AFFC 45 – Jaime VII

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    Sandrenal
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    AFFC 45 – Jaime VII
    Au fil des pages – liste des sujets

    AFFC 44, Cersei X AFFC 46, Samwell V

    I. Les suites de la chute de Vivesaigues

    Le chapitre débute quasiment là où le chapitre précédent nous avait laissé avec néanmoins une petite ellipse : la chute de Vivesaigues. Malgré le fait d’avoir obtenu son siège seigneurial, Emmon Frey est un rien contrarié et nous offre une performance digne de De Funès.

    Le nouveau seigneur et maître de Vivesaigues était dans un tel état de colère qu’il en tremblait de pied en cap. « Nous avons été trompés, dit-il. Cet individu nous a roulés dans la farine ! » Des postillons roses s’envolèrent de sa lippe quand il piailla, l’index pointé en direction d’Edmure Tully : « Je vais lui faire sauter la tête ! C’est moi qui gouverne Vivesaigues, par décret personnel du roi, je…

    […]

     C’est moi, le lord, et j’aurai sa tête !

    Par un effet de contraste très habile de la part de Martin, alors que le nouveau Lord de Vivesaigues agit comme un hystérique, l’ancien Lord qui vient de livrer sa forteresse a toujours l’air d’en être le maître.

    Tout amaigri qu’il était, Edmure avait encore l’air plus seigneurial qu’Emmon Frey. Il portait un doublet matelassé de laine rouge sur la poitrine duquel était brodée une truite au bond. Ses bottes étaient noires, ses chausses bleues. On avait lavé et défriché ses cheveux auburn, soigneusement taillé sa barbe rouge.

    La raison de l’ire d’Emmon est simple : le Silure s’est échappé. Edmure a joué sur les mots de son accord avec Jaime, jouant par la même occasion un jeu un peu dangereux.

    — Vous m’avez mis en demeure de livrer mon château, pas mon oncle. Est-ce ma faute à moi si vos gens l’ont laissé se faufiler à travers vos lignes de siège ? »

    […]

    Le sourire d’Edmure Tully s’éteignit. « Vous m’avez donné votre parole que je serais traité honorablement, comme il sied à mon rang.

    — Et vous le serez, dit Jaime. Des chevaliers plus nobles que vous sont morts en pleurnichant dans ces oubliettes, et maint haut et puissant seigneur aussi. Même un roi ou deux, si je me rappelle bien mon histoire. Votre épouse pourra bénéficier de l’oubliette contiguë, s’il vous plaît de l’avoir à vos côtés. Je m’en voudrais de vous séparer.

    — Il a nagé », déclara Edmure d’un ton maussade. Il avait les mêmes yeux bleus que sa sœur Catelyn, et Jaime y vit la même répugnance qu’autrefois dans son regard à elle. « Nous avons relevé la herse de la porte de l’Eau. Pas sur toute la hauteur, non, juste sur quelque trois pieds. Suffisamment pour ménager un espace libre sous l’eau, mais de manière à ce que la porte ait encore l’air fermée. Mon oncle est un nageur solide. La nuit tombée, il s’est glissé en dessous des piques. »

    Edmure a pris un risque personnel pour sauver son oncle comme il n’accepte de livrer Vivesaigues que pour sauver son épouse. Son sens de la famille lui fait honneur et lui permet même de sortir grandi de ce passage. Son dernier échange avec Jaime montre combien sa reddition a du lui coûter.

    « Y aurait-il quoi que ce soit d’autre que vous ayez à cœur de me dire ? » demanda Jaime à Edmure, une fois qu’ils se retrouvèrent seul à seul.

    « Cette pièce était la loggia de mon père, répondit Tully. Il gouverna le Conflans d’ici, sagement et en homme de bien. Il aimait s’asseoir auprès de cette fenêtre. La lumière y était bonne, et chaque fois qu’il levait les yeux de son travail, la position lui permettait de contempler la rivière. Quand ses yeux étaient fatigués, il se faisait volontiers faire la lecture par Cat. Littlefinger et moi construisîmes un château en pavés de bois, dans le temps, là, près de la porte. Vous ne concevrez jamais à quel point cela peut me soulever le cœur de vous voir en ce lieu, Régicide. Vous ne concevrez jamais l’étendue du mépris que vous m’inspirez. »

    Il se trompait à cet égard. « J’ai été méprisé par des hommes que vous êtes fort loin de valoir, Edmure. »

    Comment interpréter cette pensée de Jaime ? Pense-t-il aux autres hommes qui l’ont méprisé ou pense-t-il à lui-même ?

    Si le Silure s’est échappé, ce n’est pas le cas de la veuve de Robb Stark. L’entretien de Jaime avec les Ouestrelin mère et fille se passe plutôt mal. Jeyne est battue par sa mère et quitte la pièce rapidement. Sibylle Ouestrelin, comme tous les co-conspirateurs des Noces Pourpres a passé un marché de dupes avec Tywin.

    « La maison Ouestrelin a obtenu son pardon, et votre frère Rolph a été fait sire de Castamere. Que souhaiteriez-vous obtenir d’autre de notre part ?

    — Messire votre père m’avait promis des mariages avantageux pour Jeyne et pour sa sœur cadette. Des lords ou des héritiers, j’en avais reçu sa parole, pas des fils puînés ni des chevaliers domestiques. »

    Des lords ou des héritiers. Ben voyons. Les Ouestrelin étaient certes une maison ancienne, mais lady Sibylle n’était elle-même qu’une vulgaire Lépicier, issue d’une lignée de marchands parvenus. Sa grand-mère avait été une espèce de sorcière à moitié folle d’origine orientale, si la mémoire de Jaime était bonne. Et les Ouestrelin étaient tombés dans la misère.

    […]

    « J’ai aussi deux fils, lui rappela lady Ouestrelin. Rollam se trouve avec moi mais, en sa qualité de chevalier, Raynald était de ceux qui accompagnèrent les rebelles aux Jumeaux. Si j’avais su ce qui devait se passer là-bas, je ne lui aurais jamais permis de s’y rendre. » Il y avait un soupçon de reproche dans sa voix. « Raynald ignorait absolument tout des… des conventions passées avec messire votre père. Il y a tout lieu de croire qu’il est actuellement prisonnier aux Jumeaux. »

    Ou mort. Walder Frey ne devait pas avoir été informé non plus des conventions.

    […]

    — Il avait été fait mention d’un parti pour lui aussi. Une future originaire de Castral Roc. Messire votre père avait dit que Raynald obtiendrait de lui sa Félicité, si les choses tournaient comme nous l’espérions. »

    Même du fond de la tombe, la feue main de lord Tywin continue de nous mouvoir tous. « Félicité est la fille naturelle de mon défunt oncle Gerion. On peut organiser des fiançailles, si c’est ce que vous souhaitez, mais, pour ce qu’il en est d’un quelconque mariage, il faudra patienter. Félicité avait neuf ou dix ans la dernière fois que je l’ai vue.

    — Sa fille naturelle ? » A voir la tête qu’elle faisait, on aurait juré que lady Sibylle venait d’avaler un citron. « Vous voulez qu’un Ouestrelin épouse une bâtarde ?

    — Pas plus que je ne veux que Félicité se marie au fils d’une garce intrigante et tourne-casaque. Elle mérite mieux. »

    Marchés de dupes parce qu’en tenant Sybille dans l’ignorance de ce qui allait se passer aux Jumeaux, Tywin a envoyé Raynald vers une mort probable, s’assurant ainsi une forte probabilité de ne pas avoir à tenir sa promesse. Des mariages sont promis mais aucun nom n’est donné. Le seul nom donné, celui de Félicité, renferme un piège pour la parvenue qu’est Sybille Ouestrelin, puisque la bâtardise de la promise empêche l’élévation sociale recherchée. Avec Sybille Ouestrelin, nous avons je crois fait le tour de tous les participants aux Noces Pourpres qui tous ont reçus des cadeaux empoisonnés de la part de Tywin.

    Le mépris de Jaime prend encore le dessus sur sa diplomatie (ça devient récurrent d’ailleurs).

    « Votre fille en vaut dix comme vous, ma dame. Vous partirez avec Edmure et ser Forley demain. Jusque-là, vous auriez intérêt à m’épargner votre vue. »

    Jaime craint un coup de main de la Fraternité contre l’escorte qui accompagne Edmure et les Ouestrelin à Castral Roc, aussi prend-t-il ses précautions.

    au dernier moment, Jaime avait doublé l’escorte une fois de plus.

    […]

    Jaime préférait au fond que Tully parvienne sain et sauf à Castral Roc, mais, à tout prendre, il l’aimait mieux mort qu’enfui. « Mieux vaudrait aussi maintenir quelques archers auprès de la fille de lord Ouestrelin. »

    Après s’être occupé d’Edmure et des Ouestrelin, Jaime entend s’occuper des Frey, et plus précisément leur arracher leurs précieux otages. Cependant une nouvelle inattendue lui est annoncée.

    « Lord Commandant », fit Rivers d’un ton de politesse froide, mais Edwyn cracha sans ambages : « Le sang de mon père est sur vos mains, ser. »

    Cette attaque inopinée désarçonna quelque peu Jaime. « Comment cela ?

    — C’est bien vous qui l’avez réexpédié dans ses foyers, n’est-ce pas ? »

    Il fallait bien que quelqu’un s’en charge. « Serait-il arrivé quelque malheur à ser Ryman ?

    — Il a été pendu avec tout son monde, expliqua Walder Rivers. Les hors-la-loi les ont attrapés à deux lieues au sud de Beaumarché.

    La mort de l’héritier des Jumeaux rebat les cartes pour la succession.

    — Trois chevaliers et une douzaine d’hommes d’armes, répondit Rivers. On en viendrait presque à croire que ses meurtriers savaient qu’il allait retourner aux Jumeaux, et avec une modeste escorte. »

    La bouche d’Edwyn se tordit. « Mon frère a trempé là-dedans, je parie. Il a laissé les hors-la-loi s’échapper après qu’ils eurent assassiné Merrett et Petyr, et voilà pourquoi. Maintenant que notre père est mort, il ne reste plus que moi comme obstacle entre Walder le Noir et les Jumeaux.

    — Tu n’as pas de preuve de ce que tu avances, objecta Walder Rivers.

    — Je n’ai pas besoin de preuve. Je connais mon frère.

    — Ton frère est à Salvemer, insista Rivers. De là-bas, comment aurait-il pu savoir que ser Ryman était en train de retourner aux Jumeaux ?

    — Quelqu’un l’a averti, répliqua Edwyn d’un ton acerbe. Il a ses espions dans notre camp, vous pouvez en être certain. »

    Comme tu as les tiens, toi, à Salvemer. Jaime avait beau savoir sur quelles racines profondes était ancrée la haine entre Edwyn et Walder le Noir, il se fichait comme d’une guigne de savoir lequel d’entre eux succéderait à leur arrière-grand-père ès titre et qualité de sire du Pont.

    Edwyn est désormais l’héritier de la maison Frey mais Walder le Noir est le suivant sur la ligne et vu la haine cordiale et bien peu fraternelle entre les deux (dont on ne sait d’ailleurs pas grand chose à part que Walder cocufierait son frère), la succession s’annonce explosive. Edwyn blâme Walder pour la mort de son père mais nous n’allons pas tarder à savoir avec certitude qui a fourni à la Fraternité l’information sur Ryman.

    En attendant, Jaime arrache aux Frey leurs otages.

    « Si vous voulez bien me pardonner de m’immiscer dans votre chagrin, dit-il d’un ton pince-sans-rire, nous avons d’autres matières à examiner. Quand vous rentrerez aux Jumeaux, veuillez informer lord Walder que le roi Tommen réclame tous les prisonniers que vous avez faits lors des Noces Pourpres. »

    Walder Rivers se rembrunit. « Ces prisonniers ont de la valeur, messire.

    — Sa Majesté ne les demanderait pas s’ils en étaient dépourvus, ser. »

    Frey et Rivers échangèrent un regard oblique. « Messire mon bisaïeul, dit Edwyn, va compter sur une récompense pour prix de ces prisonniers. »

    Et il l’aura, dès l’instant où il me poussera une nouvelle main, songea Jaime. « Nous comptons tous sur quelque chose, répondit-il doucereusement.

    Jaime poursuit ici le travail de Tywin, consciemment ou pas. Les Frey ne peuvent pas se permettre de ne pas obéir à l’injonction de Jaime. Sans le soutien de la couronne, leur position dans le Conflans deviendrait bien précaire. Jaime s’enquiert de Raynald Ouestrelin et apprend que celui-ci pourrait avoir survécu aux Noces Pourpres.

    A ce que dit Whalen, il a écopé d’un carreau dans l’épaule et puis d’un autre dans le bide, mais il s’est néanmoins démerdé pour grimper sur le chemin de ronde et se jeter dans la rivière.

    Après son entraînement nocturne avec Ilyn Payne, Jaime s’épanche auprès de lui.

    Ser Ilyn représentait le compagnon de beuverie idéal. Il ne vous interrompait jamais, n’exprimait jamais de désaccord, ne se plaignait jamais, ne quémandait jamais de faveur, ne vous assommait jamais d’interminables histoires à la gomme. Il ne faisait jamais rien d’autre que boire et vous écouter.

    « Je devrais faire ôter leur langue à tous mes amis, commenta Jaime tout en remplissant leurs coupes, ainsi qu’à ma parenté, par la même occasion.

    […]

    C’est inscrit dans le Blanc Livre. Dans tous les détails, excepté quoi faire de Cersei. »

    Jaime commence à se faire une idée de ce qu’il compte faire en revenant à Port-Réal mais bute toujours sur le problème représenté par Cersei. Il développera plus loin, j’y reviendrai.

    L’un des groupes de recherches lancé à la poursuite du Silure a croisé une meute de loups immenses menés par une « louve monstrueuse ».

    Etait-il possible que le loup-garou de ser Dermot fût le même fauve qui avait agressé Joffrey non loin du carrefour ?

    La situation du Conflans commence à ressembler aux 10 plaies d’Egypte, entre les années de guerre, les viols, les pillages, les massacres, les bandits et maintenant un loup géant.

    Jaime règle les dernières affaires courantes : les riverains retournent chez eux (avant de partir, Karyl Vance donne un conseil très sensé à Jaime : qu’il négocie lui-même avec Tytos Nerbosc), le Sanglier part à la chasse aux hors-la loi (bon courage à lui) et la garnison de Vivesaigues quitte le château (sans doute pour rejoindre la Fraternité). Jaime ne s’en inquiète pas outre mesure parce qu’il considère la guerre comme terminée.

    La guerre était autant dire gagnée. Peyredragon était tombé, Accalmie tomberait bientôt, cela ne faisait aucun doute à ses yeux, et grand bien fasse à Stannis la bienvenue du Mur : les Nordiens ne l’aimeraient pas plus que ne l’avaient aimé les seigneurs de l’Orage ; et si Roose Bolton ne l’anéantissait pas, l’hiver se chargerait de le faire, lui.

    Jaime se trompe sur la force réelle de la Fraternité et sans doute sur Stannis, mais à sa décharge, les apparences lui donnent raison. Sa satisfaction lui vient surtout d’un autre aspect de la question.

    Au surplus, il avait joué son propre rôle, ici, à Vivesaigues, sans reprendre en fait un seul instant les armes contre les Stark ou les Tully.

    Le Régicide, considéré par tous comme un homme sans parole attache pourtant une importance considérable à un serment qu’il a prêté l’épée sur la gorge.

    Maintenant que la situation lui semble quasiment réglée dans le Conflans, Jaime pense à la suite et a la ferme intention de prendre la situation en main en revenant dans la capitale.

    Ma chère sœur, cette trompeuse. Il faudrait qu’il trouve un moyen de le lui arracher des griffes avant qu’elle n’en fasse un second Joffrey. Et tant qu’il y serait, il faudrait aussi qu’il le dote d’un nouveau Conseil restreint. S’il est possible d’écarter Cersei, ser Kevan acceptera peut-être de servir de Main à Tommen. Et, dans le cas contraire, les Sept Couronnes ne manquaient pas d’hommes capables. Ce serait un bon choix, tiens, que Forley Prestre, ou bien que Roland Crakehall. Et s’il fallait absolument quelqu’un d’autre qu’un homme de l’Ouest pour apaiser les Tyrell, il y avait toujours Mathis Rowan… ou même Petyr Baelish. Littlefinger était aussi spirituel qu’intelligent, mais il était de trop basse naissance pour incarner une menace au regard de n’importe lequel des grands seigneurs, faute d’épées qui lui appartiennent en propre. L’idéal de la Main.

    Beaucoup de choses intéressantes là-dedans. Jaime est conscient de la responsabilité de Cersei dans ce qu’est devenu Joffrey mais il se trompe sans doute en pensant que Cersei pourrait faire la même chose avec Tommen. Il a raison de penser qu’écarter Cersei du pouvoir et renouveler le personnel politique à Port-Réal est indispensable. Ses idées sur la question sont globalement bonnes (Kevan en priorité, puis des hommes capables de l’Ouest ou du Bief). En revanche, il est victime des préjugés nobiliaires sur Littlefinger : pas assez d’épées pour être dangereux. Ni Tywin ni Tyrion (qui avait pourtant de bonnes raisons de se méfier) n’ont pu dépasser non plus ce préjugé qui constitue sans doute la plus grande force de Littlefinger.

    Jaime croise ensuite le chanteur qu’il avait utilisé contre Edmure et qui a apparemment décidé de rester à Vivesaigues.

    Est-ce que tu as un nom ?

    — Tom des Sept-Rus, s’il plaît à messire. » Le chanteur souleva son chapeau. « Mais la plupart des gens m’appellent Tom des Sept tout court.

    En première lecture, le nom avait du me sembler familier mais je doute d’avoir fait le lien. Tom des Sept est membre de la Fraternité, et c’est lui qui les a informé du départ de Ryman Frey. Le dialogue qu’il a avec Jaime peut dès lors se lire avec beaucoup de double sens.

    — Voilà une nouvelle qui m’afflige, messire. Je connais de meilleures chansons que Les Pluies de Castamere. J’aurais pu vous jouer… oh, toutes sortes de trucs.

    Je renvoie pour plus de détails au très intéressant article de blog sur l’avenir de la Fraternité. J’en donne les grandes lignes pour ce qui intéresse ce chapitre. Lorsque Jaime a menacé Edmure à la fin du chapitre précédent, il le laisse seul avec Tom qui a pu partager avec lui le plan de la Fraternité, ce qui explique que le Silure ait abandonné Vivesaigues et qu’Edmure ait pris le risque de le laisser partir. Les 2 hommes qui choisissent de rejoindre le Mur ont peut-être pour objectif de rejoindre Jon. Et la Fraternité prévoit sans doute de rejouer les Noces Pourpres au mariage de Daven qui doit avoir lieu à Vivesaigues. J’y ajoute que la Fraternité peut aussi prévoir de libérer Edmure et Jeyne sur le chemin vers Castral Roc si ils ont réussi à infiltrer l’escorte.

    II. Le rêve de Jaime

    Depuis sa mutilation, Jaime est guidé dans son parcours par des rêves étranges qui interviennent à des moments clé et qui le poussent dans une certaine direction. Le premier intervient dans Jaime VII ASOS, juste après son départ d’Harrenhal et le pousse à y retourner pour sauver Brienne.

    Le second a lieu à Vivesaigues, juste avant que Jaime ne reçoive une nouvelle capitale.

    Cette nuit-là, Jaime rêva qu’il se trouvait de nouveau dans le Grand Septuaire de Baelor, toujours en train de monter sa veille auprès du cadavre de son père. Le silence régnait en maître dans les ténèbres du septuaire lorsqu’une femme émergea brusquement des ombres et s’avança lentement vers le cercueil. « Sœur ? » souffla-t-il.

    Mais ce n’était pas Cersei. C’était une créature tout habillée de gris, une sœur silencieuse. Un voile et un capuchon avaient beau dissimuler ses traits, il distinguait néanmoins la flamme des chandelles qui se reflétait dans les étangs verts de ses yeux. « Sœur, reprit-il, que voudrais-tu obtenir de moi ? » Son dernier mot se répercuta en écho du haut en bas du septuaire, moimoimoimoimoimoimoimoimoimoimoi.

    « Je ne suis pas ta sœur, Jaime. » Elle leva une pâle main molle et repoussa son capuchon. « M’as-tu oubliée ? »

    M’est-il possible d’oublier quelqu’un que je n’ai jamais connu ? Les paroles se figèrent dans sa gorge. Bel et bien qu’il la connaissait, mais ses souvenirs d’elle dataient de si longtemps…

    « Vas-tu aussi oublier messire ton propre père ? Je me demande si tu l’as jamais connu, véritablement. » Elle avait des yeux verts et des cheveux d’or filé. Il n’aurait su dire quel âge elle pouvait avoir. Quinze ans, songea-t-il, ou cinquante. Elle gravit les marches pour se camper au-dessus du cercueil. « Il n’a jamais pu supporter qu’on se moque de lui. C’était la chose qu’il détestait le plus.

    — Qui êtes-vous ? » Il lui fallait l’entendre le dire.

    « La question est, qui es-tu ?

    — C’est un rêve.

    — Vraiment ? » Elle sourit tristement. « Compte tes mains, enfant. »

    Une seule. Une seule main, cramponnée sur la poignée de l’épée. Rien qu’une. « Dans mes rêves, j’ai toujours deux mains. » Il leva son bras droit et contempla sans y rien comprendre la laideur de son moignon.

    « Nous rêvons tous de choses que nous ne pouvons pas avoir. Tywin rêvait que son fils serait un chevalier grandiose et que sa fille serait reine. Il rêvait qu’ils seraient d’une telle force, d’une telle bravoure et d’une telle beauté qu’il n’y aurait jamais personne pour se moquer d’eux.

    — Je suis chevalier, lui dit-il, et Cersei est reine. »

    Une larme roula le long de la joue de la visiteuse. Elle rabattit de nouveau son capuchon puis tourna le dos à Jaime. Il la rappela, mais elle s’éloignait déjà, dans des froufroutements de jupes qui chuchotaient comme des berceuses en balayant le sol. Ne m’abandonnez pas ! eut-il envie de lui crier, mais elle les avait tous quittés bien entendu depuis une éternité.

    Je ne suis pas un expert de l’analyse des rêves mais il y a tout de même quelques éléments qui sautent aux yeux. Le premier est la culpabilité écrasante que ressent Jaime vis à vis de la mort de Tywin : le rêve a lieu autour du cercueil de celui-ci et la femme lui reproche de l’oublier. Le deuxième concerne Cersei. Jaime en voyant une femme approcher suppose qu’il s’agit de Cersei alors que ce n’est pas elle. Cersei n’apparaît pas dans les rêves de Jaime. Dans ASOS, c’est Brienne qui l’accompagnait, ici c’est Joanna. Enfin, le thème principal du rêve est le changement, l’abandon des illusions.

    — Qui êtes-vous ? » Il lui fallait l’entendre le dire.

    « La question est, qui es-tu ?

    […]

    « Nous rêvons tous de choses que nous ne pouvons pas avoir.

    Le message du rêve est que Jaime doit abandonner les illusions qui lui restent d’être un grand chevalier et que Cersei soit une reine et accepter la réalité. La réalité c’est que Jaime n’a plus qu’une main et qu’être chevalier ne peut plus être ce qui le définit. C’est aussi que Cersei est une reine qui est l’artisane de sa propre destruction. Le rêve pousse Jaime à se redéfinir, à se forger une nouvelle identité.

    Il est clair que le rêve n’est pas un rêve normal et Jaime s’en aperçoit.

    — C’est un rêve.

    — Vraiment ? » Elle sourit tristement. « Compte tes mains, enfant. »

    Une seule. Une seule main, cramponnée sur la poignée de l’épée. Rien qu’une. « Dans mes rêves, j’ai toujours deux mains. »

    Le rêve de Jaime dans ASOS a lieu alors qu’il dort sur une souche de barral. Ici, il dort à Vivesaigues où nous savons qu’il y a un barral dans le bois sacré. Freuxsanglant manipule le parcours de Jaime et il lui envoie ce rêve parce qu’il va avoir un choix important à faire.

    En se réveillant, Jaime s’aperçoit que l’hiver est arrivé mais reçoit surtout un message urgent de Port-Réal.

    — Ce n’est pas cela, messire. L’oiseau venait de Port-Réal. J’ai pris la liberté… je ne savais pas… » Il lui tendit la lettre.

    Jaime en fit la lecture assis sur la banquette de fenêtre et baigné dans la lumière immaculée de ce matin glacial. Les termes de Qyburn étaient laconiques et allaient droit au but, ceux de Cersei étaient fébriles et fervents. Viens tout de suite, disait-elle. Aide-moi. Sauve-moi. J’ai besoin de toi aujourd’hui comme jamais je n’ai eu besoin de toi auparavant. Je t’aime. Je t’aime. Je t’aime. Viens tout de suite.

    Jaime a reçu le message de Cersei mais le rêve a fait son effet.

    Est-ce que messire souhaite expédier une réponse ? » finit par demander le mestre au bout d’un interminable silence.

    Un flocon de neige atterrit sur la lettre. Pendant qu’il fondait, l’encre commença à se brouiller. Jaime enroula le parchemin aussi serré qu’il était possible de le faire avec une seule main. « Non », répondit-il, puis, le tendant à Becq : « Tiens, flanque-moi ça au feu. »

    Certes, Jaime n’aurait pas pu défendre Cersei en duel judiciaire. Seule Cersei peut croire une chose pareille. Mais en revenant à Port-Réal avec son armée, il aurait pu influer sur les événements. C’est ce que font Kevan et Mace Tyrell. Avec Jaime à Port-Réal, la marche de la honte de Cersei devient peu probable. Mais surtout, si Jaime quitte le Conflans maintenant, Brienne ne peut pas le trouver et l’emmener vers la Fraternité, ce qui est sans doute le but de Freuxsanglant.

    En guise de conclusion, je glisse ici le regret que le chapitre de Jaime dans ADWD ne soit pas dans AFFC, puisqu’il constitue la véritable conclusion de l’arc de la pacification du Conflans.

    • Ce sujet a été modifié le il y a 6 mois et 2 semaines par Sandrenal.
    • Ce sujet a été modifié le il y a 6 mois et 2 semaines par R.Graymarch.
    #195674
    R.Graymarch
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    J’ai ajouté le lien vers le chapitre suivant, on peut déjà le faire

    Oh là là, on vient de quitter Cersei qui appelle Jaime et on enchaîne sur un chapitre de Jaime, trop bien. Enfin, on verra

    On comprend vite qu’il s’est passé du temps et Jaime est très énervé. pourtant Vivesaigues est tombée. Et Edmure a la classe (il était temps… et le fait qu’il ait du temps avec Tom des Sept pourrait être lié à ça)

    Thin as he was, Edmure still looked more lordly than Emmon Frey. He wore a quilted doublet of red wool with a leaping trout embroidered on its chest. His boots were black, his breeches blue. His auburn hair had been washed and barbered, his red beard neatly trimmed. “I did all that was asked of me.”

    “Oh?” Jaime Lannister had not slept since Riverrun had opened its gates, and his head was pounding. “I do not recall asking you to let Ser Brynden escape.”

    “You required me to surrender my castle, not my uncle. Am I to blame if your men let him slip through their siege lines?”

    Jaime was not amused. “Where is he?” he said, letting his irritation show. His men had searched Riverrun thrice over, and Brynden Tully was nowhere to be found.

    “He never told me where he meant to go.”

    “And you never asked. How did he get out?”

    “Fish swim. Even black ones.” Edmure smiled.

    Jaime was sorely tempted to crack him across the mouth with his golden hand. A few missing teeth would put an end to his smiles. For a man who was going to spend the rest of his life a prisoner, Edmure was entirely too pleased with himself.

    La victoire n’est pas totale pour Jaime et ça fait bien plaisir à Edmure, même s’il sait qu’il va le payer. On parle de Brynden Tully qui augmente encore sa classe alors qu’il était déjà haut placé ?

    Jaime ne s’y trompe pas, il fait chercher Brynden.

    “He’ll be found.” Jaime spoke with a certainty he did not feel. “I have hounds and hunters sniffing after him even now.” Ser Addam Marbrand was leading the search on the south side of the river, Ser Dermot of the Rainwood on the north. He had considered enlisting the riverlords as well, but Vance and Piper and their ilk were more like to help the Blackfish escape than clap him into fetters. All in all, he was not hopeful. “He may elude us for a time,” he said, “but eventually he must surface.”

    “What if he should try and take my castle back?”

    “You have a garrison of two hundred.” Too large a garrison, in truth, but Lord Emmon had an anxious disposition. At least he would have no trouble feeding them; the Blackfish had left Riverrun amply provisioned, just as he had claimed. “After the trouble Ser Brynden took to leave us, I doubt that he’ll come skulking back.” Unless it is at the head of a band of outlaws. He did not doubt that the Blackfish meant to continue the fight.

    Petit bémol pour Genna dans ce chapitre. Je l’avais trouvé sympathique mais ici, elle propose de brûler le château (et je crois qu’elle est sérieuse). Plus tard, elle suggère de torturer des gens et l’usage de la force plutôt que de clémence (on sait qu’elle est soeur de Tywin)

    Edmure s’en va comme un prince, rappelant que Vivesaigues est Tully

    “Is there any more that you would care to tell me?” Jaime asked Edmure when the two of them were alone.

    “This was my father’s solar,” said Tully. “He ruled the riverlands from here, wisely and well. He liked to sit beside that window. The light was good there, and whenever he looked up from his work he could see the river. When his eyes were tired he would have Cat read to him. Littlefinger and I built a castle out of wooden blocks once, there beside the door. You will never know how sick it makes me to see you in this room, Kingslayer. You will never know how much I despise you.”

    He was wrong about that. “I have been despised by better men than you, Edmure.” Jaime called for a guard. “Take his lordship back to his tower and see that he’s fed.”

    Jaime reçoit ensuite lady Ouestrelin et sa fille.

    Jeyne was a willowy girl, no more than fifteen or sixteen, more awkward than graceful. She had breasts the size of apples, a mop of chestnut curls, and the soft brown eyes of a doe. Pretty enough for a child, Jaime decided, but not a girl to lose a kingdom for

    Il y a des tensions entre la mère et la fille, cette dernière voulant garder une couronne offerte par Robb. Jaime est un peu brutal

    “I am sorry for your loss. The boy had courage, I’ll give him that. There is a question I must ask you. Are you carrying his child, my lady?”

    Jeyne burst from her chair and would have fled the room if the guard at the door had not seized her by the arm. “She is not,” said Lady Sybell, as her daughter struggled to escape. “I made certain of that, as your lord father bid me.”

    OK donc il y avait un accord (ou une exigence) entre Tywin et Sibylle (et au passage, je regrette toujours que GoT n’ait pas exploité « the Lannister honeypot » qui aurait été vachement stylé). Jeyne s’en va et on se rend compte que Sibylle est très ambitieuse et réclame sa part

    “House Westerling has its pardon, and your brother Rolph has been made Lord of Castamere. What else would you have of us?”

    “Your lord father promised me worthy marriages for Jeyne and her younger sister. Lords or heirs, he swore to me, not younger sons nor household knights.”

    Jaime nous raconte l’origine des Lépicier et le fait que la grand mère de Sibylle était une maegi de l’est (on pense très fort à Maggy, bien entendu). Les négociations sont âpres car Jaime veut temporiser (notamment au cas où Jeyne serait enceinte) et Sibylle exige des garanties pour elle et ses frères

    “Rollam is with me, but Raynald was a knight and went with the rebels to the Twins. If I had known what was to happen there, I would never have allowed that.” There was a hint of reproach in her voice. “Raynald knew nought of any . . . of the understanding with your lord father. He may be a captive at the Twins.”

    Or he may be dead. Walder Frey would not have known of the understanding either. “I will make inquiries. If Ser Raynald is still a captive, we’ll pay his ransom for you.”

    On ne sait pas où il est et s’il est en vie, mais Sibylle exige une alliance et s’étrangle quand on lui propose une fille naturelle (bâtarde, donc)

    “His natural daughter?” Lady Sybell looked as if she had swallowed a lemon. “You want a Westerling to wed a bastard?

    “No more than I want Joy to marry the son of some scheming turncloak bitch. She deserves better.” Jaime would happily have strangled the woman with her seashell necklace. Joy was a sweet child, albeit a lonely one; her father had been Jaime’s favorite uncle. “Your daughter is worth ten of you, my lady. You’ll leave with Edmure and Ser Forley on the morrow. Until then, you would do well to stay out of my sight.” He shouted for a guardsman, and Lady Sybell went off with her lips pressed primly together. Jaime had to wonder how much Lord Gawen knew about his wife’s scheming. How much do we men ever know?

    Le lendemain, Jaime se prépare à partir sous bonne escorte avec moult précautions car il n’a pas envie de merder avec tous ses « invités ». Il fait bien car ser Ryman Frey est tombé pendant son voyage (enfin, pendu).

    Ryman Frey had been a fool, a craven, and a sot, and no one was like to miss him much, least of all his fellow Freys. If Edwyn’s dry eyes were any clue, even his own sons would not mourn him long. Still . . . these outlaws are growing bold, if they dare hang Lord Walder’s heir not a day’s ride from the Twins. “How many men did Ser Ryman have with him?” he asked.

    “Three knights and a dozen men-at-arms,” said Rivers. “It is almost as if they knew that he would be returning to the Twins, and with a small escort.”

    Edwyn’s mouth twisted. “My brother had a hand in this, I’ll wager. He allowed the outlaws to escape after they murdered Merrett and Petyr, and this is why. With our father dead, there’s only me left between Black Walder and the Twins.”

    “You have no proof of this,” said Walder Rivers.

    “I do not need proof. I know my brother.”

    “Your brother is at Seagard,” Rivers insisted. “How could he have known that Ser Ryman was returning to the Twins?”

    “Someone told him,” said Edwyn in a bitter tone. “He has his spies in our camp, you can be sure.”

    Frey ou pas, l’ambiance se dégrade pour l’avenir des Jumeaux. Au passage, on nous dit que Raynald Ouestrelin est sans doute mort pendant les Noces pourpres.

    La nuit, Ilyn sert de compagnon d’entraînement et de confidence (à sens unique) ce qui permet à l’auteur de nous dire tout ce que Jaime a en tête

    “I can’t remember when we first began to kiss. It was innocent at first. Until it wasn’t.” He finished the wine and set his cup aside. “Tyrion once told me that most whores will not kiss you. They’ll fuck you blind, he said, but you’ll never feel their lips on yours. Do you think my sister kisses Kettleblack?”

    Ser Ilyn did not answer.

    “I don’t think it would be proper for me to slay mine own Sworn Brother. What I need to do is geld him and send him to the Wall. That’s what they did with Lucamore the Lusty. Ser Osmund may not take kindly to the gelding, to be sure. And there are his brothers to consider. Brothers can be dangerous. After Aegon the Unworthy put Ser Terrence Toyne to death for sleeping with his mistress, Toyne’s brothers did their best to kill him. Their best was not quite good enough, thanks to the Dragonknight, but it was not for want of trying. It’s written down in the White Book. All of it, save what to do with Cersei.”

    Ser Ilyn drew a finger across his throat.

    “No,” said Jaime. “Tommen has lost a brother, and the man he thought of as his father. If I were to kill his mother, he would hate me for it . . . and that sweet little wife of his would find a way to turn that hatred to the benefit of Highgarden.”

    Ser Ilyn smiled in a way Jaime did not like. An ugly smile. An ugly soul. “You talk too much,” he told the man.

    Même le muet parle trop, t’es maudit, Jaime

    La progression est lente et il y a aussi des loups qui deviennent de plus en plus audacieux. Karyl Vance, toujours de bon conseil

    Wolves or no, Ser Dermot took fresh horses and more men and went out again the next morning, to resume the search for Brynden Tully. That same afternoon, the lords of the Trident came to Jaime asking his leave to return to their own lands. He granted it. Lord Piper also wanted to know about his son Marq. “All the captives will be ransomed,” Jaime promised. As the riverlords took their leave, Lord Karyl Vance lingered to say, “Lord Jaime, you must go to Raventree. So long as it is Jonos at his gates Tytos will never yield, but I know he will bend his knee for you.” Jaime thanked him for his counsel.

    Strongboar was the next to depart. He wanted to return to Darry as he’d promised and fight the outlaws. “We rode across half the bloody realm and for what? So you could make Edmure Tully piss his breeches? There’s no song in that. I need a fight. I want the Hound, Jaime. Him, or the marcher lord.”

    “The Hound’s head is yours if you can take it,” Jaime said, “but Beric Dondarrion is to be captured alive, so he can be brought back to King’s Landing. A thousand people need to see him die, or else he won’t stay dead.” Strongboar grumbled at that, but finally agreed.

    Jaime sent la fin de la guerre et il n’a pas trahi ses voeux

    The war was all but won. Dragonstone had fallen and Storm’s End would soon enough, he could not doubt, and Stannis was welcome to the Wall. The northmen would love him no more than the storm lords had. If Roose Bolton did not destroy him, winter would.

    And he had done his own part here at Riverrun without actually ever taking up arms against the Starks or Tullys. Once he found the Blackfish, he would be free to return to King’s Landing, where he belonged. My place is with my king. With my son.

    Cela dit, Jaime se plante sur Littlefinger (comme tout le monde)

    If Cersei can be put aside, Ser Kevan may agree to serve as Tommen’s Hand. And if not, well, the Seven Kingdoms did not lack for able men. Forley Prester would make a good choice, or Roland Crakehall. If someone other than a westerman was needed to appease the Tyrells, there was always Mathis Rowan . . . or even Petyr Baelish. Littlefinger was as amiable as he was clever, but too lowborn to threaten any of the great lords, with no swords of his own. The perfect Hand.

    Point de détail si on ne fait pas gaffe, les deux personnes qui partent au Mur… pas du menu fretin

    Two men did not choose to depart with the others. Ser Desmond Grell, Lord Hoster’s old master-at-arms, preferred to take the black. So did Ser Robin Ryger, Riverrun’s captain of guards. “This castle’s been my home for forty years,” said Grell. “You say I’m free to go, but where? I’m too old and too stout to make a hedge knight. But men are always welcome at the Wall.”

    “As you wish,” said Jaime, though it was a bloody nuisance. He allowed them to keep their arms and armor, and assigned a dozen of Gregor Clegane’s men to escort the two of them to Maidenpool. The command he gave to Rafford, the one they called the Sweetling. “See to it that the prisoners reach Maidenpool unspoiled,” he told the man, “or what Ser Gregor did to the Goat will seem a jolly lark compared to what I’ll do to you.”

    Plusieurs jours plus tard, ils ne sont toujours pas partis (euh) et Emmon fait un discours bien nul et bien long à Vivesaigues. On nous présente enfin le balladin : Tom des Sept (tiens, tiens..). Je le trouve bien sûr pour balancer son nom cela dit.

    Jaime a un rêve hyper étrange (qui m’inspire peu, je dois dire). Au réveil, il neige et cela ne présage rien de bon

    Snow in the riverlands. If it was snowing here, it could well be snowing on Lannisport as well, and on King’s Landing. Winter is marching south, and half our granaries are empty. Any crops still in the fields were doomed. There would be no more plantings, no more hopes of one last harvest. He found himself wondering what his father would do to feed the realm, before he remembered that Tywin Lannister was dead.

    Le mestre de Vivesaigues apporte un message à Jaime. C’est la lettre de Cersei (le monde est bien fait quand même). Je crois bien qu’en primolecture, je m’attendais à ce que Jaime aille sauver sa soeur en souvenir du « bon vieux temps ». Et non

    “Does my lord wish to answer?” the maester asked, after a long silence.

    A snowflake landed on the letter. As it melted, the ink began to blur. Jaime rolled the parchment up again, as tight as one hand would allow, and handed it to Peck. “No,” he said. “Put this in the fire.”

    Le Jaime nouveau est là (et Cersei est bien dans la merde).

    Chapitre étrange où je suis content pour Jaime alors qu’il est partiellement en échec avec Magic Blackfish 🙂

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
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    #195686
    Oiseleur
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    Je note que Jaime semble faire des progrès à l’épée : cette fois ci Illyn Payne ne l’aurait tué que trois fois, mais la durée de l’entrainement était-elle la même que précédement ?

    Nyméria et sa meute cause beaucoup de tracas aux poursuivants de Brynden Tully, Jaime n’envisage pas la possibilité que les loups se soient repus du Silure. Est-ce que Nyméria s’attaquerait de préférence aux Lannister et leurs alliés ? Ou est-ce juste parce que plus aucun narrateur du côté du loup et de la truite n’est présent dans le Conflans ?

    #195689
    Céleste
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    Est-ce que Nyméria s’attaquerait de préférence aux Lannister et leurs alliés ? Ou est-ce juste parce que plus aucun narrateur du côté du loup et de la truite n’est présent dans le Conflans ?

    Je pense qu’on est dans le domaine de l’interprétation du lecteur concernant Nyméria, c’est propre à chacun. Comment interprète-t-on le rêve de loup d’Arya lorsqu’elle trouve le corps de Catelyn par exemple ? Comment interprète-t-on le fait qu’à Braavos, Arya grogne dans son sommeil ?

    Je pense qu’au minimum Arya partage les chasses avec Nyméria, on pourrait même dire qu’elle contrôle la meute d’une façon pas très consciente ou non partagée avec nous dans ses pov.

    Je préfère le souffle du dragon à la bave de crapeau et la langue de vipère.

    #195691
    Pandémie
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    Dans ADWD, Nymeria bouffe un berger anonyme, une proie est une proie. Arya commencera de tuer des innocents (l’assureur). Est-ce qu’il y a un rapport de cause à effet, mystère. C’est difficile à dire, chez les change-peaux, une part de l’animal entre dans l’humain, une part de l’humain entre dans l’animal mais en même temps ils agissent aussi indépendamment.

    #195704
    Sandor is alive
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    Merci Sandrenal.

    J’ai trouvé un côté nostalgique à ce chapitre. C’est la fin d’une époque pour Vivesaigues, pour le Conflans, pour Edmure et pour Jaime.

    Celui-ci prend encore plus ses distances avec Cersei (en ignorant son appel au secours du chapitre précédent) et avec son rôle de chevalier.

    C’est la fin de l’automne aussi avec les premiers flocons de neige qui tombent sur le Conflans pacifié.

    #195710
    Oiseleur
    • Patrouilleur Expérimenté
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    Jaime se trouve à la fin du chapitre face à un choix : retourner à Port Réal pour sauver Cersei et l’autorité Lannister ou se rendre à Cornellia pour obtenir la reddition d’un Nerbosc qui refuse de se rendre à un Bracken plus par fierté que par loyauté envers feu Robb Stark.

    #195736
    Tybalt Ouestrelin
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    C’est le deuxième « Non » que prend Cersei en peu de temps. Elle qui s’imaginait que le pouvoir c’était d’empêcher autrui de pouvoir dire non. C’est s’être construit un château de cartes. Avec un simple petit non, tout s’écroule. Et en entraîne d’autres.

    DOH 8&10 : Tybalt Ouestrelin, acolyte loyaliste devenu Mestre ; Or, Argent et Bronze.
    DOH 9 : Lazzara zo Ghazîn, Grâce Bleue devenue Sénéchale. Miraculée devenue Conseillère. Pas Miraculée deux fois.

    #195756
    Liloo75
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    Merci Sandrenal pour ce beau commentaire du chapitre de Jaime.

    J’ai ri plusieurs fois en relisant le début du chapitre. Entre Emmon Frey qui se ridiculise et Edmure qui explique comment le Silure s’est évadé. Eh bien, il a nagé, comme le font tous les poissons. J’ai trouvé cette réplique excellente.

    Ensuite, l’atmosphère s’alourdit. Avec Edmure qui dit à Jaime tout le mal qu’il pense de lui.

    Vous ne concevrez jamais à quel point cela peut me soulever le cœur de vous voir en ce lieu, Régicide. Vous ne concevrez jamais l’étendue du mépris que vous m’inspirez. »

    Il se trompait à cet égard. « J’ai été méprisé par des hommes que vous êtes fort loin de valoir, Edmure. »

    Comment interpréter cette pensée de Jaime ? Pense-t-il aux autres hommes qui l’ont méprisé ou pense-t-il à lui-même ?

    A la relecture, j’ai pensé que Jaime faisait référence à Ned Stark, au moment où celui-ci l’a trouvé assis sur le trône de fer.

    Il y a aussi cette louve géante qui fait des ravages et ne craint pas les hommes. Jaime songe à Nymeria. C’est bien vu.

    On apprend que ser Ryman a été pendu avec toute son escorte. Les Frey ne sont pas contents, mais ils devraient se préparer à subir des jours sombres. La Fraternité ne va pas les lâcher.

    J’avais oublié que Jaime pensait à protéger Tommen de l’éducation malsaine de sa mère. Il voudrait même lui révéler qu’il est son père (cela fait très Dark Vador). C’est une étrange idée (à cause de la perte du trône notamment). Jaime est plus attaché à Tommen qu’il ne l’était à Joffrey. Ce qui n’est pas surprenant quand on se souvient du caractère exécrable de l’aîné.

    Sur le rêve, j’avais une autre interprétation, mais j’aime bien l’idée de la culpabilité de Jaime vis à vis de son père. Après tout, c’est lui qui a libéré Tyrion et donné l’opportunité à son frère de tuer leur père.

    Jaime est à la croisée des chemins. Il va devoir faire un choix.

    Freuxsanglant manipule le parcours de Jaime et il lui envoie ce rêve parce qu’il va avoir un choix important à faire.

    Oui, je crois aussi que Jaime aura un rôle à jouer dans la bataille de l’Aube. Je n’ai pas grand chose pour étayer cette idée, si ce n’est que je l’ai rêvé (un rêve sérieux fait pendant la nuit).

    “Does my lord wish to answer?” the maester asked, after a long silence. A snowflake landed on the letter. As it melted, the ink began to blur. Jaime rolled the parchment up again, as tight as one hand would allow, and handed it to Peck. “No,” he said. “Put this in the fire.”

    Le Jaime nouveau est là (et Cersei est bien dans la merde).

    Jaime qui refuse d’aider sa sœur, ça c’est grandiose !

    C’est le deuxième « Non » que prend Cersei en peu de temps. Elle qui s’imaginait que le pouvoir c’était d’empêcher autrui de pouvoir dire non. C’est s’être construit un château de cartes. Avec un simple petit non, tout s’écroule. Et en entraîne d’autres.

    C’est très juste. Après le non du Grand Septon, vient le non de Jaime. Et celui-ci est plus grave pour Cersei.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 6 mois et 1 semaine par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #195786
    Eridan
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    Merci pour cette ouverture, Sandrenal !

    En primo-lecture, ce chapitre se lit comme le triomphe de Jaime sur les ennemis du Conflans. A la relecture, c’est tout l’inverse : on s’aperçoit que le chapitre est juste truffé d’indices de son échec. La garnison qui était jusque là bloquée à Viviesaigues s’égaie dans la nature, libre de rejoindre la Fraternité sans Bannière. (en trahissant un serment, mais bon … un serment fait à des menteurs a-t-il de la valeur ?) Brynden en liberté. Le maître d’armes et le capitaine des gardes qui partent au Mur pour recruter Jon Snow comme héritier de Robb. Tom des Sept toujours dans la place, capable de tenir informé la Fraternité de tous les mouvements des Lannister. On sent venir le fiasco !

    Il y a un autre personnage d’ailleurs qui pourrait tenir un rôle non-négligeable :

    C’était le vieux mestre de Vivesaigues, sa main ridée et fripée crispée sur un message. La figure de Vyman était aussi blafarde que la neige nouvellement tombée. « Je comprends, le devança Jaime, vous avez reçu de la Citadelle un corbeau blanc. Ça y est, l’hiver est arrivé.
    – Ce n’est pas cela, messire. L’oiseau venait de Port-Réal. J’ai pris la liberté… je ne savais pas… » Il lui tendit la lettre.

    A qui un mestre doit-il son allégeance ? ^^ A la Citadelle ? Au royaume ? Au seigneur du château ? L’ancien ou le nouveau ? Vyman a appris des choses qu’il ne devrait pas savoir dans la lettre en la lisant ( « Je t’aime » x 3 …  Cersei ne se rend VRAIMENT compte de rien !) A qui pourrait-il aller répéter ce secret ? Heureusement que Jaime ne se rend pas compte qu’il a un témoin gênant à éliminer !

    Sinon, une fois de plus, on peut s’apercevoir du manque de réflexion politique de Jaime : « la guerre est finie » (tous les enfants de Tywin y ont cru, cela dit ! Quelle erreur !), je vais révéler ma paternité à Tommen et Littlefinger ferait une bonne Main … Jaime est un excellent meneur d’hommes, quand il faut régler des bataille et des problèmes à court terme, il est l’homme de la situation, mais pour ce qui est du gouvernement, sa vision s’avère assez courte et dangereuse, tout autant que celle de Cersei.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #195923
    Eridan
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    Je me permets le double-post : je viens de relever une erreur de traduction, je crois :

    Tous les deux [Walder Rivers et Edwyn Frey] se coudoyaient au-dessus d’une carte en discutant avec chaleur, mais ils s’interrompirent net en voyant entrer Jaime.

    Si on compare au texte original :

    The two of them were huddled over a map, arguing heatedly, but they broke off when Jaime entered.

    Perso, je ne comprends pas qu’ils ont une discussion chaleureuse, mais plutôt qu’ils se disputent. Ce qui me semble d’ailleurs plus logique au vu de la dynamique entre les deux personnages : Walder Rivers prend la défense d’Edwyn quand une personne de l’extérieur bafoue l’honneur de sa maison, mais Walder est avant tout un soldat et un bâtard envieux des fils légitimes. Il ne doit pas beaucoup apprécier Edwyn, qui n’a rien d’un guerrier, ni même d’un chef qu’on a envie de suivre.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #195925
    Sandrenal
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    Je te trouve un peu dur avec Jaime. Oui la relecture nous permet de constater que la victoire de Jaime est largement un trompe l’œil. Mais l’analyse de Jaime sur la situation est globalement correcte avec les informations dont il dispose. Il n’a aucun moyen de connaître la véritable force de la Fraternité ni d’imaginer quels pourraient être ses plans. D’ailleurs la réussite de la Fraternité va peut-être dépendre de la capacité de Brienne à attirer Jaime dans les griffes de Lady Coeurdepierre. Sur la situation plus globale, il n’a aucune raison de penser que Stannis est une menace immédiate (nous non plus d’ailleurs, il a encore beaucoup d’obstacles à franchir) et il n’y a quasiment plus de rebelle. Son premier réflexe sur le gouvernement c’est de rappeler Kevan, ce qui est de loin la meilleure chose à faire. Oui il s’aveugle sur Littlefinger (comme tout le monde) et son rêve de dévoiler sa paternité à Tommen c’est n’importe quoi mais dans l’ensemble, c’est beaucoup mieux que Cersei.

    Je suis d’accord sur la traduction. « arguing heatedly » c’est une dispute ou une conversation animée, pas une discussion chaleureuse.

    #195949
    Liloo75
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    Je te trouve un peu dur avec Jaime. Oui la relecture nous permet de constater que la victoire de Jaime est largement un trompe l’œil. Mais l’analyse de Jaime sur la situation est globalement correcte avec les informations dont il dispose. Il n’a aucun moyen de connaître la véritable force de la Fraternité ni d’imaginer quels pourraient être ses plans.

    Je suis d’accord, Jaime ne peut se fonder que sur les informations auxquelles il a accès.

    Il ignore ce qui se passe dans la capitale avec les moineaux qui ont pris le pouvoir (ils ont emprisonné les deux reines !).

    Il ne doit avoir qu’une vision partielle des attaques des fer-nés et des conséquences que cela va avoir sur le royaume. En fait, il faudrait qu’il puisse se télé-porter à Villevieille et interroger Samwell (dans le chapitre suivant) pour savoir ce qui se passe sur les côtes de Westeros et de l’autre côté du Détroit.

    Edit. Et puis, ce ne serait pas épique s’il savait de quoi la Fraternité est capable. J’ai hâte de savoir si Brienne va réellement livrer Jaime à Lady Coeurdepierre ou bien si elle va craquer et lui dire toute la vérité.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 6 mois par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #195951
    Lapin rouge
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    Je me permets le double-post : je viens de relever une erreur de traduction, je crois :

    Tous les deux [Walder Rivers et Edwyn Frey] se coudoyaient au-dessus d’une carte en discutant avec chaleur, mais ils s’interrompirent net en voyant entrer Jaime.

    Si on compare au texte original :

    The two of them were huddled over a map, arguing heatedly, but they broke off when Jaime entered.

    Perso, je ne comprends pas qu’ils ont une discussion chaleureuse, mais plutôt qu’ils se disputent.

    Attention, « discuter avec chaleur » n’est pas synonyme de « discuter chaleureusement ». Dans la 1ère expression, « Chaleur » veut dire « Ardeur, passion intérieure d’une personne, parfois d’une collectivité, d’un être divin pour une personne ou une chose, qui se manifeste de différentes façons. Animation de certaines activités humaines où existent des oppositions de personnes » (Trésor de la langue française) ; « Animation, ardeur, passion » (Le Robert). Donc on peut traduire ainsi heatedly, même si d’autres choix sont possibles (avec fougue, avec passion, farouchement).

    They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.
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