateurs, haute noblesse, roturiers talentueux, militaires de carrière, lords dépravés, diplomates, et j’en passe. Honor reste fidèle à sa mission, collabore avec les civils manticoriens à Basilic, sans se douter de ce que trame la république du Havre.

    Un mot sur les sciences et les technologies de l’univers : elles sont beaucoup inventées, même si parfois inspirées de théories bien connues (comme les trous de ver). Toutefois, l’auteur a su créer un schéma cohérent, complexe, et des contraintes fortes dont on devine qu’elles pourraient donner lieu à bien d’autres histoires.

    Ce roman se dévore (je l’ai déjà dit) grâce aux enjeux, aux mécanismes de cet univers, mais aussi grâce aux personnages eux-mêmes, et en premier lieu Honor Harrington (et son chat), image d’une commandante surdouée, aux prises avec les subtilités de l’Amirauté et un équipage pas si facile à s’attacher même s’il exécute les ordres. La bataille finale est captivante, je n’ai pas pu lâcher le livre avant d’en connaître la conclusion.

    Un petit regret cependant : la prose est fluide pour plus de 95 % du roman, mais certains paragraphes d’explications techniques ou scientifiques souffrent de lourdeurs et sont saccadés, comme si l’auteur (ou le traducteur ?) avait du mal à retranscrire en langue littéraire ces sujets-là.

    Quoiqu’il en soit, je suis très curieuse de connaître la suite des aventures d’Honor. J’avais repéré que la série comptait 14 tomes, mais je viens de lire le guide de lecture d’Honorverse d’Apophis qui m’apprend que deux séries dérivées sont indispensables à partir du tome 10 ! Je pars donc sur 21 tomes. Mouiiiiiii ! Et l’auteur écrit souvent des pavés. Mouhahaha !

    #189580
    Jon
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    Mes lectures de février-mars 😀

    VampyriaJ’ai tout d’abord lu le premier tome de Vampyria, de Victor Dixen. On en a parlé dans un Manuscrit de Mestre Aemon : https://www.youtube.com/watch?v=uCgT3rydUWw
    Globalement, j’ai trouvé ça plutôt pas mal, c’est rythmé, c’est prenant, mais il y a quand même quelques défauts : pas mal de clichés, des personnages qui comme par hasard ont tous un secret, et des personnages qui évoluent assez peu… L’univers est intéressant cela dit, et on peut espérer que ces défauts se gomment au fil des tomes, donc plutôt positif quand même 🙂

    La Séquence AardtmanEnsuite j’ai lu La séquence Aardtman, de Saul Pandelakis, et j’ai vraiment beaucoup aimé 🥰
    (Pour un peu de contexte : c’est un livre des Imaginales avec une couverture horrible, mais dont on avait entendu l’auteur en conférence avec Yoda, ce qui nous avait décidé à l’acheter malgré tout. Sachez d’ailleurs qu’il vient de sortir en poche avec une couverture moins clivante 😛)
    Et donc, première chose : j’ai adoré le style de l’auteur. C’est extrêmement imagé, très poétique, un style qui semble couler, fluide, plein de métaphores très originales qui viennent cueillir l’esprit et transposer en sensations au lectorat ce que vivent et ressentent les personnages, créant comme une connection entre les deux. J’aurais pu en lire encore des pages et des pages tellement c’était plaisant.
    Ensuite, les thématiques : on aborde plein de sujets extrêmement intéressants, de façon à la fois pointue et claire, des thèmes actuels accentués par le contexte du XXIIe siècle : l’altérité, en première place, avec en première ligne la notion d’IA et de bots, plein de réflexions sur le vivant, c’est passionnant ; avec les sujets de transidentité et de queerness qui sont presque accessoires dans ce contexte, tant ils sont naturels, mais dont la présence reste primordiale et positive, ne serait-ce que par le peu de représentation de ces vécus dans les médias de tous les jours. Puis, les dérives du capitalisme, qui a poursuivi sa radicalisation, aidé dans cet univers par la catastrophe écologique ; avec entre autres et en vrac de grosses réflexions sur le logement, sur la notion de points de notation qui viennent « compléter » l’argent, sur la précarisation du travail, mais aussi sur les médias et le divertissement, et même des réflexions sur les systèmes de gouvernance…
    Tous ces sujets sont portés par l’univers créé, cohérent et solide, qui leur donne vraiment toutes leurs fondations et leur permet de se développer, entre diminution de la population humaine, autonomie des bots, disparition des ressources et des zones habitables…
    C’est sans doute ça qui faisait dire à Yoda que ce n’était « pas une lecture de plage », car là où le style donnait envie de lire, lire encore, lire plus vite, le tiraillement est contrebalancé par les thèmes qui donnent envie de ralentir, réfléchir, relire…
    Et, au milieu de tout ça, une histoire prenante, et des personnages nuancés et intéressants. En quelques mots quand même : d’un côté, Roz, développeur, en mission d’exploration spatiale avec quinze autres personnes dans un vaisseau, parti il y a cinq ans pour un aller-simple ; et Asha, bot de quatrième génération, chercheuse sur la physicalité bot. Les deux sont un peu paumé•es, parfois plus et parfois moins, et les deux sont super attachant•es et super intéressant•es.
    Breeeeef c’était trop bien 😃

    L'héritage des rois-passeursEnsuite, L’héritage des rois-passeurs, de Manon Fargetton.
    Je suis un peu mitigé sur ce livre, il y a du bon et du moins bon, et je le dis qu’au final je ne suis peut-être pas le meilleur public cible. Je m’explique.
    On a une histoire assez sophistiquée, de type « fantasy à monde parallèle », dont le dit monde parallèle a une histoire assez riche avec plusieurs lignées de rois, des renversements de régime, des dieux et des guerres de clergé, des guerres de royaumes pour des ressources magiques, une caste de magiciens qui recrute de force et élimine les talents rebelles, une organisation politique tripartite, des clans luttant contre des dragons… en plus, donc, d’être un monde parallèle au nôtre, qui lui est lié par tout un tas de règles, etc. Là-dedans, on suit tout un tas de personnages, avec une narration qui saute entre une dizaine de personnages majeurs sans nous perdre pour autant. Jusque là, c’est donc plutôt tout bon.
    Seulement voilà, c’est tellement riche que j’ai fini par regretter que ça soit un one-shot plutôt qu’une trilogie… Outre que, personnellement, j’aime les sagas, et outre la frustration liée au fait qu’il y avait largement assez de matière pour, c’est surtout la résolution parfois beaucoup trop rapide et facile de certaines situations qui m’a gêné.
    Ça, et le fait qu’une des intrigues ne m’a pas du tout parlé – ce qui n’était pas aidé par la personnage principale qui la portait, que j’ai trouvé particulièrement désagréable et insupportable, alors que tout le reste du casting était plutôt attachant…
    Un livre du coup probablement plus adapté à un lectorat adepte d’efficacité dans un background tout de même assez étoffé !

    Les seigneurs de BohenPuis Les Seigneurs de Bohen, de Estelle Faye, et j’ai beaucoup aimé.
    On est dans une fresque de fantasy « classique » (un Empire, quelques sorcières, des créatures, monstres et autres esprits, des mercenaires, etc), dans laquelle on suit un patchwork de personnages qui, chacun à leur échelle, jouent une partie de la partition globale de la chute d’un empire.
    Je pense que ce qui m’a le plus plu, c’est cette multiplicité de personnages, très bien gérée ; certains se croisent, d’autres ne font que des apparitions temporaires, mais tous sont intéressants et attachants. On pourrait craindre de se perdre entre ces histoires disjointes, mais elles sont astucieusement liées, et l’autrice s’autorise à faire des sortes de rappels de où en sont chacun régulièrement, ce qui participe à donner cette impression de fresque, comme une vision à haut niveau de ce qui se joue, avec une montée en intensité au fil de l’histoire.
    Quand au style, fluide et maîtrisé, rien à redire ; bref, une très bonne lecture, qui me réconcilie un peu avec Estelle Faye après Un éclat de givre qui était une semi-déception 🙂

    La MachineEncore un livre dont on a parlé en MMA (https://www.youtube.com/watch?v=A3xBXIJJV7A), La Machine, de Katia Lanero Zamora, et j’ai beaucoup aimé 🙂
    C’est une réécriture de la révolution espagnole, une joyeuse période de l’histoire dont personnellement je sais très peu de choses, et c’est super intéressant (et assez d’actualité hélas ^^’). Le style est hyper fluide, ça se lit très très bien, le drame se noue sous nos yeux et on y assiste impuissants, c’est horrible mais c’est top 😃
    (Et par contre y’a pas du tout de fantasy mais bon c’est pas grave 😛 )

    Miss CharityEnfin, Miss Charity, de Marie-Aude Murail, c’était pas mal même si du coup j’en attendais plus 😃 (C’est toujours le risque quand on a des retours positifs d’un livre ^^’)
    J’ai trouvé ça mignon, l’écriture est très fluide, mais j’ai quand même trouvé des creux et un ventre mou, mon intérêt n’était pas toujours au même niveau dans l’histoire de cette jeune fille ^^
    J’ai aussi trouvé le début très très drôle (j’ai littéralement éclaté de rire dès la deuxième page), grâce à cette sorte de naïveté / premier degré de la narratrice, mais du coup ça avait d’autant plus remonté mes attentes et je n’ai pas ri à chaque page donc j’étais fort déçu 😛
    Voilà donc au final une lecture agréable, mais pas incroyable en ce qui me concerne ^^

    #189593
    FeyGirl
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    Les Cartographes, de Peng Shepherd

    New York, de nos jours. Nell est une jeune cartographe qui a dû se résigner à un emploi dégradant pour une personne avec son expertise : fabriquer en série des copies de cartes artificiellement vieillies, pour des clients voulant décorer leur intérieur. Sept ans plus tôt, son père Daniel l’a expulsée du monde fermé des cartographes de prestige, à savoir ceux qui travaillent dans les Bibliothèques réputées ou les universités. Brouillés, le père et la fille ne se sont plus revus depuis.

    Mais Daniel meurt dans son bureau, et peu après la bibliothèque NYPL (New York Public Library) où il travaillait est cambriolée. Mais rien n’a disparu. Or, fouillant dans le bureau de son père, Nell a déniché une vieille carte routière sans valeur et camouflée avec soin, la même carte qui a provoqué son renvoi par son père.

    L’auteure s’est inspirée d’un événement réel : des sociétés de cartographie dessinaient un faux lieu sur leurs cartes pour piéger les éventuels plagiaires, à savoir des concurrents qui économiseraient sur le coût des géomètres. Une société avait dessiné, sur ses cartes à bas prix vendues dans les stations-service, un faux village dans la région de New York, Agloe. Elle a poursuivi en justice un gros concurrent qui avait reproduit Agloe sur sa propre carte… mais Agloe existait ! Les habitants du coin, découvrant Agloe sur la carte routière, avaient cru que c’était le nom de leur lieu, l’avait utilisé comme adresse, et d’autres constructions ont suivi jusqu’à rendre réel ce qui n’était qu’un mensonge : le village d’Agloe.

    De cet événement pas commun, Peng Shepherd a imaginé une histoire où le fantastique s’invite dans notre réalité. Confirmant son talent pour une plume agréable et fluide, au service d’une galerie de personnages divers et attachants, elle nous convie dans un milieu professionnel peu connu — les cartographes — à New York, entre la tradition de la NYPL et la modernité high-tech d’une société informatique cartographiant le monde. Les mystères s’accumulent, et rapidement le roman devient un polar qui pourrait paraître classique, mais avec une touche d’onirisme qui s’accentue à mesure que le récit avance.

    Nell enquête sur la carte, mais aussi sur le passé : nous retrouvons ici un schéma classique de roman policier où deux époques se parlent. Un drame advenu trente ans plus tôt, la mort de la mère de Nell, fait écho aux morts et aux étranges disparitions du présent. Les amis de ses parents lui dévoilent l’histoire de ce groupe soudé de jeunes étudiants cartographes dans les années 90. L’auteure a su bien manier les révélations, sans jamais oublier le plaisir de lecture, et surtout en ménageant le suspense, même si parfois on se doute de certaines clefs. La narration n’est pas exempte de quelques maladresses, bien mineures au regard d’un rythme haletant et d’une histoire accrocheuse.

    Avec une écriture très cinématographe — j’imaginais aisément le film — ce roman construit comme un polar offre la touche de fantastique et de poésie typiques de l’auteure.

    #189783
    Lapin rouge
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    Bilan de mes lectures du 1er trimestre (ça m’évitera de faire la récap annuelle dans un long et indigeste post).

    J’ai poursuivi mon exploration de l’œuvre de Jack London avec « Avant Adam » (1907, trad. Louis Postif), récit des temps préhistoriques (publié avant « La Guerre du feu » de J.-H. Rosny aîné). Il est moins lourdement didactique que « Le Loup des mers« , mais je n’ai pas renoué avec le plaisir que m’avaient procuré « L’Appel de la forêt » et « Martin Eden ».

    Relu une énième fois « Le Silmarillion », dans la nouvelle traduction de Daniel Lauzun. J’avais pour objectif de faire un comparatif méthodique des deux traductions, mais tu parles ! J’ai été encore une fois emporté par le flot tolkiennien… A refaire.

    Poursuivi aussi ma progression dans la saga de l’inquisiteur Eymerich (j’ai présenté brièvement la saga l’année dernière), par Valerio Evangelisti, avec « Il mistero dell’inquisitore Eymerich » (1996) et « Cherudek » (1997). Le cycle prend de plus en plus d’ampleur, que ce soit dans ses chapitres historiques comme dans les uchroniques, tout en restant fidèle à ses fondamentaux (les phobies d’Eymerich, le goût de l’auteur pour les ambiances inquiétantes et malsaines, la vision terrifiante du futur de l’Humanité). « Cherudek », notamment, est très ambitieux, parfois touffu, mais impressionnant par le rendu halluciné et dickien de l’enquête menée par trois jésuites dans une cité en proie à un brouillard perpétuel. Je vais poursuivre, même si mon italien est parfois à la peine. A propos d’Evangelisti, je signale que le dernier numéro de la revue Bifrost lui est consacré. Une bonne occasion d’avoir une introduction à cette œuvre qui ne se limite pas au cycle d’Eymerich (hélas, tout n’est pas traduit en français).

    J’ai découvert avec plaisir les sœurs Carmines avec le premier tome de leurs aventures, « Le Complot des corbeaux » (j’en ai fait état dans le topic dédié).

    Enfin, j’ai répondu à l’injonction de GRRM de lire un bouquin de Salman Rushdie en dévorant « L’Enchanteresse de Florence » (2008, trad. G. Meudal). J’avais lu il y a longtemps « Les Enfants de minuit », dont j’ai gardé un excellent souvenir d’une prose foisonnante, baroque et onirique (pourtant j’ai plutôt du mal d’habitude avec ce style). J’ai retrouvé ce plaisir, avec en plus le charme particulier d’un roman historique, puisque l’action se déroule au XVIème siècle, entre la Florence des Médicis et la cour de l’empereur Moghol Akbar, en Inde. La structure est parfois complexe (beaucoup de trames narratives qui s’entrelacent), mais c’est riche, étincelant et bigarré comme une soierie de Samarcande.

    Dans la catégorie des livre d’histoire : « Venise VI-XXIèmes siècles », d’Elisabeth Crouzet-Pavan (la grande spécialiste française de la cité des doges), dans l’excellente collection Références, chez Belin (une somme) ; « Guide de Paris au Moyen-Âge », par E. Mullally (utilitaire) ; et « Le Système italien » (1974) de Fernand Braudel (sur les deux siècles, 1450-1650, pendant lesquels l’Italie menait la course en tête en Europe ; daté, mais synthétique et plein de pistes de réflexion).

    Programme des prochaines lectures : la suite des sœurs Carmines et de l’inquisiteur Eymerich, le dernier Jaworski, « La Tapisserie de Fionavar » de Guy Gavriel Kay et « Eureka Street » de Robert McLiam Wilson.

    Voilà, à dans trois mois.

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    #189861
    DNDM
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    Les chats, de Marie-Hélène Delval

    Les Chats - Livre de Marie-Hélène Delval

    Court roman jeunesse fantastique tirant (un peu) sur l’horreur, à l’ambiance très réussie. On y suit un jeune garçon qui, pendant l’été, passe ses journées chez un vieux type qu’il considère comme son grand-père. Mais un matin, un intimidant chat noir aux yeux d’argent apparait devant la maison. Puis un deuxième, un troisième…

    La fin est discutable (surtout pour de la littérature jeunesse), mais la progression dans le fantastique et l’horreur est très bien faite.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
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    #189871
    Crys
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    Oh tiens j’ai un souvenir traumatisant de ce bouquin quand j’étais ado ! Je dois bien avoué que je me souviens plus des sensations que de l’histoire. Mais aujourd’hui j’ai 4 chats. Tirez en les conclusions que vous voulez xD

    #189894
    DNDM
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    Tant que tu n’as pas 7 chats, ça passe 😉

    Sinon oui je pense que c’est typiquement le genre de bouquin qui peut traumatiser les âmes sensibles. D’autant plus que, de ce que j’ai vu, il a probablement été proposé en lecture scolaire, genre « découverte de la littérature fantastique », à une époque (c’était ton cas peut-être?). Du coup refiler un (très bon) bouquin fantastique-horreur assez flippant, avec une fin assez choquante, à des gosses qui n’ont jamais lu ce genre de chose avant… Ca a dû en secouer certains. ^^

     

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
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    #190418
    FeyGirl
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    Kallocaïne, de Karin Boye

    Dans un futur dystopique, Leo Kall est biologiste dans la ville Chimie-4 et entretient des relations distantes avec son épouse Linda et ses enfants. Il sert l’État, comme tout le monde autour de lui, et il se méfie de son chef Rissen qu’il soupçonne d’avoir une aventure avec Linda. Leo vit — et trouve normal de vivre — dans une société où le contrôle social est omniprésent, chacun surveillant son voisin ou son conjoint. Même les chambres sont espionnées, pour le bien d’un État en lutte contre un autre État. Dans une ville qu’on ne quitte jamais et sans aucun contact avec l’extérieur, on doit des jours de service à la police, on envoie ses enfants dans des camps où ils sont conditionnés et détachés de leurs familles, et les jeunes gens peuvent être arrachés à leurs proches pour être envoyés vivre ailleurs selon les besoins en main-d’œuvre. Cette société se voit comme l’étape ultime de la civilisation, chaque individu ne se justifiant qu’à travers le service de l’État.

    Leo vient d’inventer une drogue extraordinaire, qu’il baptise la Kallocaine, en référence à son propre nom. Sous ses effets, les prisonniers confessent leurs pensées les plus secrètes, et les tests montrent que même les idées qu’ils n’osaient s’avouer à eux-mêmes font surface.

    Leo est fier, très fier. Il a découvert le moyen infaillible de débusquer les ennemis de l’État. Bientôt, il va militer pour le vote d’une loi contre les crimes de la pensée, maintenant que son invention permet de les dévoiler. Pourtant, au contact de son chef Rissen qu’il méprise, et de sa femme Linda qui lui échappe à son grand regret, quelque chose s’éveille en lui. Une chose qui l’effraie, lui, le brave petit soldat de l’État : les sentiments pour autrui. Ce serait une catastrophe dans un univers réprimant les sentiments et les émotions comme asociaux.

    Ce roman court mais dense — et assez littéraire dans sa plume — a été publié en 1940 par une auteure suédoise qui se suicidera l’année suivante : avant même d’ouvrir le livre, on sait que le ton sera grave et la fin sera sombre. Son testament est marqué par son époque : les pays totalitaires, le contrôle étatique sur les citoyens et la certitude d’agir pour le bien collectif au détriment de l’individuel.

    Kallocaïne fait immanquablement penser à 1984, plus tardif, et qu’il a sans doute inspiré sans en posséder la richesse thématique ni la profondeur de la description de la société. Il n’en reste pas moins une vision glaçante d’un régime totalitaire diablement efficace car tous les citoyens sont endoctrinés dès le plus jeune âge, toute déviance est a priori impossible grâce au contrôle de chacun sur chacun. Les sentiments sont perçus comme asociaux, et rares sont ceux qui comprennent être prisonniers d’un système qui les prive de relations humaines véritables.

    #190558
    FeyGirl
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    Choc terminal – tome 2, de Neal Stephenson

    Suite directe du tome précédent (puisque le roman a été écrit d’un seul tenant), le lecteur y retrouve tous les protagonistes et voyage avec eux : la frontière entre l’Inde et la Chine, les Pays-Bas, Indonésie, le Texas… et les arcs narratifs vont se rejoindre. C’est avec plaisir que j’ai repris cette lecture pour connaître les destins des personnages.

    S’il faut parler de l’histoire sans trop divulgâcher pour ceux qui n’ont pas lu la première partie, la méthode de géo-ingénierie adoptée par T.R. Smith provoque des remous : l’impact sur le climat est réel (c’est le but) mais toutes les régions ne sortent pas gagnantes. Et un grand pays va être très mécontent !

    En effet, l’impulsion née pour sauver des pays menacés par la montée des eaux inquiète des puissances qui en subissent le contrecoup : selon les lieux où les techniques sont appliquées, les effets sur le climat varient de région en région et nécessiteraient des ajustements. Le climat est complexe à manipuler (on s’en doutait), et en parallèle un choc terminal serait délétère (i.e. un arrêt brutal de la géo-ingénierie).

    On retrouve un grand plaisir de lecteur en suivant les aventures des personnages à travers le monde, et l’auteur n’hésite pas à prendre son temps. Pourtant, je n’ai jamais ressenti de longueurs, l’immersion est réussie, et parfois un peu d’ironie ajoute du sel à l’ensemble. Quelques scènes d’actions mettent du piment au récit qui tutoie le technothriller.

    Avec le recul, on peut juger que certaines péripéties du roman (les deux tomes confondus) ont peu d’impacts sur l’intrigue : les amoureux de l’utilitarisme des scénarios seront contrariés, mais ceux qui aiment suivre des personnages seront ravis, grâce à une plume entraînante.

    Inutile de comparer Choc Terminal avec le « grand » roman de Neal Stephenson, Anatèm : quand un auteur a écrit un quasi-chef-d’œuvre, il serait injuste de comparer ses autres textes à l’aulne de celui-ci ; d’autre part , Choc Terminal est très différent, aussi bien par le ton que par les thématiques, et il devrait être jugé par lui-même. C’est un roman d’aventures avec des individus au service d’un projet fou : réparer le climat sans attendre les instances politiques, mais avec l’aide des technologies (ici, on ne croise pas de militants « écologiques » ignorant tout de la science).

    J’ai un petit regret sur la fin, qui est logique et qui montre que l’auteur maîtrise son histoire, mais peut-être qu’un peu plus de surprise aurait été bienvenue pour marquer. Je mets à part le destin poignant d’un des personnages, victime manipulée et sacrifiée.

    Pour conclure, j’ajoute que ce roman présente une grande qualité dans le catastrophisme ambiant : il souligne que le réchauffement climatique peut se combattre efficacement, car des scientifiques et des ingénieurs travaillent sur des techniques et des scénarios réalistes, tous plus convaincants que des jets de soupe sur des tableaux de maître.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année par FeyGirl.
    #190666
    FeyGirl
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    Rendez-vous avec le diable (Les Détectives du Yorkshire 8), de Julia Chapman

    Retrouvons une nouvelle fois Samson et Delilah dans la campagne anglaise, à mener des enquêtes et à se mettre dans des situations impossibles, le tout dans une ambiance cosy mysteries qui fait penser aux séries policières anglaises du dimanche soir.

    Voici enfin le tome qui offre la conclusion sur l’intrigue générale qui courait depuis le début de la saga : Rick, le promoteur associé au maire et agent immobilier Bernard, a monté une affaire de production de drogue dans la région de Bruncliffe. Plusieurs crimes y sont liés, dont le meurtre de Bernard et celui d’un braconnier, Pete. À la fin du tome précédent, un jeune homme, Stuart, disparaissait.

    Ici, l’auteur décide de monter d’un cran dans l’ampleur des crimes commis, en y mêlant le crime organisé de l’Europe de l’Est. C’est mené tambour battant et truffé de péripéties.

    Lecture de vacances idéales, avec une galerie de personnages très marqués et pour certains comiques, l’auteure nous propose un moment de détente et (enfin) résout les mystères de Bruncliffe.

    Une série policière de type bonbon sucré, sans prétention et agréable à lire.

    #190783
    DNDM
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    La plus secrète mémoire des hommes, de Mohamed Mbougar Sarr (prix Goncourt 2021)

    La plus secrète mémoire des hommes" : le prix Goncourt 2021 est un roman "monde" porté par la langue magnifique de Mohamed Mbougar Sarr

    En 2018, Diégane Faye, jeune écrivain sénégalais prometteur, découvre à Paris un livre mythique et époustouflant paru en 1938: Le Labyrinthe de l’inhumain, écrit par un mystérieux auteur, également sénégalais, qui signe T.C Elimane. Obnibulé par cette oeuvre et par son auteur, il se lance sur sa piste.

    Un livre 100% Goncourt, qui explore avec brio un tas de thématiques actuelles (qu’est-ce que l’écriture, qu’est-ce que la littérature, qu’est-ce que la littérature africaine, un auteur african peut-il être reconnu en France, que ce soit en 1938 ou en 2018, le sera t-il pour de bonnes ou de mauvaises raisons, qu’en pensera t-il lui-même…) et s’attaque méthodiquement à un certain nombre de sujets toujours vendeurs (colonialisme, sexe & vie parisienne, Shoah…), mais en le faisant plutôt bien.

    Livre que j’ai commencé en audiolivre: le lecteur (Olivier Dote-Doevi) était absolument excellent, mais pour faire simple, les contraintes techniques inhérentes à la bibliothèque de prêt que j’utilisais m’ont fait lâcher l’ouvrage à la moitié.
    Livre reprit quelque mois plus tard en papier: le texte écrit m’a paru pour le coup un peu hermétique ou gratuitement littéraire, parfois, alors qu’en lecture audio ça ne me gênait pas, et au contraire je trouvais une certaine poésie à ces disgressions.

    Possible que les multiples parties du livre, assez différentes en style et en narration, soient aussi pour quelques chose dans ce ressenti. Certains passages m’ont passionné, d’autres m’ont endormi.

    Au final, le livre me marque plus pour quelques fulgurances particulièrement pertinente sur l’écriture, et sur les questionnements littéraires actuels, que pour son intrigue ou ses personnages. Mais rien que pour ça il valait le coup.

    « La littérature m’apparut sous les traits d’une femme à la beauté terrifiante. Je lui dis dans un bégaiement que je la cherchais. Elle rit avec cruauté et dit qu’elle n’appartenait à personne. Je me mis à genoux et la suppliai : Passe une nuit avec moi, une seule misérable nuit. Elle disparut sans un mot. Je me lançai à sa poursuite, empli de détermination et de morgue ; je t’attraperai, je t’assiérai sur mes genoux, je t’obligerai à me regarder dans les yeux, je serai écrivain ! Mais vient toujours un terrible moment, sur le chemin, en pleine nuit, où une voix résonne et vous frappe comme la foudre ; et elle vous révèle ou vous rappelle, que la volonté ne suffit pas,  que le talent ne suffit pas, que l’ambition ne suffit pas, qu’avoir une belle plume ne suffit pas, qu’avoir beaucoup lu ne suffit pas, qu’être célèbre ne suffit pas, que posséder une vaste culture ne suffit pas, qu’être sage ne suffit pas, que l’engagement ne suffit pas, que la patience ne suffit pas, que s’enivrer de vie pure ne suffit pas, que s’écarter de la vie ne suffit pas, que croire en ses rêves ne suffit pas, que désosser le réel ne suffit pas, que l’intelligence ne suffit pas, qu’émouvoir ne suffit pas, que la stratégie ne suffit pas, que la communication ne suffit pas, que même avoir des choses à dire ne suffit pas, non plus que ne suffit le travail acharné ; et la voix dit encore que tout cela peut être, et est souvent une condition, un avantage, un attribut, une force, certes, mais la voix ajoute aussitôt qu’essentiellement aucune de ces qualités ne suffit jamais lorsqu’il est question de littérature, puisqu’écrire exige toujours autre chose, autre chose, autre chose. Puis la voix se tait et vous laisse dans la solitude, sur le chemin, avec l’écho d’autre chose, autre chose qui roule et s’enfuit, autre chose devant vous, écrire exige toujours autre chose, dans cette nuit sans certitude d’aube.« 

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
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    #190784
    R.Graymarch
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    Inutile de comparer Choc Terminal avec le « grand » roman de Neal Stephenson, Anatèm

    étonnant, j’aurais plutôt mis Snow crash (Le Samourai virtuel) comme grand roman de cet auteur

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    MJ suppléant de Les Prétendants d'Harrenhal (2024-), rejoignez-nous
    DOH : #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #190787
    FeyGirl
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    Inutile de comparer Choc Terminal avec le « grand » roman de Neal Stephenson, Anatèm

    étonnant, j’aurais plutôt mis Snow crash (Le Samourai virtuel) comme grand roman de cet auteur

    Je n’ai pas lu Le Samouraï Virtuel, mais Anatem effleure le chef d’œuvre. C’est à mon avis le Nom de la Rose de la science-fiction.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année par FeyGirl.
    #190841
    DNDM
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    Mémoires de la forêt: les souvenirs de Ferdinand Taupe, de Mickaël Brun-Arnaud, illustré par Sanoe

    Mémoires de la forêt - Les souvenirs de Ferdinand Taupe

    Livre lu dans le cadre du Challenge Lecture 2023 – c’est la recommandation choisie par @MarieFourmi. Et comme c’était le seul livre de la liste que ma bibliothèque avait, le choix a été rapide. D’autant plus que ma bibliothèque l’avait mis en avant et que la (splendide) couverture avait bien fait son boulot et m’avait attiré l’oeil quelques semaines avant cela.

    Résumé du scénario : un libraire part en voyage avec un de ses vieux clients atteint d’Alzheimer, afin de retrouver l’unique exemplaire de ses mémoires, qui était à la librairie et qu’il a vendu la veille – et peut-être aussi sa femme.

    Résumé de l’ambiance: on est dans le champêtre bucolique, avec des animaux antropomorphisés. Ca parle (plutôt bien) de nourritures délicates et généreuses absolument à toutes les pages, et aussi pas mal d’amitié, d’amour et du temps qui passe, avec des personnages qui passent leur temps à se balader en forêt, à manger des petits gâteaux, et qui n’ont pas en eux la moindre once de méchanceté.

    Un roman jeunesse (8 à 11 ans, me dit le site de l’éditeur), superbement illustré, qui se lit facilement et rapidement, et qui sous des dehors bucoliques et des descriptions sans fin de chocolat-guimauve, de tartes meringuées et de beignets de châtaignes, aborde des thèmes douloureux (alzheimer, grand âge, et quelques autres, ne spoilons pas). C’était pas mal du tout, mais perso j’ai trouvé que la première moitié était d’une linéarité un peu lente et décevante. On avance néanmoins d’un pas tranquille, comme lors d’une promenade digestive, jusqu’aux révélations finales qui tirent une larmichette et qui sont en fait parfaitement préparées (bon, on est en droit de discuter l’idée de base sur lequel repose une part du mystère, néanmoins…).

    Bref, un bon livre jeunesse sur des thèmes importants, sans doute, mais pas un coup de coeur de mon côté, malgré la réelle dose d’émotions sur la fin. Côté persos bienveillants et no-drama attitude, je suis plus client de Becky Chambers. Lecture sympa néanmoins – prévoyez un thé et des petits gâteaux maisons à portée de main, parce que clairement vous aurez faim en lisant.

    — Mon cher Ferdinand, je suis vraiment désolé… dit le renard en caressant la tête de son ami, qui ronronnait maintenant de plaisir au contact des pattes griffues.

    — Ne le soyez pas, Archibald, j’ai vécu une longue et belle vie et mangé tout un tas de bonnes choses. Ce qui importe, maintenant, c’est de remettre la patte sur mon livre. C’est lui qui détient la clef de mes souvenirs.

    (…)

    La première bouchée fut une explosion de douceur, la récompense tant attendue aprsès cette demi-journée de marche et le frugal déjeuner. Sous la douce robe blanche meringuée, des fraises bien mûres se découpaient sans effort comme des rubis tendres, juste du bout de la cuillère, sur un lit de pâte sablée parfaitement cuite au goût de beurre caramélisée. Croustille alors – Dorothée avait raison, c’était sacrément bon!

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
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    #190887
    FeyGirl
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    Éversion, d’Alastair Reynolds

    Les connaisseurs de l’œuvre d’Alastair Reynolds seront surpris par le démarrage du roman, très éloigné de ses univers space-opera habituels.

    Au XIXe siècle, une expédition maritime à bord du Demeter longe la Norvège pour trouver la fissure, une brèche dans une monumentale falaise qui signalerait l’entrée d’une mer intérieure. Au fond de cette mer se dresserait un mystérieux Édifice gigantesque, selon les dires de celui qui finance l’expédition : il aurait reçu les témoignages d’une expédition précédente qui naviguait sur l’Europe. Silas, chirurgien à bord du Demeter, nous narre cette aventure où quelques touches fantastiques m’ont fait un instant penser à Terreur de Dan Simmons. Mais l’auteur ne goûte pas l’horreur, et un retournement de situation surprenant rebat les cartes.

    Impossible d’en dire beaucoup plus sans dévoiler un des ressorts narratifs qui font le sel de ce roman, mais on retrouvera l’Alastair Reynold qu’on connaît, dans l’espace, et ici avec des intelligences artificielles. En effet, le début ressemble à un roman historique, jusqu’à la prose très étudiée qui nous plonge en un autre temps, pour évoluer à son rythme vers un récit de science-fiction très prenant.

    Plusieurs réalités se parlent, jusqu’au moment où on comprend le fin mot de l’histoire. Alastair Reynold a su pleinement exploiter la mécanique des répétitions, tout en restant subtil dans son maniement. La construction narrative est au service d’une idée, le mystère s’épaissit puis où le lecteur décrypte enfin l’énigme. Le récit continue et le rythme devient haletant car les personnages ne sont pas au bout de leur peine. La conclusion, très satisfaisante, offre cette aura de doux amer comme savent le proposer les meilleurs des auteurs.

    #190934
    Insideyourbooks
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    Réinventer l’amour, Comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles de Mona Chollet.

    @Jon parlait de son essai le plus célèbre, Sorcières, ici (qui est dans ma PAL : j’attendais de laisser derrière moi la hype qui a tendance à me refroidir avant de m’y attaquer) mais je n’ai pas vu de post sur cette oeuvre-là.

    Et pourtant ! Elle le mérite bien, tellement elle est riche. Mona Chollet est extraordinaire et a réalisé un travail immense pour réaliser cet essai, afin de réunir la voix de tant de femmes d’horizons divers sans alourdir son propos. Tout est limpide et libérateur, même si le sujet ne l’est pas du tout.

    Ou plutôt devrais-je dire les sujets puisqu’elle aborde : la représentation de la femme amoureuse dans les arts, la difficulté pour une femme de parler d’amour ou, encore pire!, de sexe (ne parlons même pas des fantasmes : comme l’autrice le souligne, ce sujet n’est même pas abordé dans la plupart des sororités), les fonctions corporelles jugées honteuses… Elle met également en évidence les contradictions inhérentes à notre genre, comme ici page 62 :

    « Féminin » signifie bien souvent contraint, réduit, limité dans l’expression de ses capacités. Ainsi, les femmes sont encouragées à faire du sport afin d’avoir un corps mince et ferme, mais elles doivent prendre garde à ne développer que des muscles discrets, déliés, qui ne suggèrent pas une force trop grande.

    Elle cherche avant tout à déculpabiliser les femmes vis-à-vis de ces sujets, permet d’ouvrir les questionnements, mais ne répond pas de manière définitive ou butée et n’accable pas pour autant systématiquement les hommes et c’est parfait (voir le comportement de Lady Caroline envers Lord Byron p.211-212 qu’elle qualifie, à juste titre, de harcèlement. « Il me paraît compliqué de réclamer que les hommes cessent de pourrir la vie de leurs ex-compagnes tout en revendiquant de faire la même chose »). Oeuvre féministe et humaniste, je vous le conseille comme livre de chevet pour les prochains mois.

    Oui, c’est vrai : cette société nous apprend l’addiction à l’amour, avant de nous tourner en ridicule pour cela.

    #191182
    JN
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    Les Cartographes, de Peng Shepherd

    J’ai eu la chance de le lire également, et dans sa langue originale.

    Le style est le point fort du roman, je dirais, poétique sans jamais être inaccessible, on sent que l’autrice maîtrise son art. Par contre, à part l’aperçu du monde de la cartographie qui est fort intéressant, et les quelques personnages secondaires attachants, j’ai trouvé l’ensemble très fade. Le rythme est artificiel, c’est vrai que ça fait très cinématographique, mais pas dans le bon sens du terme. On est dans une narration très hollywoodienne pour au final une histoire qui n’a pas grand chose à dire. La protagoniste est attachante, mais l’autrice ne pousse jamais assez dans ses nuances. Cela reste trop… gentil, ça n’ose pas aller plus loin. J’aurais aimé que Nell nous montre plus de défauts, plus de traits qui lui sont uniques. Felix est assez inintéressant et peu attachant pour quelqu’un qui est censé être le 2nd personnage pdv.

    Spoilers sur la fin et l’ensemble.

    Spoiler:
    J’ai du mal à y croire, à toute cette histoire. Pas parce que c’est fantastique, mais parce que je ne trouve pas cette vieille histoire de passé sombre qui ressurgit très vraisemblable. J’ai du mal à trouver Wally crédible, ainsi que les enchaînements qui ont mené ce groupe à se séparer. C’est très forcé. J’ai plutôt l’impression de voir des rouages.

    Tl;dr: très belle présentation pour, malheureusement, pas mal de creux. Ce n’est pas mauvais, mais ce n’est pas génial non plus. C’est un peu l’anti-Stieg Larsson (-> prose très froide et simple mais beaucoup de propos et structure complexe).

    « Edmond Dantès. Nice name. It’d look great in print, you know? Although ‘Le Comte de Monte-Cristo’ would make a better title for a novel. » - Dumas, Fate/strange fake

    #191190
    Nymphadora
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    Plutôt nos prochaines lectures que nos dernières lectures, mais signalons la sortie de notre bookhaul de l’Ouest Hurlant !
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    #191295
    FeyGirl
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    Retour à « 0 », de Stefan Wul

    Jâ, scientifique du XXXVe siècle, est piégé par les services secrets terriens : ils le font accuser d’un crime grave et imaginaire puis le font condamner à être envoyé en détention sur la Lune. Discrètement, ils lui demandent d’espionner les Luniens pour leur compte — Luniens qu’ils soupçonnent de fomenter une révolte contre la Terre — et lui promettent qu’il pourra retourner chez lui ensuite.

    La Lune, planète en grande partie inconnue, et où les exilés sont censés mourir vite à cause des conditions hostiles : nous entrons ici très vite dans une Lune telle que des auteurs de science-fiction pouvaient encore l’imaginer dans les années 1950, avec un environnement très pulp, propice à l’imagination la plus débridée. Un terrain de jeu idéal pour Stefan Wul ! Jâ ne part pas sur un vaisseau spatial, mais est littéralement projeté sur la Lune (ça m’a rappelé la catapulte de Révolte sur la Lune, de Robert Heinlein).

    La première partie est un vrai bonheur pour qui aime les mondes imaginaires excentriques. Mention spéciale aux gôrs, êtres formés d’une grosse tête prolongée de pieds élastiques et vivant dans un espace spongieux, qui s’avéreront fort peu sympathiques. J’ai adoré !

    Le roman poursuit ensuite dans une trame plus classique. Les descendants des condamnés ont développé une société avec ses propres codes hérités du combat de leurs aïeux : un individu doit non seulement être fort et intelligent, mais aussi réceptif à la chance qui permet de s’en sortir face à un environnement hostile (mais la place des femmes est peu enviable, et le lecteur ne sait jamais pourquoi une telle évolution a été prise). Quelques éléments qui sortent de l’ordinaire, comme l’invention par les savants luniens du rétrécissement jusqu’à une forme microscopique des médecins, afin d’entrer dans le corps du malade et le soigner. Ah, ce n’est pas si original pour l’époque ? Un film est basé sur cette idée ? Pas grave, c’est ici extrêmement bien traité, et intelligemment réutilisé plus tard dans le récit.

    Même si le roman s’avère finalement prendre un chemin peu marquant (avec toutefois une fin surprenante et pas incohérente), on y décèle ce qui fera le succès de l’auteur : l’imagination, la plume, et les idées à foison.

    À noter : le roman n’est plus disponible qu’à travers des éditions intégrales de l’auteur (mais tous ses romans sont courts selon les critères actuels, donc les réunir en quatre volumes a du sens).

    #191315
    Amarei
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    Betty- Tiffany McDonald
    Nous suivons l’histoire d’une famille mixte (père cherokee, mère blanche) dans l’Amérique du milieu du 20e siècle. Outre les parents la famille compte huit enfants (si j’ai bien compté) dont Betty, la narratrice. Betty est celle qui ressemble le plus à son père, physiquement ce qui lui vaudra une bonne dose de racisme mais aussi par son attrait pour les contes qui la poussera a écrire. Elle grandi en effet bercé par les histoires de son père qui visent tantôt à transmettre ce qui lui reste de son identité Cherokee tantôt à adoucir la vie difficile à laquelle ils font face. En grandissant, Betty et donc nous au fil du roman découvrons la personnalité et les ambitions de chaque enfant de la fratrie mais aussi les secrets de sa famille. Au final, c’est un roman franchement sombre où sit évoquée la pauvreté, le racisme, le sexisme, le viol, la maltraitance, la mort notamment d’enfants. Accrochez-vous si vous êtes sensibles. J’ai pleuré (ce qui ne m’arrive pas souvent devant un livre). Au final j’ai beaucoup aimé ce roman qui ne m’a pas paru exempte de défauts pour autant outre le fait que ce ne soit pas très joyeux (c’est le moins qu’on puisse dire), j’ai trouvé qu’il manquait de nuances, j’en ressors avec l’impression que toutes les femmes sont d’innocentes victimes des hommes, que tous les blancs d’Amérique étaient atrocement racistes envers les innocents cherokkee, et j’aurais aussi apprécié un peu de nuance dans le personnage du père constamment idéalisé.
    L’Enfant des terres rouges – Cécile Drouin (1985)
    Un roman sur lequel je suis tombé par hasard mais qui se lit bien. Une enfant raconte sa vie d’abord en Indochine alors occupée par le Japon, puis son arrivée en France. C’est un épisode historique que je ne connaissait pas du tout et que le livre aura le mérite de me faire découvrir. Toutefois j’ai justement trouvé frustrant de n’avoir que le point de vue d’une petite fille qui ne comprends pas bien ce qu’il se passe.

    “Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux.” JR.

    #191445
    FeyGirl
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    Pair de l’Empire (La Trilogie de l’Empire, tome 2), de Raymond E. Feist et Janny Wurts

    Monde de Kelewan, quelques années après Fille de l’Empire : Mara des Acoma dirige son domaine, mais son pouvoir est encore fragile, et surtout elle est entourée d’ennemis. Desio, le nouveau Seigneur Minwanabi, est obsédé par cette jeune femme qui a provoqué la chute de son père — responsable de la mort du père et du frère de Mara — et fait serment auprès du Dieu Rouge d’abattre la famille Acoma. Ce serment détruira sa propre famille s’il échoue, tellement la notion d’honneur est forte à Kelewan. Desio s’avère moins intelligent son cousin, le chef de guerre inflexible Tasio, et il se complaît dans cet entrelacs compliqué du « Jeu du Conseil », euphémisme désignant les complots parfois meurtriers des Seigneurs de l’Empire.

    Comme elle a besoin de main-d’œuvre pour ses champs, Mara achète les esclaves les moins chers de Kelewan : des Midkemiens, guerriers faits prisonniers lors de la guerre avec Midkemia, un monde accessible grâce à un portail multidimensionnel appelé Faille. Parmi eux se trouve Kevin, qui cache sa condition de noble et officier dans son armée, pour ne pas être exécuté. Mais Mara et Kevin sont attirés.

    L’univers de Mara est très inspiré du Japon médiéval — avec une touche de Corée et d’Empire aztèque, tandis que celui de Kevin a de nombreux points communs avec le nord de notre Europe. Le choc culturel est immédiat, notamment sur la condition d’esclave que Kevin et ses hommes ne supportent pas, alors qu’aux yeux des Tsuranis, l’esclavage est un fait indépassable, résultat de mauvaises actions dans des vies antérieures. Kevin comprend mal mais apprend ce monde où le sens de l’honneur est plus important que celui de la vie, et peu à peu influence Mara et lui suggère des stratégies innovantes à Kelewan.

    Ce pavé se lit intensément, grâce à l’immersion dans une culture asiatique où les apparences, codifiées à l’extrême, cachent une injustice et une cruauté communément admise. Monde à la fois enchanteur et implacable, les faux pas entraînent l’humiliation publique ou la mort. Le Jeu du Conseil — luttes incessantes entre grandes familles liées par des relations complexes — justifie espionnage, trahisons, meurtres et guerres privées. Et un personnage comme Mara, voulant dépasser les traditions et encouragée en ce sens par Kevin, sait manœuvrer en coulisse pour obtenir un pouvoir et assurer la pérennité de sa famille.

    Un regret toutefois : l’événement majeur du milieu de ce tome, qui entraîne un bouleversement des forces en présence, arrive comme un cheveu sur la soupe. Une magie très puissante qui n’est pas vraiment amenée, alors que jusqu’ici, le surnaturel dans cet univers était léger. Cependant, cette trilogie se déroule en parallèle d’une autre ayant lieu sur Midkemia (La Guerre de la Faille) : peut-être est-ce expliqué et justifié dans d’autres romans, mais c’est perturbant quand on ne lit que la trilogie de l’Empire.

    Il n’en reste pas moins un roman passionnant dans une trilogie qui décrit l’ascension d’une jeune noble manipulant avec un grand art le Jeu du Conseil et contournant les traditions, pour combattre ses ennemis et gagner en influence. Bref, je ne vais pas tarder à lire la suite et fin de cette trilogie, pour connaître le destin de cette héroïne !

    #191598
    Insideyourbooks
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    Bonheur fantôme, Anne Percin

    J’aurais bien voulu, pour une fois, le serrer dans mes bras. Lui ne le fait plus depuis que je l’ai dépassé en taille, ce qui fait déjà un bout de temps. Et moi, je n’ose pas. C’est devenu un geste tabou. Prendre son père dans ses bras. J’imagine qu’aucun garçon ne fait ça, aucun garçon né d’un père comme le mien, en tout cas. Alors je me tais et j’ai mal en silence à côté de lui, avec le regret de tous ces gestes qu’on ne fera jamais, des pleurs jamais versés, ces fantômes de sentiments, vaporeux, évanouis, avortés, qui restent entre nous et qui nous étouffent. Et il le sent, il doit le sentir, parce que quand même c’est bien lui, mon père, qui m’a élevé comme ça. C’est lui qui m’a appris à faire comme le chien : lécher sa blessure sans gémir jusqu’à ce qu’elle cicatrise.
    Alors on est restés là sans rien dire.

    Je disais sur la page du challenge que j’avais rencontré Anne Percin. Cette rencontre m’avait touchée parce que l’autrice est une très belle personne, autant engagée et investie dans ses romans qu’en tant que professeure, et on voit bien ses valeurs ressortir dans les premiers. Je n’avais pas choisi de lire ses romans jeunesse parce que je ne suis plus tellement attirée par ce type de lecture, mais ses romans adressés aux adultes résonnent en moi.

    Lors de cette rencontre, on a parlé langage (sa préférence pour éviter les « étiquettes », les cloisonnements concernant les orientations sexuelles mais en même temps l’importance de nommer les choses, d’être précise), valeurs et combats (un dans chaque roman : les femmes dans Les Singuliers, le racisme dans Western girl, l’anorexie masculine…). C’était super chouette !

    Dans son roman-ci, elle nous propose un fragment de la vie de Pierre, protagoniste de son roman jeunesse « Poing de côté », dans lequel il se retire de la vie parisienne agitée pour se (re)trouver et soigner son âme blessée.

    Le début commençait fort et j’ai relevé pas moins de quatre citations en un cinquantaine de pages : je m’attendais donc à un gros coup de coeur, qui n’est malheureusement pas arrivé. La suite était pour moi bien plus (trop) lente avant que l’on arrive, à la fin, à la véritable explication de ce changement de vie.

    Malgré tout, il y a du positif : cela reste une lecture agréable et rapide. J’ai aimé les références à Rosa Bonheur, ce qui fait partie des points forts d’Anne Percin : mêler les arts et nous amener à voir ce à côté de quoi on a pu passer. Son personnage principal, bancal et un peu paumé, est très bien construit, et ça ne devait pas être simple.

    Enfin, même si je n’ai pas beaucoup de points de comparaison littéraires, les sujets de l’amour et la sexualité sont traités comme ils devraient toujours l’être à mon sens : sans s’attarder bien longtemps sur leur orientation mais en s’attachant plutôt aux sentiments bruts, aux pensées et ressentis. Je ne sais pas qui l’a très justement dit, mais « You don’t fall in love with a body, you fall in love with a soul. »

    Ma seule thérapie aura été l’amour. Mais sur cela aussi, à quoi bon poser une étiquette ? Je mets un point d’honneur à ne jamais employer le mot qui permettrait de désigner ce qu’on appelle, comme si c’était une science exacte, mon orientation sexuelle. On me l’a reproché. On m’a dit : « Tu n’assumes pas. » Foutaises ! C’est une singularité comme une autre : Je ne me souviens pas de l’avoir choisie, alors que veut-on que je revendique ? Je peux bien le reconnaître, et tant qu’on voudra, si l’on admet en retour que ce n’est pas cela qui fait de moi ce que je suis, qui fait de mon amour ce qu’il est.

    #191613
    Schrö-dinger
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    Un peu de retard dans mes retours de lecture !

    Faute de preuves d’Harlan Coben, à l’occasion des vacances j’aime lire ou relire des thrillers, et ça tombe souvent sur Harlan Coben car j’en ai pas mal, et bon c’est toujours un peu décevant car le principe est sympa mais la résolution est souvent pas à la hauteur. C’est encore le cas ici avec une histoire d’accusation de pédophilie et une disparition d’adolescente, mais le reste ne m’a pas emballé.

    Les morsures du passé de Lisa Gardner, même contexte que pour Harlan Coben, j’ai fait le constat que je garde peu de souvenirs de mes lectures de Lisa Gardner alors j’ai voulu me replonger dans un de ses romans. C’est très sombre, puisque l’on suit une enquête sur des meurtres de famille entière et l’on ira également faire un tour dans une unité spéciale pour enfant TRES perturbé. Ca se lit bien mais je n’ai pas été plus emballé que cela ici non plus et je pense que je l’oublierai bien vite.

    Playground d’Aron Beauregard, un roman d’horreur très divertissant mais également très trash à ne pas mettre entre toutes les mains. Une riche femme, complètement folle et psychopathe, invite, avec l’aide de ses sbires, 3 familles avec enfants à venir tester la superbe aire de jeux révolutionnaires dans sa grande demeure. Sauf que c’est un piège et que les enfants vont devoir survivre à des jeux qui ressemblent plus à des engins de tortures qu’à autre chose, et les parents devront assister à cela sans pouvoir faire grand chose. C’est complètement amoral et violent, mais si c’est ce que l’on cherche et bien on est servi !

    Ghost Story de Peter Slaub, de l’horreur encore mais sous une forme très différente. J’ai parfois un peu pensé aux séries The Haunting of Hill House / Bly Manor que j’ai adorées car le fantastique/l’horreur (une figure du passé qui vient hanter 4 hommes membres d’un club sélectif qui se racontent des histoires pour se faire peur) se mêle au drame. Malheureusement la construction est très bizarre, j’ai eu du mal à suivre et c’est long (650 pages) alors je n’ai pas accroché autant que je l’aurai voulu.

    Et puis pour finir sur du positif, La Moïra, tome 1 : La louve et l’enfant d’Henri Loevenbruck. J’adore cet auteur donc j’ai voulu tester sa double trilogie jeunesse La Moïra / Gallica (je crois que Babar en avait parlé et avait dit avoir aimé). J’ai beaucoup aimé ce premier tome, c’est pour la jeunesse, certes, mais c’est très bien écrit, avec un univers intéressant, des intrigues qui donnent envie d’être suivies, des personnages que j’ai aimé découvrir. Je n’ai pas perdu de temps et je suis actuellement en train de lire le tome 2.

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

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