Peuple libre

De La Garde de Nuit
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V.O. : the Wildlings ou the Free Folk

Le terme « sauvageons » désigne de manière péjorative, dans les Sept Couronnes, l'ensemble des peuplades humaines vivant au-delà du Mur, à l’extrême nord de Westeros. Celles-ci préfèrent quant à elles se désigner par l'endonyme « peuple libre ». Ce peuple est constitué d'une majorité d’humains descendant des lignées des Premiers Hommes. Ils présentent une grande diversité dans leur apparence physique (dans leurs tailles et leurs couleurs de cheveux et d'yeux)[1].

Société[modifier]

Langue[modifier]

Si tous emploient la Vieille Langue, la plupart des sauvageons ne parlent pas la Langue Commune, surtout ceux des régions reculées[2], comme à Thenn par exemple[3].

Habitat et alimentation[modifier]

Les sauvageons sont des sédentaires, qui vivent dans de petits villages (comme L'Arbre blanc). Ce sont des communautés relativement isolées qui représentent une faible densité de population[N 1][2]. Un village typique peut contenir une douzaine de petites maisons rondes, construites en pierre, et une maison commune plus spacieuse, aux murs de rondins et au toit de terre[4]. Cet habitat est simple, à tel point que les guerriers qui franchissent le Mur pour piller les terres du Don prennent les tours de guet qu'ils y voient pour des châteaux[5].

La notion de propriété foncière est étrangère au peuple libre : un homme ne saurait être propriétaire du sol, pas plus qu'il ne saurait l'être du ciel ou de la mer[5].

Lorsqu'ils se déplacent, ils utilisent des vans, des traîneaux et des charrettes pour transporter leurs possessions, et s'abritent la nuit sous des tentes de cuir, de feutre ou de peau, ou sous des appentis hâtivement bâtis contre des parois rocheuses, voire simplement sous leurs fourgons[6].

Disposant de peu de ressources comestibles, le peuple libre est tenu de pratiquer la chasse et l’élevage. Les troupeaux sont constitués de chèvres, de vaches, de porcs, de moutons et de rennes ; ils sont gardés et rassemblés par une espèce de chiens énormes voisine des loups géants[7][1].

Craintes[modifier]

Les sauvageons craignent l’hiver, car ils savent qu’avec le retour des jours froids reviennent ceux qu’ils appellent les « marcheurs blancs », plus connus dans le royaume sous le nom d’Autres. Du fait qu’ils vivent au-delà du Mur, les sauvageons n’ont rien à interposer entre eux et les Autres, et ils en sont donc les premières victimes. Ils ne peuvent rien faire contre eux, les Autres étant insensibles à toutes leurs armes[1].

De façon plus anecdotique, les sauvageons semblent craindre la léprose et, alors que les mestres considèrent généralement que la forme infantile de l'infection immunise ceux qui en sont touchés des autres formes de la maladie, le peuple libre considère que la forme infantile, en sommeil, peut retrouver sa virulence et constituer un nouveau foyer d'infection[7].

Religion[modifier]

Comme une large majorité des Nordiens, les sauvageons prient les anciens dieux[7]. On trouve d’ailleurs au nord du Mur de gigantesques barrals (comme celui qui a donné son nom au hameau de l'Arbre blanc), car ceux-ci n’ont jamais enduré la morsure des haches andales lors de l’invasion. Ils respectent les lois de l'hospitalité[8].

Il est néanmoins possible que certains clans vénèrent d'autres dieux. Ainsi, des dieux noirs seraient adorés par les habitants des cavernes des Crocgivre, des dieux de glace et de neige sur la Grève glacée ou encore des dieux crabes au Cap Storrold[9].

Naissance, vie en couple, mariage et rites funéraires[modifier]

Les enfants du peuple libre n'ont pas de nom jusqu'à l'âge de deux ans (tant qu'ils ne sont pas sevrés), car cela porte malheur[10]. Ils sont désignés pendant cette période par un sobriquet, ou nom de lait[11]. Par la suite, ils peuvent changer de nom (ou se voir attribuer un surnom) pour marquer une caractéristique acquise (par exemple, Escurel est ainsi nommée par son frère alors qu'elle a douze ans)[12].

Pour le peuple libre, un homme et une femme peuvent avoir des relations sexuelles sans pour autant être mariés sans déshonneur. Si la femme tombe enceinte, et si elle désire garder l'enfant (le peuple libre connaissant et utilisant le thé de lune), celui-ci ne sera pas stigmatisé pour sa bâtardise (cette notion est connue chez le peuple libre, mais n'a pas de caractère péjoratif ; c'est le simple constat d'une naissance hors mariage)[2]. Une mère ne peut cependant pas abandonner son enfant, sans être maudite à jamais[13].

Le peuple libre a une coutume particulière concernant le mariage : un homme ou une femme doit aller chercher son futur conjoint hors de son village d'origine en allant l'enlever. L'objet de cette tentative et sa famille s'opposent à la tentative de rapt, qui ne peut réussir qu'en usant de la force ou de la ruse[14] ; le kidnappeur fait ainsi la preuve de sa valeur aux yeux de sa future compagne. Si ce dernier est surpris, il est sévèrement rossé par la famille[15]. Il semble qu'au-delà de cet enlèvement plus ou moins ritualisé, le consentement des deux conjoints reste nécessaire à la conclusion du mariage (un mariage forcé étant contraire à l'idéal de liberté et d'indépendance du peuple libre)[7]. En effet, si la jeune femme enlevée ne juge pas son prétendant digne d'elle, il lui est reconnu le droit de le châtrer[1] ou de le tuer[16][13]. Quant à la vie en couple, sans être parfaitement égalitaire, il semble que le mari ne puisse prétendre à diriger le couple du simple fait de sa qualité d'homme : son épouse ne lui obéira que si elle le respecte. Et s'il utilise la violence, il risque de se retrouver égorgé dans son lit. « Un homme peut avoir une femme, un homme peut avoir un poignard, mais il n'y a pas d'homme qui puisse avoir les deux à la fois », dit un proverbe connu de toutes les femmes du peuple libre[5].

Le peuple libre brûle ses morts, sans doute pour éviter qu'ils ne soient victimes des Autres[17]. Mais cette pratique correspond également à une vision religieuse, où les défunts rejoignent les dieux, eux-mêmes présents dans la Nature entière[18].

Icone loupe.png Voir article détaillé : Religion des anciens dieux.

Technologie, monnaie et armement[modifier]

Les sauvageons n'ont pas encore adopté la monnaie; ils pratiquent le troc. Ils ignorent l'usage des corbeaux messagers[6].

Leur niveau technologique reste peu développé : ils ne savent pas forger le fer ni l’acier, ce qui explique qu’ils possèdent très peu d’armes de ce type. Seuls les raids au sud du Mur, les prises sur des hommes de la Garde de Nuit et les échanges avec quelques contrebandiers audacieux osant braver les patrouilles maritimes de la Garde[19] leur permettent de s’en procurer. Peu nombreuses, ces prises sont souvent émoussées par un usage intensif et piquetées de rouille. Beaucoup de leurs armes et armures sont en os[7], en pierre taillée (haches), en bois (petits arcs, piques durcies au feu[6], gourdins, maillets[1]), en silex ou en verredragon[1].

Cuir, fourrures et peaux de phoques constituent l'essentiel de leur habillement, et les accessoires sont souvent faits d'os. Leurs razzias leur permettent de disposer d'or, d’argent, de pierres précieuses et de quelques objets de valeur en plus de l'ambre glanée sur les côtes. Les bijoux locaux sont essentiellement réalisés avec de l'ambre, des os, de l'ivoire et des dents de gros mammifères, même si les chefs arborent parfois des torques en vieil or massif[1][7].

Leurs boucliers ronds se composent de peaux et de cuir bouilli tendu sur une armature d'osier, ornés de dessins variés (serpents, araignées, têtes tranchées, démons…)[1][7]. Les casques rudimentaires sont faits de bois et de cuir bouilli[20]. Seuls les Thenns se distinguent par leur armement de bronze[14][7].

Les chariots sont fabriqués à partir d'os et peuvent comporter des patins leur permettant de glisser sur les congères ; ils sont souvent tractés par d'énormes chiens, aussi grands que des loups géants. Pour se déplacer dans la neige profonde, le peuple libre utilise des pattes d'ours : un dispositif allongé, fabriqué avec du bois ployé et des lanières de cuir[1].

Organisation sociale et militaire[modifier]

Le peuple libre ne connaît pas l'urbanisation, même si les habitations peuvent être groupées en hameaux, comme l'Arbre blanc[17]. Ces derniers comprennent généralement une maison commune, modeste bâtiment aux épais murs de rondins mal dégrossis couvert d'un toit en terre[4]. Toutefois, Durlieu devint presque une ville, et était gouvernée par quatre chefs, avant d'être mystérieusement détruite trois siècles avant la Conquête. C'est également à Durlieu qu'on trouve le seul cas connu d'emploi d'un mestre par un chef sauvageon, mestre Wyllis, mais l'expérience fut sans lendemain[9].

De manière générale, les sauvageons ne respectent guère l'autorité et sont indisciplinés. Cependant, cette absence de hiérarchie d'ensemble n'empêche pas certains groupes de connaître une organisation plus ou moins rigoureuse, comme les Thenns. Un individu doté de qualités exceptionnelles peut également imposer sa volonté à un groupe plus ou moins étendu. C'est le cas par exemple de Craster, aux pratiques religieuses effrayantes[8], ou de Varamyr, puissant change-peau[18]. Mais c'est toujours un pouvoir précaire, qui s'écroule dès que son possesseur perd sa capacité à le maintenir.

Même en guerre, les décisions du chef sont toujours susceptibles d'être discutées, voire rejetées par ses hommes[6][20]. Là encore, les Thenns sont une exception par leur discipline[14].

Les sauvageons sont épisodiquement dirigés par une personne portant le titre de roi d’au-delà du Mur. Celui-ci est choisi en fonction de sa force et de son talent à mener les hommes : les prétendants doivent s’accorder sur l’un d’entre eux[N 2].

Icone loupe.png Voir article détaillé : roi d'au-delà du Mur.

L'héraldique est totalement ignorée chez le peuple libre[21].

En guerre, les sauvageons n'hésitent pas à torturer leurs prisonniers avant de les exécuter (seuls les déserteurs de la Garde de Nuit sont épargnés[20]), et un sauvageon capturé peut se trancher la langue d'un coup de dents pour ne pas parler[22]. Les femmes peuvent très bien être guerrières (on parle de piqueuses[20]) ou chasseresses, les préjugés du Sud n’existant pas au-delà du Mur, où l'on a bien besoin de tous les bras disponibles pour parvenir à subsister.

Si certains sauvageons sont des combattants individuellement réputés (comme Clinquefrac, Alfyn Freux-buteur, Harma la Truffe ou le Chassieux), leur manque d'équipement, mais surtout leur individualisme et leur indiscipline les rendent vulnérables aux attaques de troupes entraînées, même très inférieures en nombre. En outre, ils ne disposent pas d'armée à proprement parler, les guerriers étant accompagnés de leur clan, avec femmes, enfants, vieillards et bétail, ce qui en réduit la mobilité et la discrétion. Lors des étapes, hormis quelques groupes qui patrouillent les alentours, aucune mesure de défense (épieux, fossés, tours de garde, …) n'est mise en place. Chaque clan s'installe où bon lui semble, dans le plus complet désordre[6].

Rapports avec les Sept Couronnes[modifier]

Séparés du reste de Westeros par le Mur, les sauvageons n’ont aucun respect pour les habitants des Sept Couronnes, les qualifiant d’« agenouillés » du fait de leur soumission aux règles d'une société féodale hiérarchisée. Quant aux membres de la Garde de Nuit, surnommés les « corbacs », ils sont craints et haïs, et servent de croque-mitaines pour menacer les enfants désobéissants[1][7]. Du fait de leur faible niveau technologique et de leur relatif dénuement, ils cherchent à se procurer les objets qu'ils ne peuvent fabriquer, principalement les armes, les bijoux et les outils métalliques, mais aussi du vin et du sel[18][7]. Les femmes font également l'objet d'enlèvements (ce qui est conforme aux coutumes matrimoniales du peuple libre, y compris pour les épouses issues de ses propres rangs) ou de viols[7]. De nombreux pillards parviennent à franchir le Mur, soit en le contournant par les Gorges à l'ouest ou par la baie des Phoques à l'est, soit en l'escaladant. Mais ils sont en général rapidement repérés et pris en chasse par la Garde de Nuit, et rares sont ceux qui parviennent à revenir avec leur butin[23]. Les grimpeurs réussissant à atteindre le sommet du Mur sans être aperçus peuvent y tailler une tête de pont, élever leurs propres remparts et laisser tomber des cordes et des échelles pour que des milliers d'autres escaladent à leur suite[13]. L'affaiblissement de la Garde rend ces raids incessants difficiles à contrer, et les terres du Don sont désormais presque désertes, la population ayant préféré fuir vers le sud ou dans les terres de la maison Omble[5].

Pour les habitants des Sept Couronnes, les sauvageons constituent un peuple non civilisé. Ils passent pour être des pillards, des assassins, des violeurs et des kidnappeurs d'une grande cruauté[7]. De nombreuses rumeurs et contes sont colportés à leur sujet : ils seraient alliés aux créatures de l'au-delà du Mur (géants, snarks et tarasques), ils seraient esclavagistes, ils boiraient du sang dans des crânes humains et les femmes coucheraient avec les Autres pour enfanter des monstres[24][8].

Les relations entre les sauvageons et la Garde de Nuit ne sont cependant pas uniquement conflictuelles. Au fil des siècles, il y a eu des échanges culturels entre les deux groupes, qui peuvent partager chansons et légendes (comme la légende de Baël le Barde[8] ou l'histoire de Gorne et Gendel[14]), même si les versions peuvent différer de part et d'autre du Mur. Certains frères de la Garde ont déserté au-delà du Mur, et certains enfants de sauvageons ont été recueillis et élevés par les frères jurés et ont rejoint leurs rangs[6]. Il existe même des échanges commerciaux, basés sur le troc, entre les sauvageons peu ou pas hostiles à la Garde (qualifiés d'« amis de la Garde de Nuit ») et les frères jurés, surtout à Fort Levant, où les navires venus de l'Orient permettent d'obtenir des marchandises rares et convoitées, que les sauvageons échangent contre des fourrures ou de l'ambre[18]. Durlieu fut d'ailleurs, avant sa ruine, un port utilisé pour le commerce[9].

Les différents clans[modifier]

Si l'ensemble des sauvageons partagent beaucoup de traits communs, l'isolement des communautés explique la diversité des organisations claniques que l'on observe parmi eux. On trouve ainsi parmi les sauvageons :

Les sauvageons dans la saga[modifier]

Dans AGOT[modifier]

Des petits groupes de sauvageons mêlés de déserteurs de la Garde de Nuit s'infiltrent au sud du Mur pour échapper aux marcheurs blancs. L'un de ces groupes, arrivé près de Winterfell, rencontre Bran Stark, seul dans les bois. Ils tentent de s'en emparer, mais ils sont massacrés par Robb, Été et Theon Greyjoy, arrivés juste à temps. Seule l'une d'entre eux, Osha, est épargnée[25].

Dans ACOK[modifier]

La plus grande partie du peuple libre, désertant (voire incendiant[4]) ses villages depuis environ un an[17] sur l'ordre de son roi Mance Rayder, se rassemble aux sources de la Laiteuse, dans les Crocgivre[8]. Leur effectif se monte à environ trente mille hommes, femmes et enfants[26]. Mais des petits groupes tentent de passer le Mur (comme Osha et ses compagnons). Par ailleurs, les Omble constatent que les barques sauvageonnes sont de plus en plus nombreuses à traverser la baie des Phoques pour aller piller leurs récoltes[27].

Aux sources de la Laiteuse, le roi Mance recherche un moyen magique de faire tomber le Mur[28]. S'y rassemblent également des géants montant des mammouths[29]. Le roi finit par donner l'ordre de lever le camp et de marcher vers le Mur[20].

Dans ASOS[modifier]

Suivant le cours de la Laiteuse sur sa rive ouest, la colonne sauvageonne quitte les Crocgivre vers le sud. Encombrée de mules, de bœufs, de moutons, de chèvres et de bagages, elle s'étend en une longue file désordonnée, encore ralentie par les chutes de neige. Mance Rayder tente de maintenir à grand'peine un semblant d'ordre et de discipline : il a divisé les quelques milliers de guerriers de valeur en quatre groupes : en avant-garde, cinq cents cavaliers, sous les ordres de Harma la Truffe[26] ; en arrière-garde, une force à peu près équivalente de géants et de sauvageons montés sur des mammouths, d'aurochs et de lanceurs de feu ; il garde avec lui, au centre de la colonne, environ un millier d'hommes pour protéger les maigres provisions ; enfin, les quelques centaines d'hommes restant sont confiés aux rares chefs de guerre compétents (le Chassieux, Clinquefrac, Tormund Fléau-d'Ogres, Jarl, …) pour mener d'incessantes patrouilles sur les flancs ou en éclaireurs[2].

Les Autres n'attaquent jamais en force la colonne, mais nombreux sont les éclaireurs et les traînards qui disparaissent. Chaque soir, le campement est encerclé de feux pour sa protection, mais, certains soirs, le froid est tel que les flammes en sont affaiblies, et plusieurs sauvageons meurent de froid. Certains (comme Torwynd), que les Autres ont trouvés les premiers, deviennent des spectres et doivent être détruits par le feu[1].

Arrivé sur le Poing des Premiers Hommes, Mance y découvre les traces de la terrible bataille qui y a opposé les hommes de la Garde de Nuit aux Autres et à leurs spectres[2]. Il envoie alors une centaine d'hommes (principalement des Thenns, menés par Styr, avec une vingtaine de maraudeurs sous les ordres de Jarl) pour franchir le Mur et prendre Châteaunoir à revers[14]. Quant à lui, il poursuit vers Châteaunoir avec le gros de ses troupes, tout en lançant plusieurs attaques de diversion tout au long du Mur (dont le Chassieux vers le pont des Crânes[30] et Clinquefrac vers Longtertre[31]).

Dans ADWD[modifier]

Après la bataille du Mur et la capture de Mance Rayder, la plupart des survivants (entre trois et quatre mille, parmi lesquels deux cents géants, accompagnés d'au moins quatre-vingts mammouths ; ce sont pour les trois quarts des femmes et des enfants[7]) se rallient à Tormund. Mais de nombreux rescapés fuient vers le nord, avant de se disperser. Beaucoup tombent victimes du froid, de la faim, ou sous les coups de leurs compagnons, la cohésion que Mance avait réussi à instaurer entre les différents groupes du peuple libre disparaissant rapidement dans la déroute. Certains vont retrouver le Chassieux, qui envisage d'attaquer Tour Ombreuse, d'autres marchent derrière la Mère Taupe vers la mer à l'est, d'autres tentant simplement de retrouver leur village d'origine[18], les derniers, à bout de forces, préférant se constituer prisonniers à Châteaunoir, grossissant ainsi les rangs du millier de captifs de la bataille. Parmi eux, il y a de nombreuses femmes, ce qui ne va pas sans provoquer quelques troubles[16].

La mort de Mance Rayder et la destruction dans les flammes du bûcher du Cor de l'Hiver par Mélisandre poussent la plupart des prisonniers (environ trois cents hommes en état de combattre[32]) à se rallier au roi Stannis Baratheon, un sur dix préférant retourner au-delà du Mur[33]. Les sauvageons s'étant soumis au roi Stannis s'installent ensuite à La Mole, y vivant à l'étroit dans les tunnels, et souffrant du manque d'hygiène et de la faim. Ils créent des simulacres de barrals en taillant des visages dans les troncs de quelques arbres des environs. Le lord Commandant Jon Snow leur offre un choix : les femmes et les hommes sachant se battre et obéir seront acceptés au Mur afin de protéger le royaume et ses habitants des Autres. Ils seront armés et nourris par la Garde. Les autres resteront confinés à la Mole. Soixante-trois membres du peuple libre acceptent son offre (dont dix-neuf femmes, et parmi elles douze piqueuses)[34], à la notable exception des Thenns[35]. Seuls deux (Cuirs et Jax) vont jusqu'à prononcer les vœux des frères noirs. Pour les autres, le lord Commandant prévoit d'en faire les garnisons de trois châteaux du Mur à réouvrir : Noirlac, Sablé et Longtertre (ce dernier avec les femmes du peuple libre)[34]. Parmi ceux restés à La Mole, certains tentent par la suite de s'enfuir par la route Royale, mais ils sont rattrapés et ramenés par Ty et Dannel[36]. Le mariage de Sigorn, le Magnar de Thenn, avec lady Alys Karstark, crée la maison Thenn, cas sans précédent d'une maison issue d'une tribu du peuple libre[21].

Les quelques milliers de sauvageons regroupés autour de Tormund sont vite affamés, et certains tombent malades. D'autres sont victimes d'un froid extrême et sont transformés en spectres, ce qui oblige leurs compagnons à les détruire. Aussi, lorsque Val parvient à retrouver Tormund pour lui porter les offres de négociation du lord Commandant Jon Snow, tous le suivent vers le Mur. Après de rudes discussions, Tormund accepte les termes de Jon : les survivants sont accueillis en deçà du Mur (les géants et leurs mammouths devant faire le détour par Fort-Levant), ils pourront garder leur religion et ne seront pas tenus de se soumettre au roi Stannis. Mais ils remettront en échange toutes leurs richesses (métaux précieux, pierres fines, objets sculptés, etc.) qui seront convoyées à Fort-Levant pour financer l'achat de vivres dans les Sept Couronnes et dans les cités libres, et une centaine de garçons entre huit et seize ans (un pris parmi les fils de chaque chef, et les autres tirés au sort) seront otages (ils serviront la Garde comme écuyers, et seront donc formés au maniement des armes). Jon envisage de les répartir dans les forts encore inoccupés (dont Tormund à Chêne Égide), en envoyant les piqueuses à Longtertre, et ceux qui prendront le noir aux trois forts encore tenus par la Garde[7]. Ce sont ainsi trois mille cent dix-neuf sauvageons qui franchissent le Mur, certains de leurs chefs faisant allégeance à Jon ou lui offrant un objet de valeur (Brogg, Soren Fend-l’Écu, Gerrick Sangderoi, Howd l'Errant, Devyn Écorchephoque, Harle le Veneur, Morna Masque-Blanc). Le dernier à passer le Mur est Borroq le change-peau. Soixante otages sont immédiatement envoyés à Fort-Levant ou Tour Ombreuse, et Edd la Douleur ramène six chariots de femmes à Longtertre. En attendant d'être affectés à d'autres châteaux du Mur, les autres se répartissent dans Châteaunoir, qui n'avait pas accueilli autant d'hommes depuis longtemps[1].

Après le mariage de Sigorn et d'Alys Karstark, d'autres noces décidées par la reine Selyse Baratheon sont décidées entre des sauvageonnes et ses fidèles chevaliers (qui ont perdu leurs fiefs sudiers) : ainsi, les trois filles de Gerrick Sangderoi doivent épouser ser Axell Florent pour l'aînée, ser Brus Buckler pour la cadette, et ser Malegorn de Pourprétang pour la benjamine. Ser Patrek du Mont-Réal se voit quant à lui promettre la main de Val, mais sa mort prématurée met un terme à ce projet[15].

Les sauvageons ayant suivi la Mère Taupe se retrouvent à Durlieu, endroit maudit, où la sorcière des bois leur prédit qu'ils trouveront le salut là où ils avaient jadis trouvé la damnation[11]. Mais, arrivés là, ils commencent à y mourir de faim. Deux navires lysiens, le Grand-Cœur et l'Éléphant, viennent y jeter l'ancre pour effectuer quelques réparations après une tempête, et acceptent d'embarquer des femmes et des enfants (prévoyant de réduire en esclavage)[37]. Le lord Commandant de la Garde de Nuit Jon Snow leur envoie Cotter Pyke avec onze navires, pour tenter de les sauver[21]. Mais cinq navires coulent dans une tempête et les sauvageons survivants sont réduits à manger leurs propres cadavres. Des sorcières des bois accusent les navires de vouloir les réduire en esclavage, tandis que des créatures mortes errent dans les bois et les eaux…[1]

Voir aussi[modifier]

Notes et références[modifier]

Notes[modifier]

  1. Ainsi, le peuple rassemblé par Mance Rayder ne compte que près de trente mille individus (cf. A Storm of Swords, Chapitre 16, Jon). S'il est probable que ce rassemblement ne constitue pas l'intégralité des populations humaines d'au-delà du Mur, il en doit tout de même en représenter une part non négligeable.
  2. Ainsi, quand Mance Rayder accéda à ce titre, il rallia Styr, le Magnar de Thenn, et Tormund Fléau-d'Ogres à sa cause, alors qu’ils étaient auparavant candidats eux-mêmes au poste. Les trois autres prétendants refusèrent de reconnaître Mance et furent éliminés.

Références[modifier]

  1. 1,00, 1,01, 1,02, 1,03, 1,04, 1,05, 1,06, 1,07, 1,08, 1,09, 1,10, 1,11 et 1,12 A Dance with Dragons, Chapitre 59, Jon.
  2. 2,0, 2,1, 2,2, 2,3, 2,4, 2,5, 2,6, 2,7, 2,8 et 2,9 A Storm of Swords, Chapitre 16, Jon.
  3. 3,0 et 3,1 A Storm of Swords, Chapitre 56, Jon.
  4. 4,0, 4,1 et 4,2 A Dance with Dragons, Chapitre 05, Bran.
  5. 5,0, 5,1, 5,2 et 5,3 A Storm of Swords, Chapitre 42, Jon.
  6. 6,0, 6,1, 6,2, 6,3, 6,4 et 6,5 A Storm of Swords, Chapitre 08, Jon.
  7. 7,00, 7,01, 7,02, 7,03, 7,04, 7,05, 7,06, 7,07, 7,08, 7,09, 7,10, 7,11, 7,12 et 7,13 A Dance with Dragons, Chapitre 54, Jon.
  8. 8,0, 8,1, 8,2, 8,3 et 8,4 A Clash of Kings, Chapitre 24, Jon.
  9. 9,0, 9,1 et 9,2 Les origines de la saga, Les sauvageons.
  10. A Feast for Crows, Chapitre 06, Samwell.
  11. 11,0 et 11,1 A Dance with Dragons, Chapitre 40, Jon.
  12. A Dance with Dragons, Chapitre 52, Theon.
  13. 13,0, 13,1 et 13,2 A Dance with Dragons, Chapitre 08, Jon.
  14. 14,0, 14,1, 14,2, 14,3 et 14,4 A Storm of Swords, Chapitre 27, Jon.
  15. 15,0, 15,1 et 15,2 A Dance with Dragons, Chapitre 70, Jon.
  16. 16,0 et 16,1 A Dance with Dragons, Chapitre 04, Jon.
  17. 17,0, 17,1 et 17,2 A Clash of Kings, Chapitre 14, Jon.
  18. 18,0, 18,1, 18,2, 18,3 et 18,4 A Dance with Dragons, Chapitre 01, Prologue.
  19. A Storm of Swords, Chapitre 55, Davos.
  20. 20,0, 20,1, 20,2, 20,3 et 20,4 A Clash of Kings, Chapitre 69, Jon.
  21. 21,0, 21,1 et 21,2 A Dance with Dragons, Chapitre 50, Jon.
  22. A Clash of Kings, Chapitre 52, Jon.
  23. A Storm of Swords, Chapitre 31, Jon.
  24. A Game of Thrones, Chapitre 02, Bran.
  25. A Game of Thrones, Chapitre 38, Bran.
  26. 26,0 et 26,1 A Storm of Swords, Chapitre 01, Prélude.
  27. A Clash of Kings, Chapitre 17, Bran.
  28. A Clash of Kings, Chapitre 44, Jon.
  29. A Clash of Kings, Chapitre 54, Jon.
  30. A Storm of Swords, Chapitre 70, Jon.
  31. A Storm of Swords, Chapitre 49, Jon.
  32. A Dance with Dragons, Chapitre 18, Jon.
  33. A Dance with Dragons, Chapitre 11, Jon.
  34. 34,0 et 34,1 A Dance with Dragons, Chapitre 36, Jon.
  35. A Dance with Dragons, Chapitre 22, Jon.
  36. A Dance with Dragons, Chapitre 45, Jon.
  37. A Dance with Dragons, Chapitre 46, La petite aveugle.