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  • Ce sujet contient 793 réponses, 84 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Schrö-dinger, le il y a 1 jour et 22 heures.
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  • #198424
    Nymphadora
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    Tant que fleuriront les citronniers (As Long as the Lemon Trees Grow) de Zoulfa Katouh

    On suit une jeune syrienne dans la guerre. Elle est bénévole à l’hôpital de Homs, et se pose la question de fuir la guerre. Puis elle rencontre un jeune militant de la révolution.

    Un joli roman (plutôt jeunesse) qui aborde des thématiques douloureuses sans tomber, je trouve, dans le piège total de la manipulation émotionnelle par le pathos (« Nos étoiles contraires » ou autres romans de la mode des ados malades qui tombent amoureux, je pense à vous ^^). Evidemment, il y a des scènes très dures, vous vous en doutez, mais j’ai trouvé également dans le récit beaucoup d’humanité et de lumière, et au final beaucoup de sincérité. Les personnages sont abimés, on ne fait pas l’impasse sur les traumatismes qu’ils vivent, mais ils ont aussi une vie à vivre, et on suit leurs questionnements, leur amour de la Syrie, leurs peurs pour leurs proches, leur désarroi, leurs espoirs volés… et c’est au final très touchant mais aussi très doux.

    Je serais assez curieuse de voir l’avis de personnes moins « midinettes » que moi, qui ont peut-être été rebutées par la romance naissante. Pour moi, en tous cas, elle a aussi joliment fonctionné, sans trop tomber dans le côté amants maudits qui s’aiment d’un amour profond en quelques secondes (ce qui n’était pas gagné ^^ je suis pas le public cible du roman ^^).

    Donc au final, une lecture que j’ai beaucoup apprécié (apprécié n’étant peut-être pas tout à fait le terme, vu certaines scènes hyper déchirantes… mais vous m’aurez comprise ^^).

    ~~ Always ~~

    #198508
    FeyGirl
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    La Quête du dragon (la ballade de Pern, Tome 8), d’Anne McCaffrey

    (numéro 2 dans l’ordre de parution)

    Quelques années après le tome précédent, nous retrouvons les Chevaliers Dragons au début d’un « passage » de plusieurs années, quand les Fils descendent sur la planète Pern et brûlent tout ce qui est sur leur chemin. Seuls les dragons peuvent les combattre.

    Ce tome expose plus en profondeur l’évolution de la société pernaise, et les conflits entre les Anciens (qui se sont « transférés » de 400 ans plus tôt, et ont conservé leur culture et leur tradition) et les Contemporains. L’auteure sait jouer de la nuance, avec les plus jeunes des Anciens prêts à écouter les Contemporains.

    Pendant que des Fils continuent leurs attaques, les Anciens s’accrochent à des privilèges, refusant d’accepter les changements de la société pendant ces 400 ans, alors que la population a prospéré dans une période de paix, réduisant à néant le prestige des chevaliers dragons. Les Contemporains jouissent de dragons plus forts et vigoureux, mais surtout ont-ils un état d’esprit plus inventif (du moins, certains d’entre eux), alors que les Anciens connaissent les techniques du combat contre les Fils. On est ici dans le conflit classique entre les traditions et le progrès, même si on se rend compte que toutes les traditions ne sont pas à rejeter. Mais les plus obtus des Anciens s’attirent l’inimitié de la population, en considérant que tout leur est dû.

    En parallèle, l’auteure se plaît à développer une nombreuse galerie de personnages qui enrichissent le récit. La plupart ont une caractérisation assez marquée : on a les bons et les méchants, les intelligents et les stupides. C’est l’un des défauts de ce début de saga, avec, comme noté lors du précédent tome, une narration un peu trop rapide et explicative. L’auteure a quantité de choses à raconter, et j’ai parfois trouvé qu’elle aurait dû prendre un peu plus son temps. Je verrai bien si ce point se gommera avec le temps et la maturité.

    Roman très dense, tant les évènements et retournements de situation sont nombreux, il laisse entrevoir de profonds changements à venir dans la société pernaise, avec le développement d’un esprit scientifique. L’impression générale reste d’un tome de transition, mais il n’oublie pas les émotions lors de quelques scènes clef, parfois tragiques, qui appuient le romanesque. On s’attache à certains personnages et on a envie de connaître leur destin.

    Je suis curieuse de découvrir la suite.

    #198527
    Fitz
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    J’ai lu The Wandering Inn Tome 6 : The General of Izril de pirateaba.

    C’est une webnovel (qui a été depuis éditée en ebook et audio Book) autour d’une jeune femme, Erin Solstice, qui est transportée dans un autre monde et qui, en trouvant une auberge abandonnée, décide de s’y installer pour devenir aubergiste. Et l’année dernière, c’était aussi ma meilleure découverte littéraire depuis que j’ai découvert Kubera il y a 3 ans. C’est peut-être même ma deuxième œuvre préférée tout médias confondus (derrière l’Assassin Royal de Robin Hobb) , je ne sais pas encore exactement où la classer vu que j’ai forcément un gros biais de récence.

    J’adore le monde immense que pirateaba a créé, son wordbuilding historique très riche (en tout cas pour les cinquante dernières années). Mais surtout, j’adore ses personnages et les interactions qu’ils ont entre eux.

    Erin, Ryoka, Pisces, Ceria, Pawn, Geneva, Rags et tant d’autres sont déjà très chers à mon cœur de lecteur !

    Enfin je dis déjà mais j’ai déjà lu 5000 pages de The Wandering Inn donc j’ai déjà eu le temps de bien les connaître. C’est juste qu’il me reste encore plus de 20 000 pages à lire pour simplement atteindre le dernier chapitre actuel de The Wandering Inn. Et bien évidemment, pirateaba ne va pas s’arrêter d’écrire pendant tout ce temps là ^^ .

    Étant donné que je savais (via le wiki, parce que je voulais absolument connaître le moment de sa prochaine apparition) que mon personnage favori allait être absent durant tout le roman (et pendant les 3 tomes suivants aussi d’ailleurs), je ne pensais pas autant apprécier ce livre, mais j’ai vite été détrompé !

    Je trouve vraiment fascinant le fait que pirateaba utilise une grande variété de styles dans les chapitres de The Wandering Inn (slice of life , épique, horreur, livre histoire fictive disponible dans l’Innworld (à peu près comme Feu & Sang de Georges R.R Martin d’ailleurs), etc, …

    Pourtant, peu importe le style , à la fin, je me dis presque toujours que je viens de passer un excellent moment à lire le chapitre !

    Autant au début de The Wandering Inn, certains chapitres étaient clairement en dessous en terme de qualités même si agréables à lire quand même (mais c’est normal pour une webnovel bihebdomadaire),  autant à partir du livre 5 (et donc dans le 6 aussi) , il n’y a plus de ratés . On voit clairement que l’auteurice s’est beaucoup amélioré.e et a trouvé son rythme de croisière.

    J’ai quand même légèrement préféré le tome précédent, The Last Light, mais les 2 derniers chapitres du tome 6 étaient incroyables, en terme d’intensité, d’émotions, j’ai rarement connu ça dans ce que j’ai lu jusqu’à présent.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 mois et 1 semaine par Fitz.
    #198579
    FeyGirl
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    Enfin je dis déjà mais j’ai déjà lu 5000 pages de The Wandering Inn donc j’ai déjà eu le temps de bien les connaître. C’est juste qu’il me reste encore plus de 20 000 pages à lire

    Ouaouh.

    25.000 pages, ça doit dépasser ASOAIF, non ?

    #198582
    Fitz
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    Enfin je dis déjà mais j’ai déjà lu 5000 pages de The Wandering Inn donc j’ai déjà eu le temps de bien les connaître. C’est juste qu’il me reste encore plus de 20 000 pages à lire

    Ouaouh. 25.000 pages, ça doit dépasser ASOAIF, non ?

    Oui largement, ASOIAF ça doit faire quoi, 7000 pages, 8000 pages ?

    Pour comparer en nombre de mots, ASOIAF en est à peu près à 2 millions de mots contre 12 millions pour The Wandering Inn.

    Après ça se lit beaucoup plus vite qu’ASOIAF, je trouve.

     

    #198585
    FeyGirl
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    ça se lit beaucoup plus vite qu’ASOIAF, je trouve.

    Ça ne m’étonne pas, ASOIAF est dense et surtout un peu littéraire !

    De mon côté, je continue la découverte de la Ballade de Pern.

    Le Chant du dragon (la ballade de Pern, Tome 9), d’Anne McCaffrey

    Ce tome 3 (dans l’ordre de publication) se déroule en parallèle, ou presque, du précédent, et nous fait découvrir une autre facette de la planète Pern.

    Menolly est une jeune fille de quinze ans, la cadette du Seigneur du Fort de la Mer spécialisé dans la pêche. Grâce au harpiste du Fort, elle maîtrise les arts du chant et de la musique. Or les chants sont la méthode de transmission des histoires et des leçons du passé sur Pern. Le lecteur découvre mieux le rôle des harpistes : non seulement ils chantent et jouent de la musique, mais ils sont aussi les confidents et conseillers des seigneurs, arbitres de justice et instructeurs des enfants. Ils ont un rôle de premier plan dans les communautés de Pern.

    Menolly, talentueuse, a réussi à créer deux chansons, ce qui est exceptionnel dans ce monde pétri de traditions. Le harpiste envoie ses compositions au Maître harpiste, pour avis, mais meurt avant d’avoir la réponse.

    Seulement « une » harpiste femme, ça n’existe pas. Le père de Menolly entend bien remettre sa fille dans le droit chemin, d’autant plus que les travaux manuels ne manquent pas au Fort et qu’il ne peut pas tolérer une bouche inutile. Il va la harasser de tâches — avec l’aide de la mère de Menolly — pour qu’elle oublie cette lubie et ne déshonore pas le Fort. Soudain, Menolly se blesse grièvement à la main en écaillant les poissons : elle ne pourra plus jouer de la musique, quoi qu’il arrive. Ses rêves de devenir harpiste s’envolent.

    La jeune fille avait découvert un nid de lézards de feu, ces petits animaux ressemblant à des dragons miniatures et quasi mystiques, car personne n’en avait vu. Elle s’enfuit un matin sur la plage pour retrouver ce nid.

    Ce court roman commence sur une ambiance de Cendrillon, tout en plongeant dans la vie un gros village de pêcheurs traditionnalistes. Le père de Menolly n’est pas « méchant », mais pétri de préjugés et tout entier dévoué à la survie du Fort. Peu à peu, les escapades de Menolly l’amènent sur une tout autre voie. On va croiser quelques héros des deux tomes précédents dans la seconde partie. Et des dragons, bien sûr.

    Une lecture plaisante, presque « jeunesse » dans la trame et les schémas, que j’ai lue avec plaisir et que j’ai finie avec le sourire aux lèvres.

    Ce court roman est le premier d’une trilogie (les vastes sagas ont souvent des trilogies internes), et je lirai la suite des aventures de Menolly.

    #198688
    FeyGirl
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    La saga de Hrolf Kraki, de Poul Anderson

    Qui est Hrolf Kraki ? Un roi légendaire du Danemark, qui aurait vécu — si on en croit les mythes — vers le VIe siècle. Paul Anderson a choisi de retranscrire et moderniser une des sagas nordiques les plus célèbres. Nous sommes à la même époque que Beowulf, d’ailleurs certains personnages de la saga de Hrolf Kraki sont évoqués dans celle de Beowulf.

    La saga elle-même est décomposée en plusieurs « dits » (pièce en vers), qui commencent quelques générations avant Hrolf Kraki et expliquent ses origines. Le lecteur plonge à la fois dans un univers historique, en découvrant les us et coutumes des Danois, des Suédois et des Goths de l’époque ; et un monde surnaturel avec les dieux, les sorciers, les trolls monstrueux, les géants, les elfes, les êtres mi-humains mi-animaux, et pour faire bonne mesure, les bersekers autour des rois.

    Les récits proposent un large éventail d’événements tragiques : meurtres, trahisons, batailles, toute la gamme est présente à travers les ambitions des rois et des jarls. Sans oublier l’influence des reines, qui vont de la reine sage à la reine-sorcière, de la mère aimante à la sœur maléfique.

    La plume évoque souvent un conte oral : on imagine bien un vieil homme scandant un « dit » devant un auditoire. Certains passages chantent une ode à la nature : les landes et les forêts, les mers et les montagnes, la fin de l’été où les guerriers rentrent chez eux pour la moisson et l’hiver où la campagne est désertique, les produits de la ferme garnissant la table des rois et la brume couvrant les paysages.

    Héros surhumains, francs tenanciers, concubines, paysans isolés, esclaves, vie au rythme des saisons : tout un monde disparu renaît sous la plume de l’auteur. Certains schémas classiques des mythes sont présents : les fils qui vengent la mort de leur père et reprennent leur héritage ; les douze guerriers qui défendent le roi, les manigances des sorciers ou sorcières et bien d’autres encore.

    Comme tout mythe antique, la saga rappelle les tabous qui ne doivent pas être brisés (tel l’inceste) et les mises en garde des êtres surnaturels qui doivent être respectées, sous peine d’un terrible prix à payer.

    Dans un contexte où les guerriers cherchent à se battre alors que des rois veulent l’unification du pays et la paix, les péripéties sont nombreuses. La main du destin bouleverse les vies, ou plutôt Odin inflige sa punition.

    Une lecture inspirante à plusieurs titres, et à découvrir si vous souhaitez en savoir plus sur la culture nordique d’antan.

    #198691
    Tristesire
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    Pour moi, Poul Anderson est un auteur assez mésestimé… C’est must read (Notamment Hrolf Kraki et L’épée brisée) !

    On ne touche pas aux lapins !

    #198696
    Lapin rouge
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    Pour moi, Poul Anderson est un auteur assez mésestimé… C’est must read (Notamment Hrolf Kraki et L’épée brisée) !

    Et La Patrouille du temps aussi, pour les amateurs d’uchronie, qui a fait l’objet d’une belle réédition au Bélial’.

    They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.
    #198698
    Tristesire
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    C’est vrai aussi Lapin rouge. De très bonnes inspis pour les rôlistes !

    On ne touche pas aux lapins !

    #198764
    Fitz
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    J’ai lu The Fall de Ryan Cahill, nouvelle d’introduction à sa saga de Fantasy The Bound and The Broken.

    Cette nouvelle se déroule dans un monde de Fantasy qui a l’air assez classique pour le moment. Elle nous emmène dans la Cité d’Ilnaen, siège de l’Ordre, qui via les Draleides, des mages-guerriers liés à de puissants Dragons, veille depuis des milliers d’années sur le continent d’Epheria. Mais la cité est attaquée, et des traîtres se cachent dans les rangs de l’ordre…

    Bourrée d’action, cette nouvelle constitue une très bon prologue à The Bound and the Broken (saga en cours, avec 3 livres et 3 nouvelles publiées jusque là).

    Une partie du décor est posé et on sent que les événements de cette nouvelle affecteront très fortement la suite de la saga, à commencer par le Tome 1 : Of Blood and Fire. Cette saga m’avait été recommandé comme « Les Archives de Roshar en mieux » par quelqu’un dont c’est la série préférée et je vois un peu ce qu’il veut dire, certaines éléments du worldbuilding ressemblent à des éléments des Archives de Roshar, mais d’autres à des éléments de la Roue du Temps, etc . Enfin bref, rien de nouveau, difficile d’être parfaitement original quand la quantité de livres sur le marché est si importante. En tout cas, cette nouvelle m’a convaincu de donner ma chance à la suite. D’ailleurs, si vous voulez la lire, elle est disponible gratuitement en ebook ici, sur le site de l’auteur.

    #198765
    Nymphadora
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    Pour le challenge « En attendant l’hiver » on est sensés lire un livre sud-américain, alors je me suis dit que ça serait l’occasion de lire un classique : Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez.

    Je ne sais pas si je placerais ça au rang du chef d’œuvre qu’il semble être pour beaucoup, ayant été un peu hermétique au voyage, plus spectatrice de la lecture que vraiment investie dans les personnages et cette saga familiale au long court, mais en tous cas, j’ai été assez fascinée, et je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé.

    On suit donc, dans une ambiance de rêve poisseux, un peu absurde où les temporalités se mélangent, la famille Buendia et le village qu’ils ont fondé, au fil des générations. L’ambiance est assez hallucinée et hallucinante de maîtrise. Ce fameux réalisme magique, bah c’est assez impressionnant en termes d’écriture. Malheureusement au delà de ça, les personnages m’ont lassée (et le fait qu’ils aient tous le même nom et aient une forte propension à l’inceste n’a pas aidé… sincèrement, à côté, la Danse des Dragons c’est du pipi de chat ! Au bout d’un moment, j’ai arrêté de chercher à savoir qui était qui, j’ai lâché l’affaire). Mais je pense que quand on accroche, le voyage doit être grandiose.

    En tous cas, je suis assez contente de pouvoir cocher ce classique dans ma liste des trucs à lire une fois dans ma vie 🙂

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    #198860
    FeyGirl
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    Terre, planète impériale, de Arthur C. Clarke

    Quel ennui !

    Un titre qui claque, mais une narration poussive et un scénario truffé de défauts.

    Et pas d’Empire, malgré la promesse du titre.

    Au XXIIIe siècle, Duncan est un habitant de Titan, le satellite de Saturne. Son grand-père Malcom a fait fortune en exploitant l’hydrogène de l’atmosphère, car c’est un gaz nécessaire aux systèmes de propulsion de ce futur. Victime d’un accident, Malcolm ne pouvait plus avoir d’enfants en bonne santé et s’est fait cloner lors d’un séjour sur Terre pour faire naître son fils, Colin. Devenu adulte, Colin, ayant hérité des problèmes de son père, a dû aussi se faire cloner afin d’avoir Duncan, qui lui-même n’a d’autre solution que le clonage pour avoir un enfant. Et ici, le lecteur attentif tique : même si le grand-père Malcolm a eu un accident, le clone Colin avait un corps neuf sans séquelles, donc capable d’avoir un enfant sain. Oups. L’auteur reconnaît en postface avoir eu des réactions outrées de ses lecteurs face à cette grossière erreur.

    Ce n’est pas fini : Duncan a un caractère légèrement différent de son père Colin et son grand-père Malcolm, mais il fait les mêmes erreurs qu’eux… à cause de la génétique qui induit des comportements identiques. Malcolm sait ce que va penser Duncan, car ils raisonnent pareillement, à cause de la génétique.

    Arthur C. Clarke est peut-être un auteur reconnu de hard-science, mais il pipait que dalle en génétique !

    Passons au reste.

    Le premier quart du roman est une exposition de la vie sur Titan, de Duncan et de son entourage, mais il ne se passe pas grand-chose. Certes, l’auteur décrit le quotidien sur un satellite isolé, inhospitalier mais sur lequel (ou plutôt dans les profondeurs duquel) vit une communauté, en utilisant quelques connaissances scientifiques et extrapolations. Mais ça ne suffit pas à maintenir l’intérêt. Puis Duncan doit aller représenter Titan sur la Terre pour le 500e anniversaire de la Déclaration des États-Unis.

    Deuxième quart : le voyage vers la Terre. Oui, un quart du roman. À part une rapide description du système de propulsion, bah, toujours pas d’intrigue en vue. Un quart de roman pour un voyage où il ne se passe rien.

    Troisième quart : Duncan arrive sur Terre, s’adapte à la pesanteur, rencontre des officiels, et des personnes annexes, et le lecteur fait pffff, il ne se passe toujours rien… Et paf, Duncan se met à enquêter sur un vol de titanite (cristal rare de Titan). Enfin un début d’intrigue, même si le lecteur en comprend mal l’enjeu car ce cristal ne sert à rien. Divulgâchage : en fait, quand le lecteur aura la réponse, il comprendra que le vol de ce cristal n’était pas important. Ah bon.

    Quatrième quart : il se passe quelque chose !!! Quelque chose de grave ! Ah, enfin. Divulgâchage : eh bien, ce n’était qu’un accident qui n’aura pas de conséquence.

    Et la conclusion de tous ces rebondissements : un super projet du tonnerre. Oui, cher lecteur ! Magnifique pour la connaissance de l’univers ! Une avancée pour la science. Mais ça n’a aucun rapport avec tout ce qui vient de précéder. C’est ballot.

    Alors, certes, Arthur C. Clarke est solide sur le plan de la hard-SF : la description de Titan et la vie de ses colons, les adaptations à la gravité, le mode de propulsion des vaisseaux naviguant dans le système solaire, et le projet exposé à la fin du roman. Il a aussi anticipé internet (il n’est pas le seul écrivain à l’avoir fait), et il a imaginé une Terre du futur réconciliée avec l’environnement (en passant très vite sur le sujet). Cependant, ces éléments forment moins de 5 % du roman, et le reste est décevant. Il n’a pas construit d’histoire ; j’ai eu l’impression qu’il avait ses inspirations hard-SF, et qu’il a essayé de les relier dans un récit. Ça ne fonctionne pas. Pire, la narration est le plus souvent plate.

    Bonus : le personnage qui s’avère le plus important n’est pas Duncan, qui est creux et ne sert qu’à mettre en lumière un autre protagoniste, Karl. Ce Karl qu’on voit très peu, au demeurant. Encore un problème de construction du roman.

    Bonus bis : les clones naissent par mère porteuse. Si le concept vous met mal à l’aise, l’auteur va plus loin. Les mères porteuses de la Terre du futur sont des handicapées mentales car celles-ci, c’est bien connu, ne forment pas d’attachement et se laissent prendre leur bébé en gardant le sourire. Notre « héros » Duncan assiste à une danse de mères porteuses parquées sur une île paradisiaque, elles sont heureuses de leur situation, Duncan est ému… Le lecteur beaucoup moins.

    Note à moi-même : se contenter des œuvres les plus connues de l’auteur.

    #198862
    DNDM
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    Hou purée, tu as vraiment l’air d’avoir souffert sur celui-là. ^^

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #198866
    Liloo75
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    Terre, planète impériale, de Arthur C. Clarke Quel ennui !

    J’ai lu ce roman, il y a une vingtaine d’années. Je n’en garde aucun souvenir… Et en lisant ton analyse, je comprends pourquoi 😄

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #198869
    FeyGirl
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    Hou purée, tu as vraiment l’air d’avoir souffert sur celui-là. ^^

    J’ai failli l’abandonner 2 ou 3 fois, mais j’ai continué parce qu’il se lit vite. Et puis j’ai un challenge duo d’auteurs sur Babelio, il fallait que je coche l’auteur

    J’avais lu 2001 l’Odyssée de l’Espace et ses suites, puisque mon père avait l’intégrale : j’avais lâché au milieu du tome 2 ou 3, je ne me souviens plus très bien.

    Terre, planète impériale, de Arthur C. Clarke Quel ennui !

    J’ai lu ce roman, il y a une vingtaine d’années. Je n’en garde aucun souvenir… Et en lisant ton analyse, je comprends pourquoi 😄

    J’ai Rendez-vous avec Rama qui m’attend, toujours venant de la bibliothèque de mon père. Je vais attendre un peu

    #198870
    DNDM
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    Ha pour le coup Rendez-vous avec Rama j’avais adoré.

    Et comme tu sembles être plutôt cliente de la SF « Sense of wonder », vu que tu as aimé La Nuit du Faune de Romain Lucazeau, possible que ça marche aussi sur toi. Ou pas, tu trouveras peut-être ça vu et revu.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #198873
    R.Graymarch
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    J’ai Rendez-vous avec Rama qui m’attend, toujours venant de la bibliothèque de mon père. Je vais attendre un peu

    C’est pas le (prochain?) projet cinéma de Denis Villeneuve?

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #198875
    FeyGirl
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    Ha pour le coup Rendez-vous avec Rama j’avais adoré. Et comme tu sembles être plutôt cliente de la SF « Sense of wonder », vu que tu as aimé La Nuit du Faune de Romain Lucazeau, possible que ça marche aussi sur toi. Ou pas, tu trouveras peut-être ça vu et revu.

    Quand je lis un vieux roman, je garde quand même en tête l’année de publication, car il serait injuste de le comparer à des œuvres plus récentes ^^

    J’ai Rendez-vous avec Rama qui m’attend, toujours venant de la bibliothèque de mon père. Je vais attendre un peu

    C’est pas le (prochain?) projet cinéma de Denis Villeneuve?

    Ah ? À ma connaissance, ce sera d’abord la suite de Dune, à savoir l’adaptation du roman Le Messie de Dune.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 mois et 3 semaines par FeyGirl.
    #198877
    Liloo75
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    J’ai Rendez-vous avec Rama qui m’attend, toujours venant de la bibliothèque de mon père. Je vais attendre un peu

    Celui-ci aussi je l’ai lu. Je dois encore avoir les tomes dans ma bibliothèque.

    Je me souviens plutôt bien de la trame de l’histoire. C’est bon signe ^^

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 mois et 3 semaines par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #198906
    Fitz
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    J’ai lu The Bound and The Broken Tome 1 : Of Blood and Fire de Ryan Cahill.

    C’était une bonne lecture, bien que manquant peut-être un peu d’originalité. Le prémisse est très classique : 400 ans après la nouvelle The Fall, 3 jeunes gens , Calen, Dann et Rist, sont forcés de fuir leur village à cause de forces hostiles et se lancent dans le vaste monde, dominé par le lointain Empire Lorien. Ils y rencontreront des dragons, des elfes, des nains, et plus encore. Une fois n’est pas coutume, il n’y a pas d’histoire de prophétie dans cette saga. Bref, ce n’est pas hyper original, mais les personnages comme l’histoire sont engageants, la prose  est concise et efficace, bref, les 400 pages sont passées toutes seules.

    #199166
    FeyGirl
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    Central Station, de Lavie Tidhar

    Genre : Science-Fiction.

    Première édition : 2024 en VF (Central Station, 2016 en VO).

    Près de Tel-Aviv, dans quelques siècles : Central Station est une tour géante, spatioport entre la Terre et le système solaire que l’humanité a colonisé. Au pied de cette tour vit une galerie de personnages, dont les destins sont l’objet de ce fix-up regroupant des nouvelles publiées entre 2011 et 2016. Ils forment une communauté cosmopolite : les descendants de Juifs cohabitent avec les Asiatiques et les Africains, pas loin de Jaffa où vivent les Arabes. On plonge très vite dans ce pays, carrefour des religions, baigné par le soleil et la mer. Les fidèles suivent les anciennes ou les nouvelles croyances, ils sont adeptes des technologies ou plus rarement réfractaires à ce monde moderne où la réalité virtuelle est réalité.

    Dans le futur imaginé par Lavie Tidhar, les humains entièrement naturels sont rares, car la plupart vivent avec des nodules donnant accès au numérique — nodules développés à partie de traces extraterrestres — voire sont le fruit de manipulations génétiques. Certains sont le rebut de fusion homme — robots, oubliés avec la fin des guerres. Sans parler des Autres, descendants des premiers êtres numériques et constitués de données, qui existent dans leurs propres univers. Les humains se sont transformés et parlent en continu dans la Conversation, le réseau numérique de ce futur. Ils ne peuvent plus s’en passer, quand ils ne recherchent pas des shoots de données pour s’enivrer.

    On ne lit pas Central Station pour suivre une histoire trépidante, mais pour découvrir un univers foisonnant grâce à l’imagination de l’auteur, avec des idées intrigantes et quelquefois des fulgurances. La construction de ce fix-up permet de s’aventurer très loin pendant quelques pages, à travers les destins d’êtres tous liés entre eux : amour, affection, regrets, espoirs déçus mais toujours décrits avec tendresse.

    Car Lavie Tidhar a une grande tendresse envers ses personnages. La plupart sont les laissés pour compte de ce futur, en marge de la société ou de retour d’une expatriation hors Terre, et en recherche de quelque chose : un avenir ou un passé, une foi ou une raison d’avancer, un souvenir ou l’espoir de ne pas être oublié. L’émotion est au rendez-vous avec quelques personnages marquants, comme la vampire de données, infectée contre sa volonté et qui rejette sa condition, ou l’homme-robot qui aspire à redevenir humain.

    Si l’auteur publie d’autres récits de science-fiction, je les lirai avec curiosité car son imagination et ses développements science-fictifs sont dignes d’intérêt, et il propose des personnages attachants.

    #199248
    FeyGirl
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    Mes vrais enfants, de Jo Walton

    Genre : Fantastique.

    Première édition : 2017 en VF (My Real Children, 2014 en VO).

    J’ai commencé ce livre à reculons, j’ai peu à peu plongé dedans et j’ai fini par le dévorer !

    Patricia est une vieille dame en maison de retraite qui perd la mémoire. Elle tente de se rappeler le passé, mais elle est perdue dans ses souvenirs, comme si elle avait eu deux vies bien différentes.

    Retour en arrière : au sortir de la Seconde Guerre mondiale, elle est étudiante en littérature. Mark, étudiant brillant en philosophie, la courtise puis la demande en mariage. Elle l’admire et est très amoureuse.

    Le lecteur commence à découvrir sa vie après le mariage, catastrophique. Mark n’est pas ce qu’il semblait être, méprise voire rabaisse Patricia, et est profondément misogyne. Il ne la voit que comme une machine à faire des bébés et à tenir une maison, alors qu’elle peine à être une parfaite femme au foyer. Mais dans cette après-guerre en Angleterre, Patricia, surnommée Tricia, a intériorisé l’infériorité de la femme, qui doit se dévouer à la famille. Tricia se soumet.

    Et tout d’un coup, le lecteur redécouvre la demande en mariage de Mark, que refuse Patricia. Elle part dans une vie très différente, plus vive et plus heureuse, est surnommée Pat (et non Tricia). Elle emménage avec une femme, Bee, dans une Angleterre qui accepte encore mal l’homosexualité.

    Les deux mêmes Patricia — Tricia et Pat — vont vivre des vies très différentes, qui vont forger leur personnalité. Les rencontres et les amitiés influent tellement sur leur vie que ce n’est plus la même Patricia. Si les deux traversent des épreuves et des joies, l’impact de l’entourage est ainsi subtilement souligné sur nos vies.

    En parallèle, leur monde n’est pas notre monde, et chacun est uchronique avec des événements internationaux radicalement différents de notre Histoire, impactant la vie des deux Patricia, mais aussi leur vision du monde. Les enfants d’univers différents sont bien différents eux-mêmes ; et l’environnement familial forge des personnalités peu comparables.

    Roman à l’écriture travaillée et élégante, il se révèle un vrai plaisir de lecture. À la fois classique dans sa plume et fantastique dans sa construction, il explore les conséquences de nos choix mais aussi de notre environnement sur notre destin, tout en approfondissant de nombreuses thématiques (féminisme, géopolitique, nucléaire). Les « tranches de vie » si bien retranscrites, avec des moments d’émotions forts : je recommande !

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 mois et 1 semaine par FeyGirl.
    #199746
    Fitz
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    J’ai lu Red Rising 4 : Iron Gold de Pierce Brown.

    Une description simple (et pourtant précise) de cette série de livres serait : Star Wars sous crack mélangé avec une tragédie de la Rome Antique, sur fond de lutte de classes.

    Dix ans après les événements de Morning Star. La Société despotique des Ors, qui gouvernait d’une main de fer le système solaire est en lambeaux. En de nombreux endroits, elle a cèdé la place à la République, fragile et malgré ses bonnes intentions affichées, presque aussi malade que la Société.

    Le Rêve des Ors est Mort, mais tous les Ors ne le savent pas encore et certains se battent pour un mirages, si beau pour eux mais pourtant si faux, bâti sur la misère d’innombrables esclaves.

    Dans leur rêve de grandeur, le lecteur devrait les détester, tellement ils sont violents et déconnectés des réalités, mais en même temps, une grande beauté se dégage d’eux, une beauté tragique et magique. Ils ont souvent un trait que j’apprécie beaucoup en fiction, le syndrome du personnage principal.

    Dans Iron Gold, après trois livres à suivre uniquement Darrow, 3 nouveaux POV font leur apparition.

    Il y a Lyria, jeune Rouge récemment libérée des mines, et qui vit dans des conditions précaires dans un camp de réfugiés sur Mars. Elle m’a beaucoup touché dans son parcours, ses incertitudes et ses angoisses.

    Il y a aussi Ephraïm, mercenaire Gris, leader d’une équipe de voleurs d’élites. Brisé par la mort de son mari il y a dix ans, il est parfois dur à lire, mais est très intéressant également.

    Ensuite, il y a Lysandre, Or, petit fils de l’ancienne souveraine de la Société, et qui a une évolution… intéressante au cours du livre, même si finalement prévisible au vu de son passé et de son environnement .

    Enfin, nous retrouvons Darrow, désormais père, et qui tout au long du livre, m’a fait beaucoup penser à cette réplique du film The Dark Knight : « You Either Die a Hero or Live Long Enough to See Yourself Become the Villain », où comme le dit si bien ce livre : « La guerre dévore les vainqueurs en dernier ».

    Un léger défaut de ce livre pour moi, sont les nombreux chapitres se terminant sur un Cliffhanger frustrant dû à un changement de POV au prochain chapitre. Ça fonctionnait très bien quand il n’y avait qu’un seul POV, moins bien avec quatre.

    Enfin, ce n’est pas un bémol mais une interrogation, ce monde est tellement atroce, pourri et corrompu jusqu’à la moelle que j’ai un peu de mal à voir comment Pierce Brown va nous offrir un changement positif crédible, avec seulement une poignée d’idéalistes pacifiques parmi les personnages. Mais peut-être que tout va mal se finir avec l’extinction définitive de toute vie humaine dans le système solaire, on a déjà bien progressé dans cette direction après tout !

    #199853
    Jon
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    Ça fait une éternité que je ne suis pas venu parler de mes lectures, mais à l’occasion du nouveau Challenge, je fais table rase des ces mois de non-assiduité, et je reprends de bonnes résolutions !

    Et ça commence par les tomes 2 et 3 de la série Dominion of the Fallen, d’Aliette de Bodard ! (J’avais parlé du premier tome ici 😉 )

    On est toujours dans une ambiance un peu pesante de Paris XIXe post guerre magique, tout est en ruine, tout est moisi, c’est assez sombre et un peu déprimant ^^

    The House of Binding ThornsDans The House of Binding Thorns, on suit d’un côté la maison Hawthorn, qui était secondaire dans le premier tome mais dont le leader, Asmodeus, était super intéressant/intrigant, donc j’étais très content de le voir de plus près 😄 et qui interagit avec la Cour des dragons vietnamiens, un univers qu’on aborde aussi très brièvement dans le premier tome et qui était très intrigant également ; et de l’autre côté, Philippe, l’un des protagonistes du tome 1, qui rejoint la communauté Annamite et essaie de vivre sa vie (en gros) tout en enquêtant un peu sur des disparitions étranges. Bien sûr, les multiples intrigues vont finir par se croiser en un gros noeud :p On suit pas mal de personnages, et c’est assez agréable. Seul bémol, j’étais parfois un peu perdu dans les enjeux, et surtout dans le passage du temps et les déplacements ^^’

    The House of Sundering FlamesDans The House of Sundering Flames, on reprend globalement les personnages du tome 2, et quelques-uns du tome 1, pour cette fois une histoire de lutte / survie / enquête face à la destruction (encore plus !) de Paris. J’ai beaucoup aimé la partie à Hawthorn, avec des intrigues de pouvoir et d’influence ; un peu moins convaincu par certains arcs dans la partie survie/fuite, dont quelques-uns m’ont paru alambiqués ou inutiles, avec ce même bémol que dans le tome 2 sur la gestion de la timeline.
    Dans l’ensemble, c’est une lecture assez intense et exigeante, avec cette ambiance de décrépitude/déchéance, mais aussi une sorte de magie mystérieuse, presque onirique par moments ; j’ai un peu galéré par moments, mais je suis content de les avoir lus !

    À noter que les deux premiers tomes de la trilogie sont traduits en français 😉

    #199891
    FeyGirl
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    Dans la toile du temps, d’Adrian Tchaikovsky

    Genre : Science-Fiction.
    Première édition : 2018 en VF (Children of Time, 2015 en VO).

    La scientifique Avranka Kern projette d’installer sur une planète terraformée des milliers de singes et un nanovirus qui accélérera leur évolution. Mais la futaille transportant les singes est détruite, tandis que le nanovirus trouve un hôte inattendu dans les araignées et dans une moindre mesure les fourmis. Les millénaires passent, les araignées grossissent et enjambent à grands pas l’évolution. Devenues intelligentes et communautaires, elles créent au fil des générations une société, une culture et une technologie adaptée à leur physiologie.

    Mais voilà : la Terre mourante a envoyé dans l’espace les derniers humains, qui espèrent bien s’installer sur cette planète accueillante… La planète est protégée par le module d’Avranka, qui s’est cryogénisée avant de donner des instructions à son IA, et les premiers membres d’équipages qui descendent malgré tout au sol sont attaqués par de très gros insectes.

    Le roman exploite l’idée d’une espèce très différente de la nôtre qui crée sa propre civilisation, et on sent que l’auteur s’est longuement renseigné sur les araignées, tout en ajoutant la dimension sociale qu’elles n’ont pas chez nous. Curieusement, au fil du roman, on se prend à s’attacher à ces grosses bêtes, leurs espoirs et leurs ignorances, leur chemin vers la civilisation et l’évolution de leur mentalité. Elles restent très différentes des humains et plus collectives. Cependant, les conflits entre nids ne manquent pas. Les araignées ne sont pas décrites comme idéales ou bienveillantes, loin de là (cf. le traitement de leurs mâles), ce qui ajoute à la crédibilité de la société imaginée.

    Quant aux humains, le récit est moins surprenant et reste l’histoire d’une lente décrépitude dans un huis clos. La thématique de l’humanité qui détruit son environnement et se détruit elle-même est un des fils conducteurs. On pourra peut-être reprocher à l’auteur la facilité scénaristique d’avoir un linguiste dans le vaisseau, déjà vu dans d’autres romans pour arriver à comprendre une espèce étrangère (quelle est la probabilité qu’il y ait un linguiste expert sur un vaisseau de quelques centaines de milliers de naufragés de l’espace ?). Holstein est ici la figure du héros malgré lui, du vieux sage mesuré seul à même de comprendre l’IA puis la nouvelle planète.

    Évidemment, l’un des enjeux est l’impossibilité de communication et de cohabitation entre deux espèces sapientes qui veulent vivre dans le même espace. Les araignées étaient là en premier, et les humains n’ont pas la capacité de repartir car leur vaisseau n’est plus qu’une épave.

    Principal défaut du roman : le début prétend que le nanovirus est lâché pour transformer les singes en serviteurs des derniers humains. Pourquoi donc ne pas avoir aussi installé les humains dès l’origine, alors que la Terre se meurt déjà ? On a l’impression d’une manœuvre pour justifier l’idée de départ.

    Il n’en reste pas moins que l’histoire est une bonne surprise, et je la lisais davantage pour connaître l’évolution des araignées que celle des humains. L’auteur a écrit une suite avec des poulpes sur une autre planète, et je suis curieuse de savoir ce qu’il a imaginé.

    #199895
    Schrö-dinger
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    Mes dernières lectures :

    Le dépeceur d’Orléans de Chloé Hestia : je l’ai reçu via Babelio et c’est plutôt une bonne chose car je n’ai pas aimé. Ce n’est pas très bien écrit et surtout l’intrigue n’est absolument pas crédible (un homme qui vient de perdre sa femme, victime d’un tueur en série, s’associe avec la soeur d’une autre victime, ils tombent amoureux, oh trop mignon, et peuvent compter sur un allié policier qui leur raconte tout ce qu’il se passe sur l’affaire, et leur demande d’aller enquêter à sa place et d’aller interroger des suspects ! Yes ! Très crédible). On ajoute à cela des soupçons de faux avis sur Babelio pour augmenter artificiellement la note, cela donne un lecteur mécontent ! J’en parle seulement parce que je voudrais au moins l’utiliser pour le challenge en cours.

    Exercice de confiance de Susan Choi : Exercice de confiance ou exercice de style, je me demande. C’était très bizarre, je ne suis pas sûr de savoir ce que j’ai lu. Une première partie nous présente une école d’art dramatique et un couple, David et Sarah. Et puis cela devient plus complexe, deux autres parties suivent avec les mêmes personnages, mais nommés différemment, et puis à la fin, moi, je ne comprends plus rien. L’autrice traite de sujets importants, notamment celui des abus sexuels. Malheureusement j’ai eu beaucoup de mal à suivre et j’ai trouvé la forme trop complexe, et cela m’a fait perdre de vue le fond.

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #200015
    Lapin rouge
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    Cette recension de mes lectures du 1er trimestre 2024 (la précédente est ici) sera maigrichonne, d’une part parce que j’ai déjà parlé de plusieurs bouquins lus dans des topics spécialisés, et d’autre part parce que j’ai moins lu en quantité à cause d’un pavé qui m’a tenu plus de temps que prévu.

    Au premier titre, je citerai « Lire JRR Tolkien », de Vincent Ferré, la trilogie du « Chevalier aux épines », de Jean-Philippe Jaworski, « Les Parias de l’an 2187 », de Philippe Ebly et « Langelot et le sous-marin jaune », du Lieutenant X.

    Le pavé qui m’a pris quasiment un mois, c’est « Le Modernisme réactionnaire » de Jeffrey Derf (traduit par Frédéric Joly). C’est un de ces livres d’histoire des idées dont l’idée-force peut se résumer en peu de mots, mais que l’auteur met 420 pages à étayer. La thèse, c’est que le nazisme est trop souvent présenté comme un mouvement profondément antimoderne, obsédé par un passé mythique et exaltant la communauté du sang et la tradition culturelle, alors que, s’il était bien radicalement opposé aux Lumières, cela ne l’a pas empêché de vouer un culte délirant à la technologie la plus avancée. L’exaltation d’un passé mythique et d’une tradition inventée de toutes pièces n’est en rien incompatible avec la valorisation de l’innovation technologique, de l’industrialisation et de la technocratie. Mais il ne suffit pas de le dire, encore faut-il l’établir, et l’auteur s’y emploie de manière convaincante, à défaut d’être passionnante.

    Bref, entre ce monument et la trilogie jaworskienne, j’ai tout de même pu glisser deux petits ouvrages, petits par la taille, mais grands par la qualité. Le premier, c’est « Une Mort très douce » de Simone de Beauvoir (167 p.), dans lequel l’autrice raconte la mort de sa mère. Ce récit sobre permet d’aborder ce qu’on ressent en assistant au déclin d’un proche, avec des phases de déchéance, d’amélioration, et comment on peut devenir étranger à son propre corps. L’autrice aborde également la question du rapport au corps médical, des relations mère-fille, et entre sœurs. J’avais eu envie de lire ce livre lors de l’expo Tolkien à la Bibliothèque François Mitterrand, où j’avais entendu l’auteur du SdA expliquer que le thème principal de son œuvre, c’est la mort, citant ce passage extraordinaire du livre de Beauvoir :

    « Il n’y avait pas de mort naturelle : rien de ce qui arrive à l’homme n’est jamais naturel puisque sa présence met le monde en question. Tous les hommes sont mortels : mais pour chaque homme sa mort est un accident et, même s’il la connait et y consent, une violence indue. »

    L’autre court ouvrage est un recueil de onze nouvelles de Patricia Highsmith, « L’Amateur d’escargots » (traduit par Alain Delahaye). Cette fois, c’est le film Perfect Days, de Wim Wenders, qui m’a donné envie de le lire, car un des personnages y évoque un peu énigmatiquement une des nouvelles. Je ne connaissais par l’autrice, sinon de réputation, et j’ai bien aimé. Ce sont des récits cruels, empreints d’un humour cynique allié à un regard d’entomologiste, qui n’empêche pas de brève séquence où une certaine empathie pour les victimes de la vie transparaît (cf. « Quand la flotte était à Mobile » ou « Les barbares »). C’est assez noir et misanthrope. Soyez averti, ce ne sont pas vraiment des nouvelles à chute, mais plutôt ders situations progressivement poussée soit à leur paroxysme, soit à leur conclusion hélas logique et qu’on pressent, mais avec une fine description de la psychologie du personnage point de vue.

    Avec tout ça, j’ai failli oublier la conclusion des aventures de l’inquisiteur Nicolas Eymerich, de Valerio Evangelisti, que je lis en italien, avec « Il fantasma di Eymerich ». On retrouve notre dominicain qui s’en vient cette fois à Rome, que le pape Grégoire XI vient de réintégrer, fermant ainsi la parenthèse de la papauté d’Avignon, et où il va mourir, ce qui va amener le Grand Schisme d’Occident. Le contexte historique est donc passionnant, la peinture d’une Rome misérable bien rendue, bref Evangelisti s’en sert avec maestria. Pour autant, c’est un peu toujours la même histoire : l’inquisiteur pourchasse les sectateurs d’une secte païenne, et, en contrepoint, au XXIème siècle, le scientifique Marcus Frullifer poursuit ses recherches hétérodoxes sur un vaisseau spatial propulsé par l’énergie psychique, ce qui permet de reboucler avec le premier tome de la saga.
    En conclusion, un dernier roman qui parvient à conclure le cycle avec une certaine élégance.

    Voilà, c’est tout pour le trimestre, mais, entre Jaworski, Beauvoir et Highsmith, la qualité est là.

    They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.
    #200049
    Fitz
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    J’ai lu The Wandering Inn Tome 7 : The Rains of Liscor de pirateaba.

    Après l’hiver vient le printemps. C’est l’ordre naturel des choses, et l’Innverse dans lequel se déroule The Wandering Inn n’échappe pas à cette règle immuable.

    Ainsi, le printemps fut.

    Après cet hiver interminable empli de morts et de noirceur. mais aussi de nombreux bonheurs, le printemps est la saison du renouveau, emplie de promesses fleuries, mais aussi remplies de dangers nouveaux et anciens.

    A Liscor, c’est aussi la saison des pluies, et les larmes du ciel coulent à flots. Elles ne sont pas les seules d’ailleurs, même si elles sont sans doute les plus visibles de toutes. Tout le monde, à son échelle, doit apprendre à faire face à sa façon au deuil d’un héros, que ce soit en tant que modèle de tout un peuple, aux apparences immortelles , ou bien simplement en tant qu’ami proche décédé au service d’une cause étrangère.

    Mais déjà, de nouvelles menaces grondent, tandis que les anciennes ne restent pas inactives non plus.

    Pendant que beaucoup fourbissent leurs armes pour se préparer à la Guerre, certains rêvent de paix, mais ils sont si peu nombreux…(contrairement à ceux qui rêvent d’une certaine auberge, eux beaucoup plus nombreux)

     

    J’ai énormément apprécié ce livre, comme tous les volumes de The Wandering Inn (sauf le Tome 4. : Winter Solstice, que j’ai un peu moins aimé). En dépit de l’absence de mon personnage favori depuis  maintenant 2 tomes complets (à peu près 1500 pages !!!), ça n’a pas réellement affecté ma lecture. En cause, une œuvre juste tellement riche en personnages ou éléments marquants. Chaque chapitre ou presque est un trésor pour moi, et il y a tellement de personnages qui apporte une voix fraîche à l’histoire. A noter qu’un certain nécromancien aigri et arrogant (Pisces bien sûr), que j’appréciais déjà énormément, est en train de menacer la place de Ryoka en tant que personnage favori de The Wandering Inn.

    #200060
    Jon
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    J’ai achevé ma lecture du cycle Dominion of the Fallen, d’Aliette de Bodard, avec les deux novellas supplémentaires qui se passent après la trilogie principale (Of Dragons, Feasts and Murders, et Of Charms, Ghosts and Grievances), en se focalisant sur les personnages principaux des tomes 2 et 3, qui se rendent dans le royaume des dragons 😄
    Dans les deux, on a une investigation, plus ou moins d’intrigues de cour, et surtout, les deux personnages qui sont adorables ; l’autrice tient très bien le rythme (même si j’ai toujours tendance à être perdu par moments dans des temporalités 😮 ) et ça se lit très bien !
    Novellas

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