Vos dernières lectures

30 sujets de 511 à 540 (sur un total de 794)
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  • #174647
    Wylla
    • Patrouilleur du Dimanche
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    une de mes belles découvertes et coup de coeur de cette année : Ring Shout de P. Djèlí Clark paru chez l’Atalante.

    Tu m’as donné très envie.

    J’en suis ravie, et j’espère que ça te plaira !

    C’est un coup de coeur qui porte bien son nom; mon emballement est plus « émotionnel » qu’intellectuel, j’ai vraiment été emportée par le récit et par l’ambiance. Ce qui fait que je ne m’attarde pas vraiment sur les défauts de forme qui sont existants. Il faut aussi adhérer au style qui est très « oral ». Personnellement ça ne m’a pas dérangée comme ça a pu être le cas avec d’autres titres. Dans Ring Shout je trouve que ça contribue à l’immersion dans le roman et que c’est cohérent avec l’approche de l’auteur.

    #174854
    MELT527
    • Patrouilleur Expérimenté
    • Posts : 404

    Désolée, je suis un peu aigrie, mais je suppose qu’avec tout le bien que tout le monde pense de lui, j’en attendais sans doute beaucoup (trop).

    Y a-t-il des auteurs pour lesquels vous avez ressenti ça ? Vouloir l’aimer et se sentir déçu de l’expérience ?

     

    Fang, tome 1 : Chasseuse de démon par KellyYojimbot, tome 1 par ReposSinon, voici mes deux lectures du jour : Fang – tome 1 et Yujimbot – tome 1. Deux histoires très intéressantes aux ambiances un peu japonisante (chasse aux yokaï pour le premier et robots samouraïs pour le deuxième). Les deux sont pour adultes clairement.

    Dans Fang, nous sommes dans un monde où humains et animaux anthropomorphiques cohabitent et où les démons prennent l’apparence d’humains pour se nourrir de la souffrance des gens ou plus littéralement, se nourrir des gens tout court. Ici Fang, renarde, parcours les routes pour chasser ces démons, et apparemment les renards sont très mal vus. A la manière du héros errant qui aide les villageois qui ne lui adresse aucun remerciement à la fin et le méprisent autant qu’ils ont besoin de lui, la vie de Fang semble être très dure. Je recommande la lecture.

    Pour le second, cela se passe bien plus tard dans le 2e millénaire, les humains qui ont rendu la surface de la terre inhabitable se sont retranchés dans des bunkers, laissant le monde en friche et rempli des robots qu’ils ont abandonnés. Les robots se sont organisés et vivent aujourd’hui tels des samouraïs, habillés comme eux et recréant des scènes de duel au sabre. C’est dans ce contexte qu’un jeune garçon, qui vient de perdre son père, se créé une famille avec plusieurs robots et entame un périple pour trouver les amis que son père tentait de rejoindre avant sa mort. Une errance aussi, avec beaucoup d’épreuves, les humains semblent avoir monté une communauté très malveillante et tordue, où il faut marcher droit ou mourir. Je recommande encore plus. il y a déjà un tome 2 et je crois que c’est une trilogie.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 8 mois par Nymphadora.

    MELT527
    La lecture est une invitation à l'oisiveté ; l'oisiveté, la mère de tous les vices. Donc, la lecture est un vice. J'étais très vicieux. Robert Brisebois

    #174935
    Obsidienne
    • Pisteur de Géants
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    Dans ma hâte de découvrir son dénouement, j’ai dévoré 1Q84 … quelle déception ! Ca fait partie des romans où l’auteur se laisse emporter par sa fertile imagination, complexifie son histoire et termine par une pirouette … qui vous laisse sur votre faim d’une vraie fin, cohérente …

    ça fait partie des raisons pour lesquelles j’ai eu beaucoup de mal ces dernières années à me remettre à la lecture. Les livres sont chers (encore plus maintenant) et passer 4, 5 ou 8 heures à lire un livre ou une saga et se sentir trahie et volé par une fin bâclée …]…[ Y a-t-il des auteurs pour lesquels vous avez ressenti ça ? Vouloir l’aimer et se sentir déçu de l’expérience ?

    J’ai essayé de résoudre le problème en empruntant en bibliothèque puis en achetant uniquement les ouvrages que j’avais aimés et projetais de relire… mais le choix est restreint… de même pour les liseuses (avec la galère des ouvrages qui ne sont pas compatibles avec toutes les machines…). Reste l’occasion… et les bons conseils !
    Quant aux auteurs : j’ai renoncé à Stephen King , un grand bavard n’est pas toujours cohérent, surtout pour finir…  f

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 8 mois par R.Graymarch.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 8 mois par Obsidienne.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 8 mois par Obsidienne.

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #174938
    R.Graymarch
    • Vervoyant
    • Posts : 9927

    J’ai essayé de résoudre le problème en empruntant en bibliothèque puis en achetant uniquement les ouvrages que j’avais aimés et projetais de relire… mais le choix est restreint… de même pour les liseuses (avec la galère des ouvrages qui ne sont pas compatibles avec toutes les machines…)

    Les DRM, c’est le mal. Et le logiciel Calibre est une bénédiction pour gérer sa bibliothèque numérique et assez vite passer outre les soucis de compatibilité de formats.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #175372
    Schrö-dinger
    • Patrouilleur Expérimenté
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    J’ai lu J’irai tuer pour vous d’Henri Loevenbruck (auteur de Nous rêvions juste de liberté qui est fa-bu-leux) et c’était trop bien ! C’est un tout petit bouquin de 800 pages 🤓 mais qui se lit vraiment très très bien. C’est un roman d’espionnage, thriller, géopolitique, c’est aussi une chronique romancée de la France de 85 à 88 et de sa politique extérieure et c’est passionnant (alors que globalement ce ne sont pas des thèmes qui me passionnent plus que ça).

    Le contexte c’est donc la France de 85 à 88, quand Paris connaît une vague violente d’attentats et que plusieurs ressortissants français sont pris en otage au Liban et le Hezbollah est suspecté. On va suivre l’histoire d’un homme un peu paumé dans sa vie qui va être repéré par la Direction générale de la sécurité extérieure et devenir un Agent au service de la France. C’est un peu le bureau des légendes mais en livre.

    Et c’était absolument passionnant, on suit plusieurs points de vue, l’agent bien sûr mais aussi celui des otages, le point de vue des politiques (Mitterrand, Chirac, Pasqua, etc.), des ravisseurs, etc. Les chapitres s’enchaînent rapidement, la construction est impeccable, j’ai appris plein de trucs, c’est extrêmement bien documenté, c’était super enrichissant. Et puis il y a beaucoup de suspense qui oblige à avancer dans l’histoire.

    Bref c’était trop bien et je vous le recommande +++. Et pour finir une petite citation que j’ai beaucoup aimé :

    En grandissant, au milieu des tumultes, la lecture ne m’a jamais quitté. J’ai toujours chéri les livres comme la plus grande richesse que les hommes puissent m’offrir. Je n’ai jamais possédé d’autre trésor sur ma bibliothèque, jamais voulu m’entourer d’autres décors que celui de ces milliers de vies, de pensées, de paysages à portée de main, offerts à chaque ligne à celui qui les lit, pour le prix d’une bouchée de secondes. On dit que la lecture est un plaisir solitaire, mais celui qui ne lit pas est bien plus seul encore. Il lui manque le monde entier.

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #175512
    Yoda Bor
    • Pisteur de Géants
    • Posts : 1113

    Robustia de Betty Piccioli

    Un livre qui se passe dans le même univers que Chromatopia, que je n’ai pas lu mais comme il n’y a pas marqué TOME 2 sur la couverture, on peut croire que ça se lit sans avoir lu l’autre. Et c’est bien le cas au départ puisque l’action prend place dans une autre ville qui fonctionne sur un système de combattants. Chaque année il y a un tournoi, les 5 meilleurs deviennent super conseillers, les 95 suivants sont des conseillers basiques, et la cité est gouvernée de cette façon par un conseil des 100 plus grands combattants.
    Elle n’a aucune ressource propre mais elle protège les autres cités du continent d’horribles monstres et en échange elle reçoit du ravitaillement. C’est un système qui marche pas trop mal jusqu’à ce qu’une jeune fille batte un super conseiller qui le prend super mal d’être rétrogradé et qui se sert d’un défaut de ravitaillement de Chromatopia (suite aux évènements intervenus dans l’autre bouquin) pour tenter de reprendre sa place.

    C’est divertissant, léger, avec des personnages qui manquent quand même de nuances. La jeune fille a des douleurs chroniques et c’est plutôt cool de voir comment elle peut (ou non) les gérer, c’est cool aussi d »avoir le PDV du super conseiller rétrogradé mais alors que je pensais que ça me le ferait apprécier, c’est quand même un bon gros abruti.
    Y a pas mal de représentation cool qui passe hyper bien.

    Mais c’est à lire après avoir lu l’autre bouquin parce qu’au fur et à mesure de l’avancée du récit on nous parle de plus en plus de Chromatopia et Robustia en devient très annexe, et l’idée la plus intéressante du récit c’est de savoir qu’est ce qui doit être fait après avoir mené et réussi une révolution dans une cité.

    Arys du Rouvre 💜

    #175587
    Eridan
    • Vervoyant
    • Posts : 6025

    Petit rappel de bon alois en passant, qui peut être utile pour tout le monde ^^

    Si vous voulez parler de bandes-dessinées, de comics ou de mangas, nous avons des sujets miroirs à celui-ci :

    Vos dernières lectures graphiques

    (Voui, je sais, ces œuvres ne sont pas que graphiques, elles sont aussi littéraires … C’est le « problème » des arts mixtes. Mais que voulez-vous, c’est la répartition historique du forum. ^^)

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #175673
    Amarei
    • Patrouilleur Expérimenté
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    Petit point sur mes lectures de vacances :

    • Histoire de Knut de Yoko Tawada.

    Connaissez-vous Knut, ce jeune ours polaire du zoo de Berlin ? Knut a été la star du zoo pendant un temps avec son allure de peluche et son histoire dramatique (rejetée par sa mère, il a été élevé par le personnel du zoo). Malheureusement, il finira par mourir sous les yeux des visiteurs à l’âge de trois ans. Ce roman en trois parties raconte l’histoire de sa grand-mère, sa mère puis Knut. L’originalité c’est que cette histoire est racontée du point de vue des ours. Il y est question des rapports humains-animaux mais aussi de migration, avec en filigrane l’histoire de l’Allemagne (la grand-mère vivant à l’époque de la RDA, la mère de Knut plus ou moins à l’époque de la chute du Mur de Berlin et Knut dans les années 2000). C’est un roman étrange et j’ai eu du mal à accrocher, en particulier à la première partie où on ne sait plus trop par moment dans quelle mesure la narratrice est ourse et dans quelle mesure elle est humaine (elle va à des conférences, vit dans un appartement, etc.). J’ai un peu plus aimé la partie centrale qui se concentre sur l’histoire de la mère et son rapport à sa domptrice et vraiment apprécié la partie sur Knut.

    • Ce qu’il advint du sauvage blanc de François Garde

    Coup de cœur pour ce roman inspiré d’une histoire vraie. Paru en 2012 et récompensé du Goncourt du premier roman, il raconte l’histoire d’un matelot français du XIXe siècle abandonné sur une plage australienne qui vivra pendant des années parmi les aborigènes avant d’être récupéré par un navire. Le roman alterne entre des chapitres racontant son arrivée et sa période d’adaptation à l’Australie et des chapitres du point de vue de celui qui va tenter de le réadapter à la vie européenne (il doit notamment réapprendre à parler français) et de comprendre son histoire. A noter que la description de la vie dans la tribu est purement fictive, l’auteur n’ayant apparemment pas fait de recherche sur le sujet. Le but du livre est plutôt de questionner le regard des occidentaux sur des cultures éloignées qu’il ne connait pas.

    • Les Contes de Terremer d’Ursula Le Guin.

    Il y a longtemps que j’avais envie de lire cette auteure. Les Contes de Terremer sont une très bonne découverte.

    “Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux.” JR.

    #175697
    Aerolys
    • Fléau des Autres
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    Les Contes de Terremer d’Ursula Le Guin. Il y a longtemps que j’avais envie de lire cette auteure. Les Contes de Terremer sont une très bonne découverte.

    Il y a eu une adaptation (enfin, « librement inspiré ») par le studio Ghibli (par Gorō Miyazaki plus précisément) que j’avais bien aimé à l’époque.

    Toutes les plus belles histoires commencent par une brique sur le pied.

    Si Theon ouvre un bar, c'est le Baratheon.

    Spoiler:
    #176303
    MELT527
    • Patrouilleur Expérimenté
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    Bonjour à tous, pas de nouvelle lecture pour moi mais une question : y a-t-il un topic sur les livres audio ? Y a-t-il des amateurs parmi vous ? Merci d’avance. N’hésitez pas à supprimer mon message lorsque j’aurai eu mes réponses.

    MELT527
    La lecture est une invitation à l'oisiveté ; l'oisiveté, la mère de tous les vices. Donc, la lecture est un vice. J'étais très vicieux. Robert Brisebois

    #176305
    Fitz
    • Patrouilleur Expérimenté
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    Je ne suis pas un amateur de livres audios, mais il existe un sujet (très peu visité) abordant la question : Livres audio | La Garde de Nuit

    #176346
    MELT527
    • Patrouilleur Expérimenté
    • Posts : 404

    Je ne suis pas un amateur de livres audios, mais il existe un sujet (très peu visité) abordant la question : Livres audio | La Garde de Nuit

    Super merci, je vois effectivement que c’est assez désert 😉

    MELT527
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    #176390
    Emmalaure
    • Exterminateur de Sauvageons
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    Hazel Wood de Melissa Albert

    On fait parfois des petites trouvailles inattendues. Celui-ci était dans le rayon romans pour la jeunesse d’un hypermarché, parmi les bibliothèques rose, verte, arc-en-ciel et les indéboulonables Harry Potter et Percy Jackson.
    Disons-le tout de suite, ce n’est pas un livre pour les enfants, et l’ado qui l’aura dans les mains devra avoir déjà un certain bagage littéraire… et avec quelques notions de psychologie c’est encore mieux. Au dos, le livre de poche le conseille « à partir de 14 ans ». Bref, j’aidais mes filles et nièces à se trouver un peu de lecture pour les vacances sans télé ni internet (le but était de jouer la goûteuse pour entretenir ma jeunesse d’esprit ^^), et j’ai trouvé pour moi.

    L’histoire à la première personne est celle d’Alice, en fuite depuis toute petite avec sa mère à travers les Etats-Unis. Alice et le lecteur ne savent pas très bien ce qu’elles fuient, mais c’est lié à la grand-mère maternelle, une certaine Althea Proserpine, autrice d’un recueil de contes devenu introuvable mais qui exerce une fascination certaine sur une communauté de fans.
    Les contes du recueil semblent explorer la part la plus sombre et horrifique des contes de fées et l’un d’eux a pour titre Alice-trois-fois. Comme un mystère ne vient jamais seul, Althea Proserpine est tout aussi insaisissable que son recueil et inatteignable que sa maison – « Hazel Wood » – perdue quelque part dans les bois au nord de New-York.
    Sur les traces du conte qui porte son nom, de sa grand-mère et de sa maison, et de sa mère, notre héroïne part donc en quête de son identité : qui suis-je ? D’où viens-je ? Où cours-je ? Et dans quel état j’erre ? se demande Alice. Le thème n’est pas nouveau, c’est même un peu un trope de la littérature et du cinéma, mais pour une fois c’est une histoire de fille qui n’est pas centrée sur un love interest et ne se termine pas par un mariage heureux avec beaucoup d’enfants.

    Le récit en lui-même est efficace (même si j’ai un peu regretté de ne pas l’avoir lu en anglais pour voir ce que ça peut donner) et bien qu’on puisse deviner assez rapidement où l’autrice nous emmène, la quête ne perd pas pour autant son attrait grâce aux différents niveaux de lecture possibles. Les références explicites ou implicites à d’autres oeuvres sont très nombreuses et l’autrice se sert abondamment des contes, de leurs codes et de leur structure pour jouer avec eux et explorer la psyché humaine. Au finale, c’est notre liberté d’être humain qui est posée comme enjeu.

    En bref, un livre qui n’évite ni les facilités, ni les clichés (ces derniers étant inhérents aux contes), et qui n’est pas l’oeuvre du siècle, mais l’ensemble reste tout à fait plaisant à lire et attachant.

    La Belle et la Bête, de Mme de Villeneuve

    Dans le même hypermarché, et pour ne pas quitter les contes de fées, j’ai trouvé par hasard au milieu des livres destinés aux adultes (dans un bac de destockage, plus exactement).
    Mme de Villeneuve a vécu au 18e siècle et après son veuvage elle est devenue la gouvernante des enfants de Crébillon père, puis sa compagne (sans mariage ni officialisation) jusqu’à sa mort à la soixantaine. Crébillon père – entre autres titres de gloire – était un écrivain académicien reconnu de son temps et un peu tombé dans l’oubli, éclipsé par son fils (Crébillon aussi) qui a lui laissé des romans libertins à la postérité (disons qu’il est d’abord connu pour ça !).
    Le conte de la Belle et la Bête est à lire comme une curiosité : le style et les thèmes choisis sentent vraiment le début du 18e siècle, non pas que ce soit un défaut, mais si on n’y est pas habitué, cela peut nous paraître très étranger et éloigné. Il est plus difficile pour nous de saisir tout l’humour et la sensibilité exprimés dans une écriture qui a l’air sucrée jusqu’à la crise de foie : comme dans tous les contes inventés ou réécrits pour un public de salons et de cour, toutes les aspérités et horreurs sont lissées, imbibées d’eau de rose et de lubrifiant, un peu comme une reine des Epines déguisée par disney princesses mais bel et bien reine des Epines.
    Passés ces premiers avertissements, ça se lit très bien. Le conte original (c’est la plus ancienne version en langue française, qui a été reprise et abrégée un peu plus tard par Mme Leprince de Beaumont)fait partie d’un ensemble plus vaste : des histoires racontées par des adultes lors d’une longue traversée en mer sans twitter ni instagram, pour distraire la petite fille d’un des passagers. C’est un tour classique des recueils de contes et d’histoires de cette époque, dans la veine des Mille et une Nuits.
    Le conte lui-même est long car il comprend trois histoires en une, racontées dans l’ordre inverse chronologique : cela commence avec l’histoire de Belle, puis les origines de la Bête et enfin l’histoire des parents de Belle. Les personnages féminins se taillent la part du lion ici : ils sont de très loin les plus présents et surtout les plus actifs (la mère de la Bête est une reine seule, conquérante et victorieuse), là où les personnages masculins subissent ou sont des accessoires de l’intrigue. Si ces femmes ne sortent jamais des attendus sociaux féminins (douceur, fidélité, modestie… et beauté) et si celles qui ne s’y conforment pas sont plus ou moins punies à cause de la « nuisance » que ce dévoiement occasionne (la punition est en proportion du pouvoir de la dame et des nuisances occasionnées), la problématique du consentement est au coeur des trois histoires. On mesure à la lecture la distance qui sépare le conte de Mme de Villeneuve de celui de Disney, et même de Cocteau. Chez Cocteau, l’apport de la psychanalyse (et le besoin d’un ailleurs à l’époque des 2 guerres mondiales) est sensible; chez Disney, Belle est devenue un objet de désir pour la Bête et le spectateur, ce qui est l’exact contraire du point de vue pris par Villeneuve, qui nous détaille les diverses émotions de son héroïne, ses peurs, ses joies et son désir. ici, c’est la Bête qui est objet tantôt de répulsion, tantôt de désir. Elle l’est même doublement, car c’est une fée déçue d’avoir vu ses avances repoussées qui transforme le beau prince en bête (et c’est tout l’objet de l’histoire des origines de la bête), et elle ne se qualifie jamais auprès de Belle par sa force ou sa valeur guerrière (pas d’acte héroïque pour la Bête).
    Comme dans beaucoup d’écrits de salons, on a une impression d’improvisation au fur et à mesure pour l’amusement du moment : ainsi, les deus ex machina (en l’occurrence, des fées) sortent du chapeau en fonction des besoins du scénario, même s’il y a toujours une recherche d’explication « rationnelle » (par rapport au reste du récit) pour rester dans le bon goût et ne pas dépareiller, et parfois, on se dit que les circonstances font drôlement bien les choses. Mais l’ensemble n’est jamais dénué d’humour, comme cette deuxième nuit de noces à laquelle ont droit la Belle et la Bête parce que bon, la première fois… la Bête a dormi et ronflé tout du long.
    Et pour finir, on trouve tout au long de ces histoires des références discrètes aux histoires antiques, à la Bible et des réécritures d’autres contes : le père de Belle est presque un nouveau Job, la Bête et son château rappellent très fort la Belle au Bois dormant et les fées ont remplacé les dieux sur l’Olympe : elles s’y disputent, s’y allient, se font des coups bas, forgent des amitiés et des amours, et se servent autant des mortels que le faisaient leurs illustres prédécesseurs.

    #176684
    JN
    • Terreur des Spectres
    • Posts : 1899

    Ormeshadow de Priya Sharma.

    Pas grand-chose à dire si ce n’est que j’ai trouvé ça mortellement chiant et ait eu du mal à finir. Peut-être est-ce plus intéressant en anglais mais là ça m’est passé totalement au-dessus. Et pourtant j’ai apprécié des livres plus lents, verbeux et bien plus long auparavant. Avoir du mal à finir un livre de moins de 200 pages ça fait mal.

    La Maison des Feuilles de Mark Z. Danielewski.

    Je crois que DNDM en avait parlé plus en détails dans un post que je n’arrive pas à retrouver. Si je le retrouve je mettrai le lien.

    C’est difficile de résumer un livre au format si unique, mais disons qu’il s’agit un peu de l’équivalent littéraire d’un found footage. L’intrigue se passe aux USA, un jeune apprenti tatoueur du nom de Johnny emménage dans un nouvel appart, dans lequel il trouve les documents de thèse du précédent locataire, un mystérieux vieil homme aveugle du nom de Zampanò qui vient juste de mourir. La thèse elle-même consiste en une analyse de documents vidéos / films documentaires intitulés « The Navidson Records », traitant d’un fait divers de 1990 où un couloir auparavant inexistant est apparu à l’intérieur d’une maison en Virginie, habitée par les Navidson. Je ne vais pas en dire plus car il est bien plus intéressant de se lancer dedans.

    Le livre ne se lit pas forcément de façon linéaire : on alterne entre le point de vue de Johnny, les pages de la thèse de Zampanò à l’écriture très académique, et des retranscriptions d’extraits du Navidson Record relatant la découverte des bizarreries de leur maison, entre autres très, très nombreux textes divers et variés parsemant le livre.

    Une fois que Johnny trouve la thèse dont le contenu nous est également transmis, à nous lecteur, tel quel, il vient au lecteur de décider par lui-même comment il va attaquer le reste de cette lecture. La Maison des Feuilles est un immense pavé qui peut être lu dans l’ordre que vous le souhaitez et en se concentrant sur les détails que vous jugez primordiaux — certains éléments narratifs ont une progression linéaire mais ils sont rares. Une grosse partie du texte étant une thèse fictionelle suranotée, il serait assez fou de vouloir tout lire lors d’une première lecture. Du fait des 3 niveaux de lecture, il y a un grand potentiel de relecture et ce sera à vous de trouver votre chemin à travers ce monstre littéraire.

    Nombreuses pages sont formatées de façon inhabituelle, avec les paragraphes agencés en certaines formes pour illustrer un élément ou une scène — le livre est donc un produit à la limite du graphique et dont la lecture sera bien plus agréable avec un exemplaire physique.

    C’est un livre qui peut paraître principalement typé horreur à première vue, mais traite surtout d’amour (familial ou romantique), de relations humaines, de regrets ou encore de crise existentielle.

    Il y a beaucoup de choses que je n’ai pas mentionné mais il est dur de faire le tri, et je préfère rester vague. Alt236 a fait une vidéo sur le livre, cela dit je préfère vous prévenir qu’il raconte une grosse partie de l’histoire du Navidson Record (à vous de voir si ça vous gêne ou non). Ce n’est pas une lecture conventionnelle et une qui demande une réelle concentration et un peu d’investissement mais une fois qu’on est dedans, on est happés, et maîtres de notre voyage.

    « Edmond Dantès. Nice name. It’d look great in print, you know? Although ‘Le Comte de Monte-Cristo’ would make a better title for a novel. » - Dumas, Fate/strange fake

    #176700
    DNDM
    • Fléau des Autres
    • Posts : 2936

    Bonjour à tous, pas de nouvelle lecture pour moi mais une question : y a-t-il un topic sur les livres audio ? Y a-t-il des amateurs parmi vous ? Merci d’avance. N’hésitez pas à supprimer mon message lorsque j’aurai eu mes réponses.

    J’en ai lu pas mal ces derniers temps, parce que ça me permettait de caser des histoires pendant des trajets en voiture. J’avais oublié l’existence du topic audiolivres donc tu peux retrouver les chroniques ici même, en remontant dans ce topic (je précise « audiolivre » après le titre à chaque fois).

    Perso, je choisis des audiolivres courts, sinon ma lecture peut être interrompue pendant longtemps, si je n’ai plus de voiture à faire pendant un temps. Et l’acteur ou actrice qui lit à souvent une grande importance, un bon te fais apprécier une lecture moyenne, un mauvais te gâche un bon livre.

    (Si tu as des questions, on peut en discuter sur le topic audiolivres, du coup).

    La Maison des Feuilles de Mark Z. Danielewski.

    Haaa, content de voir que d’autres s’y mettent. Tout ce que tu dis correspond à mon ressenti. Perso j’ai du lire entre 30% et 50% du texte de ce livre, mais c’est vraiment une expérience marquante.

    EDIT: j’ai retrouvé ma chronique de l’époque (dont la mise en page  a un peu sauté)

    Si tu as envie de rester dans ce genre d’ambiance, Notre part de nuit est fait pour toi, les ponts entre les 2 œuvres sont très nombreux (histoire d’horreur qui est en fait histoire d’amour, maison weirdos, un petit passage « found footage », points de vue multiples et narration qui saute dans le temps…

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 7 mois par DNDM. Raison: Ajout du lien vers l'ancienne chro

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #176704
    FeyGirl
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    Ormeshadow de Priya Sharma.

    Pas grand-chose à dire si ce n’est que j’ai trouvé ça mortellement chiant et ait eu du mal à finir

    Alors que moi, j’adore cette nouvelle 😅

    L’univers, l’ambiance, l’intrigue : tout m’a plu !

    #176805
    MELT527
    • Patrouilleur Expérimenté
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    La Maison des Feuilles de Mark Z. Danielewski.

    De mon côté j’ai reçu la nouvelle édition de Monsieur Toussaint Louverture qui est très belle (sauf le dos, je trouve ça bizarre comme choix) mais je me garde la lecture pour l’hiver, j’ai l’impression que c’est une lecture pour un cold winter challenge !

    (Si tu as des questions, on peut en discuter sur le topic audiolivres, du coup).

    Je vais sans doute te prendre au mot dès que j’en aurai terminé un. 😉

    Pour l’instant je viens de commencer avec Les enquêtes d’Hannah Swensen, tome 1 : Meurtres et pépites de chocolat de Joanne Fluke, je me suis dit qu’un cosy mystery pour me lancer dans le livre audio serait assez sympa pour me faire une idée. J’ai un peu de mal avec le rythme, quand je lis, je subvocalise et je suis plus rapide, donc ça m’exaspère un peu parce que j’ai envie qu’elle lise plus vite.

    Autre point, je distingue mal les différentes voix (même si c’est la même personne qui lit tout, elle change un peu sa voix pour les personnages), peut-être parce que je l’écoute dans la rue en allant au travail. Ce soir, je vais le tenter dans mon lit pour une demi-heure avant d’aller dormir, pour voir.

    MELT527
    La lecture est une invitation à l'oisiveté ; l'oisiveté, la mère de tous les vices. Donc, la lecture est un vice. J'étais très vicieux. Robert Brisebois

    #176858
    JN
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    Haaa, content de voir que d’autres s’y mettent. Tout ce que tu dis correspond d à mon ressenti. Perso j’ai du lire entre 30% et 50% du texte de ce livre, mais c’est vraiment une expérience marquante.

    Si tu as envie de rester dans ce genre d’ambiance, Notre part de nuit est fait pour toi, les ponts entre les 2 œuvres sont très nombreux (histoire d’horreur qui est en fait histoire d’amour, maison weirdos, un petit passage « found footage », points de vue multiples et narration qui saute dans le temps…

    En effet une belle découverte. Je l’avais depuis pas mal de temps mais ait toujours eu du mal à me lancer dedans. Cette fois fut la bonne.

    Autre chose que je n’ai pas mentionné, j’ai particulièrement apprécié les lettres en fin de livre.

    Je note la recommandation, merci beaucoup! Ça risque de m’intéresser oui!

    Alors que moi, j’adore cette nouvelle 😅

    L’univers, l’ambiance, l’intrigue : tout m’a plu !

    Quel dommage d’être passé à côté pour ma part. J’ai trouvé le style peu intéressant et eu l’impression de prévoir l’intrigue dès le début. J’aurais aimé être happé par l’ambiance, appréciant l’époque et les lieux, mais ça n’a pas été le cas. 🙁

    « Edmond Dantès. Nice name. It’d look great in print, you know? Although ‘Le Comte de Monte-Cristo’ would make a better title for a novel. » - Dumas, Fate/strange fake

    #176932
    MELT527
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    Si tu as envie de rester dans ce genre d’ambiance

    @jeanneige Je te conseille également Les jumeaux du paradoxe de Joshua Chaplinsky. La description de l’éditeur : c’est un collage biographique élaboré sur Internet au mépris du droit d’auteur par un artiste inconnu. C’est apparemment un peu le même genre que La Maison des feuilles dans sa narration décalée et multi-source.

    C’est dans ma PAL de 2023.

    MELT527
    La lecture est une invitation à l'oisiveté ; l'oisiveté, la mère de tous les vices. Donc, la lecture est un vice. J'étais très vicieux. Robert Brisebois

    #176978
    JN
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    Je te conseille également Les jumeaux du paradoxe de Joshua Chaplinsky. La description de l’éditeur : c’est un collage biographique élaboré sur Internet au mépris du droit d’auteur par un artiste inconnu. C’est apparemment un peu le même genre que La Maison des feuilles dans sa narration décalée et multi-source.

    C’est dans ma PAL de 2023.

    C’est bien noté, merci beaucoup!!

    « Edmond Dantès. Nice name. It’d look great in print, you know? Although ‘Le Comte de Monte-Cristo’ would make a better title for a novel. » - Dumas, Fate/strange fake

    #177686
    Yunyuns
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    Je me suis quelque peu éloigné de mes dernières lectures : ce livre n’est pas un roman fantastique (un polar – mais quelques éléments sont du domaine du fantastique !), n’est pas récent (publié en 2000) et n’est pas l’oeuvre d’un petit auteur qui débute (sept films ont été adaptés de ses bouquins…).

     

    J’ai lu Le Concile de pierre, de Jean-Christophe Grangé.

     

    Attention si vous souhaitez le lire de ne pas trop vous renseigner dessus car les différents pitchs qu’on trouve sur internet spoilent beaucoup trop à mon goût.

    Pour une petite mise en bouche sans spoil : Diane, depuis un « accident » survenu alors qu’elle avait 14 ans, s’est construite comme une femme dure, froide, solitaire, qui souhaite que rien ne puisse l’atteindre. Mais alors qu’elle atteint la trentaine, elle se décide à adopter un petit garçon à l’autre bout du monde. Et très rapidement, elle a le sentiment que cet enfant n’est peut-être pas comme les autres, et que des gens s’intéressent à lui.

    Je n’en dis pas plus, comme les précédents livres de Jean-Christophe Grangé que j’ai lu (c’est à dire presque tous sauf les plus connus xD), on est plongé dans une enquête en solitaire du personnage principal, qui doit faire avec ce qu’il a pour avancer, avec toujours une mise en avant de son état d’esprit, de sa psychologie, qui s’adapte et évolue en traversant les épreuves et pour comprendre qui sont et ce que veulent ses « ennemis ».

    J’ai beaucoup aimé la plupart des livres que j’ai lu de cet auteur, j’ai adoré certains, et celui-ci fait partie de ceux que j’ai préféré.
    L’enquête est rondement mené, on voit arriver certaines choses, d’autres pas du tout, et les révélations sur le passé de Diane sont habillement mêlées à ses hésitations et ses peurs actuelles.

    Mention spéciale également pour la scène finale (après la scène où les méchants révèlent tout leur plan en détail, qui est pour le coup plutôt ratée), qui est souvent l’exercice le plus compliqué dans les romans policiers, où l’auteur réussit ici à faire passer un difficile mélange de frayeur totale, de perte de contrôle et de réflexes parfaitement maîtrisés.

    Bref, j’aurais dû le lire plus tôt, et surtout je vais vite chercher ceux que je n’ai pas encore lu (Le Vol des cigognes, Les Rivières pourpres et L’Empire des loups).

    Fan n°1 de Victarion Greyjoy, futur Roi des Sept Couronnes.

    #178100
    Yoda Bor
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    Nos jours brulés de Laura Nsafou.

    Un joli livre d’afrofuturisme dont l’action prend place dans un futur assez proche où le soleil a disparu suite à des évènements mystiques. L’héroïne et sa mère sont à la recherche d’une cité disparue et du dernier Eclaireur qui pourraient leur permettre de comprendre ce qu’il s’est passé.
    La première partie est assez rapide, j’ai beaucoup plus aimé la deuxième qui consiste en l’apprentissage de Elikia. C’est assez long, ça se passe sur un an, mais ça permet de bien poser le personnage, ce qu’il lui arrive et il y a énormément d’éléments apportés. Ca rend parfois l’ensemble un peu confus, mais dans le fond je pense qu’on peut très bien comprendre le récit sans s’attarder sur tous les détails, surtout qu’ils sont répétés plusieurs fois (et il y a plein de schémas à la fin du livre pour s’y retrouver). La relation entre Elikia et Yander est un peu étrange, j’avais envie de plus y croire qu’eux à première vue, mais ils sont à la fois attachants et agaçants.
    La troisième partie est plus mouvementée, le final est assez rapide mais dans le fond je pense que j’aurai aimé que ça s’arrête là parce qu’on est face à une certaine conclusion. Ce n’est qu’à la page 300 qu’on apprend que la suite n’est pas encore parue alors qu’aucune mention n’est faite ailleurs dans le livre (et ça m’énerve).

    C’est beaucoup basé sur des rites et des légendes africaines, c’est très agréable d’en apprendre sur ces cultures auxquelles je ne connais rien et niveau diversité, c’est très cool.

    Arys du Rouvre 💜

    #178112
    Jon
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    AnasterryAnasterry, premier tome des Rhéteurs, de Isabelle Bauthian.
    J’avais déjà lu (et beaucoup aimé) Grish-Mère, deuxième tome de la série, et quand j’avais découvert cette erreur horrible, tout le monde (y compris Bauthian) m’a dit que c’était pas grave, que les deux étaient indépendants, que ça ne posait pas de problème… Mensonges ! Car si en effet, Grish-Mère peut se lire et se comprendre sans avoir lu Anasterry, lire le premier après le deuxième est quand même fort embêtant à mon sens, vu que deux des personnages principaux d’Anasterry sont présents dans Grish-Mère… Ce qui fait qu’on connait, au moins à grosses mailles, des éléments de leur destin, dont la résolution d’un triangle amoureux qui n’est conclus que dans l’épilogue d’Anasterry ! Du coup ça m’a quand même pas mal dérangé, et je pense que ça a nui à mon implication émotionnelle dans les personnages :/
    Malgré ça, c’était quand même très bien 🙂 L’écriture de Bauthian est vraiment agréable, son univers est intéressant, avec différentes couronnes rassemblées mais ayant chacune ses caractéristiques propres. On sent bien l’autrice de L’esprit critique, c’est marrant, avec une focalisation sur les débats, les techniques oratoires ^^ L’intrigue en elle-même n’est pas des plus passionnantes, et on devine plusieurs retournements en amont – il y a en particulière un passage que j’ai trouvé un peu lent… C’est presque plus tout ce qui l’entoure qui est le plus intéressant 😀
    J’ai quand même hâte de lire les prochains tomes 🙂

    The Memory of SoulsThe Memory of Souls, troisième tome de A Chorus of Dragons, de Jenn Lyons. J’avais adoré les deux premiers tomes, on retrouve ici les personnages qui continuent à évoluer dans cet univers épique. J’avoue que j’ai été un peu moins emballé par ce troisième tome. On reste sur une lecture très très agréable, l’écriture est vraiment fluide, avec un mélange de palpitant et d’humour, mais j’ai trouvé l’intrigue un peu plus brouillée sur ce tome, les objectifs des personnages peu clairs et pas toujours en phase avec les enjeux globaux, et beaucoup de péripéties intermédiaires qui, bien que très agréable à lire, paraissent au final un peu vaines une fois le livre regardé dans son entièreté. Ce qui ne fera pas sortir cette série de sa place de « meilleure série que j’aie lue depuis fort longtemps », et qui ne m’empêchera pas de me jeter sur le tome 4 incessamment sous peu 😀

    #178292
    Obsidienne
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      Je n’aurais pas pensé à vous parler de ce livre sans l’article de Babar sur le système d’écriture de Feu et Sang et la façon dont on écrit l’histoire .
    Ce livre est en deux parties : d’une part  le récit de Dumas, datant de 1832, d’autre part la comparaison avec la réalité du terrain datant de l’édition du bouquin, en 1980.
    Dumas agit parfois comme un vrai reporter en particulier sur les premières ascensions du Mont Blanc ( on se demande comment les « alpinistes » d’alors ont résisté sans autre équipement que des guêtres sur leurs gros souliers, un piolet, un quinon de pain – et de la gnôle ! ) mais la deuxième partie rectifie certains pans du récit !
    On y compare aussi la réalité géographique du début du XIX° et de la fin du XX° siècle ce qui, vu de notre XXI° siècle déjà bien entamé, ne manque pas d’intérêt !

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #178491
    MELT527
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    Magie vaudou par MastertonBonjour à tous,

    Le week-end dernier, j’ai trié ma bibliothèque, l’occasion de dépoussiérer mes vieux Chair de Poule, Peur bleue et Fleuve Noir et Pocket Terreur. Prise de nostalgie, je me suis lancée dans la relecture d’une saga de Graham Masterton que je me souviens avoir beaucoup aimé : Jim Rook.

    En commençant par le tome 1, Magie Vaudou, je me suis décidée à relire les 6 tomes dans la saison. Je vais commencé par le résumé :

    Nous suivons Jim Rook, enseignant en littérature dans un lycée et responsable d’une classe en particulier : la Spéciale II, une classe qui réunit les cas désespérés, les dyslexiques, les étrangers, les cas sociaux, etc. Il aime son travail, même si à 37 ans, il se sent un peu seul. Tout bascule après le meurtre d’un de ses élèves de 112 coups de couteau au lycée par un homme habillé de noir et portant un grand chapeau et que Jim semble être le seul à avoir vu. Après une série d’étranges rencontres, Jim se rend compte que son élève à été tué par La Fumée, une sorte de punition créée par magie vaudou. Etant le seul à pouvoir voir l’esprit de l’homme responsable de ce massacre, Jim décide d’arrêter le coupable avant qu’il ne prenne un autre de ses gamins pour cible.

    Ce n’est pas la première fois que je relis un livre que j’ai lu il y a plusieurs années et que je me rends compte que les souvenirs, et bien, ça déforme pas mal la réalité (voir la lecture commune d’Ewilan). Ou alors je me rends compte aujourd’hui de certaines choses qui me passaient au-dessus de la tête il y a 20 ans, c’est possible aussi.

    L’histoire est plaisante, un peu comme un épisode de Buffy, 256 pages qui se lisent rapidement. Par contre, aujourd’hui, je sens que l’auteur ne s’est pas foulé pour la rédaction. Facilités scénaristiques, décisions idiotes et parfois limite morales, j’ai froncé le nez régulièrement. Décrit comme un homme intelligent (ça, pour citer du Keats ou du Malcom X, il est très doué), Jim Rook prend pourtant des décisions très connes (comme gueuler sur un homme visible seulement par lui au milieu de sa classe et passer pour un fou) et même terriblement stupides (il a un sac poubelle plein de poudre qui peut rendre visible un esprit invisible et il en jette les 9/10 à la mer avant de s’en souvenir – du coup il lui reste l’équivalent d’un verre d’eau).

    Le pire et je pense que je dois spoiler parce que c’est presque un warning

    Spoiler:
    il entre en possession d’une poudre-souvenir, une poudre que l’on peut faire respirer à quelqu’un pour lui implanter un faux souvenir, un souvenir qui semblera si vivant que même un détecteur de mensonge ne pourrait pas faire la différence. Il décide de l’essayer sur lui d’abord (déjà c’est con) et de se donner comme souvenir qu’une de ses collègues pour qui il a le béguin lui a déclaré son amour et l’a embrassé (très con) le tout sans noter sur une feuille « le souvenir de Susan qui t’embrasse et se déclare est bidon » pour ne pas passer pour un pervers quand il la reverra (très très con). Donc, après il pense que ça n’a pas marché et embrasse le lendemain la nana en l’appelant ma chérie devant tout le monde comme s’ils étaient en couple (toujours con).

    Le pire, c’est qu’à la fin, il se souvient qu’il s’est implanté ce souvenir tout en sentant le souvenir toujours aussi vivace dans son esprit et décide de faire respirer la poudre à la fille pour qu’elle se souvienne qu’elle l’aime aussi. INSANE ! c’est de la coercition et du viol ! Il lui enlève son libre-arbitre. C’est impardonnable.

    Je comprends pas comment ils ont pu laisser passer ça, que ce soit l’éditeur ou l’auteur. C’est vraiment un très mauvais exemple à montrer aux adolescents. Le gars est une figure d’autorité et presque paternelle pour les ados de la Spéciale II et pour les lecteurs et il fait ça ! Le truc le pire que tu puisses faire à un être humain.

    Comme je suis masochiste, je vais lire au moins les tomes 2 et 3 (Magie indienne et Magie maya) parce que tout de même, ça parle (très en surface quand même) de différentes magies à chaque tome et je n’ai aucun souvenir de ces deux-là.

    Quelqu’un a-t-il aussi fait l’expérience d’un livre apprécié il y a longtemps qui une fois relu, est beaucoup moins apprécié voire détesté ?

    MELT527
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    #178502
    DNDM
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    C’est malheureusement assez courant, la société évolue, les livres et films de notre jeunesse restent bloqués à leur époque. Ceux qui transcendent le temps sont rares.

    Et nous aussi on évolue. On se détesterait probablement si on rencontrait notre alter ego de 1996. 😉

    Et outre l’aspect sociétal, lors d’une relecture on voit davantage les ficelles, alors que lors d’une première lecture on est souvent tellement focalisé sur l’intrigue que les faiblesses d’écriture passent sans problème.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 7 mois par DNDM.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #178506
    MELT527
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    lors d’une relecture on voit davantage les ficelles, alors que lors d’une première lecture on est souvent tellement focalisé sur l’intrigue que les faiblesses d’écriture passent sans problème

    Très vrai. Dans ce cas, doit-on en conclure que nous devrions proscrire les relectures pour ne garder que de bons souvenirs ? Ou les encourager pour mettre en lumière le chemin parcouru par notre psyché ?

    Autant avec Ewilan, je continue à voir les grandes qualités de l’auteur et l’impact positif que ce genre de lecture peut avoir sur les jeunes esprits, autant ces romans écrits au kilomètre sans travail poussé ou réflexion sur les tenants et les aboutissants me défrisent.

    Seul avantage, après relecture, il finiront dans mon panier de vente et laisseront une place pour de nouvelles découvertes !

     

    Sleepy Hollow par LerangisEt toujours dans le but de vider mes étagères d’il y a 20 ans, je viens de terminer Sleepy Hollow, la légende du cavalier sans tête de Peter Lerangis.

    C’est une novellisation du film de Tim Burton avec Johnny Depp et Cristina Ricci, je ne vous ferais donc pas l’affront de résumer le livre. L’originalité tient surtout du fait qu’après le roman, il y a la nouvelle à l’origine du film, qui n’a presque rien à voir avec le film au final dans son ton et la caractérisation des personnages mais c’est intéressant de voir d’où l’idée est partie.

    Le roman, assez court, est scène par scène le film, aucun écart ou développement qui ne serait pas dans le film, sauf pour le point de vue d’Ichabod Crane, parce qu’on a accès à ses pensées mais cela reste très proche du film.

    J’ai bien aimé le livre, cela m’a surtout donné envie de revoir le film et à chaque fois, je souriais en imaginant Johnny Depp dans les scènes. Une bonne expérience dans l’ensemble, je ne pense pas avoir déjà lu des novellisations d’œuvres visuelles, si vous en avez à me recommander, je suis preneuse.

    MELT527
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    #178765
    Yoda Bor
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    2016 – Roman court : Binti par Nnedi Okorafor

    La traduction vient d’être publiée chez ActuSF en fin de mois dernier en regroupant les 3 nouvelles, dont la première avait reçu le prix.
    C’est de la SF assez simple, sans doute plutôt tournée adolescent, avec une héroïne jeune.
    A ce niveau là, ce n’est pas révolutionnaire, même si le rapport humains et méduses m’a bien bien plu. Mais si le roman démarre très vite, il s’enlise aussi assez vite et ne tourne qu’autour de deux personnages et on ignore à peu près tout de l’un d’entre eux.

    C’est bien plus intéressant d’un point de vue culturel, même si je n’emploie sans doute pas le bon mot.
    L’écrivaine est d’origine nigériane, son héroïne est Himba (pas compris pourquoi ça a été traduit Hambi en français) et c’est sur tout l’aspect des différences culturelles, de la volonté de Binti de trouver une vie en dehors de son peuple sans renier ses origines, du regard que les autres lui porte, que ce livre est vraiment intéressant.

    J’ai lu le tome 2 et j’y trouve exactement les mêmes défauts et les mêmes qualités qu’au premier tome. Du coup je suppose que si vous avez aimé le premier, vous aimerez celui-là, et que sinon, ce n’est pas la peine d’insister.
    C’est la suite directe du tome 1, et ça gère donc les conséquences du retour de Binti parmi son peuple, qui en son absence pendant qu’elle était dans le désert, a subi les attaques des Koushs qui sont à la recherche de son pote méduse.
    C’est ultra intéressant d’un point de vue culturel, avec cette héroïne qui continue à devoir vivre sur plusieurs cultures à la fois (et on lui en rajoute encore dans ce tome d’ailleurs) et gérer des traditions qui rentrent parfois en conflit. Et Mwinyi est chou.
    Mais l’histoire est giga confuse, on comprend pas toujours ce qu’il se passe, le début est une succession de phases où Binti fait des arborescences mathématiques sans arrêt parce qu’elle a peur et c’est très long. Et puis tous les trucs un peu choquants qui lui permettent d’avancer finissent par se résoudre très facilement, c’est un peu décevant et la conclusion d’ne des intrigues tombe tellement à plat qu’elle même le dit.

    Qu’as-tu apporté depuis que tu es revenue sur Terre, Binti ?

    Arys du Rouvre 💜

    #178879
    DNDM
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    Bon, ça fait un mois que je suis sur « Le Dalhia noir  » de James Ellroy, j’ai pas du dépasser les 50 premières pages et j’ai aucune envie d’aller plus loin (j’accroche à rien, ni l’univers Los Angeles – flics story – Boxe, ni la narration, ni le style d’écriture), on est d’accord que ça vaut pas le coup que je m’obstine?

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #178880
    R.Graymarch
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    Ah, j’ai beaucoup aimé mais c’est particulier (et coeur sur Le grand nulle part qui est le suivant). Le truc c’est qu’à mi-chemin, on s’éloigne totalement de l’enquête pour aller vers les démons de l’un des deux (ice ou fire, je ne sais plus… quasi a song^^).

    Mais si t’as pas « croché » jusqu’ici, je ne sais pas si Ellroy est pour toi car c’est toujours comme ça dans le LA quartet (White jazz est quasi illisible pour moi)

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
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