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De La Garde de Nuit
Révision datée du 17 juin 2018 à 23:52 par Elephant (discussion | contributions) (Quatrième rêve de Daenerys : citation et ébauche)
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Tout au long de la saga du Trône de Fer de nombreux rêves et prophéties semblent avoir une importance cruciale sur le déroulement de l'histoire. Cet article propose de répertorier ces prophéties (et rêves prophétiques), et d'en proposer une analyse (les plus communément admises) à la lumière des événements de la saga.

Attention, du fait de sa nature même, cet article peut contenir de très nombreux spoiler dans les interprétations données, ainsi que des théories sur les événements et les personnages qui peuvent s'avérer exactes et donc gâcher un peu le suspens de la révélation.

Sommaire

Dans AGOT

Rêves de Bran

Premier rêve de Bran

Pendant le coma qui suit sa chute Winterfell, Bran Stark fait un rêve dans lequel il est en train de tomber. Il est alors visité par une corneille à trois yeux qui lui demande instamment de voler. A ce moment là, il voit un certain nombre d'événements qui se déroulent dans la réalité mais qui ont parfois une forte connotation onirique[1].

  Au cœur du bois sacré, ses feuilles grelottant au vent, l'horrible barral blanc méditait son reflet dans l'étang. Le regard de Bran lui fit lever les yeux du sombre miroir et y répondre par un regard entendu.

Interprétation : cette partie du rêve de Bran semble montrer sa connexion avec les anciens dieux. Par la suite, Bran passera de longs moments aux pieds du barral de Winterfell à interroger les dieux qui, selon Osha, tentent de lui répondre.

  Du côté de l'est, une galère cinglait les flots de la Morsure. A bord, assise dans une cabine, Mère contemplait un poignard sanglant posé devant elle et, tandis que souquaient ferme les rameurs, ser Rodrik cramponnait au bastingage les haut-le-cœur qui le convulsaient. Droit debout s'amoncelait à l'horizon noirci, lacéré d'éclairs, ébranlé de rugissement, une tempête encore invisible aux navigateurs.

Interprétation : cette vision est tout aussi factuelle que prémonitoire. En effet, lors de leur voyage vers Port-Réal, Catelyn et ser Rodrik subissent des vents contraires, mais c'est aussi la rencontre avec lord Petyr Baelish et les accusations que ce dernier porte envers Tyrion Lannister qui seront à l'origine du déclenchement de la guerre des Cinq Rois.

  Au sud se précipitaient, bleu-vert, les eaux du Trident. Les traits creusés par le chagrin, Père intercédait auprès du roi. Sansa pleurait à chaudes larmes, dans son lit, et Arya, l'œil fixe et les dents serrées, renfermait durement les secrets de son cœur. Des ombres les nimbaient toutes deux. L'une, d'un noir de cendre, avait l'aspect terrible d'un mufle de chien, l'autre la splendeur d'une armure aussi dorée que le soleil. Au dessus d'elles s'esquissait un géant de pierre tout armé. Mais lorsqu'il releva sa visière, il se révéla creux, seulement empli de ténèbres et de noire sanie.

Interprétation : cette vision montre des événements qui sont en train de se dérouler, mais annonce aussi les difficultés que vont subir Sansa et Arya. L'ombre au « mufle de chien » évoque sans aucun doute Sandor Clegane qui va jouer un rôle important auprès des deux sœurs. L'ombre à « l'armure aussi dorée que le soleil » évoque très probablement Joffrey Baratheon dont le couronnement va avoir de grandes incidences sur les vies de Sansa et d'Arya. Il pourrait également s'agir de Jaime Lannister, lié au destin des filles Stark par le serment qu'il prête à Catelyn, à Vivesaigues, de les lui restituer en échange de sa libération. Enfin, le « géant de pierre, creux et empli de ténèbres et de noire sanie » renvoie à l'aspect et au surnom de « Montagne » de ser Gregor Clegane et peut indiquer que Robert Fort en serait la résurrection du fait des expériences de Qyburn, puisqu'il est ici question d'un corps sans tête et de sang noirci et empoisonné. D'autres y voient le roi Robert Baratheon, homme fort, mais dont le règne et le physique sont en pleine déliquescence, ou encore lord Petyr Baelish à travers l'image du Titan de Braavos qui fut anciennement l'emblème de sa maison.

  Au-delà du détroit se détachaient avec la même acuité les cités libres, l'intense près de la mer Dothrak puis, encore au-delà, Vaes Dothrak au pied de sa montagne, et les contrées fabuleuses de la mer de Jade, et Asshaï, sur les rives de la mer d'Ombre, où l'aurore assista au réveil des dragons.

Interprétation : cette vision semble évoquer la route de Daenerys Targaryen et le rôle que semblent jouer les ressortissants des Contrées de l'Ombre sur sa destinée et ses dragons.

  Vers le nord enfin, tel un cristal bleu, chatoyait le Mur. Solitaire y dormait sur un lit glacé son frère Jon,le bâtard, plus pâle et plus rude au fur et à mesure que l'abandonnait tout souvenir des chaleurs anciennes.

Interprétation : cette vision présage les événements qui frappent Jon dans le dernier chapitre d'A Dance with Dragons.

  Et,par-delà le Mur, par-delà les forêts emmitouflées de neiges incommensurables, par-delà le littoral gelé, par-delà s'ouvrait, parcourue de grands fleuves de glace blanc-bleu, l'immensité de steppes mortes ou rien ne poussait, ou rien ne vivait. Plus au nord encore, au nord du nord, Bran atteignit le rideau de lumière au-delà duquel s'interrompt le monde et, le traversant, pénétra si profondément au cœur de l'hiver que la terreur lui arracha un cri, tandis que les larmes incendiaient ses joues.
  A présent, tu sais, chuchota la corneille en se nichant au creux de son épaule, tu sais pourquoi tu dois vivre.
  Parce que l'hiver vient.
  Bran regarda l'oiseau niché sur son épaule, et l'oiseau lui rendit son regard. Il avait trois yeux, et une science épouvantable habitait le troisième. Et en bas… ? En bas, il n'y avait rien, plus rien que neige et froid et mort, un désert gelé ou des aiguilles déchiquetées de glace blanc-bleu guettaient l'instant de saisir leur proie, volaient vers elles, tels des javelots. Sur leur pointes étaient déjà venues s'empaler des myriades d'autres rêveurs, dont ne subsistaient que les ossements.

Interprétation : cette vision semble éclairer le rôle que va jouer Bran auprès de la corneille à trois yeux contre le retour des Autres. De plus, elle semble évoquer d'autres « rêveurs » qui auraient échoué lors de leur contact avec la corneille.

Deuxième rêve de Bran

Dans ce deuxième rêve, Bran voit son père dans les cryptes de Winterfell. Rickon fait le même rêve. Bran raconte le sien à mestre Luwin, puis un peu plus tard arrive un corbeau qui annonce le décès de leur père[2].

  « J'ai de nouveau rêvé de la corneille, la nuit dernière. Elle entrait dans ma chambre et me disait : "Suis-moi." Je le faisais, et nous descendions dans les cryptes. Père s'y trouvait, nous parlions ensemble. Il était triste. 
- Et pourquoi triste ?" Luwin s'était remis à lorgner le ciel.
« Quelque chose à propos de Jon, je crois. » Son rêve l'avait singulièrement bouleversé, bien plus qu'aucun des autres avec la corneille.

Interprétation : ce rêve annonce la mort de lord Eddard, mais semble aussi lié aux rêves de Jon dans les cryptes de Winterfell. Celles-ci semblent liées à quelque chose qu'Eddard voulait apprendre à son fils bâtard avant de mourir.

Autres rêves de Bran

Bran rêve fréquemment de la corneille à trois yeux, sortant de la bouche du barral du bois sacré de Winterfell. Elle continue de lui crier « Meurs ou vole! », lui crève les yeux à coup de bec, avant de lui ouvrir un troisième œil au milieu du front. Parfois, le barral s'adresse nommément à Bran. Bran revit aussi les instants ayant précédés sa chute, mais trop déformés pour qu'il puisse identifier « l'homme doré » qui le pousse dans le vide[3]. Ces rêves sont terrifiants, Bran finit par reconnaître « l'homme doré » comme le frère de la reine. Il se refuse toujours à faire état de ces visions, et il se met violemment en colère la première fois que Jojen Reed lui demande avec insistance de les raconter. Il finit cependant par céder[4].

Rêve d'Eddard

Alors qu'il est enfermé dans un cachot du Donjon Rouge, en proie à la fièvre, Eddard fait un rêve[5] :

  À nouveau, il avait dix-huit ans, en cette année du printemps perfide, et il descendait des Eyrié pour le tournoi d'Harrenhal. Verte était l’herbe, d’un vert intense, la brise embaumait le pollen. Chaudes journées, nuits fraîches et saveur exquise du vin. Il entendait retentir, intact, le rire si particulier de Brandon pendant que Robert accomplissait des prouesses folles dans la mêlée, son rire à le voir démonter les cavaliers de droite et de gauche. Il revoyait Jaime Lannister, si blond, si jeune en sa blanche armure d’écailles, s’agenouiller dans l’herbe, face au pavillon royal, et prononcer son serment de défendre et protéger Aerys le Fol. Et il revoyait ensuite comme d’hier ser Oswell Whent aider l’adolescent à se relever, et ser Gerold Hightower en personne, le Taureau Blanc, Grand Maître de la Garde, lui agrafer aux épaules le manteau de neige. Et les six épées blanches se trouvaient là pour accueillir leur nouveau frère. Il revoyait les joutes et le triomphe que s’y tailla Rhaegar Targaryen. Le prince héritier portait précisément la même armure qu’à son dernier jour. Des plates noires miroitantes où scintillait le fameux dragon de rubis tricéphale. Une plume de soie écarlate flottait dans son sillage au rythme de son coursier, et aucune lance ne semblait capable de le toucher. Il culbuta Brandon, culbuta Yohn Royce le Bronzé, culbuta même le splendide ser Arthur Dayne, l’Épée du Matin. Il revoyait Robert et Jon Arryn et le vieux lord Veneur badiner pendant que le prince, après avoir culbuté de même ser Barristan lors de l’ultime épreuve, faisait à cheval le tour de la lice, et il revoyait le moment où tous les sourires étaient morts parce que Rhaegar, dépassant sa femme, Elia Martell, princesse de Dorne, venait de déposer la couronne de beauté dans le giron de Lyanna : une couronne, la revoyait-il ! de roses d’hiver, bleues d’un bleu de givre. Ned Stark tendit vivement la main pour s’en saisir, mais sous les pâles pétales bleutés se dissimulaient force épines. Il les sentit, cruelles, acérées, griffer sa peau, il vit le sang dégoutter lentement le long de ses doigts et…, et il s’éveilla, tremblant, dans le noir.

Interprétation : ce rêve relate les principaux événements survenus lors du tournoi d'Harrenhal : l'entrée de ser Jaime Lannister dans la Garde Royale, et le couronnement de Lyanna Stark par Rhaegar Targaryen.

Rêves de Jon

Premier rêve de Jon

Quand Jon Snow fait la connaissance de Samwell Tarly qui vient d'arriver au Mur, ils ont une discussion sur la couardise de Sam lors de laquelle Jon évoque un rêve récurrent qu'il fait à propos de Winterfell[6].

  « […] Il m'arrive d'en rêver, dit-il. J'en parcours de bout en bout la grande-salle. Vide. J'appelle, et ma voix éveille mille échos à la ronde mais,comme nul ne répond, je presse le pas, je pousse des portes, je crie des noms. Je ne sais même pas qui je suis en train de chercher. La plupart des nuits, c'est Père, mais parfois c'est Robb, ou Arya, ma petite sœur, ou mon oncle. […] Jamais personne. Le château est toujours désert. [...] Les corneilles ont elles-mêmes abandonné la roukerie, et les écuries sont peuplées d'ossements. Ces détails me bouleversent à chaque fois, et je me mets a courir comme un fou, à faire battre les portes, à grimper quatre à quatre l'escalier des tours, je réclame à grands cris quelqu'un, peu importe qui. Puis je finis par me retrouver devant l'entrée des cryptes : une bouche d'ombre ou je discerne des marches en spirale. Je pressens confusément que je dois descendre, mais je m'y refuse. J'ai peur de ce qui risque de m'y attendre. Les vieux rois de l'Hiver sont là, assis  sur leurs trônes, l'épée de fer en travers du giron, les loups de pierre à leurs pieds, mais ce n'est pas d'eux que j'ai peur. Et j'ai beau crier : "Je ne suis pas un Stark! Ce n'est pas ma place!" rien à faire, il me faut y aller quand même. Aussi, je commence à descendre, à tâtons, les mains contre les murs, sans torche pour m'éclairer la voie. Et, comme les ténèbres ne cessent de s'épaissir, mon angoisse… Je m'éveille toujours à ce moment-là […] »

Interprétation : ce rêve semble annoncer le sac de Winterfell et la disparition présumée des Stark qui y résidaient. De plus, il semble préfigurer et lié au rêve qu'ont fait Bran et Rickon qui annonçait la mort de lord Eddard. Encore une fois, des révélations concernant les origines de Jon semblent liées à ce que renferment les cryptes de Winterfell.

Deuxième rêve de Jon

La nuit qui précède la découverte du cadavre au-delà du Mur de Jafer Flowers, Jon a un autre rêve similaire concernant les cryptes de Winterfell[7].

  […] Il errait dans le château désert à la recherche de son Père, parvenait aux cryptes et, pour la première fois, s'y aventurait. Alerté dans les ténèbres par le raclement de la pierre contre la pierre, il se retournait et voyait s'ouvrir, un à un, noirs, glacés, les caveaux. Et les rois morts en émergeaient, titubants, quand il s'éveilla, nuit de poix, le cœur déchaîné. Et Fantôme eut beau, d'un bond, venir le rejoindre et lui fourrer sa truffe sur tout le visage, la terreur persistait, tenace, irrépressible. Alors, n'osant se rendormir, il avait préféré gagner le faîte du Mur et y marcher jusqu'à ce que pointent, à l'est, les premières lueurs de l'aube […]

Interprétation : ce rêve semble encore annoncer une importance des cryptes de Winterfell concernant Jon et sa filiation.

Rêve d'Arya

Arya fait ce cauchemar dès son arrivée à Port-Réal. Lors de son périple souterrain dans le Donjon Rouge, elle se remémore[8].

  "Lors de son arrivée à Port-Réal, le cauchemar l’avait tourmentée qu’elle s’égarait dans le château. Et Père avait beau répéter que le Donjon Rouge était moins vaste que Winterfell, ses rêves le lui représentaient sous les espèces immenses et inextricables d’un dédale sans fin de murs qui, sur ses talons, changeaient incessamment de place et d’aspect. Elle se voyait errant, de salle en salle, dans une atmosphère glauque, au long de tapisseries délavées, descendant d’interminables escaliers à vis, traversant d’un trait des cours bizarres, empruntant parfois des ponts jetés sur le vide où l’écho de ses appels demeurait sans réponse. A certains endroits, la pierre rougeâtre des murs semblait dégoutter de sang, et nulle part ne s’ouvrait la moindre fenêtre. Il arrivait aussi qu’elle entendît la voix de Père, mais toujours loin, loin... ! et, si fort qu’elle courût pour le rattraper, toujours s’éloignait sa voix, s’éloignait, s’éloignait, s’éteignait enfin, l’abandonnant à sa solitude en pleines ténèbres. "

Interprétation : ce rêve préfigure la mort d'Eddard Stark « broyé » par le pouvoir en place - symbolisé par le Donjon Rouge - et le désarroi dans lequel Arya se trouvera à la suite de celle-ci.

Rêves de Daenerys

Premier rêve de Daenerys

La nuit précèdent son mariage avec Khal Drogo, la princesse Daenerys Targaryen fait son premier rêve de dragon[9] :

  Elle en avait vu un [dragon] en rêve, la nuit précédente, pourtant. Viserys était en train de la battre, affolée, nue, de la torturer. Elle lui échappait en courant mais, comme appesantis, ses membres la trahissaient, la livrant à de nouveaux sévices, elle trébuchait, tombait. « Tu as réveillé le dragon, criait-il en lui donnant des coups de pied, réveillé le dragon, réveillé le dragon. » Les cuisses luisantes de sang, elle fermait les yeux, se mettait à gémir et, aussitôt, comme en réponse, éclataient le hideux vacarme d’une déchirure, le brasillement d’un incendie terrible. Et lorsqu’elle soulevait ses paupières, Viserys avait disparu, d’immenses colonnes de feu s’élevaient tout autour, dont le dragon occupait le centre. Il tourna lentement sa tète prodigieuse, et il venait de plonger ses yeux embrasés dans les siens quand elle se réveilla, tremblante et baignée de sueur. La plus grande peur de sa vie… 

Interprétation : ce rêve mêle la réalité, avec les persécutions de Viserys et les peurs liées à son mariage imminent, et les événements à venir avec la naissance des dragons lors du bûcher funéraire de Drogo. Toutefois, il n'est fait référence qu'à un seul dragon qui n'est ici décrit que par ses yeux embrasés, qui semblent toutefois, à la lumière du rêve suivant, évoquer le futur de Daenerys.

Second rêve de Daenerys

  son rêve de dragon. Viserys, cette fois, n’y figurait pas. Elle seule, face au monstre. Dont les écailles, d’un noir de nuit, rutilaient, poisseuses de sang. De mon sang, devina-t-elle. Dont les yeux avaient l’incandescence de mares de magma. Dont la gueule, en s’ouvrant, crachait un jet de flammes rugissant. Et qui, pourtant, lui chantait un chant, à elle, personnellement. Alors, elle ouvrait les bras au feu, l’étreignait, s’y laissait entièrement sombrer, s’en laissait purifier, récurer, tremper. Elle sentait sa chair grésiller, noircir, tomber en lambeaux, elle sentait son sang bouillir et s’évaporer, mais par une opération indolore dont elle se sentait sortir énergique et vierge et farouche...[10]

Interprétation :

Troisième rêve de Daenerys

Après son accouchement, Daenerys délire[11] :

   Des ailes obombraient ses songes enfiévrés. 
« Tu ne voudrais pas réveiller le dragon, si ? » (<répétitions, plus bas = «...» >)
Elle descendait une immense salle, haut voûtée d’arceaux de pierre. Elle ne pouvait regarder en arrière, ne devait pas regarder en arrière. Devant se trouvait une porte, une porte qui semblait minuscule, en raison de la distance, mais dont, même de si loin, se discernait la peinture rouge. Elle hâtait le pas, et, sur le dallage, ses pieds nus laissaient des empreintes sanglantes.
«...»
Sous le soleil étincelait la mer Dothrak, la plaine houleuse et vivante aux senteurs capiteuses d’humus et de mort. Le vent balayait les herbes et y faisait courir de longues risées aquatiques. Drogo l’enserrait dans ses bras puissants et, d’une main, lui caressait le sexe, l’ouvrait et y suscitait la douce moiteur qui n’appartenait qu’à lui, et le sourire des étoiles Ŕ le firmament diurne était constellé d’étoiles Ŕ ruisselait sur eux. « La maison », murmurait-elle à l’instant où il la pénétrait et déversait en elle sa semence, mais soudain s’éclipsaient les étoiles, d’immenses ailes voilaient l’azur, l’univers s’embrasait.
«...»
Le chagrin creusait les traits de ser Jorah. « Rhaegar fut le dernier dragon », disait-il. Ses mains translucides se chauffaient aux rougeoiements d’un brasero où se consumaient, tels des charbons ardents, des oeufs de pierre. Il se tenait là un instant, l’instant d’après le dissipait, chair incolore et fluide d’une fluidité plus impalpable que la brise. « Le dernier dragon », soufflait-il, aussi ténu qu’une volute, avant de s’évanouir. Elle percevait, dans son dos, l’étau des ténèbres, et la porte rouge se faisait, là-bas, plus lointaine, plus inaccessible que jamais.
«...»
Viserys se dressait devant elle, vociférant : « Le dragon ne quémande pas, catin ! Le dragon n’a pas d’ordres à recevoir de toi ! Je suis le dragon, et la couronne m’écherra. » L’or en fusion dégoulinait comme de la cire sur son visage, y ravinant des ornières de chair en feu. « Je suis le dragon, et la couronne m’écherra ! glapissait-il, et ses doigts, cinglants comme des aspics, lui mordaient les tétons, les pinçaient, s’acharnaient à les tordre lors même que les yeux incandescents se mettaient à couler comme marmelade le long des joues calcinées, noircies.
«...»
La porte rouge était si loin, là-bas, si loin ! et si proche, si proche le souffle glacé qui la talonnait, l’effleurait déjà... ! Qu’il l’atteignît, et elle mourrait, mourrait d’une mort pire que la mort, d’une mort qui la condamnerait à hurler seule dans les ténèbres pour l’éternité. Elle prit ses jambes à son cou.
«...»
Une formidable chaleur l’habitait, une chaleur qui lui dévastait le sein. Grand, fier, son fils avait le teint cuivré de Drogo mais sa blondeur d’argent à elle, et des yeux violets taillés en amandes. Et il lui souriait, levait la main vers elle mais, lorsque s’ouvrait sa bouche, il en sortait des flots de feu. Au travers de sa poitrine, elle voyait son coeur en flammes et, en un clin d’oeil, plus rien, des cendres, une mèche de chandelle recroquevillée. Elle pleurait son enfant, pleurait la promesse des douces lèvres attachées à sa gorge, pleurait, mais ses larmes fumaient et s’évaporaient au contact de sa peau.
«...»
Parés du somptueux manteau, mais délavé, des rois, des spectres bordaient l’allée centrale de l’immense salle. Leur poing serrait de pâles épées de feu. Ils avaient tantôt des cheveux d’argent, tantôt d’or, tantôt de platine blanc, des prunelles tantôt d’opale et tantôt d’améthyste, ou de jade, ou de tourmaline. « Plus vite ! criaient-ils, plus vite ! plus vite ! » Sous sa course éperdue se liquéfiaient les dalles. « Plus vite ! » criaient les spectres d’une seule voix, et, tout en pleurs, elle se ruait de l’avant. Un grand poignard de douleur lui dévalait l’échine, et elle sentait sa peau céder, se déchirer, et l’âcre odeur de sang brûlé la suffoquait, et l’ombre des ailes planait sur le galop panique de Daenerys Targaryen.
« ...réveiller le dragon... »
La porte se dessinait devant elle, si près, si près ! la porte rouge, la salle n’était plus guère qu’un mirage, tout autour, le froid, derrière, perdait du terrain. Et voici qu’abolie la pierre elle se retrouvait volant au travers de la mer Dothrak, volait haut, de plus en plus haut, par-dessus les longues risées vertes, et l’ombre terrifiante de ses ailes mettait en fuite tout ce qui vivait, tout ce qui respirait. Et le parfum de la maison flattait ses narines, elle l’apercevait, la maison, là, juste après cette porte, là, des prairies verdoyantes et de vastes demeures de pierre et des bras qui lui tiendraient chaud, là. Elle ouvrit la porte à la volée...
« ...le dragon... »
...et vit, revêtu d’une armure aussi noire et satinée que son étalon, coiffé d’un heaume dont rougeoyait sourdement l’étroite visière, son frère Rhaegar. « Le dernier dragon, chuchota tout bas, quelque part, la voix de ser Jorah. Le dernier, le dernier. » Elle releva la visière noire de l’apparition. Derrière se dissimulait son propre visage. Puis seule subsista sur ces entrefaites, indéfiniment, la souffrance du feu qui lui dévorait les entrailles, parmi des murmures d’astres.

Interprétation :

Prophétie de Mirri Maz Duur

Khal Drogo catatonique, Daenerys s'enquiert à la maegi du retour à sa vie normale[11]:

  Quand le soleil se lèvera à l’ouest pour se coucher à l’est, répondit Mirri. Quand les mers seront asséchées, et quand les montagnes auront sous le vent le frémissement de la feuille. Quand votre sein se ranimera, quand vous porterez un enfant vivant. Alors il vous sera rendu, mais alors seulement.

Interprétation: jamais. La khaleesi est devenue stérile; elle retrouvera son (un?) époux en pleine santé lorsqu'elle sera à nouveau enceinte.

Prophétie du dosh khaleen

Devant le dosh khaleen et tout le khalasar de son mari, Daenerys accomplit le rite de manger cru et encore fumant le cœur d’un étalon sauvage. La plus vieille des devineresses révèle alors le destin de son enfant[12]:

  «Il chevauche aussi prompt que le vent et, dans son sillage, son khalasar inonde la terre, des myriades d’hommes, avec au poing des arakhs aussi étincelants que la lame des faux. Farouche comme une tornade sera ce prince. Ses ennemis trembleront devant lui, leurs femmes verseront des larmes de sang et, la chair en deuil, s’abandonneront. Les clochettes de sa chevelure sonneront l’annonce de sa venue et, à son seul nom frémiront sous leurs tentes en pierre les faces-de-lait. » ... « Le prince chevauche, et c’est lui, l’étalon qui montera le monde. »

Dans ACOK

"Rêves de loup"

Bran Stark expérimente de nombreux rêves étranges ayant des thèmes récurrents. Certains sont particulièrement perturbants (corneille à trois yeux, barrals). Il préfère ses "rêves de loups". Il en raconte certains à l'incrédule mestre Luwin, qui le raisonne[13]:

  Je cours, je chasse, je tue des écureuils.
il gravissait au triple galop le flanc des montagnes, des pics de glace déchiquetés plus hauts que la plus haute tour et, à leur sommet, se dressait sous la pleine lune, dominant le monde entier comme par le passé.
Quand je dors, je me change en loup.
Je sens des choses et peux même, parfois, goûter la saveur du sang.
[...] Je marche, exulta-t-il. Quelque chose en lui savait que ce n’était qu’un rêve, mais même rêver de marcher valait mieux que la réalité de la chambre, [...]

Interprétation: depuis sa chute, le sommeil de Bran le projette dans la peau de son loup-garou. Il vit (et ressent) à travers Été. En ce qui a trait aux autres rêves, ce sont des tentatives de la corneille à trois yeux à entrer en contact avec lui et le motiver à venir à sa rencontre.

Première chanson de Bariol

En présence de Shôren, Pylos, mestre Cressen et d'un corbeau blanc parlant, Bariol entonne[14]:

  Les ombres entrent, messire, dans la danse, danse messire, messire danse ... Les ombres entendent s’installer, messire, s’installer messire, s’installer messire. 

Interprétation :

Rêves verts de Jojen

a) Meera Reed narre un rêve vert de son frère à Bran[4]:

  Vous étiez attablé pour souper mais, au lieu d’un valet, c’est mestre Luwin qui apportait les mets. Du rôti, il vous servit le morceau du roi ; assez peu de viande, et saignante, mais le fumet qui s’en exhalait mettait l’eau à la bouche de tous les convives. Aux Frey, en revanche, il servit une viande vieille et grise et morte. Ce qui ne les empêchait pas de se délecter beaucoup plus que vous.

Interprétation: le mestre reçoit un corbeau de Robb Stark, concernant sa grande victoire à Croixbœuf:

  • la nouvelle laisse Bran et Rickon déçus, parce que le retour du roi leur semble lointain;
  • tandis que Grand et Petit Walder ne sont guère affectés par la nouvelle de leur oncle Stevron décédé de ses blessures[15].

b) Discutant de la difficulté de trouver la signification des rêves verts, Bran demande à Jojen de lui raconter celui concernant Winterfell[15]:

  C’est la mer qui vient. ...J’ai rêvé que la mer léchait l’enceinte de Winterfell. J’ai vu des vagues noires s’écraser contre les portes et les tours, et puis les flots salés ont submergé les murs et empli le château. Des noyés flottaient dans la cour. La première fois que je fis ce rêve, à Griseaux, leurs visages m’étaient inconnus, mais je les connais, maintenant. Le garde qui nous annonça à vous, le jour de la fête, Panse-à-bière, est l’un d’eux. Votre septon un autre. Et un troisième votre forgeron. - {Bran} Mikken ? ... Dans le noir de la nuit, la mer salée les submergera néanmoins, maintint Jojen. J’ai vu les morts, boursouflés, noyés.' 

Interprétation: prémonition de la prise de Winterfell par Theon Greyjoy; les Fer-nés escaladant les remparts[16].

c) Jojen raconte un troisième rêve à Bran[15]:

  J’ai rêvé de l’individu qui est arrivé aujourd’hui. Celui qu’on surnomme Schlingue. Votre frère et vous gisiez morts à ses pieds, et il vous dépeçait la face avec une longue épée rouge. ... Je vous ai vus, Rickon et vous, dans le noir de vos cryptes, en bas, parmi tous les rois morts et leurs loups de pierre.

Interprétation: après la prise de Winterfell, les petits princes s'échappent et se cachent dans les cryptes. Incapable de les retrouver, Theon Greyjoy s'énerve. Schlingue propose une solution: ils assassinent deux enfants, puis font passer leurs cadavres à la place des princes[17].

Cauchemar de Theon

Depuis l'assassinat des enfants princes, Theon fait fréquemment des cauchemars[17]:

  Un fatras de nuages étouffait le ciel, les bois étaient morts et gelés. Des racines entravaient la course de Theon, les branches nues le cinglaient au visage, marbrant ses joues d’égratignures sanguinolentes. Il fonçait au travers, aveuglément, fonçait, hors d’haleine, et le givre volait en éclats devant lui. Miséricorde ! sanglotait-il. De derrière lui parvenait un hurlement fiévreux qui lui caillait les sangs. Miséricorde ! miséricorde ! Un coup d’oeil par-dessus l’épaule, il les vit surgir, des loups énormes, gros comme des chevaux, des loups à têtes d’enfançons. Oh, miséricorde ! miséricorde ! Du sang dégouttait de leurs babines d’un noir de poix, trouant tout du long la neige comme au fer rouge. Chaque foulée les rapprochait. Il essayait de courir plus vite, mais ses jambes n’obéissaient pas. Les arbres avaient tous des faces, et ils se riaient de lui, s’esclaffaient, tandis qu’à nouveau retentissait le hurlement. Le souffle brûlant des monstres, il en percevait les remugles, une puanteur de soufre et de putréfaction.
  Dans son rêve, il était au pieu avec elle {la femme du meunier}, une fois de plus, mais elle avait, cette fois, des dents en haut et en bas, et elle lui déchirait la gorge tout en rongeant sa virilité.
  Il rêva, cette nuit-là, du banquet donné par Ned Stark en l’honneur du roi Robert. En dépit des vents froids qui se levaient au-dehors, la grande salle croulait sous les rires et les flonflons. Il n’était d’abord question que de viandes rôties et de vin, Theon blaguait et lançait des oeillades aux servantes et prenait du bon temps..., quand il s’aperçut que les ténèbres envahissaient les lieux, que la musique cessait d’être si pimpante, avec des silences bizarres et des dissonances, des notes sanguinolentes en suspens. Soudain, le vin prit une saveur amère, et, relevant les yeux, Theon vit qu’il avait les morts pour convives. Le roi Robert, le ventre ouvert d’une ignoble plaie, déballait ses tripes sur la table, et lord Eddard, à ses côtés, n’avait plus de tête. Des cadavres, au bas de l’estrade, occupaient les rangées de bancs, chacun des toasts qu’ils portaient détachait de leurs carcasses un pan de bidoche gris-brun, des asticots leur grouillaient aux orbites. Et il les connaissait, tous. Jory Cassel comme Gros Tom, et Porther et Cayn, Hullen, le maître d’écurie, et tous ceux qui étaient partis vers Port-Réal pour n’en pas revenir. Mikken et septon Chayle se trouvaient côte à côte, l’un pissant l’eau, l’autre le sang. Benfred Tallhart et ses Bouquins sauvages encombraient presque une table entière. La meunière aussi était là, et Farlen, et même le sauvageon tué d’une flèche pour sauver Bran, dans le Bois-aux-Loups. Et d’autres, une multitude d’autres qu’il n’avait pas connus de leur vivant, dont il avait seulement vu les effigies en pierre. La fille svelte et triste qui portait une couronne de roses bleu pâle et une robe blanche éclaboussée de caillots ne pouvait être que Lyanna. Près d’elle se tenait son frère, Brandon, et, juste derrière eux, lord Rickard, leur père. Le long des murs se glissaient, à demi visibles dans l’ombre, des silhouettes blêmes aux longues et austères physionomies. Leur vue lancinait Theon de frissons affreux comme autant de coups de couteau.  Là-dessus s’ouvrirent à grand fracas les hautes portes, une bise glaciale balaya la salle, et Robb émergea de la nuit. Vent-Gris trottait à ses côtés, l’oeil flamboyant. Et, constellés de plaies monstrueuses, l’un comme l’autre ruisselaient de sang.

Interprétation:


Prophéties et visions chez les Nonmourants

Visions dans la chambre de l'hôtel

Daenerys entre dans l'hôtel des Nonmourants et s'enfonce dans les entrailles du bâtiment. Elle doit prendre la porte de droite, toujours la porte à sa droite. D'autres portes s'ouvrent cependant sur son chemin, et elle assiste à plusieurs scènes allégoriques, passées, présentes, futures :

  Dans une pièce se tordait à même le sol une beauté nue sur qui s’agitaient quatre petits hommes. Ils avaient, à l’instar du serviteur nain, des pattes roses minuscules et des museaux de rat pointus. L’un d’eux soubresautait entre les cuisses de la femme, un autre s’acharnait sur ses seins, lui ravageant les tétons dans ses mandibules écarlates, les déchiquetant et les mastiquant.

Interprétation : cette scène est généralement comprise comme une vision allégorique de la guerre des Cinq Rois qui ravage Westeros au même moment. La femme représenterait les Sept Couronnes, et les quatre nains, les quatre rois qui se sont déclarés comme tels, et qui s'affrontent pour le Trône de Fer. Renly étant mort quelques temps avant la visite de Daenerys à l'hôtel des Nonmourants, cela expliquerait qu'il ne soit pas représenté.

  Elle tomba plus loin sur un banquet de cadavres. Abominablement massacrés, les convives gisaient pêle-mêle, recroquevillés parmi des sièges renversés, des tables à tréteaux démolies, dans des mares de sang mal coagulé. Certains n’avaient plus de membres ni même de tête. Des mains tranchées tenaient toujours qui coupe sanglante, qui cuillère de bois, pilon rôti, morceau de pain. De son trône les dominait un mort à face de loup. La tête couronnée de fer, il tenait en guise de sceptre un gigot d’agneau, et, lourd d’un appel muet, son regard suivait Daenerys.

Interprétation :

  Elle prit la fuite pour s’y dérober, mais ne dépassa pas la porte suivante. Je connais cette pièce, se dit-elle. Les énormes poutres lui en étaient familières, ainsi que leurs sculptures en masques animaliers. Et, par la fenêtre, s’apercevait un citronnier ! A cette vue, la nostalgie lui poignit le coeur. La maison à la porte rouge, la maison de Braavos... Cette pensée lui avait à peine traversé l’esprit qu’entra, pesamment appuyé sur sa canne, le vieux ser Willem. « Vous voici donc, petite princesse, dit-il, gentiment bourru. Venez venez, ma dame, pressa-t-il, vous êtes ici chez vous, ici, vous ne risquez rien. » Sa grosse main tordue se tendait vers elle, aussi parcheminée qu’affectueuse, et Daenerys n’éprouvait qu’un désir, un désir plus impérieux qu’aucun désir jamais, la saisir et l’étreindre et la baiser.

Interprétation :

  Enfin s’esquissèrent à gauche des vantaux de bronze massif et beaucoup plus grands que les précédents qui, à son approche, s’ouvrirent soudain, la forçant à s’arrêter et à regarder. Par-delà se devinait, ténébreuse, une salle de pierre, la plus vaste qu’elle eût jamais vue. Du haut de ses murs la dévisageaient des crânes de dragons défunts. Parmi les barbelures agressives d’un trône en surplomb se voyait un vieillard paré de robes somptueuses, un vieillard aux yeux sombres et à la longue chevelure argentée. « Laisse-le régner sur de la viande cuite et des os calcinés, disait-il à un homme debout à ses pieds. Laisse-le être le roi des cendres. » Labourant de ses griffes soieries et peau, Drogon cria sa terreur, mais le vieillard du trône ne l’entendit point, et Daenerys poursuivit sa route.

Interprétation :

  Viserys, songea-t-elle d’abord à l’étape suivante, mais un second coup d’oeil la détrompa. S’il avait bien les cheveux de son frère, l’homme était de plus haute taille, et ses prunelles étaient non pas lilas mais d’un indigo prononcé. « Aegon, disait-il à une femme qui, couchée dans un grand lit de bois, donnait le sein à un nouveau-né. Se peut-il meilleur nom pour un roi ? — Composeras-tu une chanson pour lui ? demanda la femme.
  — Il en a déjà une, répliqua l’homme. Comme il est le prince qui fut promis, sienne est la chanson de la glace et du feu. » Il leva les yeux, ce disant, et, à la manière dont son regard croisa celui de Daenerys, elle eut l’impression qu’il la voyait, là, debout en deçà du seuil. « Il doit y en avoir cependant une autre, ajouta-t-il sans qu’elle parvînt à savoir s’il s’adressait à sa compagne ou à elle-même. Le dragon a trois têtes. » Il gagna la banquette de la fenêtre, prit une harpe et laissa ses doigts courir avec légèreté sur les cordes d’argent. Une douce tristesse envahit la chambre et, tandis que lui-même et l’épouse et le nourrisson s’évanouissaient comme brume à l’aube, seuls s’attardèrent des accords épars qui talonnaient la fuite de Daenerys.

Interprétation :

  La pause la trouva dans une pièce de pierre, une de plus, froide et humide..., mais où la porte en face avait, pour changer, la forme d’une bouche ouverte ; à l’extérieur se tenait, dans l’herbe, sous les arbres, Pyat Pree. « Les Nonmourants en auraient-ils si tôt terminé avec vous ? demanda-t-il d’un ton incrédule. — Si tôt ? dit-elle, suffoquée. Voilà des heures que je marche, et je ne les ai toujours pas trouvés. — Vous avez dû commettre une erreur. Venez, je vais vous guider. » Il lui tendit la main. Elle hésita. Il y avait encore une porte à droite, fermée... « Ce n’est pas la bonne, affirma Pyat Pree d’un ton péremptoire et guindé, ses lèvres bleues ne marquant que réprobation. Les Nonmourants ne sauraient attendre éternellement. — Nos petites vies ne leur sont ni plus ni moins qu’un battement d’ailes de mite, lui repartit-elle de mémoire. — Enfant opiniâtre. Vous allez vous perdre et ne trouverez jamais. » Elle ne s’en détourna pas moins de lui pour gagner la porte à nain droite. « Non ! s’exclama-t-il d’une voix de fausset. Non, venez à moi, à moi, venez à moâââââââ ! » Son visage s’éboula du dedans, devint quelque chose de pâle et de larvaire.

Interprétation :

  Elle finit tout de même par aboutir sur un palier. A sa droite béait à deux battants une large porte de bois marquetée d’ébène et de barral dont les grains noir et blanc s’enlaçaient et s’enchevêtraient en rinceaux qui formaient des motifs d’une étrange complexité que leur magnificence n’empêchait pas d’être un peu angoissants [...]. Dans une immense salle se tenait la fleur splendide des magiciens. Des robes somptueuses d’hermine, de velours rubis et de brocart d’or en paraient certains. D’autres privilégiaient le travail exquis d’armures cloutées de gemmes, des chapeaux coniques constellés d’étoiles en coiffaient plusieurs. Drapées dans des voiles d’une inconcevable beauté les côtoyaient des femmes. Par les vitraux des baies se déversaient des flots multicolores de soleil, et l’atmosphère palpitait d’une musique telle que Daenerys n’avait jamais rêvé pareil enchantement. Un homme d’allure royale en ses riches atours se leva dès qu’il l’aperçut et sourit. « Soyez la bienvenue, Daenerys Targaryen. Venez et partagez les mets de l’à jamais. Vous voyez en nous les Nonmourants de Qarth. — Voici longtemps que nous vous attendions, dit sa voisine dont la tenue, rose et argent, laissait à découvert, selon les usages de Qarth, la gorge la plus parfaite qu’on pût désirer. — Nous savions que vous deviez venir, reprit le magicien roi. Nous le savions depuis des millénaires et n’avons cessé d’attendre cet instant. Nous avons envoyé la comète vous montrer la voie. — Nous devons vous faire part du savoir que nous détenons, dit un éblouissant guerrier en armure émeraude, et vous munir d’armes magiques. Vous avez surmonté chaque épreuve. A présent, venez vous asseoir parmi nous, nous ne laisserons sans réponse aucune de vos questions. »

Interprétation :

Prophéties des Nonmourants

Visions des Nonmourants

Première prophétie de Quaithe

Quaithe Larve-noue surprend l'Imbrûlée à un spectacle de magie à Qarth [18]:

  « Quittez au plus tôt cette ville, Daenerys Targaryen, ou pour jamais l’on vous interdira de la quitter. » [...] 
Daenerys demanda : « Et où devrais-je aller, selon vous ?
- Pour vous rendre au nord, partez vers le sud. Pour gagner l’ouest, cheminez à l’est. Pour aller de l’avant, retournez en arrière et, pour atteindre la lumière, passez sous l’ombre. »
- « [...] Que trouverai-je à Asshai que je ne puisse trouver à Qarth ?
- La vérité »

Interprétation:


Dans ASOS

Rêves du Fantôme de Noblecœur

Premiers rêves du Fantôme

À Noblecœur autour d'un feu, Arya Stark écoute une vieille naine albinos raconter aux hommes de la Fraternité sans Bannière[19]:

  « Les anciens dieux s’agitent et m’interdisent tout sommeil, entendit Arya. J’ai vu en songe une ombre où un coeur ardent massacrait un cerf d’or, ouais. J’ai rêvé d’un homme sans visage, attendant sur un pont qui roulait et tanguait. Sur son épaule était perché un corbeau noyé, les ailes tout engluées d’algues. J’ai rêvé d’une rivière rugissante et d’une femme qui était un poisson. Morte, elle dérivait, des larmes rouges au long des joues, mais, lorsque ses yeux s’ouvrirent, 

Interprétation: L'albinos préfigure plusieurs événements:

Seconds rêves du Fantôme

Sous la coupe de la Fraternité sans Bannière menée par Béric Dondarrion, Arya écoute la naine annoncer ses dernières nouvelles[20]:

  Le roi seiche, m’seigneurs. Je l’ai rêvé mort, il est mort, et, maintenant, les encornets de fer s’en prennent les uns aux autres. Ah, puis lord Hoster Tully, il est mort aussi, mais vous savez ça, non ? Dans la salle des rois, la chèvre trône toute seule, fiévreuse, pendant que l’énorme chien fond sur elle. » [...] 
« J’ai rêvé d’un loup qui hurlait sous la pluie, mais personne entendait son deuil, ajouta cependant la naine. J’ai rêvé d’un boucan si fort que ma tête allait éclater, j’ai cru, des tambours et des cors et des binious, des cris, mais le plus triste était le tintement des menues clochettes. J’ai rêvé d’une fille à un festin qu’avait dans les cheveux des serpents violets aux crocs dégouttants de venin. Et après, j’ai rêvé de nouveau de cette fille, tuant un géant féroce dans un château tout bâti en neige. »

Interprétation:

Visions de Thoros

Alors qu'ils font route vers Vivesaigues pour y rendre Arya Stark contre rançon à sa mère, Thoros de Myr voit dans les flammes d'un feu de camp[20]:

  le Maître vient de m’octroyer une vision de Vivesaigues. Telle une île au milieu d’une mer de feu. Les flammes étaient des lions bondissants à longues griffes écarlates. Et comme elles rugissaient ! Une mer de Lannister, madame. Vivesaigues va être bientôt attaqué. »

Interprétation: l'île représente symboliquement le dernier bastion tenu par les Tully & Stark dans le Conflans.

Prophétie de Mélisandre : le retour d'Azor Ahai

Quatrième rêve de Daenerys

Après une discussion avec Jorah Mormont sur le devoir de justice d'un roi, Daenerys s'endort[21]:

  elle était Rhaegar, en route vers le Trident. Mais c’est un dragon qu’elle montait, pas un cheval. Quand il lui apparut, sur la berge opposée, l’ost rebelle de l’Usurpateur était exclusivement revêtu d’armures de glace, et elle n’eut qu’à l’envelopper de feudragon pour qu’il se dissipe comme rosée, non sans transformer la rivière en torrent. Quelque chose en elle savait pertinemment qu’il ne s’agissait que d’un rêve, et pourtant quelque chose d’autre en elle exultait. Voilà comment les choses étaient censées se passer. La version précédente était un cauchemar, et je viens juste de me réveiller. Son triomphe l’enivrait 

Interprétation: le rêve établit le parallèle Rhaegar vs Robert; puis Daenerys contre les Autres. Rhaegar croyait être le prince qui fut promis. Le rêve propose sa soeur benjamine comme Azor Ahai, dont la mission sera de combattre les marcheurs blancs.

Rêve de Jojen

Bran parlant de Jojen[22]:

  A part qu’il a rêvé ma mort, et que je ne suis pas mort. Encore que si, dans un sens. 

Jojen discutant avec un Lideuil sur la sécurité et la gouvernance du Nord[23]:

  Les loups reviendront, affirma Jojen d’un ton solennel. - Et comment que tu saurais ça, mon gars ? - Je l’ai rêvé.

Rendus à Fort Nox, Bran reste incrédule quant au passage vers l'au-delà du Mur[24]:

  Et il n’y avait pas moyen, pour passer de l’autre côté. Bran les avait bien prévenus qu’il n’y en aurait pas. Il le leur avait dit et redit, mais Jojen Reed avait tout de même tenu à s’en assurer par lui-même. Il avait eu un rêve vert, à ce qu’il disait, et ses rêves verts ne mentaient pas.

Deuxième chanson de Bariol

Dans AFFC

Prédiction de Maggy la Grenouille

Cersei Lannister se remémore la visite (dans son enfance) chez la voyante Maggy la Grenouille[25].

  Jamais. Tu épouseras le roi. [...]  Reine tu seras, [...] jusqu’à ce qu’il en vienne une autre, plus jeune et plus belle, pour t’abattre et s’emparer de tout ce qui t’est cher.  [...] Lui seize et toi trois.  [...] D’or seront leurs couronnes et d’or leurs linceuls, [...] Et lorsque tes larmes t’auront noyée, les mains du valonqar se resserreront autour de ta gorge blanche et te feront exhaler ton dernier souffle de vie.

Interprétation: à cette époque, Tywin Lannister souhaitait que sa fille épouse le prince héritier Rhaegar Targaryen. Cersei épousera finalement le nouveau roi Robert Baratheon. Ils auront de nombreux enfants, mais aucun ensemble. Les 3 enfants de Cersei devraient régner, mais mourir avant leur mère.
3e partie: valonqar:

Dans ADWD

Deuxième prophétie de Quaithe

  « Les chandelles de verre se consument. Bientôt viendra la jument pâle et, après elle, les autres. Le kraken et la flamme noire, le lion et le griffon, le fils du soleil et le dragon du comédien. Ne te fie à aucun d’eux. Souviens-toi des Nonmourants. Défie-toi du sénéchal parfumé. ... Daenerys. Souviens-toi des Nonmourants. Souviens-toi de qui tu es. »[26] 
« Rappelle-toi qui tu es, Daenerys, chuchotèrent les étoiles avec la voix d’une femme. Les dragons le savent. Et toi ? »[27]

Interprétation: les dragons ravivent les pouvoirs de la magie. Par conséquent, les Conjurateurs et les mestres de la Citadelle peuvent réutiliser leurs chandelles. Elle devra affronter la caquesangue. Les autres, tous plus ou moins en route vers Meereen à ce moment: Victarion Greyjoy, Moqorro, Tyrion Lannister, un membre de la maison Connington (Jon, probablement), Quentyn Martell; puis probablement Griff le Jeune manipulé par Varys (un comédien, dans sa jeunesse). Quant au sénéchal, il reste de nombreuses possibilités, à la fin d'ADWD:

Prophétie de Mélisandre : le sang des rois

Prophétie de Mélisandre : la fille à cheval, des poignards dans l'obscurité...

  Montrez-moi Stannis, Seigneur, pria-t-elle. Montrez-moi votre roi, votre instrument.
  Des visions dansèrent devant elle, d’or et d’écarlate, palpitant, se formant, se fondant et se dissolvant l’une dans l’autre, des configurations étranges, terrifiantes, séduisantes. Elle vit de nouveau les visages sans yeux, qui la contemplaient de leurs orbites pleurant le sang. Ensuite, les tours en bord de mer, croulant sous la marée de ténèbres qui les engloutissait, montée des profondeurs. Des ombres dessinant des crânes, des crânes qui se changeaient en brume, des corps entremêlés par le désir qui se tordaient, roulaient, se déchiraient. À travers des rideaux de flammes, de grandes ombres ailées tournoyaient sur un ciel dur et bleu.[28]

Interprétation :

  La fille. Je dois retrouver la fille, la fille en gris, sur un cheval agonisant. [...] Une fille, aussi grise que cendre, et sous mes yeux elle s’est effritée pour s’envoler[28]

Interprétation : Mélisandre voit Alys Karstark fuyant vers Châteaunoir.

  Un visage se forma dans l’âtre. Stannis ? s’interrogea-t-elle, l’espace d’un instant seulement… Mais non, ce n’étaient pas ses traits. Un visage de bois, blême comme les cadavres. Était-ce l’ennemi ? Mille prunelles rouges flottèrent dans la montée des flammes. Il me voit. À ses côtés, un garçon au visage de loup rejeta sa tête en arrière et hurla[28]

Interprétation : la corneille à trois yeux et Bran Stark.

  Des tourbillons de neige descendirent d’un ciel obscur et des cendres montèrent à leur rencontre, gris et blanc tournoyant ensemble tandis que des flèches embrasées décrivaient des paraboles au-dessus d’un rempart de bois et que des créatures mortes avançaient en silence d’un pas lourd dans le froid, sous une immense falaise grise au sein de laquelle brûlaient des feux dans cent cavernes. Puis le vent se leva et le brouillard blanc déferla comme une vague d’un froid impossible, et, un par un, les feux s’éteignirent. Ensuite ne demeurèrent que les crânes. 
La mort, décida Mélisandre. Les crânes sont la mort[28].

Interprétation :

  Les flammes crépitaient doucement et dans leurs craquements la prêtresse rouge entendit chuchoter le nom de Jon Snow. Son long visage flotta devant elle, souligné de langues rouges et orange, apparaissant et disparaissant, une ombre entrevue derrière un rideau qui oscillait. Tantôt il était homme, tantôt loup, puis de nouveau homme. Mais les crânes étaient là aussi, les crânes le cernaient tous. Mélisandre avait déjà vu le danger, avait tenté de mettre le jeune homme en garde. Des ennemis tout autour de lui, des poignards dans le noir. Il ne voulait pas écouter. 
  [...] Des crânes. Un millier de crânes, et de nouveau le bâtard. Jon Snow.
  [...] Je prie pour entrevoir Azor Ahaï, et R’hllor ne me montre que Snow[N 1].[28]

Interprétation : Mélisandre préfigure l'assassinat de Jon Snow (un change-peau qui s'ignore); c'est lui qui serait le prince qui fut promis.


Mélisandre voit l'échec de l'expédition navale vers Durlieu[29]:

  Vos vaisseaux sont perdus. Tous. Pas un homme ne reviendra. J’ai vu cela dans mes feux.

Chansons de Bariol à Châteaunoir

  • « Dans le noir, les géants dansent... Je sais, je sais, hé hé hé. »[30]
  • « Sous la mer, les tritons s’empiffrent de soupe d’étoile de mer, et tous les serviteurs sont des crabes ... Je le sais, je le sais, hé, hé, hé. » [31]
  • « Allons, allons, chantonna-t-il. Venez avec moi sous la mer, allons, allons, allons. » (à Val) [32]
  • « Nous marcherons dans la mer et en ressortirons. Sous les vagues, nous chevaucherons les hippocampes, et des sirènes souffleront dans des conques pour annoncer notre arrivée, oh, oh, oh. » [29] « Sous la mer, les hommes épousent les poissons... Que oui, que oui, que oui. » c70

Visions de Moqorro

Sur le Selaesori Qhoran

Parti de Volantis sur un navire se dirigeant vers l'est, Moqorro confie à Tyrion ce qu'il voit dans les flammes[33]:

  Des dragons, anciens et nouveaux, vrais et faux, lumineux et ténébreux. Et toi. Un petit homme avec une grande ombre, montrant les dents au milieu de tout cela. 
Leurs ombres seulement, répondit Moqorro. Une, par-dessus tout. Une créature haute et tordue, avec un oeil noir et dix longs bras, voguant sur une mer de sang.

Interprétation:

Sur le Fer Vainqueur

Tombé par-dessus bord pendant une tempête, Moqorro est repêché par la flotte de Fer[34]:

  Je vous ai vu dans les feux nocturnes, Victarion Greyjoy. Vous avancez à travers les flammes, grave et féroce, votre grande hache ruisselant de sang, aveugle aux tentacules qui vous enserrent le poignet, le cou et la cheville, les fils noirs qui vous font danser. 
{Victarion} désigna le mestre. « Lui. Qu’on lui tranche la gorge et qu’on le jette à la mer, et nous aurons des vents favorables jusqu’à Meereen. » Moqorro avait vu cela dans ses feux. Il avait également vu que la garce était mariée, »

Interprétation: il est le pantin de son frère Euron Greyjoy (tentacules) et sa maladie mal soignée (poignet); Daenerys (garce).

Moqorro flatte l'orgueil du fer-né qui tue si facilement [35]:

  Il n’en est pas besoin. Le Maître de la Lumière m’a montré votre valeur, lord Capitaine. Chaque nuit dans mes feux, j’aperçois la gloire qui vous attend. »

Visions de Bran

adwd, c35:

  • ­ qu’ils grandissent aussi proches que des frères, avec l’amour pour tout partage, priait-il, et que la dame mon épouse trouve en son coeur de pardonner…
  • deux enfants dansaient à travers le bois sacré, échangeant des hurlements tout en se battant en duel avec des branches cassées. La fille était l’aînée, et la plus grande des deux.
  • une femme enceinte émergea de l’étang noir, nue et ruisselante, pour s’agenouiller devant l’arbre et implorer les dieux de lui donner un fils qui la vengerait.
  • plusieurs visions = 2 dernières pages; [36]

Troisième rêve de Jon

[37] il rêva de sauvageons qui sortaient en hurlant des bois, avançant au mugissement lugubre des trompes de guerre et au roulement des tambours. Bam DAMNE Bam DAMNE Bam DAMNE, tonnait la rumeur, un millier de coeurs battant à l’unisson. Certains portaient des piques, d’autres des arcs ou des haches. Nombre d’entre eux avaient des chariots en os, tractés par des attelages de chiens grands comme des poneys. En leur sein marchaient à pas lourds des géants hauts de quarante pieds, avec des massues de la taille de chênes.

« Tenez bon, criait Jon Snow. Repoussez-les. » Il se dressait au sommet du Mur, seul. « Des flammes, criait-il, abreuvez-les de flammes », mais il n’y avait personne pour l’écouter.

Ils sont tous partis. Ils m’ont abandonné.

Des traits brûlants fusaient en chuintant, escortés de traînées ardentes. Des épouvantails frères dégringolaient, leurs capes noires embrasées. « Snow », criailla un aigle tandis que l’ennemi grimpait sur la glace comme autant d’araignées. Jon était caparaçonné de glace noire, mais sa lame flambait rouge à son poing. Au fur et à mesure que les morts gagnaient le sommet du Mur, il les rejetait en bas, pour qu’ils mourussent de nouveau. Il tua une barbe grise et un jouvenceau imberbe, un géant, un échalas aux dents limées, une fille aux épais cheveux roux. Trop tard, il reconnut Ygrid. Elle disparut aussi vite qu’elle avait surgi.

Le monde fondit en un brouillard rouge. Jon frappait, taillait et estoquait. Il abattit Donal Noye et éventra Dick Follard – Sourd- Dick. Qhorin Mimain s’écroula à genoux, essayant en vain d’étancher le flot de sang à son cou. « C’est moi, le seigneur de Winterfell », hurla Jon. Devant lui à présent se tenait Robb, ses cheveux trempés de neige fondante. Grand-Griffe lui emporta la tête.

Cinquième rêve de Daenerys

Dans TWOW

Rêve de Teora Toland

De passage à Spectremont chez les Toland, Arianne Martell s'enquiert des nouvelles des Terres de l'Orage et de ses envahisseurs. La jeune Teora Toland s'immisce dans la conversation[38]:

  It is dragons. ... They're coming. ... They were dancing. In my dream. And everywhere the dragons danced the people died.

Interprétation : la danse fait référence à la Danse des Dragons, associée à guerre. Griff le Jeune est le premier dragon (emblème Targaryen comme Feunoyr) à revenir en Westeros pour conquérir le trône de Fer. Il ne sera pas le seul. Ils sèmeront la désolation.

Dans THK

Rêve de Daeron

Dans TMK

Rêves de Daemon

Premier rêve de Daemon

Second rêve de Daemon

Dans TPATQ

Vision d'Alys Rivers

Voir aussi

Notes et références

Notes

  1. La traduction française fait ici un choix nécessaire. Le texte anglais conserve l'ambiguïté : "I pray for a glimpse of Azor Ahai, and R’hllor shows me only Snow".

Références

  1. A Game of Thrones, Chapitre 18, Bran.
  2. A Game of Thrones, Chapitre 67, Bran.
  3. A Clash of Kings, Chapitre 17, Bran.
  4. 4,0 et 4,1 A Clash of Kings, Chapitre 29, Bran.
  5. A Game of Thrones, Chapitre 59, Eddard.
  6. A Game of Thrones, Chapitre 27, Jon.
  7. A Game of Thrones, Chapitre 53, Jon.
  8. A Game of Thrones, Chapitre 33, Arya.
  9. A Game of Thrones, Chapitre 12, Daenerys.
  10. A Game of Thrones, Chapitre 24, Daenerys.
  11. 11,0 et 11,1 A Game of Thrones, Chapitre 69, Daenerys.
  12. A Game of Thrones, Chapitre 47, Daenerys.
  13. A Clash of Kings, Chapitre 05, Bran.
  14. A Clash of Kings, Chapitre 01, Prélude.
  15. 15,0, 15,1 et 15,2 A Clash of Kings, Chapitre 36, Bran.
  16. A Clash of Kings, Chapitre 47, Bran.
  17. 17,0 et 17,1 A Clash of Kings, Chapitre 57, Theon.
  18. A Clash of Kings, Chapitre 41, Daenerys.
  19. A Storm of Swords, Chapitre 23, Arya.
  20. 20,0 et 20,1 A Storm of Swords, Chapitre 44, Arya.
  21. A Storm of Swords, Chapitre 28, Daenerys.
  22. A Storm of Swords, Chapitre 10, Bran.
  23. A Storm of Swords, Chapitre 25, Bran.
  24. A Storm of Swords, Chapitre 57, Bran.
  25. A Feast for Crows, Chapitre 37, Cersei.
  26. A Dance with Dragons, Chapitre 12, Daenerys.
  27. A Dance with Dragons, Chapitre 72, Daenerys.
  28. 28,0, 28,1, 28,2, 28,3 et 28,4 A Dance with Dragons, Chapitre 32, Mélisandre.
  29. 29,0 et 29,1 A Dance with Dragons, Chapitre 70, Jon.
  30. A Dance with Dragons, Chapitre 45, Jon.
  31. A Dance with Dragons, Chapitre 50, Jon.
  32. A Dance with Dragons, Chapitre 54, Jon.
  33. A Dance with Dragons, Chapitre 34, Tyrion.
  34. A Dance with Dragons, Chapitre 57, Le prétendant de fer.
  35. A Dance with Dragons, Chapitre 68, Le briseur de roi.
  36. A Dance with Dragons, Chapitre 35, Bran.
  37. A Dance with Dragons, Chapitre 59, Jon.
  38. The Winds of Winter, Chapitre provisoire, Arianne 1.