ADWD 11 – Jon III

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    Liloo75
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    ADWD 11 – Jon III
    Au fil des pages – liste des sujets

    AFFC 10, Davos I ADWD 12, Daenerys II

    Ce chapitre fait suite à celui dans lequel Jon a envoyé Samwell, mestre Aemon, Vère, le fils de Della et Dareon à Villevieille.

    Sam doit se rendre à la Citadelle afin de se former et de devenir le futur mestre de Châteaunoir. Il a également pour mission de rechercher des informations sur les Autres et les méthodes pour les combattre. Aemon et le fils de Mance sont éloignés car tous deux possèdent du sang de roi et ils pourraient être sacrifiés par Mélisandre, pour ce seul motif.

    Jon a également décidé de garnir les forts inoccupés qui longent le Mur. Celui de Griposte était dédié à Janos Slynt. Ce dernier ayant refusé catégoriquement d’obéir à son lord Commandant, il a fini par perdre la tête, au sens propre.

    Le présent chapitre s’ouvre sur la préparation de la mise à mort de Mance Rayder, le roi d’au-delà du Mur, capturé par l’armée de Stannis. Jon a bien tenté de convaincre Stannis d’épargner Mance, arguant sa connaissance des Autres, sa capacité à se faire obéir du peuple sauvageon, le respect que lui vouent les chefs de clans. Tous ces éléments pourraient constituer des atouts dans la guerre à venir contre les Autres et pour nouer une alliance avec le peuple sauvageon. Mais Stannis ne veut pas en démordre (nous le connaissons bien), Mance est un déserteur de la Garde de Nuit, et la sanction est invariablement la mort.

    Mélisandre était présente lors de ces négociations. Elle a tout entendu et peut-être a-t-elle été plus sensible aux arguments de Jon.

    Nous allons découvrir qu’une supercherie se déroule sous nos yeux, puis observer Jon en qualité de lord Commandant, ainsi que Stannis et Mélisandre en tant que grands metteurs en scène, avant de conclure le chapitre avec Jon.

     

    La supercherie

     

    Le faux roi d’au-delà du Mur…

    Mance est amené près d’une fosse, juste derrière le Mur. C’est là qu’il doit être brûlé. Cette exécution a été méticuleusement préparée par la femme rouge. Il s’agit d’en mettre plein la vue aux sauvageons parqués dans un enclos, de leur montrer la puissance de Stannis et celle de son dieu R’hllor. Mélisandre est juchée sur une estrade d’où elle domine la foule, elle scande ses préceptes religieux et montre la cage en bois spécialement confectionnée pour y faire brûler Mance. Ainsi, il sera exécuté ou plutôt sacrifié, sur l’autel du dieu rouge.

    Cette cage est aussi le symbole de l’enfermement. Stannis et la prêtresse ont réussi à mettre le roi d’au-delà du Mur en cage. Pour le peuple libre, cela signifie que lui aussi va se retrouver métaphoriquement « en cage » désormais, que les sauvageons ne pourront plus aller et venir à leur guise.

    Il y a de quoi impressionner les spectateurs, et c’est bien l’objectif de Stannis et Mélisandre, montrer au peuple libre ce qui pourrait leur arriver s’ils n’obéissent pas à leur nouveau roi et à leur nouveau dieu.

    Toutefois, il y a quelque chose qui cloche dans cette mise en scène. Mance a peur de mourir, ce qui ne lui ressemble pas :

    • Il prétend qu’il n’est pas roi,
    • Il tente désespérément de se libérer de ses liens,
    • Il renie son peuple, son nom, son titre,
    • Il demande pitié, il implore,
    • Il accuse la femme rouge de sorcellerie.

    A la relecture, je me dis que nous avons sous les yeux tous les indices laissés par l’auteur afin de comprendre que ce n’est pas Mance qui va être livré aux flammes. Jamais le roi d’au-delà du Mur n’aurait eu peur de la mort, jamais il n’aurait renié son peuple, ni supplié pour avoir la vie sauve, ni même maudit Mélisandre.

    Celui qui va périr sous nos yeux n’est pas Mance Rayder, mais un autre homme doté de moins de courage que son roi.

    Jon est affecté par la mort de celui qu’il pense être Mance Rayder. Il lui vient à l’esprit une chanson issue du répertoire de Mance le barde. C’est sans doute à ses yeux un dernier hommage qu’il rend à son ami sauvageon.

     

    …et le faux Cor de l’Hiver

    La deuxième supercherie concerne le sort réservé au Cor de Joramun. Il est fort probable que ce ne soit pas le vrai Cor qui se soit retrouvé dans les mains de Mance Rayder. Néanmoins, Mélisandre utilise cet objet pour renforcer la valeur symbolique de la capture du roi d’au-delà du Mur. Non seulement le roi des sauvageons va mourir, mais le Cor qui menaçait de détruire le Mur est livré aux flammes dans une mise en scène pyrotechnique, digne des plus grands magiciens de Las Vegas.

    Par ce geste, Mélisandre assoit d’une part la victoire de Stannis, qui a capturé le roi des sauvageons et d’autre part, le rôle du roi Stannis en qualité de protecteur du royaume, puisqu’il s’est emparé du seul objet magique capable de détruire le Mur.

    Mais est-ce le vrai Cor ?

    Les sauvageons semblent le croire puisqu’ils sont désespérés par ce geste de Mélisandre qui jette l’objet au feu. Toutefois, Ygrid avait affirmé à Jon Snow que le Cor n’avait pas été retrouvé par Mance.

    Alors qui croire ?

    Je pense que Mance a laissé accroire à la découverte du Cor de l’Hiver, car cela renforçait sa légitimité et rassurait le peuple libre qui pensait ainsi détenir un objet de pouvoir face à la Garde de Nuit.

    Mais il aura peut-être révélé la vérité à ceux qui lui sont le plus proches, comme Ygrid.

    A mon avis, le véritable Cor est parti de Châteaunoir en même temps que Samwell, et il voyage actuellement vers Villevieille.

     

    Le lord Commandant

    Ce chapitre est une occasion de plus d’observer Jon dans ses habits de lord Commandant. Il n’a que 16 ans, et malgré quelques faiblesses liées à son manque d’expérience, il s’en sort plutôt bien jusque-là.

     

    Jon a de réelles qualités…

    En tant que lord Commandant, Jon sait prendre des décisions pertinentes. Il a fait s’aligner les 200 hommes de Châteaunoir, en vue de monter la garde pendant l’exécution de Mance Rayder. Il a pris soin de leur demander de se couvrir le visage avec leurs cagoules, afin de cacher aux sauvageons qui assistent à la scène la faiblesse de la Garde de Nuit. A savoir que celle-ci est composée essentiellement de vieillards et de novices. Il veut ainsi impressionner les sauvageons avant leur passage au sud du Mur. Jon désire que la Garde continue de susciter la peur chez le peuple libre. Etant donné qu’ils sont beaucoup plus nombreux que les frères jurés, c’est là une sage décision.

    Jon sait également se montrer compatissant envers Mance. La mort par le feu peut provoquer une grande souffrance. Pour épargner un adversaire qui fut un temps un ami, Jon a demandé à plusieurs de ses hommes de se tenir prêts à le cribler de flèches. Il donne l’ordre avant que Mance ne soit consumé par les flammes. Là encore c’est malin de sa part d’avoir utilisé plusieurs archers. Ainsi, on ne sait pas qui l’a épargné du pire.

    C’est aussi une façon de faire exécuter Mance le déserteur par la Garde de Nuit. Ce n’est pas Stannis qui assure l’exécution de la sanction, mais le lord Commandant de la Garde de Nuit, ce qui est conforme aux règles des frères jurés. Et cela explique d’autant plus pourquoi Stannis montre sa désapprobation vis-à-vis de cette manœuvre.

    Jon se sent coupable d’avoir envoyé Samwell, Vère, mestre Aemon et le bébé à Villevieille (et accessoirement Dareon). Il culpabilise au sujet de l’échange des enfants. De plus, il est persuadé qu’il les a mis en danger car une tempête sévit dans le Détroit. Jon songe qu’en voulant les sauver, il les a peut-être condamnés à une mort certaine.

    Jon ignore que malgré la tempête essuyée par leur bateau, la petite troupe de Samwell va s’en sortir. En dehors de mestre Aemon qui va contracter une bronchite fatale à son âge avancé.

    Il a encore rêvé de Ygrid et de la flèche fichée dans son sein. A chaque fois, dans chaque rêve, c’est une des siennes qui est responsable de sa mort. Jon aimait sincèrement Ygrid. Là encore, c’est la culpabilité qui le tenaille. Il pense à elle en observant Val, la belle-sœur de Mance, une autre femme sauvageonne farouche et déterminée. Jon songe que s’il avait accepté l’offre de Stannis, il aurait pu en faire son épouse. Val est une belle femme, fière, une guerrière dans l’âme. Elle est actuellement surveillée par les gardes du roi. Elle a réussi à subtiliser le couteau d’un de ses geôliers en tentant de s’évader.

    Val rappelle Ygrid à Jon, une femme du peuple libre, une piqueuse. Je pense que c’est la principale raison pour laquelle il la regarde avec quelques regrets. Jon n’est pas tourmenté à l’idée d’avoir perdu une chance d’épouser Val. A mon sens, Jon n’a pas encore fait son deuil, il n’est pas prêt à aimer une autre femme. Et puis, il est un homme de la Garde de Nuit, il a prêté serment.

    Par ailleurs, Jon se voit toujours comme un bâtard, indigne d’accéder à un certain statut, tel que celui de sire de Winterfell. Jon est toujours tourmenté par la tare de sa naissance, et être un homme de la Garde de Nuit, le lord Commandant, le gardien du Mur, c’est un honneur qui lui sied.

    Jon revient toujours à son statut de bâtard. Il ne se voit pas autrement. Néanmoins, n’est-ce pas Varamyr qui nous a appris que Fantôme est un animal digne d’un roi ?

     

    …mais il doit encore progresser

    Jon va devoir faire face aux réticences de certains de ses frères qui n’approuvent pas l’accueil des sauvageons, leurs anciens ennemis. Après les avoir combattus pendant des décennies, il est difficile d’accepter qu’ils deviennent des alliés, placés sous la protection de la Garde de Nuit.

    Ser Alliser ne cache pas son hostilité. Jon lui intime de garder le silence. Il sait que ser Alliser peut-être une source d’opposition à son commandement, même s’il est conscient que Thorne s’est calmé depuis la décapitation de Slynt. Il reste un élément hostile. Aussi, il préfère le garder sous la main pour le moment, pour mieux le surveiller.

    Mais c’est de l’opposition feutrée du lord Intendant que Jon devrait se méfier. Sous ses allures courtoises, il est à même de poser des difficultés à Jon. Bowen Marsh a du mal à avaler la potion amère que constitue le passage des sauvageons au sud du Mur. Il invoque leur serment qui les oblige à protéger le royaume, pour justifier sa contestation. Ce à quoi Jon fait judicieusement remarquer que lorsque les sauvageons seront passés au sud du Mur, ils feront également partie de ce royaume que la Garde a juré de protéger.

    Mais cette remarque ne suffira pas à rassurer Bowen March, qui s’est battu récemment contre les sauvageons et qui a laissé une oreille dans la dernière bataille.

    Marsh serait d’avis de renvoyer les sauvageons chez eux. Ils sont en effet des dizaines de milliers à s’apprêter à franchir le Mur. Alors que la Garde de Nuit ne dispose que de quelques centaines d’hommes. Si les sauvageons en viennent à se rebeller, il n’est pas difficile de savoir qui l’emportera. S’ils ne tiennent pas leur parole, si à leurs yeux les mots ne sont que du vent, ils n’auront aucun mal à submerger les frères jurés. Marsh a de bonnes raisons de s’inquiéter, et Jon ne lui apporte pas toutes les réponses qu’il faudrait.

    Marsh voudrait murer les portes, ainsi plus personne ne pourrait passer. Jon lui rétorque que les sauvageons pourraient aussi bien escalader le Mur. Il sait de quoi il parle, puisqu’il en a fait l’expérience ; mais il ne dit pas les mots à haute voix. A mon avis, il devrait expliquer à l’intendant en chef comment il a réussi à franchir le Mur avec l’aide des sauvageons. Peut-être que Marsh serait plus attentif à ses arguments.

    Marsh est persuadé que tant que la Garde tient le Mur, elle est inattaquable. Et dans ce sens, il n’a pas tort. Jon a vécu les assauts des hommes de Mance Rayder, et il sait très bien que même en nette supériorité numérique, ils n’ont pas réussi à franchir le Mur. Alors que les frères jurés présents n’étaient qu’une poignée d’hommes pour le défendre.

    Jon dit que son instinct le pousse à laisser les portes ouvertes. Il veut pouvoir disposer de patrouilleurs qui puissent partir vers le nord. Et si l’on ferme le Mur, la Garde serait bloquée également. Et sans patrouille, comment la Garde pourrait savoir ce qui se passe au nord ?

    L’argument se tient, les frères jurés ont besoin de pouvoir aller et venir librement. Mais Marsh assène le coup de grâce en rappelant à Jon à quel point l’expédition de Mormont fut un échec. Le lord Commandant assassiné par ses propres hommes, l’attaque des Autres, et la perte de dizaines de frères.

    Jon est à court d’arguments, il invoque Stannis, ce qui n’est pas très judicieux. Stannis est un des prétendants du Trône de Fer, il n’a pas à interférer dans les affaires de la Garde, même s’il s’est porté à leur secours à un moment crucial.

    Marsh fait part à Jon des rumeurs qui circulent à son sujet du fait de sa proximité avec le roi. Le lord Intendant craint également que l’accueil réservé à Stannis soit mal interprété par la Couronne. Les Lannister pourraient prendre ombrage et la Garde risquerait de se retrouver du côté du perdant.

    Jon rappelle qu’il est hors de question que la Garde prenne parti, et que l’issue de la guerre que se livrent les prétendants est incertaine. D’autant plus que lord Tywin n’est plus de ce monde.

    La nouvelle est parvenue jusqu’aux oreilles de la Garde de Nuit, Jon connait même les circonstances précises de la mort de Tywin. Je ne sais pas comment la chose a pu circuler aussi vite, par les bateaux de commerce peut-être ?

    Dans tous les cas, Marsh a raison sur un point. Vu de loin, l’accueil de Stannis par la Garde de Nuit peut être interprété comme une prise de position en sa faveur ; et sur ce point Jon devrait être plus convaincant, expliciter sa tactique, insister sur le fait qu’il ne soutient pas Stannis, même si Ned Stark a pu prendre part en sa faveur de son vivant.

    Bowen Marsh avance sa dernière carte. Stannis n’est pas aimé, et la femme rouge non plus. Cela n’est un secret pour personne. Déjà à Accalmie ou à Peyredragon, l’entourage de Stannis puis de Renly regardait Mélisandre avec méfiance.

    Jon promet à Bowen Marsh de réfléchir à tout cela. A mon avis, ces paroles ne suffisent pas. Il aurait dû lui parler plus franchement, lui livrer le fond de sa pensée. Marsh est un vétéran, un homme respecté au sein de la Garde. Il est certes moins virulent que Thorne, mais il a l’oreille des troupes. C’est le genre d’homme que Jon devrait mettre dans sa poche.

    C’est là la première erreur de commandement de Jon à mes yeux.

    La seconde ne va pas tarder à suivre.

    Jon se fait accompagner de Edd pour regagner le sud du Mur. Et comme souvent, c’est de sa bouche que sortent les vérités, même si elles sont énoncées sur le ton de l’humour. Edd est rassuré que la Cor de l’Hiver ait été détruit. Ouf ! ils sont passés près de la catastrophe…

    Edd fait également remarquer à Jon que les sauvageons ont dû renoncer à leurs dieux en échange d’un bol de soupe. Quel échange équitable ! La remarque est dite avec humour, mais elle n’est pas moins pertinente. Est-ce qu’un homme est prêt à renoncer à ses croyances, ses convictions, en échange de nourriture. Le risque pour la Garde se situe bien là. Si l’on soustrait un accord par la force à un partenaire, il y a de forte chance qu’il ne le respecte pas. Jon en a parfaitement conscience, puisqu’il pense en son for intérieur que :

    (…) le peuple libre choisit ses propres rois, et ils avaient choisi Mance, pas toi.

    Le « toi » en question est Stannis.

    Jon a besoin de compagnie après cette rude journée, il regrette le départ de Samwell et Aemon. Et il anticipe déjà l’absence future de ses amis choisis pour garnir les forts.

    Il décide d’aller manger avec les hommes, dans la nouvelle cantine de la Garde. Les frères avec lesquels il partage le plus d’intimité sont présents : Grenn, Pyp, Crapaud, satin, etc.

    Pyp est en train de faire de l’humour sur le compte de la femme rouge. En tant que lord Commandant, Jon se sent obligé d’intervenir, pour lui demander de cesser. Il ne veut pas de tensions entre ses hommes et ceux de Stannis. Et encore moins avec les fidèles de Mélisandre. S’en prendre à elle revient à s’attaquer au roi. Jon a bien compris que la prêtresse est comme l’épouse de Stannis, son double, sa flamme rouge.

    Les frères jurés n’en prennent pas ombrage, ils en rient et font de la place à Jon afin qu’il puisse s’attabler avec eux.

    Mais le lord Commandant préfère s’éloigner, prétextant quelque travail qu’il lui resterait à accomplir.

    Et c’est là à mon sens que Jon prend une mauvaise décision. Certes, avec son nouveau statut, Jon ne peut plus se comporter en ami et leur taper dans le dos, mais rien ne l’empêche d’être proche de ses hommes, de dîner avec eux de temps en temps, de prendre le pouls, de partager un moment de convivialité.

    Dans cette période de trouble, avec Stannis et ses troupes à Châteaunoir, les sauvageons qui viennent de franchir le Mur, Jon va avoir besoin de tout le soutien qu’il pourra trouver. Et ce n’est pas un repas partagé de temps en temps avec ses hommes qui va saper son autorité.

    Certes, le chef se doit de se démarquer, de garder quelque distance, mais il ne doit pas non plus se couper de ses hommes. Surtout de ceux qui lui sont fidèles et qui sont susceptibles de le suivre jusqu’au bout.

     

    Le roi et sa sorcière

    Au moment de la crémation, Mélisandre chauffe l’assemblée avant l’entrée de Stannis. Elle vante les pouvoirs du dieu rouge, le seul qui puisse les sauver des ténèbres. Les gens de la reine répondent en cœur, un peu comme à Peyredragon, pendant les célébration et sacrifices orchestrés par Mélisandre.

    Les sauvageons doivent se détourner des anciens dieux et choisir R’hllor. Ils doivent également s’incliner devant un nouveau roi, Stannis. Cela fait beaucoup de renoncements pour le peuple dit « libre ».

    Stannis profite de cette mise en scène pour impressionner ses futurs sujets en dégainant Illumination. La lumière qu’elle dégage éclipse tout le reste. Stannis demande aux sauvageons de ployer le genou devant lui, leur sauveur. C’est un rude sacrifice qu’il exige d’un peuple qui se moque des sudiers en les traitants, avec ironie, d’« agenouillés ». Jon avait entrepris Stannis, afin qu’il renonce à ce rituel, et démontrer ainsi qu’il respecte les us des sauvageons.

    L’argument de Jon était fort approprié, quand un conquérant veut se faire accepter de ses nouveaux sujets, il doit accepter d’intégrer une partie de leurs coutumes. Cela lui aurait permis d’être mieux accueilli en qualité de nouveau roi.

    Mais Stannis n’a pas voulu céder, faisant preuve encore une fois la rigidité que beaucoup lui prêtent.  Plus haut, Jon l’avait comparé à de la pierre. Donal Noye se le figurait comme le fer noir qui refuse de plier. Stannis exige que les chefs du peuple libre ploient le genou. Il en ira donc ainsi pour le nouveau Magnar de Thenn, Clinquefrac, les pieds cornés et le frère d’Harma la Truffe, qui a récupéré ses cochons, qui vont devoir se plier à la volonté de leur nouveau roi.

    Mais les sauvageons n’ont plus vraiment le choix. Beaucoup sont âgés, faibles ou souffrants. Ils connaissent la menace qui vient du nord. Avoir la possibilité de passer au sud du Mur est une chance inespérée pour eux. Seule une minorité refusera de se soumettre aux exigences de Stannis pour rejoindre la forêt hantée et ses dangers.

    Dans la chaine de commandement, j’ai relevé que c’est Stannis qui donne l’ordre d’ouvrir les portes aux sauvageons. Puis, l’ordre est relayé par Clayton Suggs, un homme de la reine (converti à la religion de R’hllor). Ser Corliss Penny, un homme de Selyse également, donne l’ordre d’ouvrir l’enclos où sont retenus les sauvageons.

    Enfin, c’est Jon Snow qui commande à ses hommes de s’écarter pour laisser passer les réfugiés. Edd leur ouvrira la porte.

    Dans l’ordre protocolaire, nous avons donc Stannis, puis les hommes de la reine (de Mélisandre en réalité) et en dernière position, la Garde de Nuit. Dans sa mise en scène, Stannis a voulu marquer les esprits et montrer qui détient le pouvoir au pied du Mur. Voilà qui ne va pas faciliter la tâche de Jon.

    Pour passer, chaque individu se voit remettre un morceau de Barral qu’il doit jeter dans le brasier qui a vu Mance Rayder se consumer. Ce geste symbolise à lui seul le renoncement des sauvageons à leur ancien roi et à leurs dieux.

     

    Réflexions nocturnes

    C’est au moment où Jon décide de retourner dans ses appartements que Fantôme fait son apparition. Il vient de se repaitre de quelque gibier.

    Jon ressent le goût du sang dans sa bouche, qu’il nettoie machinalement. Son attitude est radicalement différente de celle de Bran, qui participe aux parties de chasse d’Eté sans états d’âme et qui reste dans le corps de son loup même quand celui-ci mange. Jon est toujours dans une forme de déni quant à son statut de zoman :

    Je suis un homme, pas un loup.

    Jon fait une halte chez Clydas, qui lui offre du vin chaud. La boisson chaude est la bienvenue. Elle réchauffe le corps et le cœur. C’est ainsi que nous apprenons que Jon a lu le Compendium de Jade, que mestre Aemon avait laissé à son intention. Il y a trouvé la légende de Azor Ahaï. Son épée était brillante et brûlante.

    Cet élément lui permet d’en déduire que l’épée de Stannis, son Illumination, est fausse. Elle éblouit mais ne dégage aucune chaleur. Il parvient à la même conclusion que Aemon. L’Illumination de Stannis est un leurre. Par conséquent, il ne peut pas être ce que prétend la femme rouge, il ne peut pas être l’Elu, celui destiné à sauver l’humanité face aux Autres. Il ne sera pas le dernier héros.

    Mais alors, où est-il cet Azor Ahaï ? on ne se demande bien…

    Avant de se coucher, Jon rédige deux lettres. Il envoie des hommes proches de lui, des amis, pour garnir les Tour Ombreuse et Fort-Levant. Halder, Crapaud, Grenn et Pyp sont désignés pour rejoindre ces deux forts. Jon est en train de se séparer des quelques hommes qui lui sont fidèles.

    Ce n’est peut-être pas le meilleur choix à faire dans ces temps difficiles pour la Garde et son jeune lord Commandant, qui ne fait pas l’unanimité. Jon va avoir besoin d’alliés. Le fait d’éloigner ses soutiens risque de lui coûter cher.

    Jon observe le corbeau de Mormont, il espère vivre plus longtemps que le volatile, sinon celui-ci pourrait bien lui picorer les yeux, comme il l’a fait avec son ancien propriétaire. Jon ignore qu’en fait, le corbeau lui survivra. Mais gageons que l’animal ne lui dévorera pas le visage. Si les corbeaux sont les émissaires de la Corneille à trois yeux, le volatile aura probablement une autre mission à accomplir, comme donner l’alarme ou prévenir la prêtresse.

    Jon regarde son loup et se fait la réflexion suivante :

    Fantôme était plus proche qu’un ami. Fantôme faisait partie de lui.

    Ah, aurait-il pris, enfin, le chemin de l’acceptation de qui il est, de ce qu’il est ?

    Jon conclut le chapitre en citant un extrait de son serment, il est un homme de la Garde de Nuit « maintenant et à jamais ». Mais en réalité, le lecteur devine que rien n’est moins sûr.

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    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #197449
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Jon s’est débarrassé de Janos Slynt au chapitre précédent, ici Stannis va se séparer de Mance Rayder (enfin pas tout à fait mais qui l’avait vu en primolecture ?). Je ne me souviens plus de mes premières impressions mais il me semble que j’avais une bonne opinion de Mance : loin d’être le grand ennemi de Westeros, c’est un homme qui unit son peuple pour le mettre à l’abri d’une immense menace. Mais connaissant le côté un peu rigide de Stannis, il ne peut pas s’attendre à rester en vie.

    Mance est quasi humilié (une simple tunique, par ce temps ?)

    Mance Rayder wore only a thin tunic that left his limbs naked to the cold. They could have let him keep his cloak, Jon Snow thought, the one the wildling woman patched with strips of crimson silk.

    Small wonder that the Wall was weeping.

    Jon a tenté de plaider la cause de Mance mais en vain. Il ne savait pas que le vrai Mance est en fait à l’abri. Comme quoi il est sur la même longueur d’ondes que Stannis mais ce dernier ne veut pas le mettre dans la confidence

    Stannis est soutenu par Mélisandre en mode « illuminée » (ça fait un peu peur : « si vous n’êtes pas avec nous, vous êtes contre nous »). Mance essaye de dire qu’il n’est pas roi mais on le fait taire. A posteriori, on comprendra des trucs

    On reparle du cor de Joramun qui n’a pas été utilisé (comme quoi, Mance ne voulait pas faire tomber le Mur, ou sinon ce n’est pas le vrai cor?)

    Joramun had died thousands of years ago, but Mance had found his grave beneath a glacier, high up in the Frostfangs. And Joramun blew the Horn of Winter, and woke giants from the earth. Ygritte had told Jon that Mance never found the horn. She lied, or else Mance kept it secret even from his own.

    A côté de Stannis, il y a Val qui est impér… royale

    The king’s eyes were blue bruises, sunk deep in a hollow face. He wore grey plate, a fur-trimmed cloak of cloth-of-gold flowing from his broad shoulders. His breastplate had a flaming heart inlaid above his own. Girding his brows was a red-gold crown with points like twisting flames. Val stood beside him, tall and fair. They had crowned her with a simple circlet of dark bronze, yet she looked more regal in bronze than Stannis did in gold. Her eyes were grey and fearless, unflinching. Beneath an ermine cloak, she wore white and gold. Her honey-blond hair had been done up in a thick braid that hung over her right shoulder to her waist. The chill in the air had put color in her cheeks.

    La boss, c’est Mélisandre : elle fait brûler le cor puis c’est elle qui se fait maudire par Mance quand il brûle (alors qu’encore une fois, on meurt asphyxié avant d’être brûlé). Jon reste stoïque, pour l’image. Le cor se consume en même temps que « Mance »

    The horn crashed amongst the logs and leaves and kindling. Within three heartbeats the whole pit was aflame. Clutching the bars of his cage with bound hands, Mance sobbed and begged. When the fire reached him he did a little dance. His screams became one long, wordless shriek of fear and pain. Within his cage, he fluttered like a burning leaf, a moth caught in a candle flame.

    Et à ce moment, Jon chante intérieurement L’épouse du Dornien en hommage à Mance. Val ne cille pas (était-elle au courant ? Je ne sais plus) et cela permet à l’auteur de digresser sur le poncif des-femmes-qui-sont-fortes (Ygrid, Vère). Jon donne l’ordre d’abréger les souffrances de Mance, et on arrive au R’hllor show avec moult phrases inspirées et Illumination plus lumineuse que jamais (mais toujours sans chaleur). Cela sert à proposer un accord : soumettez-vous ou partez (et donc mourez). Symboliquement un bout de barral doit alimenter le brasier. Tous ne viennent pas

    He saw men cringing as they neared the flames, heard children cry. A few turned for the forest. He watched a young woman stumble away with a child on either hand. Every few steps she looked back to make certain no one was coming after them, and when she neared the trees she broke into a run. One greybeard took the weir-wood branch they handed him and used it as a weapon, laying about with it until the queen’s men converged on him with spears. The others had to step around his body, until Ser Corliss had it thrown in the fire. More of the free folk chose the woods after that—one in ten, perhaps.

    On s’attarde sur des leaders, le nouveau Magnar de Thenn et Clinquefrac (wink wink), puis des gens plus mineurs. Jon en a vite marre de tout ce tralala

    It is too cold for this mummer’s show, thought Jon. “The free folk despise kneelers,” he had warned Stannis. “Let them keep their pride, and they will love you better.” His Grace would not listen. He said, “It is swords I need from them, not kisses.” / You can give them land and mercy, but the free folk choose their own kings, and it was Mance they chose, not you.

    Bowen Marsh émet beaucoup de doutes quant à ce qu’il voit.

    “We bled to stop the wildlings at the Gorge. Good men were slain there, friends and brothers. For what?”

    “The realm will curse us all for this,” declared Ser Alliser Thorne in a venomous tone. “Every honest man in Westeros will turn his head and spit at the mention of the Night’s Watch.”

    On apprend que Jon a envisagé d’envoyer Thorne à la place de Slynt mais s’est ravisé. Jon se demande comment il pourra défendre le Mur avec si peu de monde. On passe à des géants qui ne peuvent pas passer et que Stannis congédie pacifiquement

    Four giants were among them, massive hairy creatures with sloped shoulders, legs as large as tree trunks, and huge splayed feet. Big as they were, they might still have passed through the Wall, but one would not leave his mammoth, and the others would not leave him. The rest of those who remained were all of human stature. Some were dead and some were dying; more were their kin or close companions, unwilling to abandon them even for a bowl of onion soup.

    Some shivering, some too numb to shiver, they listened as the king’s voice rumbled off the Wall. “You are free to go,” Stannis told them. “Tell your people what you witnessed. Tell them that you saw the true king, and that they are welcome in his realm, so long as they keep his peace. Else-wise, they had best flee or hide. I will brook no further attacks upon my Wall.”

    Ensuite c’est ponctué par un “One realm, one god, one king!” qui résonne beaucoup quand même comme Ein Reich, ein Volk, ein Führer…

    Val did not join the chant, he saw. Nor did the brothers of the Night’s Watch. During the tumult the few remaining wildlings melted into the trees. The giants were the last to go, two riding on the back of a mammoth, the other two afoot.

    On revient à un discours un peu tendu (surtout quand on connait la fin) entre Marsh et Jon

    “Lord Snow, I am not one to bear tales, but there has been talk that you are becoming too … too friendly with Lord Stannis. Some even suggest that you are … a …”

    A rebel and a turncloak, aye, and a bastard and a warg as well. Janos Slynt might be gone, but his lies lingered. “I know what they say.” Jon had heard the whispers, had seen men turn away when he crossed the yard. “What would they have me do, take up swords against Stannis and the wildlings both? His Grace has thrice the fighting men we do, and is our guest besides. The laws of hospitality protect him. And we owe him and his a debt.”

    “Lord Stannis helped us when we needed help,” Marsh said doggedly, “but he is still a rebel, and his cause is doomed. As doomed as we’ll be if the Iron Throne marks us down as traitors. We must be certain that we do not choose the losing side.”

    “It is not my intent to choose any side,” said Jon, “but I am not as certain of the outcome of this war as you seem to be, my lord. Not with Lord Tywin dead.”

    Ne pas choisir de camp, surtout pas le mauvais, on n’est pas si loin du chapitre précédent avec Davos et son « ravisseur ». On voit comment la mort de Tywin a rebattu les cartes pour tout le monde.

    Salle commune pour le repas et Pyp sort la meilleure phrase de la saga !!

    The younger men were gathered at another table, where Pyp had stabbed a turnip with his knife. “The night is dark and full of turnips,” he announced in a solemn voice. “Let us all pray for venison, my children, with some onions and a bit of tasty gravy.” His friends laughed—Grenn, Toad, Satin, the whole lot of them.

     

    Jon Snow did not join the laughter. “Making mock of another man’s prayer is fool’s work, Pyp. And dangerous.”

    “If the red god’s offended, let him strike me down.”

    All the smiles had died. “It was the priestess we were laughing at,” said Satin, a lithe and pretty youth who had once been a whore in Oldtown. “We were only having a jape, my lord.”

    “You have your gods and she has hers. Leave her be.”

    “She won’t let our gods be,” argued Toad. “She calls the Seven false gods, m’lord. The old gods too. She made the wildlings burn weirwood branches. You saw.”

    Pyp et ses amis sont assez insouciants. Jon ne veut (ne peut) pas l’être. Il les sermonne même pour ça et s’en éloigne alors que Grenn faisait un geste et que Jon en avait envie

    He thinks this is all some game. Jon wanted to shake some sense into him. “Waggle your ears all you like. It’s your tongue waggling that makes the trouble.”

    “I’ll see that he’s more careful,” Grenn promised, “and I’ll clout him if he’s not.” He hesitated. “My lord, will you sup with us? Owen, shove over and make room for Jon.”

    Jon wanted nothing more. No, he had to tell himself, those days are gone. The realization twisted in his belly like a knife. They had chosen him to rule. The Wall was his, and their lives were his as well. A lord may love the men that he commands, he could hear his lord father saying, but he cannot be a friend to them. One day he may need to sit in judgment on them, or send them forth to die. “Another day,” the lord commander lied.

    Jon va dans sa forteresse de solitude ce qui lui coûtera bien cher dans le futur, mais voit Val, à son balcon qui regarde le Mur. Et Jon qui pense au futur qu’il n’a pas accepté

    al stood on the tower roof, gazing up at the Wall. Stannis kept her closely penned in rooms above his own, but he did allow her to walk the battlements for exercise. She looks lonely, Jon thought. Lonely, and lovely. Ygritte had been pretty in her own way, with her red hair kissed by fire, but it was her smile that made her face come alive. Val did not need to smile; she would have turned men’s heads in any court in the wide world.

    All the same, the wildling princess was not beloved of her gaolers. She scorned them all as “kneelers,” and had thrice attempted to escape. When one man-at-arms grew careless in her presence she had snatched his dagger from its sheath and stabbed him in the neck. Another inch to the left and he might have died.

    Lonely and lovely and lethal, Jon Snow reflected, and I might have had her. Her, and Winterfell, and my lord father’s name. Instead he had chosen a black cloak and a wall of ice. Instead he had chosen honor. A bastard’s sort of honor.

    Jon se monte la tête sur le fait que le Mur est à lui (avec tout ce que cela implique comme sacrifice qu’il doit faire, afin d’être exemplaire voire un martyre), retrouve Fantôme (rejette sa partie « loup ») et va voir ce jeunôt de Clydas (60 ans). Ce dernier a lu le livre recommandé par Aemon et cela parle d’Azor Ahai et de son épée

    Clydas blinked. “A sword that makes its own heat …”

    “… would be a fine thing on the Wall.” Jon put aside his wine cup and drew on his black moleskin gloves. “A pity that the sword that Stannis wields is cold. I’ll be curious to see how his Lightbringer behaves in battle. Thank you for the wine. Ghost, with me.”

    De retour dans sa cellule provisoire, il écrit aux lords des deux garnisons pour leur refuser le monde qu’ils demandent (et qu’il n’a pas). On apprend aussi qu’il va se séparer de ses amis pour regarnir le Mur (geste sans doute funeste). Il se « réconcilie » un peu avec Fantôme avant d’aller se coucher dans son lit de douleurs (c’est un emo, Jon^^)

    Perched above the window, the Old Bear’s raven peered down at him with shrewd black eyes. My last friend, Jon thought ruefully. And I had best outlive you, or you’ll eat my face as well. Ghost did not count. Ghost was closer than a friend. Ghost was part of him.

    Évidemment en primolecture, on rate plein de trucs. Mais sinon on en comprend plein d’autres et on devine ce qui va arriver beaucoup plus tard dans le tome.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
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    #197469
    Liloo75
    • Fléau des Autres
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    Et à ce moment, Jon chante intérieurement L’épouse du Dornien en hommage à Mance. Val ne cille pas (était-elle au courant ? Je ne sais plus) et cela permet à l’auteur de digresser sur le poncif des-femmes-qui-sont-fortes (Ygrid, Vère).

    Je ne pense pas que Val soit au courant de l’échange des deux hommes avant la crémation.

    Elle reste stoïque pour ne pas donner la satisfaction aux agenouillés de la voir pleurer.

    A mon avis, Mélisandre a limité le nombre de personnes mises dans la confidence. Cela réduit le risque que la supercherie soit éventée. Car le peuple libre doit être certain que son roi a été livré aux flammes.

    Et Stannis au milieu de tout cela, connait-il la vérité ?

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #197472
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Juste mon feeling mais ce serait très étonnant que Mélisandre ait pris cette initiative et que Stannis ne soit pas au courant

    Sinon pour cette histoire de serment et « d’agenouillés », Jon et Stannis n’ont sans doute rien compris au peuple libre comme l’écrivait Evrach

     

    Dire que « le peuple libre ne s’agenouille pas » ne signifie pas qu’ils préfèrent la mort à la génuflexion, mais plutôt que la sincérité de l’agenouillement leur est inconnue. Le peuple libre peut mettre un genou à terre devant Stannis, cela n’a pour eux aucune valeur, et certainement pas celle de la soumission ; et c’est comme ça qu’il faut entendre la locution. Le peuple libre ne se soumet pas quand il s’agenouille, et ployer le genou ne signifie aucunement pour eux qu’ils vont respecter celui en face duquel ils se sont agenouillés, ou reconnaître son autorité.

    En revanche, les serments… ça c’est autre chose.

    /

    Les sauvageons descendent des Premiers Hommes, leur sang est le même que celui des Stark, leurs dieux également, et le serment prêté comme les droits de l’hôte sont des choses sacrées. Attention, je ne dis pas qu’aucun sauvageon n’a jamais trahi de serment, juste que contrairement à l’agenouillement ou à l’hommage féodal, le serment, et à plus forte raison le serment prêté devant les dieux, est quelque chose qui compte, qui a de la valeur.

    /

    Face à Stannis, certains ployèrent le genou, mais aucun ne prêta serment. Face à Jon aucun ne ploie le genou, mais ils prêtent serment. Serment de le suivre, de lui vouer son épée, d’être son homme lige… Ce n’est pas un serment fait à la Garde de Nuit, c’est un serment fait à un homme. Et un serment qui sera suivi de faits :

    /

    À ce moment précis ils sont tous prêts à le suivre dans une guerre qui n’est pas la leur pour honorer leur parole. Qui suit-on ainsi avec un enthousiasme à s’en faire décrocher les rondaches ? Celui qui vous a pris tous vos biens ? L’ennemi plus faible et dix fois moins nombreux que vous qui a pris vos enfants en otage ? Non. Ils suivent une figure d’autorité qui a la force, le charisme, qui les a protégé, qui les a fait passer le Mur, qui est symboliquement uni avec leur princesse. Ils suivent un roi. Un roi qui a absolument tout d’un roi d’au-delà du Mur… tout sauf le titre. Et la couronne. Mais ça tombe bien, les rois-d’au-delà du Mur ne portent pas de couronne.

     

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    #197481
    Oiseleur
    • Patrouilleur Expérimenté
    • Posts : 307

    L’isolement de Jon vis à vis de ses frères de la Garde de Nuit commence à se faire sentir. Mine de rien Bowen Marsh indique que déjà le chef des constructeurs s’est rallié à sa politique de condamnation des portes du Mur.

    L’exercice du pouvoir de Jon est plus basé sur les enseignements d’Eddard Stark bien plus que sur ceux de Jeor Mormont.

    Quant à la substitution de Mance Rayder par le Clinquefrac, si Stannis est au courant et que les Nordiens l’apprennent, cela pourrait abaisser l’ardeur des soutiens nordiens envers Stannis.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 mois et 1 semaine par R.Graymarch.
    #197516
    Yfos
    • Terreur des Spectres
    • Posts : 1840

    Merci pour cette relecture et ces commentaires.

    (une simple tunique, par ce temps ?)

    Il ne fait pas si froid que ça: le mur pleure.

    Jon songe que s’il avait accepté l’offre de Stannis, il aurait pu en faire son épouse

    De plus, il l’a plus ou moins enlevée et elle ne l’a pas poignardé.

    Et Stannis au milieu de tout cela, connait-il la vérité ?

    Je dirais que oui, essentiellement parce que je ne pense pas que Melisandre déciderait seule de l’envoyer plus tard à Winterfell mais il est écrit dans l’article de l’encyclopédie consacré à Mance Rayder que

    « Le roi Stannis n’est pas informé de ce subterfuge. »

    Edd fait également remarquer à Jon que les sauvageons ont dû renoncer à leurs dieux en échange d’un bol de soupe. Quel échange équitable ! La remarque est dite avec humour, mais elle n’est pas moins pertinente. Est-ce qu’un homme est prêt à renoncer à ses croyances, ses convictions, en échange de nourriture.

    D’autant que ce sont Stannis et Melisandre qui leur demandent de renoncer à leurs convictions et La Garde de Nuit qui offre la nourriture. Les lois de l’hospitalité les lient à la Garde, les lient-elles au roi?

    Plus tard, après le départ de Stannis, Jon emmènera les sauvageons prêter serment devant les barrals.

    On s’attarde sur des leaders, le nouveau Magnar de Thenn et Clinquefrac (wink wink), puis des gens plus mineurs

    Le frère de Harma la Truffe et le fils de Alfyn Freux-buteur ont-ils un vrai pouvoir? Ygrid (je crois) a expliqué que le pouvoir chez les Thenn ressemblait à ce qu’il était au sud du Mur mais qu’il n’en allait pas de même pour le reste du peuple libre.

    Jon est en train de se séparer des quelques hommes qui lui sont fidèles. Ce n’est peut-être pas le meilleur choix à faire dans ces temps difficiles pour la Garde et son jeune lord Commandant, qui ne fait pas l’unanimité. Jon va avoir besoin d’alliés. Le fait d’éloigner ses soutiens risque de lui coûter cher.

    En effet. Ils sont également parmi les rares susceptibles d’oser le prévenir de l’état d’esprit des hommes de la garde, avec Edd Tallett.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 mois par Yfos.
    #197672
    Tybalt Ouestrelin
    • Pas Trouillard
    • Posts : 549

    La relecture est cruelle pour Jon. On réalise la gravité de ses erreurs : s’éloigner de ses amis, ne pas entendre mieux Marsh afin d’acquérir son soutien… La substitution de Mance est très bien écrite, subtilement on ne l’entend pas vraiment, personnellement je ne m’en suis pas douté une seule seconde et même à la relecture j’ai scruté les indices que j’ai trouvé très bien placés.

    DOH 8&10 : Tybalt Ouestrelin, acolyte loyaliste devenu Mestre ; Or, Argent et Bronze.
    DOH 9 : Lazzara zo Ghazîn, Grâce Bleue devenue Sénéchale. Miraculée devenue Conseillère. Pas Miraculée deux fois.

    #197681
    Oiseleur
    • Patrouilleur Expérimenté
    • Posts : 307

    La relecture est cruelle pour Jon. On réalise la gravité de ses erreurs : s’éloigner de ses amis, ne pas entendre mieux Marsh afin d’acquérir son soutien…

    Pour acquérir le soutien de Bowen Marsh en l’état actuel Jon aurait dû se plier aux recommandation du premier. Il aurait fallu à Jon d’autres conseiller comme mestre Aemon ou des patrouilleurs de renom comme Benjen ; le Mimain pour donner des contre-arguments à la thèse de Bowen Marsh.

    Elle viendra plus tard avec le nouveau chef (ou premier) des patrouilleurs.

    Condamner les Portes, c’est se priver de renseignement; de faire des sorties ; laisser toutes les initiatives à ce qui vient du Nord du Mur.

    Dans le jeu de rôle vidéo : Game of Thrones. Des sauvageons ont réussi à franchir le Mur à Glacière et ont entrepris de réouvrir les portes pour leurs camarades.

    Bowen Marsh peut argumenter qu’il suffit de patrouiller suffisamment régulièrement en réaffectant tous les patrouilleurs pour prévenir ce risque.

    C’est surtout le retour sur expérience de l’expédition de Jeor Mormont qui est important.

    Bowen est de l’avis que les Sauvageons doivent combattre les Autres séparément de la Garde et au Nord du Mur. Le hic c’est que les Sauvageons savent qu’ils se font massacrer par les Autres et qu’ils refluent vers le Mur. Et accessoirement que les Autres ne permettront pas aux Sauvageons d’incinérer leurs victimes. Qu’il suffit que pour un.e mort-vivant définitivement neutralisé un ou plus sauvageon tombent pour avoir un siphonnage  des effectifs avec des pertes minimes au bénéfice des Autres.

    C’est ce que Jon entend par « venez à moi si vous voulez vivre ». Et que pour vider le Nord du Mur du plus d’effectifs disponibles pour les Autres. Donc ne pas condamner les Portes.

    Problème : les sauvageons sauront-ils se tenir sagement au Sud du Mur.

    Pour ce qui est de l’éloignement de Grenn, Pyp et Crapaud. Jon aurait pu faire comme Eddard et faire venir chaque jour un membre de ChateauNoir à sa table ou le cas contraire aller chaque jour diner à une table différente pour ne pas donner dans le sentiment du népotisme.

    Mais Jon sent surtout le besoin d’avoir l’image d’un commandant/seigneur ce qui est une erreur car c’est un commandant/élu par ses pairs.

    Voir Jon Snow diner avec Alliser Thorne, ça aurait été divertissant. (^_^)

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 mois et 3 semaines par R.Graymarch.
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